Toulouse — Wikipédia

Toulouse
Toulouse
De haut en bas et de gauche à droite : le pont Saint-Pierre, une réplique de la fusée Ariane 5 à la Cité de l'espace, la basilique Saint-Sernin, la place du Capitole, le premier Airbus A380 et le musée des Augustins.
Blason de Toulouse
Blason
Toulouse
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie (préfecture)
Département Haute-Garonne
(préfecture)
Arrondissement Toulouse
(chef-lieu)
Intercommunalité Toulouse Métropole
(siège)
Maire
Mandat
Jean-Luc Moudenc (LFA)
2020-2026
Code postal 31000, 31004, 31090, 31100, 31200, 31300, 31400 et 31500
Code commune 31555
Démographie
Gentilé Toulousain(e)
Population
municipale
504 078 hab. (2021 en augmentation de 6,81 % par rapport à 2015)
Densité 4 261 hab./km2
Population
agglomération
1 063 235 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 43° 36′ 16″ nord, 1° 26′ 38″ est
Altitude Min. 115 m
Max. 263 m
Superficie 118,3 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Toulouse
(ville-centre)
Aire d'attraction Toulouse
(commune-centre)
Élections
Départementales Bureau centralisateur de 11 cantons
Législatives Circonscriptions 1, 2, 3, 4, et 9
Localisation
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Toulouse
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Toulouse
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Toulouse
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Toulouse
Liens
Site web Toulouse Mairie-Métropole

ToulouseÉcouter (Tolosa en occitan) est une commune du sud-ouest de la France, chef-lieu de la région Occitanie, préfecture du département de la Haute-Garonne, et siège de Toulouse Métropole.

En 2021, Toulouse compte 504 078 habitants[Note 1].

Toulouse est la quatrième ville la plus peuplée de France (après Paris, Marseille et Lyon). L'agglomération de Toulouse comptait 1 063 235 habitants en 2021, également au 4e rang national (après Paris, Lyon et Marseille). Enfin son aire d'attraction est avec 1 490 640 habitants la cinquième du pays derrière Paris, Lyon, Marseille et Lille.

Les habitants de Toulouse sont appelés les Toulousaines et les Toulousains.

La ville de Toulouse était également le chef-lieu de l'ancienne région Midi-Pyrénées jusqu'à sa disparition au . Au Ve siècle, elle était aussi la capitale du royaume wisigoth[1], une des capitales (du VIIe au IXe siècle) du royaume d'Aquitaine, capitale du comté de Toulouse fondé en 852 par Raimond Ier et capitale historique du Languedoc[2].

Ville à l'architecture caractéristique des cités du Midi de la France[3],[4], Toulouse est souvent surnommée « la ville rose » en raison de la couleur du matériau de construction traditionnel local, la brique de terre cuite. Le développement de la culture de la violette de Toulouse au XIXe siècle en fait un emblème de la ville et lui vaut le surnom de « cité des violettes »[5]. Elle est aussi, beaucoup plus rarement, surnommée la « cité Mondine » (la Ciutat Mondina en occitan), en référence à la dynastie des comtes de la ville, souvent nommés Raymond[6].

Reliant Toulouse à Sète, le canal du Midi est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996. La basilique Saint-Sernin, plus grand édifice roman d'Europe, y est également inscrite depuis 1998 au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

Toulouse est la capitale européenne de l'industrie aéronautique et spatiale avec les sites d'Airbus Commercial Aircraft et de sa maison mère Airbus. Elle compte plus de 100 000 étudiants[7] et selon L'Express, il s'agissait de la ville la plus dynamique de France en 2009[8]. Le magazine économique Challenges renouvelle ce titre en 2012[9] et 2015[10].

Le sport emblématique de Toulouse est le rugby à XV, son club du Stade toulousain détenant le plus riche palmarès sur le plan national comme sur le plan continental, avec vingt-deux titres de champion de France et cinq titres de champion d'Europe.

Le cassoulet, la saucisse et la violette sont les spécialités emblématiques de la gastronomie toulousaine.

Métropole[modifier | modifier le code]

Toulouse vue par le satellite SPOT en 2002.

Très tôt industrieuse grâce aux moulins du Bazacle sur la Garonne, puis berceau de nombreux constructeurs d'aéronefs comme Latécoère, Sud Aviation, de la firme Airbus créée à Blagnac en 1970, Toulouse est une technopole européenne qui regroupe de nombreuses industries de pointe dans le secteur aéronautique, spatial, électronique, informatique, chimie, pharmacie ou de services tel le Météopole. Elle dispose de nombreux centres de recherches comme le laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes, le centre national d'études spatiales, l'Agrobiopole (INRA, ENSAT) et concentre aussi des recherches liées à la médecine humaine et vétérinaire (Oncopole, INSERM, CNRS, CHU de Purpan et de Rangueil).

Elle est une importante ville étudiante : l'université, créée au Moyen Âge (en 1229, l'une des plus anciennes de France avec Paris et Montpellier), accueille 100 000 étudiants[7]. Jean Jaurès a été maître de conférence à la faculté de lettres, Paul Sabatier, prix Nobel de chimie en 1912 a été doyen de la faculté des sciences et Vincent Auriol, président de la République française, titulaire d'un doctorat de la faculté de droit.

La ville est dotée d'institutions culturelles comme le théâtre du Capitole célèbre pour sa tradition d'opéras et de bel canto, doublé de son auditorium atypique la Halle aux Grains. Au grand théâtre Sorano sont venus s’ajouter le grand théâtre de la Cité TNT et de nombreuses autres salles disséminées dans la ville comme le théâtre Garonne.

Parmi les équipements récents : le centre des congrès Pierre-Baudis, la médiathèque José-Cabanis, le Zénith, la cité de l'espace, le muséum du jardin des plantes, le casino-théâtre.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Représentations cartographiques de la commune
Carte
Mairie
Carte OpenStreetMap
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte topographique
Avec les communes environnantes
Avec les communes environnantes
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

Toulouse est située dans le Midi de la France, au nord du département de la Haute-Garonne, sur l'axe de communication entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique. Elle est située sur un coude de la Garonne qui, provenant des Pyrénées, s’oriente au nord-est avant de changer de direction au niveau de Toulouse pour se diriger au nord-ouest vers l’océan Atlantique. Vers le sud par temps clair, la chaîne de montagnes pyrénéenne est visible. C'est sur ce coude de la Garonne, carrefour naturel des voies de communication, que les premiers hommes à l'origine de Toulouse se sont implantés[11].

Elle est à la croisée de grands itinéraires européens, comme les axes majeurs est-ouest E80 Rome-Lisbonne, nord-sud E9 Paris-Barcelone ou le futur itinéraire de désenclavement de la diagonale continentale Saragosse-Lyon[Quoi ?].

Géographiquement, elle se situe à 122 kilomètres du pic d'Aneto (3 404 mètres) point culminant des Pyrénées, source de la Garonne dans le massif de la Maladeta (Espagne), 144 kilomètres de la mer Méditerranée à Gruissan dans l'Aude à l'est et 233 kilomètres de l'océan Atlantique à Capbreton dans les Landes à l'ouest.

La rive droite de Toulouse se trouve sur une terrasse insubmersible sur laquelle la ville romaine s'est établie. C'est aussi sur cette terrasse que la ville marchande et commerciale de Toulouse s'est formée. De l’autre côté de la Garonne, se trouve la rive gauche avec l'ancien faubourg Saint-Cyprien, longtemps quartier pauvre car construit en dehors des remparts de la ville et en zone inondable : situé en contrebas de quelques mètres par rapport à la rive droite, le quartier Saint-Cyprien a souvent été soumis à de fortes inondations. Ainsi en 1875, le quartier Saint-Cyprien fut submergé par les eaux de la Garonne et plusieurs ponts furent emportés[12]. Cette situation basse explique l'évolution de la courbe du fleuve au fil des siècles du côté de la rive gauche, entre la rivière Touch qui se jette au nord de Purpan et l’actuelle chaussée du Bazacle.

