Thelma Estrin — Wikipédia

Thelma Estrin
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Thelma Estrin avec son conjoint Gerald à Santa Monica, en .
Nom de naissance Austern
Naissance
New York (États-Unis)
Décès (à 89 ans)
Santa Monica (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Domaines Informatique
Institutions Hôpital presbytérien de New York
Los Angeles Valley College
Institut Weizmann
Université de Californie à Los Angeles
Diplôme Université du Wisconsin à Madison
Directeur de thèse Thomas J. Higgins
Distinctions Programme Fulbright (1963)
IEEE Centennial Medal (1984)
IEEE Haraden Pratt Award (1991)

Thelma Estrin, née le à New York (États-Unis) et morte le à Santa Monica, est une informaticienne et ingénieure américaine connue pour ses travaux pionniers dans les domaines des systèmes experts et du génie biomédical. Elle est l'une des premières à appliquer la technologie informatique aux soins de santé et à la recherche médicale. Elle est professeure émérite au département d'informatique de l'université de Californie à Los Angeles.

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Thelma Austern naît le à New York et fréquente les écoles publiques de la ville.

Démontrant une aptitude précoce pour les mathématiques, elle commence ses études supérieures au City College de New York, avec l'intention de devenir comptable. En 1941 elle y rencontre Gerald Estrin et le couple se marie quand elle a dix-sept ans.

Lorsque Gerald Estrin est appelé sous les drapeaux durant la Seconde Guerre mondiale l'année suivante, Thelma suit un cours d'assistant d'ingénierie de trois mois à l'Institut de technologie Stevens.

Elle commence à travailler pour Radio Receptor Company en construisant des appareils électroniques. Durant cette expérience, elle développe un intérêt pour l'ingénierie[1].

Après la guerre, Thelma et Gerald Estrin étudient à l'Université du Wisconsin à Madison, où ils obtiennent tous les deux leurs diplômes en génie électrique.

Thelma Estrin obtient sa licence en 1948, sa maîtrise en 1949 et son doctorat en 1951[2].

1951-1953 : Princeton et recherche en génie biomédical[modifier | modifier le code]

Au début des années 1950, Thelma et Gerald Estrin s'installent à Princeton, New Jersey. Gerald rejoint l'Institute for Advanced Study et s'associe au groupe formé autour de John von Neumann.

Thelma obtient un poste de recherche au département d'électroencéphalographie de l'Neurological Institute of New York (en) à l'Hôpital presbytérien de New York, où elle développe un intérêt pour le génie biomédical[3].

1953 : Université de Californie à Los Angeles[modifier | modifier le code]

Gerald obtient un poste d'enseignant à l'UCLA en 1953 et ils déménagent à Los Angeles.

Thelma, de son côté, commence à travailler à Los Angeles Valley College (en) à San Fernando Valley, en Californie, dans laquelle elle enseigne le dessin.

Peu de temps après, Gerald et elle vont en Israël pour aider à y construire le premier ordinateur, l'ordinateur automatique Weizmann ou WEIZAC (en), en 1954.

A leur retour en 1960, Thelma Estrin s'associe à l'Institut de recherche sur le cerveau de l'UCLA et y fonde le laboratoire de traitement des données de l'Institut l'année suivante. Elle y conserve le poste de directrice du laboratoire de 1970 à 1980[4].

Durant son mandat, elle a conçoit et développe l'un des premiers systèmes de conversion analogique-numérique capable de convertir des signaux analogiques d' électroencéphalogrammes (EEG) en signaux numériques[5].

1980 : Professeure d'informatique à l'UCLA[modifier | modifier le code]

En 1980, elle accepte un poste de professeure au département d'informatique de la faculté d'ingénierie et de sciences appliquées.

De 1982 à 1984, elle occupe un poste rotatif à la Fondation nationale des sciences en tant que directrice de la division de la recherche sur l'électricité, l'informatique et les systèmes[5].

Elle est présidente de l'IEEE Engineering in Medicine and Biology Society (en)[6], et la première femme vice-présidente exécutive de l' IEEE (1977)[7].

