Sister Sledge — Wikipédia

Sister Sledge
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Sister Sledge en 2008.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre musical R&B, soul, disco
Années actives Depuis 1972
Site officiel Kathy Sledge
Composition du groupe
Membres Kim Sledge
Debbie Sledge
Anciens membres Kathy Sledge
Joni Sledge (†2017)

Sister Sledge est un groupe américain de funk, formé à Philadelphie fin 1971.

Membres[modifier | modifier le code]

Le groupe est formé par quatre sœurs toutes nées à Philadelphie (Pennsylvanie) :

  • Deborah (« Debbie », « Debra »), née le  ;
  • Joan (« Joni Sledge »), -  ;
  • Kim, née le  ;
  • Kathy Sledge, née le .

Historique[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Les sœurs Sledge ont entre 12 et 17 ans à leurs débuts de choristes dans leur église locale. Elles sortent leur premier simple en 1971, sous le nom de Sisters Sledge. La ballade Time will tell/Brand new generation sera publiée par la maison de disques de Philadelphie Money Back. Ce single est suivi du jazzy Weatherman chez Atco (en 1972 avec la chanson sur chaque face du 45 tours) et de Mama never told me (en avec Neither one of us en face 2). Ce single sera accompagné d'autres chansons, suffisamment pour faire un album qui cependant ne sera pas publié. Le simple suivant, Love don't you go through no changes on me, sera leur premier succès (no 31 R&B et no 92 pop) publié en . Ce simple coécrit par Gwen Guthrie s'approche du style des Supremes et des Three Degrees, avec des voix affirmées et un style dont finalement elles ne se déferont guère. La chanson est incluse avec sa face B Don’t you miss him now sur leur premier album, Circle of love, publié en chez Atco. En 1975 elles lancent aussi chez Atco, Love has found me, un 45 tours non-inclus sur l’album. Il est distribué aux d.j. avec la chanson sur les deux faces.

Après une escapade avec Brad Shapiro qui ne donnera rien de concret, elles lancent Have love will travel/Thank you for today en (no 78 R&B), puis Love has found me/Love ain’t easy et Cream of the crop/Love ain’t easy en , classé no 100 R&B. Ces simples sont publiés chez Cotillion, maison de disques qu'elles garderont jusqu'en 1983, avant d'être publiées directement par la maison-mère Atlantic (dont Atco est une division).

En sort Blockbuster boy simple qui se classera no 61, suivi de l'album Together en août. Il est réalisé par Michael Kunze et Sylvester Levay et a logiquement un côté très Silver Convention, nouveau pour Sister Sledge. En 1978 elles sortent un 45 tours : I’ve seen better days. Il est sorti chez Cotillion et est envoyé aux d.j. avec la chanson sur chacune des deux faces.

Ces longs débuts, assez frustrants commercialement, avaient été accompagnés de tournées avec les Spinners, ou d'un concert au Zaïre devant les 80 000 personnes venues voir le combat Ali/Foreman[1]. Elles avaient parallèlement gagné un prix d'argent au festival de musique de Tokyo tandis que Kathy avait joué dans The Wiz à Broadway avec Stephanie Mills et Tasha Thomas. Elles lorgnaient aussi du côté de la télévision, en jouant lors du jeu Musical chairs ; Joni eut aussi un rôle dans un feuilleton.

We Are Family et Love Somebody Today[modifier | modifier le code]

Alors qu'elles étaient sur le point de tout abandonner, leur maison de disques les confie à Bernard Edwards et Nile Rodgers qui avaient débuté en 1977 avec Chic et qui enregistraient leur second album, C'est Chic. C'était pour eux la première fois qu'ils étaient réalisateurs artistiques pour des artistes extérieurs à leur groupe (Norma Jean, pour qui ils venaient de réaliser un disque était leur ancienne chanteuse). La chanson salvatrice pour Sister Sledge, sorti peu après Le Freak de Chic, sera He's the Greatest Dancer. Commercialisé en , il se classera no 9 pop et no 1 R&B aux États-Unis puis no 6 en Angleterre au printemps 1979. Il aurait dû à l'origine être chanté par Chic alors que Sister Sledge aurait chanté I Want Your Love. Finalement, elles ne feront que les chœurs de cette chanson, plus adaptée à la réserve des chanteuses de Chic, Alfa Anderson et Luci Martin.