Le canal du Midi, œuvre de Pierre-Paul Riquet, qui reprend une courbe artificielle de la Garonne vers la mer Méditerranée, remonte au sud-est la vallée de l’Hers-Mort et traverse la rive droite de la ville.

La commune de Toulouse a une superficie de 11 830 hectares, soit environ 1 300 hectares de plus que Paris et 7 000 de plus que Lyon, mais 13 000 de moins que Marseille.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Toulouse est limitrophe de dix sept autres communes.

Le tableau suivant présente les grands liens routiers autour de Toulouse.

Destination Voie routière Distance Temps de parcours automobile (sans pause) Temps de parcours train Distance à vol d'oiseau
Montauban A62-A20 45 km 30 minutes 30 minutes 40 km
Castelsarrasin A62 68 km 45 minutes 40 minutes 56 km
Albi A68 77 km 50 minutes 56 minutes 67 km
Auch N124 78 km h 5 aujourd'hui, 50 minutes par 2×2 voies en 2025 h 30 69 km
Castres A68-A680-D20-N126 78 km h 15 aujourd'hui, 50 minutes par autoroute en 2024 h 10 64 km
Foix A61-A66-N20 89 km h h 10 71 km
Carcassonne A61 96 km h 5 41 minutes 86 km
Agen A62 114 km h 15 h 94 km
Cahors A62-A20 104 km h 5 h 6 95 km
Rodez A68-N88 148 km h 10 h 15 123 km
Tarbes A64 154 km h 40 h 30 118 km
Montpellier A61-A9 245 km h 30 h 5 198 km
Narbonne A61 151 km h 20 h 15 134 km
Bordeaux A62 246 km h 25 h 211 km
Brive-la-Gaillarde A62-A20 199 km h h 20 172 km
Limoges A62-A20 290 km h 50 h 20 248 km
La Rochelle N137-A10-A62 421 km h 35 h 350 km
Saint-Sébastien A64-A63-AP-8 346 km h 20 h 20 280 km
Andorre A61-A66-N20-N22 (E9) 189 km 2 h 44 123 km
Barcelone A61-A9-AP-7 395 km h h 50 254 km
Marseille A61-A9-A54-A7 405 km h h 50 320 km
Châteauroux A62-A20 408 km h h 30 356 km
Tours A10-A62 584 km h 49 h 424 km
Lyon A61-A9-A7 540 km h 10 h 6 360 km
Orléans A62-A20-A71 554 km h 15 h 479 km
Nantes N137-A83-A10-A62 585 km h 53 h 466 km
Paris A62-A20-A71-A10-A6 675 km h 30 h 10 590 km

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Vue sur les Pyrénées depuis Toulouse (Balma).

Le relief toulousain est marqué par la convergence des vallées d’affluents de la Garonne. L’Ariège au sud est dominée par les coteaux pentus de Vieille-Toulouse, qui dominent la ville sur le promontoire de Pech-David. L’Hers-Mort, qui se jette dans la Garonne au nord de Toulouse, forme une vaste plaine dite de « Lalande ». Elle est séparée à l’est par une ligne formée des collines de Montaudran et de Jolimont. À l'ouest de la ville, à bonne distance du centre-ville (six à sept kilomètres en moyenne), trois terrasses s'étagent pour atteindre les coteaux de Gascogne.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
Réseaux hydrographique et routier de Toulouse.

La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[14]. Elle est drainée par le canal du Midi, la Garonne, le canal de Saint-Martory, le Touch, l'Hers-Mort, la Marcaissonne, la Saune, la Sausse, le ruisseau de la Saudrune, le ruisseau de Maltemps, un bras de l'Hers, Fossé de Larramet, et par deux petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 97 km de longueur totale[15],[Carte 1].

Le canal du Midi, d'une longueur totale de 239,8 km, est un canal de navigation à bief de partage qui relie Toulouse à la mer Méditerranée depuis le xviie siècle[16].

La Garonne est un fleuve principalement français prenant sa source en Espagne et qui coule sur 529 km avant de se jeter dans l’océan Atlantique[17].

Le canal de Saint-Martory, d'une longueur totale de 71,2 km, prend sa source dans la commune de Saint-Martory et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il se jette dans la Garonne sur le territoire communal, après avoir traversé 19 communes[18].

Le Touch, d'une longueur totale de 74,5 km, prend sa source dans la commune de Lilhac et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Blagnac, après avoir traversé 29 communes[19].

L'Hers-Mort, d'une longueur totale de 89,3 km, prend sa source dans la commune de Laurac (11) et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Grenade, après avoir traversé 40 communes[20].

La Marcaissonne, d'une longueur totale de 26,5 km, prend sa source dans la commune de Beauville et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Elle se jette dans l'Hers-Mort sur le territoire communal, après avoir traversé 14 communes[21].

La Saune, d'une longueur totale de 31,8 km, prend sa source dans la commune de Vaux et s'écoule vers le sud-est. Elle se jette dans l'Hers-Mort sur le territoire communal, après avoir traversé 18 communes[22].

Climat[modifier | modifier le code]

Le Pont Saint-Pierre et le Dôme de la Grave enneigés en .

Le climat de Toulouse est tempéré-chaud, océanique dit dégradé et à tendance méditerranéenne caractérisé par un été chaud et sec, un automne bien ensoleillé, un hiver doux et un printemps humide, marqué par des pluies récurrentes, souvent orageuses et parfois accompagnées de grêle, comme en et 2009.

Ce climat peut être considéré comme un climat de transition entre le climat océanique et le climat méditerranéen même si selon les classifications climatiques, l'amalgame de ces deux climats peut placer Toulouse en situation de climat subtropical humide[23]. Au sens de Gaussen, le mois de juillet est assez chaud et sec pour considérer le climat toulousain comme sub-méditerranéen[24],[25],[26]. D'après la classification de Köppen, la température du mois le plus froid est comprise entre 0 °C et 18 °C (janvier avec 6,3 °C) et la température du mois le plus chaud est supérieure à 10 °C (août avec 23 °C) donc c'est un climat tempéré. Les précipitations sont assez bien réparties sur l'année, il n'y a pas de saison sèche sauf deux minimums pluviométriques en février et en juillet, mais pas assez marqué pour parler de saison sèche. C'est donc un climat tempéré chaud sans saison sèche. L'été est chaud car la température moyenne du mois le plus chaud est supérieure à 22 °C (juillet et août avec 23 °C).

Le climat de Toulouse est donc classé comme Cfa dans la classification de Köppen, autrement-dit il s'agit d'un climat subtropical humide.

Ville Ensoleillement
(h/an)
Pluie
(mm/an)
Neige
(j/an)
Orage
(j/an)
Brouillard
(j/an)
Médiane nationale 1 852 835 16 25 50
Toulouse 2 297 627 1 26 34
Paris 1 662 637 12 17 8
Nice 2 724 733 1 27 1
Strasbourg 1 693 665 26 28 51
Brest 1 530 1 210 7 12 76
Bordeaux 2 035 944 3 31 69

Toulouse connaît en moyenne 38 jours de fortes chaleurs et 23,1 jours de gel par an. La température moyenne annuelle est de 14,3 °C. La température la plus chaude jamais enregistrée à Toulouse est 44 °C[27] le (relevée à Saint Simon, quartier situé au sud de Toulouse, ainsi qu'à l’aéroport de Francazal), et constitue le record français jusqu'en 2003. La température la plus froide est -19,2 °C, enregistrée le .

Le jour le plus arrosé eut quant à lui une pluviométrie de 82,7 mm le selon les sources de Météo-France. L'année la plus arrosée a été 1993 avec un cumul annuel de précipitations de 914,9 mm et la plus sèche 1967 avec un cumul annuel de 377,8 mm.

L'ensoleillement est supérieur à 2 200 heures par an en moyenne[28].

