Taux de mortalité prématurée — Wikipédia

Le taux de mortalité prématurée est un indicateur qui rend compte de l’état de santé d’une population.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le taux de mortalité prématurée est un indicateur créé dans les années 1980 aux États-Unis. En France, cet indicateur de santé a été utilisé pour la première fois, au cours des années 1990, dans les rapports publiés annuellement par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur l’état de santé des Français[1].

Caractéristique de l'indicateur[modifier | modifier le code]

La mortalité prématurée comprend à la fois les décès évitables (liés aux comportements à risques) et les décès non évitables[2]. Par conséquent, la mortalité évitable est une composante de la mortalité prématurée ; en France, la mortalité évitable représente environ un tiers de la mortalité prématurée[3].

Intérêts de l'indicateur[modifier | modifier le code]

Le taux de mortalité prématurée permet en partie d’évaluer les comportements à risques (alcool, tabac, accident de la route, suicide, etc) ou les expositions défavorables à la santé (expositions professionnelles, etc) d’une population[4].

Cet indicateur est utilisé pour suivre et évaluer l'impact des politiques de santé publique.

Mode de calcul[modifier | modifier le code]

Le taux de mortalité prématurée est un indice statistique permettant de mesurer la fréquence des décès après l'enfance et avant l'âge « habituel » de décès. Il correspond au nombre de décès au cours d'une année d'individus âgés de moins de X ans, rapporté à la population totale âgée de moins de X ans.

En France, l'Insee calcule le taux de mortalité prématurée parmi la population âgée de moins de 65 ans. La limite d’âge de 65 ans correspond à l’âge seuil de départ à la retraite.

En 2013, cette limite d’âge est reculée à 75 ans sur les recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) . Néanmoins, le seuil de 65 ans continue à être utilisé, en particulier par Eurostat, pour comparer l'état de santé des pays membres de l’Union européenne[5]

Statistiques en France[modifier | modifier le code]

En 2013, le taux de mortalité prématurée (seuil à 65 ans) s’élève à 143,3 pour 100 000 pour les femmes et à 290 pour 100 000 pour les hommes [5].

Sur la période 2000 – 2013, le taux de mortalité prématurée recule en France ; cette baisse est plus forte chez les hommes que chez les femmes. Ce recul est le résultat d’une baisse de la mortalité prématurée par maladie cardiovasculaire[6].

Depuis 2004, ce sont les cancers qui expliquent les taux élevés de mortalité prématurée : les cancers sont à l’origine de 40% des décès prématurés[7]. Ce sont ensuite les morts violentes (suicides, accidents) qui arrivent au second rang (14 % des décès prématurés) devant les maladies cardiovasculaires (12 %)[7].

La France enregistre un taux de mortalité prématuré légèrement inférieur à la moyenne européenne[5].

Des disparités[modifier | modifier le code]

En France, les taux de mortalité prématurée varient :

  • selon le sexe : en 2013, le taux de mortalité prématurée des hommes est 2,1 fois plus élevé que celui des femmes[5].
  • selon les catégories socioprofessionnelles : les ouvriers enregistrent des taux de mortalité prématurée élevés[9].

Source des données[modifier | modifier le code]

De manière générale, les données relatives à la mortalité proviennent du traitement statistique des causes médicales de décès réalisé par le CépiDc de l'Inserm (en collaboration avec l'Insee) effectué à partir des certificats médicaux[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. HCSP, « Indicateurs de mortalité « prématurée » et « évitable » », Rapport, Haut Conseil de la santé publique,‎ , p. 31 (lire en ligne, consulté le )
  2. Santé Publique France, L’état de santé de la population en France, (lire en ligne)
  3. « La santé des Français s’améliore », sur previssima.fr, (consulté le ).
  4. « Mortalité prématurée par maladies cardiovasculaires chez les femmes selon la catégorie sociale et le secteur d'activité », Études et enquêtes,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  5. a b c d et e « L’état de santé de la population en France - RAPPORT 2017 - Ministère des Solidarités et de la Santé », sur drees.solidarites-sante.gouv.fr (consulté le ).
  6. Observatoire régional de la santé des Pays de la Loire, « Mortalité prématurée », Etudes,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  7. a et b « Le cancer en chiffres », sur fondation-arc.org, (consulté le ).
  8. « Une faible mortalité régionale mais un nombre de décès en hausse - Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes - 51 », sur insee.fr (consulté le ).
  9. « European Trade Union Institute (ETUI) - Mortalité en France : un rapport met en évidence de très grandes disparités en fonction de la profession / Actualités / Santé et sécurité / Thèmes / Accueil », sur etui.org (consulté le ).
  10. « Inserm CépiDc - Certification électronique de décès / Foire aux questions », sur certdc.inserm.fr (consulté le ).