Le LP, intitulé We Are Family, suit en et est accompagné en avril du simple du même nom classé no 2 pop et no 1 R&B (puis no 8 en Angleterre). L'album We Are Family est disque de platine (classé no 3) et le single disque d'or. La chanson We Are Family servira d'hymne aux gays, aux féministes, voire à toute réunion familiale et sera la chanson du championnat mondial des Pirates de Pittsburgh. Un troisième single sera tiré de l'album, Lost in Music, no 35 R&B sorti en juillet.

L'album suivant, Love somebody today tente de faire évoluer l'association entre les réalisateurs artistiques et leurs interprètes. Paru en , il est précédé en de la chanson Got to love somebody (pop no 64 et R&B no 6). Suit Reach your peak en mars (pop no 101 et R&B no 21). Le LP est classé no 31.

Les années 1980[modifier | modifier le code]

En , sort le simple All American girls qui se classe no 6 disco, no 79 pop et no 3 R&B (no 41 anglais), suivi par le LP du même nom en février, classé no 31. All American girls est coréalisé par N. M. Walden - qui vient de révéler Stacy Lattisaw, aussi chez Cotillion - et Sister Sledge. La chanson All American girls s'approche de We are family ; cependant, son féminisme est atténué dans la version commercialisée. L'autre hit marquant est le simple He's just a runaway (R&B no 32), sorti en juin. Le 12" est une version tendant vers le reggae, et la première chanson entièrement réalisée par les Sledge. C'est aussi la face 2 du 7". La face 1 est un classique « eurodisco » - pour les États-Unis - avec un solo de guitare. Le troisième simple est Next time you’ll know, no 28 R&B. Avec l'album All American girls, les Sister Sledge optent pour une image plus dynamique (If you really want me, rallongé pour un maxi anglais, Ooh you caught my heart et Music makes me feel good étant les titres complétant le tableau), qui sera confirmée en quand elles sortent l'auto-réalisé The Sisters. Le simple à succès est la reprise de My guy, parue deux semaines avant le LP : il sera classé no 23 pop et no 14 R&B tandis que l'album ne décollera pas du no 69. Le 45 tours suivant est la reprise de All the man I need de Linda Clifford. Sorti en avril, il se classe no 45, dans une version légèrement raccourcie par rapport à celle de l'album. À côté de Clifford, relayée par des violons, Sister Sledge propose une version « néo-classique » tirant vers le crooning - avec un covocaliste, David Simmons.

L'album suivant, Bet cha say that to all the girls (classé no 169), sort en précédé de dix jours par le simple B.Y.O.B (no 22 R&B). En août sort Gotta get back to love (no 56 R&B). Comme d'habitude, elle est accompagnée de slows et de morceaux plus rythmés (Shake me down ou Thank you for the party, reprise de Bugatti et Musker dont la version originale était sortie sur leur album en 1982).

En 1984, les Sledge sortent des remixes de We are family (remixé par Bernard Edwards) et de Lost in music (remixé par Nile Rodgers, qui en accentue le martellement de la basse ; ce remix ne dénature pas par ailleurs la chanson et propose finalement plus une version longue qu'autre chose). Ce dernier titre sera numéro 4 en Angleterre et atteindra les 250 000 exemplaires vendus (classé quinze semaines entre et ) tandis qu'en juin Thinking of You (extrait de We are family) s’était classé no 11 en Angleterre aussi. Trois maxis sont sortis à ce moment-là en Angleterre : le remix de We are family avec My guy/Canadian sunset (1982) et All American girls (1981) en face 2, le remix de Lost in music avec Smile (1983) en face 2 et enfin un dernier avec les We are family, Lost in music et Thinking of You. Nile Rodgers réalise leur album suivant, When the boys meet the girls (), chez Atlantic. Accompagné d'une pochette ouvertement axée vers un public adolescent (alors que précédemment, elles jouaient plus sur un certain aspect adulte), ce disque aura du succès en Angleterre : le simple rétro Frankie sera no 1 dans ce pays pendant un mois et atteindra le demi-million de ventes. Sorti quinze jours avant le LP, ce 45 tours ne se classera que no 75 pop et no 32 R&B aux États-Unis. Le second simple, Dancing on the jagged edge sorti en juin ne sera classé que no 71 R&B aux États-Unis.