Les vents dominants sont, par ordre d'importance, le vent d'ouest (apportant généralement l'humidité de l'océan Atlantique), le vent d'autan (venant du sud-est) et le vent du nord, nettement moins fréquent et généralement froid et sec (amenant l'air de masses anticycloniques froides placées sur le Nord de l'Europe)[29]. Le vent d’autan est aussi appelé « le vent qui rend fou », voire « le vent du diable » en raison de son influence supposée sur les comportements humains et animaux (irritabilité, trouble du rythme cardiaque, accroissement du nombre des accouchements...). Parfois, ce vent peut devenir très puissant comme le , où il renversa le train Toulouse-Revel[30].

Toulouse fut frappée par une tornade le vers 20 h 15. La tornade s'était formée sur l'aéroport de Blagnac avant de continuer en direction de Toulouse pour finir sa course vers le quartier de Casselardit, près de Purpan. Cette tornade, classée F2, avec des vents de 200 km/h, arracha des toits et causa d'autres dommages importants[31].

Le est le jour le plus enneigé avec 21 cm de neige[32].

Les relevés suivants ont été effectués à l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Tableau climatologique de Toulouse-Blagnac (période : 1990-2020).
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,9 3 5,5 7,9 11,4 15 17 17,1 13,9 10,9 6,3 3,6 9,6
Température moyenne (°C) 6,3 7,2 10,3 12,8 16,6 20,5 22,8 23 19,4 15,3 9,9 7,1 14,3
Température maximale moyenne (°C) 9,7 11,2 15 17,6 21,4 25,7 28,2 28,5 24,8 19,7 13,5 10,4 18,8
Record de froid (°C)
date du record
−18,6
16/01/1985
−19,2
15/02/1956
−8,4
01/03/2005
−4,3
06/04/1911
−0,8
01/05/1960
4
02/06/1962
7,6
08/07/1954
5,5
30/08/1986
1,9
27/09/1972
−3
29/10/1949
−7,5
23/11/1988
−12
28/12/1962
−19,2
15/02/1956
Record de chaleur (°C)
date du record
21,2
15/01/1955
24,1
27/02/2019
27,1
21/03/1990
30
13/04/1949
33,9
11/05/1922
40,2
27/06/2019
40,2
08/07/1982
44
23/08/2023
37,5
07/09/1911
33
01/10/2023
24,3
01/11/1968
21,1
17/12/1987
44
23/08/2023
Ensoleillement (h) 82 118,6 173,6 195,1 211,1 244,1 265,3 247,2 207 160,3 100,9 91,7 2 096,9
Précipitations (mm) 52,6 37,1 45,4 65,7 74,2 64,4 39,6 44,3 45,8 54,3 55,2 48,8 627,6
Source : Météo France (en °C et mm, moyennes mensuelles 1990/2020 et records depuis 1882)[33]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
9,7
2,9
52,6
 
 
 
11,2
3
37,1
 
 
 
15
5,5
45,4
 
 
 
17,6
7,9
65,7
 
 
 
21,4
11,4
74,2
 
 
 
25,7
15
64,4
 
 
 
28,2
17
39,6
 
 
 
28,5
17,1
44,3
 
 
 
24,8
13,9
45,8
 
 
 
19,7
10,9
54,3
 
 
 
13,5
6,3
55,2
 
 
 
10,4
3,6
48,8
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Voies routières[modifier | modifier le code]

Une rocade de nuit dans le quartier de Jules-Julien (Toulouse), sur le sud du périphérique toulousain

Toulouse est le centre de plusieurs axes de communications autoroutiers et routiers. Le périphérique de Toulouse, partiellement doublé par plusieurs[Lesquelles ?] rocades (dont notamment, à l'ouest, la Rocade Arc-en-Ciel) permet de faire le tour du cœur de l'agglomération. à ce périphérique ou à ces rocades sont reliés la plupart des grands axes routiers interurbains:

  • au nord-ouest Bordeaux en prenant l'A62
  • au nord Paris par les N20 et A20, connectée à l'A62 au niveau de Montauban
  • au nord-est Albi, par l'A68. Son prolongement en 2x2 voies jusqu'à Lyon est prévu sans qu'aucune date n'ait été arrêtée à ce jour.
  • à l'est le sud du département du Tarn, par l'A680, connectée à l'A68 au niveau de Gragnague. Son prolongement à moyen terme (ouverture prévue en 2025), prenant le nom d'autoroute A69, est également prévu jusqu'à Castres.
  • à l'est Narbonne avec l'A61, puis toute la côte méditerranéenne (de Perpignan à Menton) grâce à la connexion de l'A61 avec l'A9
  • au sud-est, l'Ariège (Pamiers et Foix) et l'Andorre par l'A66. Son prolongement jusqu'à la frontière espagnole, pour relier Barcelone, est prévu, mais aucune date n'est programmée
  • au sud ouest, Tarbes, Pau, Bayonne, la côte basque et l'ouest de l'Espagne, via l'A64

De plus, l'agglomération est desservie par plusieurs voies rapides et autoroutes secondaires qui complètent le réseau métropolitain :

Carte du réseau routier et autoroutier de Toulouse

Les déplacements sont parfois difficiles dans l'agglomération, le périphérique étant souvent encombré aux heures de pointe (plus de 135 000 voitures par jour sur la section Purpan-Empalot en 2011 selon la DRE[34], soit le seuil de saturation d'une 2 fois 3 voies).

Le grand contournement de l'agglomération, a été l'objet d'un débat public[35] sur les traces de la Translauragaise, mais aussi d'une variante nouvelle par l'ouest en continuité de l'A20 E9. Sa construction, à la suite du Grenelle de l'environnement, a été jugée prématurée en juin 2008 par le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo[36].

La rocade Arc en Ciel (D980), encore inachevée et pourtant dessinée dès 1965, reste la seule alternative pour doubler le périphérique à l'ouest et au sud-ouest de l'agglomération toulousaine.

Une série de boulevards urbains sont aussi attendus pour mailler le réseau des voies rapides urbaines (voie du canal de Saint Martory, boulevard urbain Nord, voie de dégagement Est, etc.)

Certaines rues de Toulouse pouvant accueillir une circulation de transit ou des lignes de bus "stratégiques"(sic) ont une vitesse maximale élevée à 50 km/h[37]. Les rues élevées à 50 km/h en tout ou partie sont notamment des boulevards longeant le canal du Midi, le boulevard des Crêtes et des artères pénétrantes à l’entrée de ville[38].

Transports en commun[modifier | modifier le code]

Le premier bus à impériale de Toulouse (de 1863).
Carte de transport en commun de Toulouse, montrant les lignes de métro, de tramway, et du réseau des autobus à haut niveau de service, les Linéos.

L'agglomération étant particulièrement étendue et morcelée entre zones d'habitat, zones commerciales et pôles d'emplois bien distincts, la voiture règne comme le mode principal de déplacements (64 % des déplacements)[39]. L'ensemble du réseau métro et bus peut transporter jusqu'à 412 000 voyageurs certaines journées en semaine (le 10 décembre 2010)[40].

Bus[modifier | modifier le code]

Le réseau urbain Tisséo, compte 149 lignes de bus (Linéo incluses) en 2021[41]. Les lignes du réseau permettent la desserte de l'ensemble du territoire de l'agglomération toulousaine. Il existe, en plus des lignes de bus classiques, les lignes Linéo. Ce sont des lignes de bus à haut niveau de service, au nombre de 7 en 2019 et 11 en 2021. Elles permettent, grâce à un matériel roulant de plus grande capacité et à une fréquence bien plus large, une desserte importante de quartiers toulousains non desservis par le métro ou le tramway.

Métro[modifier | modifier le code]

L'agglomération toulousaine est desservie par un réseau de métro de type VAL[42], composé de deux lignes (A et B). Une troisième ligne, la ligne C, est en construction.

Une rame VAL 208 NG3 sur une portion aérienne de la ligne A du métro toulousain entre les stations Mirail – Université et Bagatelle..

