Territoire sous tutelle des îles du Pacifique — Wikipédia

Territoire sous tutelle des îles du Pacifique
(en) Trust Territory of the Pacific Islands

1947–1990

Drapeau
Drapeau
Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du sud-ouest du Pacifique mettant en évidence le territoire sous tutelle des îles du Pacifique
Informations générales
Statut Territoire sous tutelle de l'ONU, administré par les États-Unis
Capitale Saipan, Guam, Honolulu
Langue(s) Anglais
Monnaie Dollar américain
Démographie
Population 70 724 hab. (est. 1958)[1]
80 980 hab. (est. 1961)
90 940 hab. (est. 1970)[2]
Superficie
Superficie 1 779 km2 (1947)
Histoire et événements
1944 Conquête américaine
18 juillet 1947 Tutelle
21 octobre 1986 Indépendance des Îles Marshall
3 novembre 1986 Indépendance des États fédérés de Micronésie
22 décembre 1990 Fin de la tutelle dans les territoires ci-dessus
25 mai 1994 Fin de la tutelle des Palaos
1er octobre 1994 Indépendance des Palaos

Entités précédentes :

Le territoire sous tutelle des îles du Pacifique (en anglais, Trust Territory of the Pacific islands, souvent abrégé en TTPI ou TT, prononcé titi) correspondait au mandat confié par les Nations unies aux États-Unis sur un ensemble d'îles du Pacifique, comprenant les actuels États fédérés de Micronésie, Palaos, Îles Marshall et Îles Mariannes du Nord.

Ce territoire sous tutelle des Nations unies est créé en 1947, il est dissous en 1990.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la fin de la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Ces îles étaient autrefois habitées par des populations austronésiennes originaires de Chine continentale. Les hommes de l'équipage de Fernand de Magellan furent les premiers Européens à venir sur les îles Mariannes en 1521. Celui-ci les nomma d'abord « Las islas de los Ladrones » (les îles des Voleurs), en raison des habitudes de ses habitants qui n'avaient sans doute pas de notion de propriété privée dans leur culture. En 1688, leur nom devint « las Marianas » en l'honneur de Marie-Anne d'Autriche.

Ces îles ont ensuite été intégrées dans l'Empire colonial allemand avant la Première Guerre mondiale, puis occupées par l'empire du Japon, le , avec un mandat ultérieur de la Société des Nations (mandat des îles du Pacifique). Elles avaient été occupées par les Américains en 1944 à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Création du Territoire[modifier | modifier le code]

Carte de février 1962 du territoire sous tutelle des îles du Pacifique.
La police du district de Palaos accueille la mission de visite de l'ONU dans le territoire sous tutelle des îles du Pacifique en 1973.

Le président Harry S. Truman accepte fin 1946 l'accord de tutelle proposé par les Nations Unies. Il contente ainsi l’United States Navy et le département de la Guerre des États-Unis qui souhaitent une présence américaine permanente dans l'océan Pacifique afin d'éviter l'utilisation des îles par des forces à nouveau hostiles. Le département d'État des États-Unis, en revanche, s'y opposait, jugeant incompatible cette solution avec la position américaine dans la création de l'ONU sur la base des principes d'autodétermination et de sécurité collective, et avec une déclaration du président en 1945 à la conférence de Potsdam où il affirme ne pas vouloir un seul territoire à la fin de la guerre[WS 1].

Le , les États-Unis reçoivent mandat du Territoire sous tutelle des îles du Pacifique. Il comprend les Îles Marshall, les îles Mariannes et les Îles Carolines tenues auparavant par les Japonais dans le cadre du mandat des îles du Pacifique. L'ONU désigne cette curatelle comme stratégique, ce qui permet aux États-Unis d'aménager des installations militaires. En retour, ils doivent promouvoir le développement politique, économique, social et éducatif des populations locales. Ils doivent également favoriser le développement d'institutions politiques devant aboutir à l'autonomie gouvernementale voire à l'indépendance. Les États-Unis ne sont redevables de leur action qu'auprès du Conseil de sécurité où ils possèdent un droit de veto[WS 2].

L'indépendance[modifier | modifier le code]

Le , après une Convention constitutionnelle, les populations de quatre des anciens districts (Truk, devenue Chuuk ; Yap ; Ponape, devenue Pohnpei, dont Kusaie, devenue Kosrae) votèrent lors d'un référendum pour devenir une fédération indépendante. Les autres districts (Palaos, Îles Mariannes du Nord et Îles Marshall) ne les rejoignirent pas. Le , une nouvelle constitution entrait en vigueur et Tosiwo Nakayama, l'ancien speaker du Congrès du territoire, devint le premier président des États fédérés de Micronésie. Les États-Unis prononcèrent la dissolution du TT le , en vue de l'accession à la libre association ou à l'indépendance des territoires qui le composaient. Le Conseil de sécurité des Nations unies ne ratifia la fin de la tutelle que le .

C'est sur ce territoire qu'eurent lieu les explosions nucléaires de Bikini et d'Eniwetok. Ces deux atolls appartiennent aux Îles Marshall depuis leur indépendance.

Administration[modifier | modifier le code]

Le territoire avait un drapeau (du au ) bleu azur (comme l'ONU) avec six étoiles blanches, représentant les six districts du territoire. Son hymne était Patriots of Micronesia, devenu depuis l'hymne des États fédérés de Micronésie. Il était administré par un haut-commissaire américain (la dernière fut Janet J. McCoy, jusqu'au ). Ensuite, pendant la période de transition, un Office of Transition fut dirigé par Charles Jordan (en) jusqu'au .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • (en) Howard P. Willens et Deanne C. Siemer, National Security and Self-Determination : United States Policy in Micronesia (1961-1972), Londres, Prager, , 281 p. (ISBN 0-275-96914-2).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Hal M. Friedman, « The limitations of collective security: the United States and the micronesian Trusteeships 194(-1947 », ISLA: A Journal of Micronesian Studies, vol. 3, no 2,‎ , p. 339-370 (lire en ligne [PDF]).

Liens externes[modifier | modifier le code]