Tombeau de saint Remi — Wikipédia

Tombeau de saint Remi
Tombeau de saint Rémi.
Présentation
Type
Style
Gothique flamboyant
Architecte
Narcisse Brunette
Matériau
Construction
1847
Occupant
Propriétaire
Ville de Reims
Patrimonialité
06/08/1841
Localisation
Pays
Ville
Coordonnées
Localisation sur la carte de Reims
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Le tombeau de saint Remi, situé dans la basilique Saint-Remi de Reims, est un chef-d'œuvre de l'art gothique flamboyant qui abrite les reliques de saint Remi, évêque de Reims qui a baptisé le roi Clovis en 496 ou 498. L’actuel tombeau est le cinquième connu[1].

Historique des tombeaux de Saint-Remi[modifier | modifier le code]

Les livres d'histoire utilisent souvent et de manière générique le terme "mausolée" pour le "tombeau de saint Remi" même s'il ne remplit pas les caractéristiques d'un mausolée par sa taille.

Premier mausolée (633)[modifier | modifier le code]

Le corps de saint Remi fut inhumé après sa mort le 13 janvier 533 dans un caveau au milieu de l’église Saint-Christophe, petite chapelle élevée sur un cimetière. Sonnace, archevêque de Reims fait construite en 633 une église plus grande et place, le 01 octobre 633, les reliques de saint Remi dans un premier mausolée.

Second mausolée (852)[modifier | modifier le code]

L’archevêque Hincmar démoli la chapelle et édifie l’église Saint-Remi en 852, construit un tombeau encore plus riche et dépose les reliques de saint Remi dans une châsse d’argent.

Troisième mausolée (1537)[modifier | modifier le code]

En 1537, le cardinal Robert de Lenoncourt, abbé du monastère, fait construire un tombeau plus haut que celui de l’archevêque Hincmar. C’est celui qui est parvenu jusqu’à la Révolution. Il est représenté par un dessin par Beaussonnet de 1633. Il présentait deux registres, le registre supérieur servant de support à des reliefs représentant la vie de saint Remi.

Quatrième mausolée (1803)[modifier | modifier le code]

De sa destruction par les Révolutionnaires en 1793, subsistent des statues dites rondes-bosses réemployées dans une rotonde, formée de huit colonnes, entre 1803 et 1847, grâce à Ludimart de Vauxelles, également donateur de la quatrième châsse à la même époque. Au sommet s'élevait un baldaquin en bois, surmonté d'un pot-à-feu momentanément remplacé par un aigle impérial.

À la Révolution, la châsse en argent massif a été fondue.

Cinquième tombeau en 1847[modifier | modifier le code]

Finalement un cinquième tombeau est réalisé. Il est inauguré et béni par Thomas Gousset le 3 octobre 1847.

L'actuel tombeau est une œuvre de Narcisse Brunette, en collaboration de Michel Wendling sculpteur, en 1847. Les statues précédemment sauvées sont employées dans les niches[2].

Description du cinquième tombeau[modifier | modifier le code]

Le tombeau mesure environ 4 mètres de haut et 3 mètres de large.

Face avant du tombeau de saint Remi[modifier | modifier le code]

La face avant du tombeau de saint Remi est divisée en trois niveaux :

  • Le niveau inférieur comporte une plaque en marbre noir avec le texte suivant en latin (suivi de sa traduction dans ce texte) :

« BEATI REMIGII SEPULCHRUM / Tombeau du bienheureux Remi
A SONNATIO EPISC: ANNO DCXXXIII / élevé primitivement en ce lieu par l’évêque Sonnace en 633,
HOC IN EODEM LOCO PRIMITUS ELATUM / Eriger originellement en ce lieu
AB HINCMARO ARCHIEP: ANNO DCCCLII / Par l’archevêque Hincmar, en 852
ROB: CARD: DE LENONCOURT ABB: ANNO MDXXXVII / Restauré par le cardinal de Lenoncourt Abbé en 1537
R: R: LUINART DE VAUXELLES PIO VIRO ANNO MDCCCIII/ Restauré par un pieux rémois, M. Ludinard de Vauxelles en 1803
TER RENOVATUM / Rénové une troisième fois
CIVITAS REMENSIS ANNO MDCCCXLVII / Par la ville de Reims en 1847
THOMA GOUSSET METROP: SEDEM TENENTE / Sous Thomas Gousset occupant le siège métropolitain
FUNDITUS REAEDIFICAUIT / Reconstruit entièrement
HIC B: REMIGII QUICQUID HUMANITUS SUPEREST PIE COLIMUS / Ici nous vénérons pieusement les restes mortels de saint Remi
UT PRECIBUS EJUS FRETI FIDE SPE CHARITATE REFOVEAMUR / Demandant qu’avec le secours de ses prières, se raniment en nous la foi, l’espérance et la charité »
[2].

  • Le niveau médian comporte une grille en fer forgé ajourée qui ferme l'accès à la châsse contenant les ossements de Saint Remi.
  • Le niveau supérieur est constitué d'un fronton avec une frise et une plaque en marbre blanc, surmontée des armoiries de Thomas Gousset, archevêque de Reims. Sur la plaque de marbre est inscrit en lettre d'or "Sancto Remigio" qui veut dire "Saint Remi".

Faces latérale du tombeau de saint Remi[modifier | modifier le code]

Sur les faces latérales du tombeau, sont disposées, entre les colonnes de marbre, douze statues représentant les pairs de France ecclésiastiques et laïcs. Elles sont attribuées à Pierre Jacques (1520-1596), sculpteur français du XVIe siècle. Ces statues sont issues de l’ancien tombeau construit en 1537 par Robert de Lenoncourt.

Du côté gauche (nord):

Du côté droit (ou sud) :

Face arrière du tombeau de saint Remi[modifier | modifier le code]

La face arrière du tombeau de saint Remi est divisée en deux niveaux :

  • Le niveau inférieur est composé d'un soubassement en marbre surmonté d'une frise de bas-reliefs en forme de coquillage.
  • Le niveau supérieur est occupé par une arcade cintrée abritant un groupe sculpté représentant le baptême de Clovis par saint Remi.

Clovis est agenouillé devant l’évêque Remi assisté d’un bedo. Une colombe, sculptée dans une conque, au-dessus de la tête de saint Remi symbolise la colombe de la sainte ampoule.

Galerie photos[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « tombeau de saint Remy », notice no PM51001288, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  2. a et b Raphaëlle Rivoire (contributeur) et Elisabeth Dandel (enquêteur), « Tombeau de saint Remi », sur Région Grand Est Service de l'Inventaire et du Patrimoine (consulté le )