Tentative de coup d'État de 2019 au Gabon — Wikipédia

Tentative de coup d'État de 2019 au Gabon
Description de cette image, également commentée ci-après
Véhicules de l'armée pendant la tentative de coup d'État.
Informations générales
Date
Lieu Libreville, Gabon
Issue Échec du coup d'État
Belligérants
Drapeau du Gabon Gabon
Forces armées gabonaises
Drapeau du Gabon Gabon
« Conseil national de restauration » (Forces armées gabonaises dissidentes)
Commandants
Ali Bongo Ondo Obiang Kelly (capturé)
Pertes
2 morts
7 prisonniers

Violences post-électorales de 2016 au Gabon

La tentative de coup d'État de 2019 au Gabon fait référence à une tentative ratée de coup d'état par des factions dissidentes des Forces armées gabonaises contre le président Ali Bongo qui a eu lieu le .

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , alors que sont dévoilés les résultats officiels des élections législatives de 2018, largement remportées par le parti au pouvoir, Ali Bongo est hospitalisé à Riyad, en Arabie saoudite, officiellement pour une « fatigue sévère » due à du surmenage. De nombreux journaux de la presse internationale avancent qu'il a été victime d'un accident vasculaire cérébral ou d'un œdème cérébral[1],[2],[3]. Les semaines suivantes voient la propagation dans les médias de débats quant à la nature de la transition politique à mettre en œuvre en cas d'incapacité du chef de l'État[4]. De multiples fausses annonces de son décès se répandent également. La confusion s'accentue avec la diffusion à la télévision d'État d'une présumée intervention de l'ambassadeur du Gabon en France, Flavien Enongoué, annonçant la mort du président, une intoxication montée de toutes pièces par le trucage de la voix du diplomate, dont une prise de parole était alors attendue[5]. L’opposant Jean Ping lance pour sa part un appel à reconnaître sa légitimité à la présidence, lors d'une conférence qui est perçue comme un souhait de voir le président destitué[6].

Après son hospitalisation de plus d'un mois à Riyad, Ali Bongo est transféré le à l'hôpital d’instruction militaire Mohammed V, à Rabat, au Maroc[7]. Dans une vidéo diffusée le par le palais royal marocain, il apparaît aux côtés du roi du Maroc Mohamed VI[8]. Dans cette vidéo, il est filmé uniquement de profil, ce qui ne met pas fin aux spéculations vis-à-vis de son état de santé[9]. Il quitte l’hôpital militaire le pour poursuivre sa convalescence dans une résidence privée à Rabat[10]. Le , en déplacement à Franceville, le vice-président gabonais, Pierre Claver Maganga Moussavou, laisse fortement entendre qu'Ali Bongo a fait un accident vasculaire cérébral[11].

Événements[modifier | modifier le code]

Le , le commandant-adjoint de la Garde Républicaine, le lieutenant Ondo Obiang Kelly, prend la tête d'un commando à Libreville, capitale gabonaise, et tente de renverser le régime du président Ali Bongo[12],[13]. Cet événement arrive seulement quelques jours après que le président s'est adressé depuis le Maroc à la population pour la première fois depuis son hospitalisation en Arabie saoudite[14].

En guise de déclenchement du coup, des militaires ont déclaré l'établissement d'un Conseil national de restauration a la télévision nationale. Cependant, le lieutenant Kelly est arrêté le jour même[14]. Parmi les autres organisations ayant participé au coup se trouve le Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon, qui a diffusé l'annonce des militaires sur les réseaux sociaux[15].

Le lendemain, le gouvernement annonce avoir interpellé sept des meneurs du coup et que des interrogatoires sont en cours. Le gouvernement annonce aussi que deux mutins ont été tués[16].

Réactions internationales[modifier | modifier le code]

  • Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud : Le ministère des Relations internationales déclare : « L'Afrique du Sud réaffirme à l'Union africaine le principe du rejet total de tout changement de chef d'état de manière extraconstitutionnelle »[17]
  • Drapeau de l'Égypte Égypte : Le ministre des Affaires étrangères de l'Égypte Sameh Choukri condamne fortement la tentative de coup d'État[18]
  • Drapeau de la France France : Le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré : « Nous condamnons toute tentative de changement de régime extraconstitutionnel. La stabilité du Gabon ne peut être assurée que dans un strict respect des dispositions de sa Constitution »[19].
  • Drapeau du Nigeria Nigeria : Le président Muhammadu Buhari a déclaré « Les officiers militaires au Gabon doivent comprendre que l'ère des coups d'État militaires sur des gouvernements en Afrique et dans le monde entier est révolue »[20]
  • Drapeau de la Turquie Turquie : Le Ministère des Affaires étrangères turc condamne la tentative de coup d'État : « La Turquie s'oppose à toutes les tentatives de renversement illégal de gouvernements élus démocratiquement »[21]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gabon : victime d’un AVC, Ali Bongo demeure hospitalisé en Arabie saoudite
  2. État de santé d’Ali Bongo: les Gabonais toujours dans l’attente d’informations
  3. Gabon, Ali Bongo : AVC, œdème cérébral ou mort ?
  4. Paru sur le Gabon : «Ali Bongo, le début de la fin»
  5. Vidéo : Ali Bongo annoncé mort sur Gabon 24
  6. Gabon : Jean Ping cherche-t-il à destituer Ali Bongo ?
  7. « Gabon : Ali Bongo Ondimba est arrivé au Maroc pour y poursuivre sa convalescence », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  8. « Gabon : premières images du président Ali Bongo hospitalisé au Maroc », sur TV5MONDE, (consulté le )
  9. Franck Koffi, « Gabon : la preuve qu'Ali Bongo est... paralysé », sur Afrik.com, (consulté le )
  10. « Maroc : Ali Bongo Ondimba sort de l’hôpital et poursuit sa convalescence à Rabat », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  11. « Gabon: le quasi aveu du vice-président sur l’état de santé d’Ali Bongo - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  12. « Gabon : qui est le lieutenant Kelly Ondo Obiang, instigateur présumé de la tentative de coup d’État ? », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  13. « Gabon, Kelly Ondo Obiang, officier brillant, mais soldat perdu », sur Mondafrique, (consulté le )
  14. a et b « Coup d'État avorté au Gabon: le chef du commando arrêté ».
  15. « Coup d'État avorté au Gabon : sept putschistes arrêtés, deux autres tués ».
  16. « Tentative de coup d’État au Gabon : Internet rétabli, l’interrogatoire des mutins en cours ».
  17. (tr) « South Africa, Chad condemn coup attempt in Gabon », sur yenisafak.com, gzt.com, (consulté le ).
  18. « Egypt slams coup attempt in Gabon », sur EgyptToday (consulté le ).
  19. « Gabon – Putsch manqué : la réaction de la France - Bénin Web TV », sur Bénin Web TV, (consulté le ).
  20. (en) John Owen Nwachukwu, « Coup : Buhari reacts to failed military takeover in Gabon », sur dailypost.ng, Daily Post Nigeria, (consulté le ).
  21. (es) « Turquía condena la intentona de golpe de estado en Gabón / TRT Español », sur net.tr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]