De 1985 à 1990, elles font des chansons pour des bandes-originales de films, dont Here to stay, thème du film Playing for keeps (1986), Keeping good loving pour Action Jackson (1988) et Livin' the good life pour Coming to America (coécrit et réalisé par Nile Rodgers), tandis que Kathy et son époux écrivent pour d'autres chanteurs, après avoir participé à la B.O. du film sur la lambada (MGM 1990).

Après les années Atlantic[modifier | modifier le code]

En 1989 Kathy Sledge signe chez Epic et sort Heart en 1992 (no 86 R&B). Elle retourne dans les charts avec All of my love (no 57 R&B), Take me back to love again (no 1 club play[Quoi ?], no 5 en ventes de maxis, no 24 R&B) et Heart (no 16 club play[Quoi ?] et no 13 en ventes de maxi) tandis que ses trois sœurs se font réaliser un disque en Europe.

Ces dernières ont réalisé un simple italien, World, rise and shine avec en prime sur l'album des reprises des trois hits de We are family et de trois chansons de Chic, I want your love, Everybody dance et Good times. L'album réalisé en Italie par Pippo Landro en 1992 s'intitule And now... Sister Sledge... again ou And now... Sledge... again. Il est en effet disponible sous deux formes respectivement : la version italienne, composées de onze chansons courtes, et la version allemande, composée de huit chansons longues. Les reprises, en particulier I want your love, We are family et Lost in music ont droit à deux mixages différents, selon les albums. Les titres entièrement inédits sont World rise & shine et Get a life. Sur le disque italien on trouve en plus True love, Walking in the light et Real love. L'album est soutenu par plusieurs simples : le premier contient We are family et I want your love tandis que le second propose sur le cd des remixes de World rise and shine et de Good times avec en prime Get a life en version courte (sur le vinyle, on retrouve un remix supplémentaire de Good times mais pas World rise and shine). Ce dernier simple est sorti en 1993. Un autre est sorti aux Pays-Bas avec Lost in music en version courte, en version longue de 8 minutes et Good times.

L’année 1993 est aussi une année que les sœurs avaient abordée avec des « Sure is Pure remixes », des versions originales We are family et Lost in music, réalisés en Angleterre. Si les premiers sont des remixes house, qui ne rompent pas avec la version disco, les seconds sont des remixes techno. Un troisième simple de remixes est celui de Thinking of You (de Ramp et de Joey Negro). We are family se classe no 5 fin en Angleterre.

En 1995, un disque en public est disponible sous de très nombreux labels bon marché. La version la plus complète est celle proposée par Hallmark l'année suivante sous le titre We are family, live. On retrouve He's the greatest dancer et We are family mais aussi Thinking of You, Frankie (le concert est enregistré en Angleterre), Everybody dance, True love et deux compositions des sœurs Brother brother stop ainsi que Love of the lord. Le morceau Lost in music dure 22 minutes 30, dont un segment, Melody is good to me est écrit par les Sledge.

En 1995, Kathy Sledge sort le simple Another day' en Angleterre avec des remixes de D-Influence, Roger Sanchez et Hani. Son presque homonyme Another star sort la même année avec des remixes de Roger Sanchez et de Joe Vanelli. En 1997 elle collabore aussi avec l’Italien Robert Miles pour le bon simple Freedom remixé entre autres par Frankie Knuckles.