Celles-ci totalisent 27,5 km (12,5 km + 15 km) et 38 stations (18 + 20), qui enregistrent des fréquentations moyennes de 219 000 validations par jour (ligne A) et 207 000 validations par jour (ligne B)[43].

Cars[modifier | modifier le code]

Le réseau liO Arc-en-Ciel permet de desservir de nombreuses communes de Haute-Garonne depuis Toulouse[44].

Rail hors tramway[modifier | modifier le code]

Toulouse est actuellement desservie par quatre lignes ferroviaires majeures que sont la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville, la ligne classique des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon en provenance de Paris-Austerlitz via Limoges-Bénédictins, la ligne de Toulouse à Bayonne (et son prolongement vers Latour-de-Carol et Puigcerda) et la ligne de Saint-Agne à Auch.

La gare de Toulouse-Matabiau, gare principale, est située dans le quartier du même nom à proximité du centre-ville. D’autres gares secondaires se situent à Toulouse, desservies uniquement par le TER Occitanie.

La ville n’est desservie par aucune ligne à grande vitesse. Cependant la ligne de Bordeaux à Sète est équipée pour la circulation des TGV, et avec la nouvelle LGV Sud Europe Atlantique, Toulouse se situe à quatre heures et quinze minutes de Paris-Montparnasse, 4 heures de Lyon-Part-Dieu. Un projet de desserte de Toulouse à grande vitesse est cependant en marche : la LGV Bordeaux - Toulouse.

Il existe une ligne SNCF d'agglomération intégrée au réseau Tisséo, appelée ligne C (Arènes - Saint-Cyprien / Colomiers).

La carte Pastel[45] permet d'avoir dans un même support, des titres de transport TER, Tisséo, et du réseau Arc-en-Ciel du conseil départemental.

Tramway[modifier | modifier le code]

La Ligne T1 du tramway de Toulouse a été inaugurée en et a été l'objet d'un prolongement jusqu'à la station Palais de Justice afin de se connecter à la ligne B du métro.

Antérieurement, le tramway circula dans Toulouse de 1881 à 1957[46].

Depuis le , le tramway toulousain est de retour avec la ligne T1 (10,9 km), qui relie Beauzelle (via Blagnac) à la station Palais de Justice. Elle dessert l'île du Ramier, Fer à cheval, Avenue de Muret, Croix de Pierre, Déodat de Séverac, la Gare de Toulouse-Saint-Cyprien-Arènes, le Zénith, le CHU Purpan, le nouveau quartier d'Andromède à Blagnac et Cartoucherie à Toulouse. La construction d'une branche vers l'aéroport[47], ainsi qu'une prolongation vers le Grand Rond (Jardin des Plantes - Muséum) sont programmées pour 2013, avec un début des travaux en 2011, ce prolongement permettra une nouvelle approche de l'hypercentre historique et un maillage des correspondances avec les deux lignes de métro (A et B). Le parcours est agrémenté à ses ronds-points de créations originales[48] apparaîtront donc cinq œuvres artistiques se répartissant comme suit : Le mirador de Stéphane Pencreac'h (avenue de Lombez), Le locataire de Gloria Friedmann (La Flambère), Le chien et le moustique de Richard Fauguet (Ancely), La jambe de cheval de Daniel Coulet (Blagnac), l'ouvrage lumineux le long des 11 km du trajet étant, quant à lui, dû à Hervé Audibert.

Depuis le , la ligne T1 du tramway s'est vue prolongée jusqu'à la station de métro Palais de Justice afin d'être connectée à la ligne B du métro.

Le , la ligne T2 est inaugurée. Ayant le même trajet que la ligne T1 jusqu'à la station Ancely, elle bifurque ensuite vers la zone aéroportuaire puis l'aéroport où son terminus est situé devant le hall principal. Les lignes T1 et T2 du tramway de Toulouse transportent à cette époque quotidiennement environ 50 000 passagers.

Le 5 juin 2023, la ligne T2 est supprimée, pour laisser place en 2026 à une navette vers l'aéroport de Toulouse-Blagnac utilisant ses anciennes infrastructures[49].

Transports aériens[modifier | modifier le code]

Enfin, le trafic de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, classé au quatrième rang des aéroports de province[50], s'est beaucoup développé au cours des dernières années. Il a atteint plus de 9,6 millions de passagers en 2019. La liaison aérienne entre l'aéroport de Toulouse-Blagnac et celui de Paris-Orly est la plus fréquentée d'Europe[51], en raison de l'insuffisante rapidité de la desserte ferroviaire avec Paris et de l'importance du trafic pour des voyages professionnels.

L'aéroport de Toulouse Francazal est un aéroport civil géré par la société SNC-Lavalin depuis le 3 janvier 2011 puis par l'entreprise d'ingénierie Edeis. À la suite de la reconversion de la base aérienne 101 Toulouse-Francazal, ancienne base de l'Armée de l'Air au sud de l'agglomération, a fermé dans le cadre de réforme de la carte militaire annoncée en juillet 2008, a été confiée à l'agence Devillers, un géant de l'urbanisme français.

Il existe également l'aérodrome de Toulouse - Lasbordes et une ancienne plate-forme aérienne, l'aéroport de Toulouse-Montaudran, situés tous les deux au sud-est la ville, le long du périphérique.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Toulouse est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[52],[53],[54]. Elle appartient à l'unité urbaine de Toulouse, une agglomération inter-départementale regroupant 81 communes[55] et 1 063 235 habitants en 2021, dont elle est ville-centre. L'agglomération de Toulouse est la quatrième plus importante de France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon et Marseille-Aix-en-Provence[56],[57].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse, dont elle est la commune-centre[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 527 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[58],[59].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (88,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (77,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (55,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (27,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5,1 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), eaux continentales[Note 4] (2,3 %), terres arables (1,6 %), forêts (1,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %), cultures permanentes (0,3 %)[60]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

La ville est organisée en zones concentriques[61] correspondant à sa croissance urbaine.

Un cœur ancien[modifier | modifier le code]

Plan de Toulouse en 1631, par Melchior Tavernier.
Tours d'escalier en brique des XVe et XVIe siècles.

On décrivait jadis le centre sous la forme d'un cœur avec ses deux lobes (rive droite) et sa pointe (rive gauche) :

  • en amont, la cité centrée sur l'actuelle place Esquirol (ancien forum). Ancienne ville romaine, on y lit encore le plan en damier : rues étroites grossièrement parallèles au cardo et au decumanus, devenues parfois un peu tortueuses au Moyen Âge entre les anciennes portes nord (Capitole) et sud (Palais de justice, ex-parlement), est (Saint-Étienne) et ouest (Dalbade). C'est le quartier bourgeois de la préfecture, de la cathédrale, puis des hôtels des Capitouls et du Pastel ;
  • en aval, le bourg au nord de la place du Capitole et de la Daurade, centré autour de l'abbaye de Saint-Sernin, c'est un quartier médiéval historiquement plus universitaire, dont les anciennes abbayes ont laissé la place à des lycées, universités et à la cité administrative ;
  • rive gauche, le faubourg de Saint-Cyprien quartier plus populaire, marqué par son ancienne activité hospitalière (hôtel Dieu) ;
  • dans le quartier de Saint-Simon, est situé le château de Candie de la seigneurie de Candie de Saint-Simon, le plus ancien château d'origine médiévale (du XIIIe au XVe siècle) du territoire de la commune de Toulouse.

Le pont Neuf et surtout la place du Capitole sont le centre de ce « cœur » qui s'inscrit à l'intérieur des boulevards (sur l'emplacement du mur médiéval encore visible cité administrative). La circulation y a été aérée au XIXe siècle par des percées haussmanniennes (rue de Metz et rue Alsace-Lorraine).

