Stèle — Wikipédia

Une stèle est un monument monolithe vertical, généralement plat et porteur d'inscriptions, symboles, gravures ou sculptures, voire de peintures, de nature commémorative, funéraire, religieuse ou géographique. Ce terme générique, peu précis, correspond aussi à d'autres artéfacts archéologiques comme des piliers ou des tablettes de pierres érigées dont on peut imaginer qu'ils ont eu leurs équivalents dans des matériaux divers (bois, terre, etc.) ayant disparu.

En principe avec[pas clair] un traitement de la surface plus complexe et essentiellement datées de la protohistoire ou de l'Antiquité (donc plus récentes de plusieurs siècles ou millénaires), les stèles ne doivent pas être confondues avec les menhirs néolithiques issus du mégalithisme.

La conception de stèles a persisté dans le temps, jusqu'au XXIe siècle.

Stèle japonaise moderne en hommage au poète japonais Tekkan Yosano.

Stèles antiques[modifier | modifier le code]

Stèles mésopotamiennes[modifier | modifier le code]

Stèles de l'Égypte antique[modifier | modifier le code]

Les stèles commémoratives[modifier | modifier le code]

La stèle de la famine dans son environnement.

Les stèles frontières[modifier | modifier le code]

Les stèles de guérison[modifier | modifier le code]

Les stèles votives[modifier | modifier le code]

Petites tables d’offrandes, monuments funéraires quasiment fabriqués en série dont la production se développe considérablement sous le règne de Sésostris III.

Les stèles administratives[modifier | modifier le code]

  • Stèle juridique, vente d'un office de gouverneur avec l'historique de la charge.
  • Stèle de l'inventaire, stèle commémorative avec inventaire descriptif et illustré des statues d'un temple d'Isis.

Les stèles funéraires[modifier | modifier le code]

Stèle funéraire du gladiateur Urbicus.

La fonction de telles stèles est sujette à discussion : s'agit-il d'objets servant à remplacer le défunt inhumé ailleurs, où simplement de marqueurs de propriété, placés à l'entrée de la tombe et indiquant le nom du locataire ?

Stèles de l'âge du fer (dites gauloises, celtiques)[modifier | modifier le code]

Stèles phéniciennes et puniques[modifier | modifier le code]

Les Phéniciens et les Puniques ont beaucoup utilisé le type de stèles votives et funéraires afin d'honorer les divinités Ba'al Hammon et Tanit. Si de nombreuses stèles sont parvenues jusqu'à nous, les formules stéréotypées utilisées en font une source peu utile pour l'histoire de la langue. En revanche, l'évolution de la forme et en particulier les décors témoignent d'une évolution de plus en plus nette vers l'hellénisation en particulier à partir du IVe siècle avant notre ère.

La stèle de Zakkur, sur le territoire de l'ancien royaume de Hamath, est considérée être une des plus importantes en araméen[2].

Stèles grecques et romaines[modifier | modifier le code]

  • Le Galet de Terpon retrouvé à Antibes
  • La stèle funéraire d'Aristion, de l'époque archaïque.
  • La stèle de Symi.
  • L'hoplitodrome.
  • La stèle de Cyzique.

La mise au jour, en juillet 2021, d’une stèle romaine datant de 49 apr. J.-C. et portant une inscription, constitue « une découverte archéologique majeure » : elle révèle le nouveau plan imposé par l’empereur Claude pour la délimitation du pomerium, le mur sacré au-delà duquel ni l’armée ni les généraux en armes ne pouvaient pénétrer[3].

Stèles des Balkans[modifier | modifier le code]

Elles sont appelées stećak[4] (pluriel : stečci).

Stèles chinoises[modifier | modifier le code]

Stèle commémorative de la reconstruction du pont Lugou par l'empereur Qianlong vers 1785. Une colonne huabiao à l'arrière plan. Situé à quinze kilomètres au S-O de Beijing.

