Stade anal — Wikipédia

Le stade anal désigne en psychanalyse la deuxième phase de l'évolution psycho-sexuelle d'un bébé humain. Selon Freud, il succède au stade oral et se caractérise par une focalisation de l'enfant sur la région rectale.

Stade oral Stade anal
(+ oral)
Stade phallique
(+oral, +anal)
Période de latence
(+oral, +anal, +phallique)
Stade génital
Jusqu'à 18 mois De 18 mois à 3 ans De 3 ans à 7 ans
Situation œdipienne
Dès 7-8 ans Adolescence

Description de la théorie du stade anal[modifier | modifier le code]

Selon la théorie freudienne, cette période se joue de 2 à 3 ans en moyenne. L'enfant découvre le plaisir que lui procure le fait de retenir les matières fécales (rétention) ou de les expulser (défécation). C'est aussi, à cet âge, la période d'opposition. Dans le stade anal et selon la théorie, la perte des excréments est assimilée, par le jeune enfant, à la perte d'une partie de son corps ; l'enfant peut en être angoissé. Le « fruit social » de ce stade anal est l'autonomie dans l'espace.

Vers deux ans, l'enfant commence à maîtriser ses sphincters, et l'anus devient, selon la théorie du stade anal, une zone érogène sous l'influence de l'exigence de propreté exprimée par les parents. L'anus, zone de passage entre l'intérieur du corps et le monde extérieur, est soumis à la volonté de l'enfant qui s'aperçoit qu'il peut empêcher l'expulsion et en retire donc un plaisir de rétention découlant de l'application de sa volonté. Il prend progressivement conscience du soulagement lié au fait de laisser sortir : c'est la découverte du plaisir d'expulsion. Selon cette théorie, il est fréquent que l'enfant s'intéresse à ses selles et les manipule, les explore ou les exhibe (comme il le fait également avec ses jouets).

Le boudin fécal stimule la zone érogène, et est perçu, selon cette théorie, comme une partie du corps perdue. Cette partie est valorisée et peut donc servir d'objet d'échange. Aimer signifie à ce stade donner et garder, la possessivité est l'un des aspects dominants du stade anal. L'enfant peut satisfaire sa mère en laissant sortir à l'endroit et au moment où celle-ci le souhaite. Il peut également s'opposer à elle en retenant, c'est le développement d'un sentiment de toute-puissance chez l'enfant. C'est la mère qui imprimera la notion de saleté et le sentiment de dégoût, créant chez l'enfant l'assimilation de ses rejets à un plaisir défendu, à l'interdit. L'enfant peut concevoir la rétention comme une opposition à la mère. L'expulsion est une expression de l'agressivité.

C'est une transition vers un niveau affectif plus complexe durant laquelle l'enfant passe de l'expérimentation du clivage (succession / alternance de sentiments opposés vis-à-vis d'un même objet) à celle de l'ambivalence (mélange de sentiments opposés ressentis simultanément de manière entremêlée).

Karl Abraham[modifier | modifier le code]

Karl Abraham divise le stade sadique-anal, marquant nettement la différence entre le plaisir de déféquer[1], et celui de la rétention[2] propre à l'enfant après apprentissage de la propreté. Il nommera le premier « stade d'expulsion » et le second « stade de rétention ». Ces deux sous-organisations du développement libidinal infantile seront fortement liées à l'aspect de destructivité inhérent au sadisme qui est le second penchant de ce stade d'après Freud.

Stade anal et psychopathologie[modifier | modifier le code]

Selon la théorie freudienne, le stade anal, composant de la formation de la libido, est impliqué plus particulièrement dans les régressions sadiques anales comme la paranoïa et la névrose obsessionnelle[réf. nécessaire]. Karl Abraham y inclut la mélancolie, forme de fixation sadique anale, au même titre que la névrose obsessionnelle[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Abraham K., Œuvres complètes-2, développement de la libido, Payot 1966, p. 316
  2. Abraham K., Œuvres complètes-2, développement de la libido, Payot 1966, p. 320
  3. Abraham K., Mélancolie etr névrose obessionnelle. Deux étapes de la phase sadique-anale. Œuvres complètes-2, développement de la libido, Payot 1966, p. 258-265

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Textes de référence[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]