Des faubourgs et quartiers du XVIIIe au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Entre les boulevards et le canal du Midi, au-delà des embellissements du XVIIIe siècle (parcs, places, allées, Grand Rond) qui frôlent le centre ancien, une ceinture de faubourgs ou de quartiers s'organise le long des boulevards ou des axes qui quittent la ville (Saint-Michel, Saint-Aubin, Chalets, Minimes...) puis autour des gares (Matabiau surtout mais aussi, au sud-est, Saint-Agne). Des logements sociaux entre les années 1930 et l'après-guerre se sont élevés en bordure de cet espace urbain qui a tenté de s'adapter à l'automobile dans les années 1950-1960 (voies le long du canal...).

Les bouleversements urbains du XIXe[modifier | modifier le code]

Architecte en chef ville de Toulouse Urbain Vitry, plan général des alignements de la ville
La place du Capitole a été conçue par Jacques-Pascal Virebent (première moitié du XIXe siècle).

À la veille de la Révolution, la population toulousaine compte 60 000 habitants : en 1886, ils sont 150 000. Sur cent ans, la population a presque triplé. Avec cette augmentation tout au long du dix-neuvième siècle, les nouveaux habitants se sont principalement logés dans les faubourgs mais cela n’empêcha pas le changement d'apparence du centre-ville.

La première moitié de ce siècle va vivre l'héritage des Lumières : il s'agit d'embellir et d'aérer. Au cours de la seconde moitié, les Toulousains se sont inspirés du Paris haussmannien.

Toulouse était une ville à l'aspect encore médiéval : déséquilibrée par la clôture de grands couvents, encerclée par d'anciens remparts, traversée de ruelles étroites et sinueuses.

Un homme des Lumières, Jacques-Pascal Virebent, accompagné de Joseph Vitry, a songé aux transformations de la ville. Il avait déjà travaillé dans l'esthétique néo-classique. Malgré des moyens économiques peu favorables, cet homme a travaillé avec l'une de ses seules ressources : son acharnement.

L'objectif de son « plan d'alignement » était que le surplus de population provoque peu de changement dans l'apparence de la ville, tout en ménageant de bonnes conditions de vie et de circulation. Sous le second Empire (1852-1870), Toulouse commence à être moins isolée. Elle est connectée aux autres villes par le chemin de fer : la gare de Toulouse-Matabiau fut inaugurée en 1857. Les Toulousains utilisent aussi la Garonne pour le transport de marchandises. Mais un problème demeure : comment pénétrer dans la ville ancienne ?

La solution fut d'aérer le tissu urbain pour permettre une meilleure circulation. Toulouse s'inspira du modèle haussmannien.

Une des grandes tâches à mener par les ingénieurs de la ville était l'alignement des rues, c'est-à-dire leur élargissement et leur rectification.

Déjà au cours du dix-huitième siècle, dans un souci d'harmonie s'était affirmé le principe d'un plan général des alignements. Sous la Révolution cette tâche fut confiée aux autorités locales. C'est seulement au début du dix-neuvième siècle que la municipalité de Toulouse se préoccupa de l'organisation des alignements (un arrêté municipal du 10 juillet 1801 dispose qu'il importe de fixer de manière stable et uniforme la largeur à donner aux rues). Ainsi, la largeur des rues principales fut fixée à 10 mètres, celle des rues secondaires à 6 mètres et celle des rues peu fréquentées à 5 mètres.

Le projet fut confié à l'ingénieur Rivet et les travaux débutèrent seulement en 1807. De nombreux projets furent rejetés par le ministère de l'Intérieur. Finalement, les travaux commencèrent véritablement en 1829.

La destruction des remparts[modifier | modifier le code]

Les remparts, condamnés en 1808, furent détruits entre 1829 et 1832 et remplacés par une ceinture de boulevards. Le maire souhaite détruire les vieux remparts. Il doit pour cela demander l'accord du roi, qui tarde à le donner car les remparts protègent la ville de Toulouse contre les armées étrangères.

Dès le XVIIIe siècle, un mouvement de destruction des remparts est déjà en cours. Le problème de la propriété des remparts se pose entre la municipalité et le roi. C'est finalement Napoléon 1er qui donnera les remparts à la ville, mais ils ne seront pas détruits tout de suite car la France est en guerre contre les armées étrangères à ce moment-là. La période de paix qui suit la chute de l'empire est propice à la démolition des remparts. Les matériaux de démolition vont être utilisés pour construire d'autres bâtiments[62].

Les percées haussmanniennes de Toulouse[modifier | modifier le code]

En 1865, alors que l'on termine la place du Capitole, on décide de percer de « grandes artères » sur le modèle des grandes percées effectuées sur Paris par le préfet Haussmann (d'où le nom de percées haussmanniennes). Urbain Maguès est chargé du plan d'alignement et des percées de Toulouse. Il propose alors de construire deux grandes rues perpendiculaires se croisant au centre de la ville. Le Conseil municipal en discute et propose de réduire la largeur initialement prévue de ces axes qui était de 25 mètres (comme à Paris, à Lyon et à Marseille) pour un projet moins ambitieux de 16 mètres dont 4 mètres de trottoir. Ces deux grandes rues furent alors percées entre 1871 et 1874 et furent nommées la rue d’Alsace-Lorraine et la rue de Metz. Sont ensuite percées la rue du Languedoc et la rue Ozenne qui détruiront de nombreux bâtiments et habitations. Le percement de la rue Ozenne de 1907 à 1911 va provoquer la disparition totale ou partielle de sept vieux hôtels particuliers. En 1868, le réfectoire du couvent des Augustins, proche de la percée de la rue d'Alsace-Lorraine est rasé. En 1892, le marché couvert de la place de la Halle-au-Blé (place Esquirol) est démoli, la Halle est alors transférée place Victor-Hugo. Les travaux des percées dureront jusqu'à la Première Guerre mondiale.

L’axe longitudinal : rues Alsace-Lorraine et du Languedoc[modifier | modifier le code]
La rue Alsace-Lorraine et de Metz au XIXe siècle.

Après acquisition des terrains, les premières constructions de la rue d'Alsace-Lorraine (place Rouaix au square du Capitole) sont réalisées entre 1871 et 1879.

Le conseil municipal décide de prolonger cette voie de la rue Lafayette jusqu'aux boulevards. La ville achète les terrains, procède aux démolitions et rétrocède aux particuliers les parcelles constructibles[63]. Les immeubles sont édifiés de 1878 à 1885 et, comme les constructions du tronçon sud, mesurent tous (ou presque) 17,80 m de hauteur. Les architectes étant pour la plupart parisiens, est utilisée essentiellement de la brique jaune. Un projet de théâtre est proposé mais est vite remplacé par la poste centrale en 1886. Ces deux tronçons sont désignés sous la même appellation : rue Alsace-Lorraine.

En 1897 et 1898, le conseil municipal autorise le prolongement de la rue Alsace-Lorraine (de la place Rouaix à la place de Salin). On l’appelle rue du Languedoc en 1904.

Le projet ne respecte pas la rectitude des deux percées en raison notamment de la nécessité de conserver l’hôtel de Lasbordes (dit aussi du Vieux-Raisin). Les démolitions s’étalent de 1899 à 1904 et les constructions s’échelonnent sur 10 ans de 1900 à 1910. Les architectes étant cette fois-ci toulousains (Joseph Galinier ou Étienne), les maisons ont pour la plupart des façades en brique rouge correspondant à la couleur toulousaine traditionnelle. La première moitié du siècle s’inspire des Lumières et des espérances du plan Mondran d’une ville ouverte et régulière. La seconde, s’inspirant du Paris haussmannien, aménage la ville en perçant des avenues rectilignes bordées d’immeubles. Ces percées sont aussi le reflet de l’émergence d’une bourgeoisie, la hiérarchie sociale étant symbolisée par l’étage occupé.