Good times de 1992 est remixé pour un 12" en 1997. Il est suivi d'autres 12" et fin 1997 une compilation de ces remixes sort en Australie ; elle contient deux versions de chacune des chansons suivantes : We are family,'Good times, Everybody dance et Lost in music. Ces remixes sont faits en Italie.

En , les trois Sledge sortent l'album African eyes sur le petit label Fahrenheit (enregistré fin 1997), un album plus mûr que ses prédécesseurs qui s’éloigne de la musique de boîte avec ses accents hip-hop africanisés.

À partir de 1998[modifier | modifier le code]

En 1998, un nouveau remix de We Are Family par Marley Marl est sorti, mais accompagné cette fois-ci de remixes de He's the Greatest Dancer (par Brutal Bill Marquez) et de Thinking of You (par Ramp et Joey Negro, ceux de 1993). Ces quatre remixes se trouvent sur la compilation de remixes de tubes disco intitulée Everybody dance ! Remixed dance classics, où l'on trouve aussi leurs cousins de Chic Dance, Dance, Dance (Yowsah, Yowsah, Yowsah), Everybody Dance, I Want Your Love et Good Times. Un maxi est sorti en Espagne avec He’s the Greatest Dancer et We Are Family dans leur nouveau remix couplé aux versions originales. Aux États-Unis, He’s the Greatest Dancer est accompagné de trois autres remixes de la compilation (Chic et Sugarhill Gang).

En 1999, les trois sœurs se retrouvent aussi sur l’album en public de Chic Live at the Budokhan enregistré en 1996.

Un album de nouveaux remixes sort en 2001 chez Hyptonic, Remixed Super Dance Hits. Les versions choisies sont celles en public de 1995. Les remixes sont faits en Californie par Julian Beeston et Julian Synne, des disc-jockeys dont on peut ranger la musique dans les catégories de breakbeat et big beat (au croisement du hip-hop et de la techno). Seul un remix n’est pas dû à l’un des deux : Frankie par Peebles De’Young. Enfin, We Are Family sort dans une nouvelle version sur le label Tommy Boy chanté par une chorale de stars. Ce disque réalisé par Nile Rodgers est une aide aux victimes de l’attentat du . Cette chanson existe remixée par Thunderpuss. Toujours en 2001, Debbie Sledge sort Let's Get Together avec les Gibson Brothers et Jimmy Helms.

Fin 2002, le groupe Wackside sort sept remixes de Lost in Music dans la configuration « Wackside vs. Sister Sledge » pour la série de dessins animés Funky Cops de MTV (Polydor Allemagne).

Un double maxi sort l'année suivante chez Vinyl Addiction en Angleterre. Il contient We Are Family et Lost in Music en version originale et des remixes de Choo Choo. En 2005, un remix de We Are Family sort sur la compilation Atlantiquity, un album qui reprend l’esprit de Everybody dance de 1998 mais avec des remixes plus underground. Le remix de We are family est signé Daz-I-Kue.

En 2011, Rhino France sort une compilation de Chic réunissant leurs grands succès mais ceux qu’ils ont réalisés pour d’autres. Intitulée The Chic Organization vol. 1 : Savoir Faire, elle concerne la période 1977-1983 ; les Sister Sledge y sont représentées par six chansons : He’s the Greatest Dancer, We Are Family, Lost in Music, Thinking of You, Got to Love Somebody et Reach Your Peak. Elles sont en version intégrale originale sauf Lost in Music et Thinking of You remixées par Dimitri from Paris. Des versions un peu différentes sont téléchargeables sur Internet.

Discographie (albums studio)[modifier | modifier le code]

  • 1975 : Circle of Love
  • 1977 : Together
  • 1979 : We Are Family
  • 1980 : Love Somebody Today
  • 1981 : All American Girls
  • 1981 : The Sisters
  • 1983 : Bet Cha Say That to All the Girls
  • 1985 : When the Boys Meet the Girls
  • 1997 : African Eyes
  • 2003 : Style

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Jon Pareles, « Zaire’s Moment of the Soul », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]