Études de la condition féminine et l'informatique[modifier | modifier le code]

En 1996 Thelma Estrin publie un article dans lequel elle étudie les relations entre l'étude des femmes et l'informatique. Selon elle, « ces deux champs d'études ont évolué en tant que disciplines universitaires dans les années 1960, mais elles ont évolué selon des voies très différentes »[8].

Dans cet article, Estrin relie l'épistémologie féministe et ses valeurs pédagogiques aux moyens par lesquels l'informatique pourrait devenir «plus pertinente pour les étudiants issus des minorités et de milieux défavorisés». Elle explique que les études des femmes n'abordent aucun des sous-domaines de la science, de l'ingénierie de l'informatique et du génie biomédical, ce qui, selon elle, « créerait des outils pour l'exploration de la santé des femmes et des droits reproductifs » et ce jusqu'à 25 ans après sa fondation. Au contraire, les études sur les femmes se concentrent sur « l'expérience immédiate des femmes » à travers les sciences humaines.

Selon Thelma Estrin, les études des femmes implique l'élargissement du monde de la science et de la technologie à partir de son histoire patriarcale, qui considère ces disciplines comme intrinsèquement masculines.

Elle écrit que les études sur les femmes cherchent à « comprendre les éléments du genre dans les situations sociales et politiques » et que cela est nécessaire pour « élargir l'accès des femmes à la technologie ».

Récompenses et honneurs[modifier | modifier le code]

En 1984, elle reçoit la IEEE Centennial Medal (en)[5].

En 1989, elle reçoit le doctorat honorifique en sciences de l'université du Wisconsin-Madison. Elle reçoit une bourse Fulbright à l' Institut Weizmann en Israël pour l'étude des modèles électroencéphalographiques chez les épileptiques en 1963.

Elle reçoit le prix de l'ingénieur exceptionnel de l'année du California Institute for the Advancement of Engineering, un prix d'excellence de la Society of Women Engineers (1981), le premier prix du service (1982) de l'Association for Women in Computing [9] le IEEE Haraden Pratt Award (1991)[10], ainsi que le Superior Accomplishment Award de la National Science Foundation.

Elle est membre de l'IEEE, membre de l'Académie américaine des arts et des sciences et membre fondatrice de l'American Institute for Medical and Biological Engineering (en).

Vie privée[modifier | modifier le code]

Estrin prend sa retraite à l'âge de 67 ans en [11].

Elle est mère de trois filles. Margo Estrin est médecin, Deborah Estrin est informaticienne et Judith Estrin est dirigeante d'entreprise[4],[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Thelma Estrin » [archive du ], Society of Women Engineers (consulté le )
  2. « Thelma Estrin, Professor-in-Residence » [archive du ], UCLA Computer Science Department People (consulté le )
  3. Stanley, Autumn, Mothers and Daughters of Invention: Notes for a Revised History of Invention (Methuchen, NJ, and London: Scarecrow Press, 1993), 645–9
  4. a et b « Dr. Thelma Estrin » [archive du ], sur WITI Hall of Fame (consulté le )
  5. a b et c (en) Gurer, « Pioneering Women In Computer Science », SIGCSE Bulletin, vol. 34, no 2,‎ .
  6. (en-US) « Past Officers – Engineering in Medicine and Biology Society » [archive du ], Engineering in Medicine and Biology Society (consulté le )
  7. « IEEE Nominations and Appointments Committee History of Service Manual 2014 » [archive du ], IEEE – The world's largest professional association for the advancement of technology, IEEE, (consulté le )
  8. Estrin, « Women's Studies and Computer Science: Their Intersection », IEEE Annals of the History of Computing, vol. 18, no 3,‎ , p. 43–46 (DOI 10.1109/85.511943)
  9. « Association for Women in Computing » (consulté le )
  10. « IEEE Haraden Pratt Award Recipients » [archive du ], IEEE (consulté le )
  11. « Thelma Estrin - Engineering and Technology History Wiki », ethw.org (consulté le )
  12. « Thelma Estrin's Obituary by Los Angeles Times » [archive du ], Legacy.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]