Les stèles apparaissent souvent dans les architectures et dans les paysages chinois. Ce sont généralement des blocs d'une dimension imposante, dont la base est taillée en forme de tortue symbolisant le Ciel et la Terre et le sommet orné de deux dragons chinois enlacés (un dragon mâle et un dragon féminin, l'union créatrice du yin et du yang, que représentent les deux dragons). Elles sont gravées de textes. La conservation du texte est ainsi assurée pour des raisons diverses. Les stèles publiques communiquent les règles de droit que personne ne sera censé ignorer (à charge des communautés de les faire connaître à chacun). Les stèles comportant le texte des ouvrages définis au cours des âges comme classiques en Chine et mis au programme des examens (rassemblées à Xi'an dans ce qui est actuellement le musée de la Forêt de stèles). Mais d'autres stèles peuvent comporter des textes relevant de collectivités locales ou de groupements. Les stèles funéraires, à l’entrée des tombes, portent le ou les noms et une brève biographie des défunts. Les stèles religieuses, dans les temples, sous souvent recouvertes de motifs sculptés à tel point que le texte n'apparaît plus, encore qu'une date puisse avoir été gravée discrètement[5].

Les textes gravés pouvaient être reproduits, avant l'invention du livre mais même après afin d'offrir des modèles de calligraphie. On réalisait un estampage de la stèle gravée. Un estampage peu commun puisqu'on relève d'abord l'empreinte de la gravure avec une feuille humide. Cette feuille séchée, on la tamponne uniformément avec une encre noire. Les formes gravées apparaissent en négatif, les creux de la stèle gravée devenant des zones blanches sur fond noir[6]. Tout lettré chinois possédait chez lui quelques estampages soigneusement montés en albums pour ses exercices personnels de calligraphie et pour ses loisirs d'amateur d'art et de collectionneur.

Stèles turco-mongoles et eurasiatiques[modifier | modifier le code]

Ces stèles, de peuples généralement nomades, représentent souvent un guerrier ou un chasseur, et comportent une dimension de culte aux ancêtres ou de culte chamanique[7].

Voir :

Stèles vietnamiennes[modifier | modifier le code]

Rangée de stèles au Temple de la Littérature de Hanoï.

Les quatre-vingt-deux stèles des Docteurs reçus aux concours royaux sous les dynasties des Lê et des Mac (1442-1779) à Quốc Tử Giám à Hanoï sont inscrites à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, le 9 mars 2010[8].


Stèles éthiopiennes[modifier | modifier le code]

Stèles modernes[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Stèle du roi Serpent, notice détaillée du musée du Louvre, en 2020.
  2. Charles-F. Jean, Dictionnaire des inscriptions sémitiques de l'Ouest, livraison I, Leyde, Brill, 1954, p. 10.
  3. « Présentation à Rome d’une borne romaine, découverte archéologique majeure » [vidéo], sur video.lefigaro.fr, .
  4. Exemple de stećak en forme de maison - toit à deux pentes - : c'est un seul bloc de près de 1 m de hauteur ; un personnage fait un salut de la main, les jambes écartées et portant un pantalon. Le salut est fait de la main gauche, ce qui n'est pas habituel. Une frise le surmonte et fait le tour de la stèle. Cette frise est constituée de trèfles à trois feuilles. Elle en fait le tour. Elle n'est pas sans rappeler un motif simple celtique. Elle est placée entre deux cordons, dont l'un plus épais marque le bord du toit. Le motif et le type de ce cordon sont communs sur les stèles.
  5. Danielle Elisseeff, L'art chinois, Larousse, Paris, 2007, p. 98.
  6. Fan Di'an, LaoZhu (Zhu Quingsheng), Fu Hongzhan, Yan Yingshi, André Kneib, Jean-Marie Simonet, Nancy Berliner, Françoise Bottéro, Wang Yuanjun, Ren Ping 2009, p. 186-187
  7. « L’Art des Pétroglyphes, Stèles et Balbals », sur peuplescavaliers.be (consulté le ).
  8. (en) « First inscription from Macao on Memory of the World Register at MOWCAP 4 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Unesco.org, 18 mars 2010.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en), Barbara Ann Kipfer, Dictionary of artifacts, Malden (MA), 2007, p. 303, (ISBN 978-1-405-11887-3) (en ligne).
  • Fan Di'an, LaoZhu (Zhu Quingsheng), Fu Hongzhan, Yan Yingshi, André Kneib, Jean-Marie Simonet, Nancy Berliner, Françoise Bottéro, Wang Yuanjun, Ren Ping, Le Pavillon des Orchidées. L'art de l'écriture en Chine, Bruxelles, Fonds Mercator, , 235 p. (ISBN 9789061538905).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]