La rue Ozenne[modifier | modifier le code]

Afin d’assainir le quartier Montgaillard, on adopte la réalisation d’une percée allant de la place des Carmes vers le Jardin des plantes. Beaucoup de projets initiaux restent inachevés ou délaissés. Les premières constructions se dressent en 1926. La nouvelle rue reçoit le nom de Théodore Ozenne (bienfaiteur de la ville). Plusieurs petites places regroupant des commerces modernes sont détruites. Désormais, les rues Alsace-Lorraine et de Metz sont les deux grandes artères de la ville[63].

L’axe transversal : Rue de Metz[modifier | modifier le code]

Dans le même temps que le premier tronçon de la rue Alsace-Lorraine, les premiers travaux de la rue de Metz débutent en 1868 par l’acquisition des terrains. À partir de 1871, des immeubles identiques à ceux de la rue Alsace-Lorraine s’élèvent. Ces premiers travaux s’achèvent en 1879. La délibération du 25 mars 1893 décide de terminer cet axe depuis le musée jusqu’aux boulevards. La plupart des immeubles sont bâtis à partir de 1898 jusqu’en 1910. Pour achever la liaison du pont Neuf à la porte Saint-Étienne, le marché couvert construit sur la place Esquirol est démoli en 1892. Il est remplacé par trois halles : Carmes, Saint-Cyprien et Victor-Hugo. En 1895, le square du musée des Augustins voit le jour[63].

Une banlieue récente[modifier | modifier le code]

Jusque vers 1950, la commune, vaste autour de l'espace urbanisé compact, reste un espace rural où les noyaux villageois (Pouvourville, Saint-Simon, Saint-Martin-du-Touch, Lardenne...), les domaines de plaisance (Reynerie, Purpan...) et les rectilignes routes nationales sont le point de départ d'une urbanisation pavillonnaire le long des lignes de tramway ou d'implantations universitaires, hospitalières, ou surtout industrielles (cartoucherie, aviation) allant jusqu'aux communes voisines (Colomiers vers l'ouest). Depuis plusieurs décennies, le dynamisme économique et la forte poussée démographique sont à l'origine d'une profonde mutation des infrastructures, des logements et des installations industrielles (forte artificialisation du territoire) avec des urbanisations collectives (Empalot, Jolimont...) et deux projets urbains développés dans les années 1958 à 1970 (Le Mirail et Colomiers). Les années 1980-1990 sont marquées par une croissance du pavillonnaire et d'opérations immobilières qui ont urbanisé un territoire autour du périphérique extérieur.

Logement[modifier | modifier le code]

Rue de l'Homme-armé, dans le vieux Toulouse.
Vue sur les grands ensembles d'Empalot depuis Pech-David. En arrière-plan, le Dôme de la Grave.

Toulouse comptait 226 154 logements en 1999. Les constructions neuves sont peu présentes puisqu'en 1999, seulement 16,8 % des résidences principales dataient de 1990 ou après. Près de la moitié du parc de logements date d'entre 1949 et 1974. 88,2 % des logements sont des résidences principales, réparties à 17,7 % en maisons individuelles et à 82,3 % en appartements (respectivement 68,2 % et 31,8 % dans la région). En effet, Toulouse compte de nombreux immeubles anciens, dont la majorité sont des résidences principales.

Les habitants sont pour 31,4 % propriétaires de leur logement, 64,1 % sont locataires (respectivement 58,9 % et 35,6 % dans la région)[64],[65].

Comptant 28 642 logements HLM, soit 14,4 % du parc en 1999 (8,5 % pour la région), la ville ne respectait pas les dispositions de l’article 55 de la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) de décembre 2000 fixant à 20 % le taux minimum de logements sociaux pour les communes les plus importantes. En outre, en 1999, 9,4 % des logements étaient vacants, contre seulement 7,5 % dans la région. Depuis, la ville a atteint quasiment les 19 % de logements sociaux, et impose dans tous les nouveaux quartiers un seuil de 30 % de logements sociaux, au lieu de 20.

La plupart des habitations possèdent 4 pièces (36 %), ou 3 pièces (24,3 %), puis 2 pièces (21,8 %). Les petits logements restent peu nombreux (studios : 17,8 %). La ville possède par conséquent des logements de taille assez importante[64],[66]. Enfin il faut préciser que ces logements sont bien dotés puisque 96,4 % ont le chauffage central et 53,9 % possèdent un garage, box ou parking (respectivement 80 % et 66,6 % pour la région).

Le prix du mètre carré à la location en 2003 hors charge pour l'ensemble des logements est de 6,79 €/m2, soit 406,10  pour 60 m2. Pour les logements en relocation, il est de 7,49 €/m2, soit 420,11  pour 56 m2 et pour les logements datant d’après 1990, il est de 8,19 €/m2, soit 413,89  pour 51 m2. Comme beaucoup de grandes villes françaises, Toulouse connaît depuis une quinzaine d'années une importante hausse des loyers. Elle concerne tous les types de logements. La hausse des loyers en 2003 pour les appartements est 2,8 % pour l'ensemble et 6 % pour un appartement reloué en 2002. Pour les maisons, la hausse est de 3,8 % pour l'ensemble et de 6,3 % pour une maison relouée. Les secteurs les plus chers sont le centre de Toulouse et le sud-est mais aussi de nouveaux quartiers comme Borderouge ou Pouvourville[67].

En 2019, quelque 5 000 personnes sans domicile fixe sont recensées à Toulouse[68].

Le problème des sols pollués[modifier | modifier le code]

Le passé industriel de certaines zones de la ville permet de supposer la présence de polluants dans les sols et les nappes phréatiques. Un cas a particulièrement été mis en avant par les médias, celui d'un terrain de 16 829 m2, qui s’étend du no 67 au no 93 du chemin de Lapujade, où le groupe Vinci envisage de construire des logements, une crèche et d'aménager des espaces verts. Un rapport du bureau d'étude Calligee conclut en 2006 : « Des teneurs au plomb supérieures aux valeurs guides ont été observées sur de nombreux sondages. En règle générale, ces teneurs sont présentes en surface (entre 0 et 0,5 m) ». Une zone de 600 m2 est particulièrement touchée avec un pic de 1 000 milligrammes par kilo. Soit deux fois et demi plus élevé que le « VCI », le seuil d’alerte au-delà duquel les risques pour la santé humaine sont avérés. « Le niveau de pollution est effectivement très préoccupant », réagit André Picot, toxico-chimiste, directeur de recherche honoraire au CNRS et expert français honoraire auprès de l’Union Européenne pour les produits chimiques en milieu de travail. Pour lui, « ce sont les enfants et les femmes enceintes qui sont les plus exposés. Surtout qu’une corrélation entre le taux de plomb et le quotient intellectuel des jeunes enfants est aujourd’hui clairement établie »[69].

« Ces teneurs mettent en garde sur l’utilisation des eaux souterraines », notamment concernant « les puits de l’impasse Fourcaran », enclave d’anciens pavillons ouvriers qui coupe en deux parties le terrain de Vinci. « Sur seize maisons, la moitié possèdent un puits dans leur jardin. Et certains s’en servent évidemment pour arroser leurs fruits et légumes »[69].

« L'écoquartier de la Cartoucherie est bâti sur des résidus de munitions dont du plomb, du mercure et de l’arsenic. Une pollution qui fait sans cesse reporter les travaux de l’école promise dans les plans initiaux ». Le cas de La Cartoucherie est typique du problème que posent en France « de nombreux éco-quartiers, construits sur des poubelles industrielles [...] d’anciennes friches industrielles dépolluées à minima à la fermeture des usines. Avec un risque sanitaire non mesuré[70] ».

Projets d'aménagement[modifier | modifier le code]

De nombreux projets d'aménagement sont inscrits dans l'optique du développement de la ville et de sa diversification économique. L'aéroport de Blagnac est la principale plate-forme de transport permettant d'atteindre Paris ; le projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, devait permettre de relier plus rapidement les deux villes. Initialement prévu pour l'année 2024, le projet a été déclaré d'utilité publique au printemps 2016 par le ministre des transports Alain Vidalies, mais cette déclaration d'utilité publique a été annulé par le tribunal administratif de Bordeaux le [71].

