Synode de Szabolcs — Wikipédia
Le synode de Szabolcs (aussi appelé en latin Decretum Primum S. Ladislai Regis) s'est tenu le [1] dans la forteresse hongroise de Szabolcs[2], sous la présidence du roi Ladislas Ier (1077–1095) et de Séraphin (Seraphinus), évêque d'Esztergom, capitale du royaume de Hongrie.
Contenu
[modifier | modifier le code]Lors de ce synode, auquel assistent des membres du clergé, des nobles et les habitants de la forteresse, quarante-deux articles de lois concernant la religion et l'Église sont publiés :
- À propos du célibat des prêtres, le roi Ladislas Ier adopte une position de tolérance à l'encontre des nouvelles décisions prises par le pape Grégoire VII[3] : il permet aux prêtres mariés en premières noces de conserver leur épouse, mais les prêtres mariés une deuxième fois sont contraints de rompre leur mariage[4].
- Pour lutter contre le paganisme persistant, des mesures sont prises contre « ceux qui font des sacrifices auprès des puits, ou déposent des offrandes auprès des arbres, des sources et des rochers » : ils devront racheter leurs pêchés au prix d'un bœuf[3],[4],[5].
- Celui qui n'observe pas le dimanche ou les Quatre-Temps, ou qui n'enterre pas ses morts à proximité d'une église devra, en signe de pénitence, se nourrir uniquement de pain et d'eau pendant douze jours[3].
- Si un laïque chasse le dimanche ou un jour de grande fête, il perdra son cheval[3],[4].
- Si des villageois abandonnent leur église en émigrant (c'est-à-dire en nomadisant), ils seront contraints par la loi à retourner là d'où ils étaient partis[4].
- Parmi les habitants des villages situés loin des lieux de culte, une seule personne est tenue d'assister aux services religieux ; celui qui s'en abstient « sans motif valable » sera ramené à la raison à coups de bâton[4].
- Si un juif travaille un dimanche ou un jour de fête, il perdra ses instruments de travail ; ses esclaves seront déclarés libres[3].
- Les juifs doivent se séparer de leurs épouses chrétiennes[4].
- Les musulmans[6] (marchands pour la plupart) convertis au christianisme ont l'interdiction de revenir à leur ancienne religion[4] ; si un musulman converti retourne à l'islam, il sera transplanté dans une autre partie du royaume[3],[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Károly Eszláry, Histoire des institutions publiques hongroises, Paris : M. Rivière, 1959, p. 73.
- (la) In civitate Zabolcz sancta synodus habita est
- Édouard Sayous, Histoire générale des Hongrois, Tome 1, Paris : Didier & Cie, 1876, pp. 166-168.
- Gyula Kristó (en), Histoire de la Hongrie médiévale – Tome I : Le temps des Arpads, chapitre III : « La crise du jeune État et son dénouement – (Saint) Ladislas Ier », Presses universitaires de Rennes, 2015. (ISBN 2753524963)
- (la) Quicumque ritu gentilium juxta puteos sacrificaverit, vel ad arbores et ad fontes et lapides oblationes obtulerit, reatum suum bove luat.
- Il s'agit probablement de musulmans originaires d'Asie centrale.
- (la) De negociatoribus quos Ismælitas appellant. Si post baptismum ad legem suara antiquam inventi fuissent redivisse, a sedibus suis separali ad alias villas transferantur.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (hu) « A szabolcsi zsinat », sur le site Magyar Katolikus Lexikon
- (hu) « Szabolcsi zsinat », sur le site Magyar Elektronikus Könyvtár (hu) (bibliothèque électronique hongroise)
- (hu) « …szent zsinat tartatott », sur sulinet.hu