Soieries des Prés-de-Vaux — Wikipédia

Soieries des Prés-de-Vaux
illustration de Soieries des Prés-de-Vaux
Soieries et papeterie des Prés-de-Vaux aux début du XXe siècle

Création 1890
Dates clés 1914 : changement de nom et de propriétaire. Abandon du collodion pour la cellulose
Disparition 1953
Personnages clés Hilaire de Chardonnet, Jean-Baptiste Weibel
Activité textile
Effectif 1908 : plus de 1000

1930 : 761

1952 : 415

Les soieries des Prés-de-Vaux est le nom couramment donnée aux deux entreprises de soie artificielle qui se succédèrent dans le quartier de Bregille, à Besançon, avant l'implantation de la Rhodiacéta.

Histoire[modifier | modifier le code]

Hilaire de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle.

1890 - 1900 : fondation[modifier | modifier le code]

Grâce au soutien de l'industriel alsacien Weibel[1],[2], l'entreprise est fondée en 1890[3], par Louis Marie Hilaire Bernigaud de Chardonnet. Inventeur de la soie artificielle. Procédé consistant à faire coaguler des fils de collodion[3],[4].

Installée aux Prés-de-Vaux, la production commence le 1er juin 1892[4]. Dès 1894, elle connait des difficultés[4],[1]. Jusqu'en 1897, elle risque la fermeture, en raison des deux guerres de la soie[4].

1900 - 1914 : développement et mouvement social[modifier | modifier le code]

Toutefois, l'entreprise reçoit un Grand prix de l'Exposition Universelle de 1900[4]. À cette époque, elle est la plus grande entreprise de Besançon[2].

Hilaire de Chardonnet fonde alors une seconde usine à Sarvar, en Hongrie, en 1904[4]. De 1900 à 1907, la production atteint les 2000 kg de soie par jours pour un bénéfice de 11 francs le kg[5].

En 1908, une grève de 64 jours éclate et mobilise plus de 1000 ouvriers. À la suite de violents affrontements avec la police montée, - qui chargea le cortège de manifestant - plus de 200 d'entre eux ne sont pas réembauchés. Aussi, plusieurs des meneurs furent arrêtés[6].

1914 - 1930 : changement de propriétaire[modifier | modifier le code]

Une troisième site de production est fondé en Angleterre en 1914[4]. Cette même année, l'entreprise abandonne le nom de Société de production de la Soie Chardonnet pour Société de Soie artificielle de Besançon et remplace le procédé de fabrication au collodion par le procédé à la cellulose. Elle est désormais contrôlée par Givet-Izieux[1],[7].

Durant les années 1920, malgré de mauvaises conditions de travail et de bas salaires, le mouvement syndical bisontin, très affaibli, peine à s'y implanter. D'après Jacques Gavoille, cela est du à de sévères réactions patronales à l'égard des meneurs[8].

1930 - 1953 : Grande dépression, redressement et fermeture[modifier | modifier le code]

En 1930, la soie Chardonnet ne représente plus que 1% de la production française[5]. Cette même année, la Société de Soie artificiel, embauche 761 employés[9],[7],[10], palliant alors le secteur de l'horlogerie local en crise[5].

Elle est toutefois affectée par la Grande Dépression[11]. En 1931, 14 personnes sont licenciées ; 64 autres en janvier 1932, puis encore 16 dans les deux mois qui suivirent. Les employés restant subissent d'importante diminutions horaires. Toutefois, à l'été 1932, 16 personnes sont embauchées[12]. Durant cette période, les salaires baisseront jusqu'à 31%[13].

Ancienne usine Rhodiacéta désaffectée, en 2008.

L'entreprise ne se redresse réellement qu'en 1936[12],[14]. En 1952, elle n'embauche plus que 415 personnes[4].

Elle ferme définitivement en 1953, mais, dés 1954, le site est repris par Rhodiacéta du groupe lyonnais Rhône-Poulenc[15], qui cesse toute activités en 1981[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Bidalot 2009, p. 131
  2. a et b Defrasne 1990, p. 98.
  3. a b et c « Usine à papier de la société des Papeteries Bisontines, usine de fibres artificielles et synthétiques dite usine des Soieries puis de la Rhodiacéta ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté », sur Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
  4. a b c d e f g et h Max Roche et Michel Vernus, Dictionnaire biographique du département du Doubs, Arts et littérature S.A.R.L, , « CHARDONNET Louis Marie Hilaire BERNIGAUD de (1839-1924) », p. 98-99
  5. a b et c Daclin 1968, p. 30
  6. Defrasne 1990, p. 94.
  7. a et b Gavoille 1982, p. 445.
  8. Gavoille 1982, p. 476.
  9. Daclin 1968, p. 17
  10. Bidalot 2009, p. 133
  11. Gavoille 1982, p. 448.
  12. a et b Daclin 1968, p. 57
  13. Daclin 1968, p. 71
  14. Bidalot 2009, p. 134
  15. Bidalot 2009, p. 138

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Daclin, La crise des années 30 à Besançon, Paris, Les belles lettres, , 136 p.
  • [Gavoille 1982] Jacques Gavoille, « De la stagnation à l'expension », dans Claude Fohlen (dir.), Histoire de Besançon : De la conquête Française à nos jours, t. 2, Cêtre, .
  • Jean Defrasne, Histoire d'une ville Besançon : Le temps retrouvé, Cêtre,
  • Georges Bidalot, Besançon, des origines à nos jours : Histoire politique et économique d'une ville, Presses du Belvédère,