Le centre-ville de Toulouse, semi piéton, devrait lentement évoluer vers la piétonnisation même si la municipalité ne favorise pas ce type de développement urbain[72]. En revanche, elle réfléchit à de nouveaux aménagements piétons dont l'objectif affiché est de faciliter le passage entre les deux rives de la Garonne.

Un projet urbain en cours, financé par la Mairie de Toulouse prévoit la transformation des allées Jean-Jaurès, s'étendant du métro Jean-Jaurès à Marengo en ramblas sur le modèle des ramblas de Barcelone. L'élaboration de cet espace semi-piéton a été confié à l'architecte catalan Joan Busquets[73].

Un projet de grand contournement autoroutier de Toulouse ou de nouvelle voie rapide est aussi à l'étude pour permettre au trafic autoroutier de l'axe BordeauxNarbonne d'éviter l'agglomération toulousaine, saturée aux heures de pointe. La solution à court terme choisie, est celle du prolongement de la RD980 au sud jusqu'à l'autouroute A64, et de la Route départementale 902 au nord vers le secteur de Lespinasse - Saint-Jory - Eurocentre.

D'autres projets sont évoqués comme le projet de deuxième aéroport, actuellement abandonné[74], celui de ligne LGV Toulouse-Montpellier-Perpignan ou l'Aerospace Valley avec le pôle Toulouse Aerospace à Montaudran qui devrait regrouper sur 355 000 m2 des centres de recherche du domaine aérospatial. Ce pôle devrait accueillir deux Tours de 60 et 100 mètres de haut.

Un autre projet d'envergure est en cours, déployé sur le quartier Matabiau et la gare de Toulouse et nommé Grand Matabiau, il prévoit un développement important de l'accès aux différents modes de transports publics en particulier à travers une nouvelle Ligne à Grande Vitesse, la création d'une nouvelle ligne de métro et le développement de l’offre de transports en commun, ainsi que la transformation du quartier en quartier à vivre selon la municipalité. Grandement controversé le projet est accusé par ses détracteurs de vouloir transformer un quartier populaire en quartier d'affaires destiné aux plus fortunés[75], il est analysé par certains médias et observateurs comme un phénomène de gentrification urbaine[76].

Un quartier Haute qualité environnementale (HQE) est en construction sur le site de l'ancienne Cartoucherie avec 350 000 m2 de surfaces comprenant des logements, des bureaux, une école régionale de la santé, et des commerces. Le quartier Malepère, au Sud-Est de Toulouse, est aussi en projet avec 6 500 logements, bureaux, commerces, avec une superficie à construire d'environ 750 000 m2.

Risques majeurs[modifier | modifier le code]

Le territoire de la commune de Toulouse est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, et le risque industriel et la rupture d'un barrage[77]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[78].

Risques naturels[modifier | modifier le code]

La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Toulouse, regroupant 15 communes concernées par un risque de débordement de la Garonne, un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[79]. Les événements significatifs passés sont la crue généralisée sur le bassin de la Garonne des 23 et 24 juin 1875 (7 500 m3/s à Toulouse), qui a fait 208 morts et détruit 1 219 maisons, et la crue des 1er au (3 300 m3/s) à Toulouse, qui a fait 7 victimes. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[80]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1983, 1991, 2000, 2003, 2014, 2015, 2018 et 2022[81],[77].

Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Toulouse.

La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[82]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 99,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (88,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 42 980 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 42 602 sont en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 98 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[83],[Carte 3].

Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[84].

Risques technologiques[modifier | modifier le code]

La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[85].

La commune est en outre située en aval des barrages de Cap de Long sur la Neste de Couplan (Hautes-Pyrénées) et de l'Estrade sur la Ganguise (Aude). À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[86].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom Tolosa apparaît dans des écrits antiques mais pas antérieurs au IIe siècle av. J.-C. : Τολώσσα [Tolossa] (Posidonios et Strabon) ; Tolosa (Cicéron, César, Plineetc.)[87].

Selon une légende toponymique, Tolosa, jadis la « cité de Minerve » (Palladia Tolosa) selon l’expression de Martial, ferait référence à la Tholos des Grecs, cf. les légendes de l'Or de Delphes à Toulouse. Une autre version, tout aussi fantaisiste, fait de Tholus, petit-fils de Japhet, lui-même deuxième fils de Noé, celui qui aurait donné son nom à la cité[88]. C'est ce mythe qui se retrouve mis en ouverture du Ramelet Mondin du poète toulousain Pèire Godolin.

Il est acquis depuis longtemps que Tolosa (ou Tolossa[89]) représente un toponyme indigène que les auteurs antiques se sont contentés de transcrire[87] dans leur langue. Cependant son étymologie est aujourd'hui encore incertaine[89],[87].

Ce nom de lieu étant associé à celui des Volques Tectosages[90], certains linguistes ont essayé de mettre en évidence le caractère celtique du toponyme. Ils se reposent notamment sur l'existence d'une racine Tol- que l'on retrouverait par exemple dans le nom de la peuplade celtique des Tolistobogii[87] et dans celui du nom d'au moins quatre autres Toulouse en France, dont l'un Toulouse-le-Château (Jura, Montis Tolose 1090)[87] dans le nord-est. Cet élément Tol- est possiblement le même que celui rencontré dans les Toulon, Thollon, Thulon, Montholon, Monthelon, etc. de l'hexagone et qui signifierait « colline, éminence »[87]. Cependant, la topographie de Toulouse s'accorde mal avec le sens de « colline, éminence », car la localité est située dans une plaine[87].

Le nom étant difficilement explicable par le celtique, la plupart des toponymistes le considèrent comme pré-celtique, peut-être ibère[91] ou pré-celtique d'« origine et de sens incertain »[89]. Les hypothèses pré-celtiques, c'est-à-dire ibériques et aquitaniques ont été étudiée par Pierre Moret[92], ces langues sont peu ou pas documentées.

Le nom antique Tolosa est également le nom occitan de la ville, présent dans sa devise Per Tolosa totjorn mai. Il devient Tholose en français, avant de se transformer en Toulouse, probablement sous l'influence de la prononciation occitane ([tuˈluzɔ]), vers la fin du XVIIe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire, protohistoire[modifier | modifier le code]

Hache polie du néolithique trouvée chemin des Récollets - Muséum de Toulouse

Les environs de Toulouse sont occupés dès le Paléolithique inférieur mais ce ne sont que des traces d'occupation humaine du Néolithique qui sont retrouvées sous forme de village comme à Villeneuve-Tolosane. D'autres traces d'occupations par l'homme au VIIIe siècle av. J.-C. et au VIIe siècle av. J.-C. ont été trouvées comme en témoigne la nécropole du quartier Saint-Roch (vers la rue du Feretra), mise au jour en 2002[93].

Dès la moitié du IIIe siècle av. J.-C., bien avant l'installation romaine, le Languedoc occidental est occupé par une confédération de peuples gaulois, les Volques Tectosages, parmi lesquels un peuple, celui des Tolosates, occupe les environs de Toulouse. Au IIe siècle av. J.-C., un oppidum d'une centaine d'hectares est créé à Vieille-Toulouse, à quelques kilomètres au sud de l'actuelle Toulouse. Probable capitale des Volques Tectosages, le site est urbanisé à la mode italique, sur un plan orthogonal[94]. Les Tolosates entretiennent des liens commerciaux avec l'Espagne et l'Italie et le reste de la Gaule par l'échange de vin, de blé et de métaux. De nombreuses amphores ont été retrouvées et prouvent la vigueur de ces échanges[95].

