Stabilité monétaire — Wikipédia

La stabilité monétaire (ou stabilité des prix) est le maintien relatif de la valeur d’une monnaie dans le temps par rapport à la valeur des biens et services présents dans un système économique. Il s’agit donc d’un état d’équilibre entre inflation et déflation.

Concept[modifier | modifier le code]

La stabilité monétaire est l'un des objectifs de la politique monétaire[1]. Cette mission est généralement donnée à la banque centrale, qui s'assure de la stabilité en jouant sur les taux directeurs qui permettent d'influer sur la création monétaire[2]. Dans le cas où ses canaux de transmission conventionnels sont bloqués, les banques centrales peuvent mettre en place des politiques monétaires non conventionnelles[3].

Cette stabilité a pendant longtemps été confondue ou assimilée à la stabilité financière, notamment sous l'effet de l'hypothèse de Schwartz, jusqu'à ce que la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes mette en lumière les spécificités de la supervision financière[4],[5]. Xavier Ragot se montre ainsi en faveur de la publication par les banques centrales d'un rapport de stabilité financière séparé d'un rapport de stabilité monétaire[6].

La stabilité monétaire est parfois l'objectif principal du mandat des banques centrales. Ainsi, les statuts du système européen de banques centrales précisent que « l’objectif principal du SEBC est de maintenir la stabilité des prix[7] ». La lutte contre l'inflation ou la déflation supplante ainsi, de jure, des objectifs de lutte contre le chômage[8]. Les tensions inflationnistes en Afrique ont conduit les deux banques centrales de la zone franc à affirmer la stabilité des prix comme objectif principal[9].

Définition quantitative[modifier | modifier le code]

La définition quantitative de ce qui correspond à une stabilité des prix dépend des zones monétaires. Au sein de la zone euro, le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a défini la stabilité des prix à un taux d'inflation maximal de 2 % dans une communication du 13 août 1998[10].

La Banque du Japon dispose d'un objectif de stabilité des prix depuis le Bank of Japan Act de 1942, et une décision de 2006 a fixé la stabilité monétaire comme étant un taux d'inflation compris entre 0 % et 2 %[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alternatives Economiques, « Stabilité monétaire et croissance », sur alternatives-economiques.fr (consulté le )
  2. Christian de Boissieu, Les 100 mots de la politique monétaire, Que sais-je, (ISBN 978-2-7154-0356-7, lire en ligne)
  3. Frederic S. Mishkin, Monnaie, banque et marchés financiers, Pearson Education France, (ISBN 978-2-7440-7454-7, lire en ligne)
  4. Jézabel Couppey-Soubeyran, Monnaie, banques, finance, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-080689-9, lire en ligne)
  5. Les Cahiers français, La Documentation Française, (lire en ligne)
  6. Alain Beitone et Christophe Rodrigues, Economie monétaire: Théories et politiques, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-61964-0, lire en ligne)
  7. « Protocole sur les statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne » [PDF], sur www.ecb.europa.eu, (consulté le )
  8. Marie-José Rinaldi-Larribe, L'élargissement de l'Union économique et monétaire européenne à l'Est et à l'euro, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-6084-9, lire en ligne)
  9. Hygin Didace Amboulou, Code monétaire OHADA: 1re édition, Editions L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-19525-4, lire en ligne)
  10. Banque de France, Rapport adressé à Monsieur le président de la république et au Parlement par ... gouverneur, Banque de France, (lire en ligne)
  11. (en) International Monetary Fund, Japan: 2008 Article IV Consultation: Staff Report; Staff Statement; and Public Information Notice on the Executive Board Discussion, International Monetary Fund, (ISBN 978-1-4519-4853-0, lire en ligne)