Ville gallo-romaine[modifier | modifier le code]

D'abord alliés de Rome, les Volques Tectosages se révoltent et sont défaits par les Romains en 107 av. J.-C., et Toulouse (Tolosa en latin) devient romaine. La ville protohistorique est alors un important centre administratif et militaire de la province Narbonnaise. Sous Auguste, vers la fin du Ier siècle av. J.-C., une ville nouvelle est établie à l'emplacement du centre historique actuel de Toulouse. Les Gallo-Romains, comme en d'autres grandes villes, édifient des aqueducs[96] ainsi que de nombreux bâtiments maintenant détruits pour un grand nombre d'entre eux : un théâtre, un amphithéâtre de 14 000 places encore visible dans le quartier Purpan-Ancely, des thermes et plusieurs temples[97]. Dès l'an 30, ils entourent la ville d'un grand mur d'enceinte fait de briques dont des pans sont encore debout de nos jours.

L'itinéraire de l'Anonyme de Bordeaux passe dans la région et mentionne ce site.

En 250, Toulouse est marquée par le supplice de Saturnin de Toulouse qui deviendra saint Sernin. Cet épisode marque l'apparition d'un culte minoritaire dans le Haut-Empire[98]. Le IIIe siècle et IVe siècle sont prospères et la ville grandit. La première basilique Saint-Sernin est construite en 403 avec l'essor du christianisme dans la région[99]. La brique est largement utilisée comme matériau de construction.

Capitale du royaume Wisigoth[modifier | modifier le code]

En 413, les Wisigoths envahissent la ville et choisissent Toulouse comme capitale de leur royaume. Les vestiges du palais Wisigoth de Toulouse, qui se situait sous l'actuelle place de Bologne, ont été redécouverts en 1988-1989[100]. Sidoine Apollinaire a relaté en détail les fastes de la cour toulousaine de Théodoric II. Ayant une culture et une religion différentes, les Gallo-Romains et les Wisigoths se côtoient à Toulouse sans se mélanger jusqu'en 508 lorsque Clovis prend la ville, après avoir vaincu les Wisigoths à la bataille de Vouillé (en 507).

De la période franque à la Révolution[modifier | modifier le code]

L'entrée à Toulouse du pape Urbain II en 1096 Benjamin-Constant.
Plan du quartier latin.
La chambre de saint Dominique à la maison Seilhan est considérée comme le lieu de naissance de l'ordre dominicain (1215).
Du XIIIe au XVIIIe siècle les capitouls tinrent des annales municipales qui constituent une exceptionnelle collection de portraits de consuls municipaux.

Les Francs ne restent cependant pas à Toulouse et la ville, maintenant coupée de la Méditerranée, perd de son influence. Elle sert surtout de place-forte face à la Septimanie à l'est et la péninsule ibérique au sud, détenus par les Wisigoths[101]. Elle reprend néanmoins son indépendance pour former en 629 l'éphémère royaume de Toulouse puis devient aux VIIe et VIIIe siècles la capitale d'un grand duché dont les frontières vont des Pyrénées à la Loire, et de Rodez à l'Océan[102]. En 721, la ville est assiégée par l'armée arabe, qui est finalement défaite lors de la bataille de Toulouse le , signant la fin de sa progression vers le nord[103]. En 844, une flotte vikings remonte la Garonne et atteint Toulouse[104].

Au Moyen Âge, la ville reste longtemps indépendante. Les comtes de Toulouse étendent leur domaine sur la plus grande partie du Midi de la France. Témoin de la présence des comtes de Toulouse, les restes des fondations du château comtal ont été récemment mis au jour près de la porte sud de la ville médiévale à l'emplacement du palais de justice. Le christianisme s'impose à Toulouse et de nombreuses églises sont construites. En 1096, le pape Urbain II se rend à Toulouse pour consacrer la basilique Saint-Sernin. La cathédrale Saint-Étienne est édifiée au XIIIe siècle[105].

En 1152, un conseil commun de la Cité et des Faubourgs est mis en place par le comte. C'est le « capitoulat » formé de douze capitouls qui assurent dans un premier temps un rôle judiciaire. Puis ils acquièrent du pouvoir en rendant des ordonnances, percevant des taxes, levant une milice et assurant l'ordre et la justice dans la ville. En 1190, ils acquièrent une maison commune contre les remparts à proximité de la porte nord, qui deviendra le Capitole, aujourd'hui symbole de la ville. Cette période permet l'instauration de nombreuses libertés municipales. À la suite de la révolte du , le Comte ne conserve plus que le pouvoir de battre la monnaie, et de lever des troupes en cas de menace extérieure. Parallèlement émerge une des premières sociétés par actions de l'histoire, les moulins du Bazacle sur la Garonne.

À la même époque, la papauté lance la croisade des albigeois. Malgré la mort du chef des croisés Simon de Montfort et l'abandon de son fils Amaury, les hostilités aboutissent à l'entrée en dépendance du comté de Toulouse à l'égard de la royauté capétienne avec la signature du traité de Paris le . L'université de Toulouse est fondée la même année. En 1271, à la mort de Jeanne fille de Raimond VII, dernière représentante de la maison de Saint-Gilles, le comté est intégré au domaine royal français et devient le Languedoc.

C'est précisément pour contrer l'influence de « l'hérésie cathare », particulièrement vive dans la région, que Dominique de Guzmán fonde à Toulouse, en 1215, dans la maison Seilhan, l'Ordre des frères prêcheurs (aussi appelés Dominicains). En 1365, le pape Urbain V attribue aux dominicains de Toulouse les reliques du philosophe et théologien saint Thomas d'Aquin, dominicain célèbre, vraisemblablement pour dédommager la ville qui fut le berceau de l'ordre de n'avoir pu obtenir celles de saint Dominique lui-même. Ces reliques sont conservées à l'église des Jacobins.

Au XIVe siècle, la ville prospère grâce au commerce et devient la quatrième ville du royaume de France[106]. Mais, en 1348, la ville est touchée par la peste noire qui reviendra en 1361 puis au XVe siècle. Elle doit aussi assurer l'effort de la guerre de Cent Ans et subir le brigandage. Les faubourgs sont détruits et la ville se replie derrière ses fortifications.

Durant la Renaissance, de la fin du XVe au XVIe siècle, Toulouse connaît une période de grande prospérité, grâce à l'industrie du pastel. C'est l'époque de construction de grands hôtels particuliers comme l'hôtel de Bernuy ou l'hôtel d'Assézat. La ville prospère et s'agrandit malgré le Grand incendie de Toulouse du qui détruit les trois quarts de la cité et ruine plusieurs églises, couvents et autres édifices publics[107]. Le , par ses lettres patentes, le roi Louis XI ordonne le rétablissement du Parlement et de la Cour des aides à Toulouse, transférés auparavant à Montpellier[108]. Toulouse est la quatrième ville de France à accueillir l'imprimerie, en 1476.

En 1560, les protestants et les catholiques s'affrontent dans de sanglants combats[109]. En 1562, des Huguenots furent ainsi massacrés et leurs maisons pillées lors de troubles à la suite d'un édit de la reine autorisant les hérétiques à pratiquer leur culte en dehors des villes. Cela mena à une conjuration contre les catholiques et à de nombreux affrontements, qui se soldèrent par la défaite des Huguenots en mai de cette même année[110].

Au XVIIe siècle, le catholicisme triomphe. Les églises sont très fréquentées et de nombreux couvents s'installent en ville. Le parti pro catholique s'oppose au pouvoir central, en particulier lors de la révolte du gouverneur du Languedoc Henri II de Montmorency exécuté en 1632 place du Capitole. Deux symboles de la ville, le Pont-Neuf et le canal du Midi, sont réalisés respectivement en 1632 et en 1682. Le Capitole est reconstruit, quant à lui, au XVIIIe siècle. En 1762, se déroule l'affaire Calas : le cas d'un protestant injustement condamné provoque une célèbre intervention de Voltaire.

Toulouse entre dans la Révolution sans grand heurt. Seuls quelques pillages et quelques attaques de châteaux se produisent, le pouvoir du Parlement est respecté car il fait vivre la ville. Des conflits éclatent lorsque la suppression des provinces et des Parlements et la réforme ecclésiastique sont déclarées en 1790 et 1791[111]. La ville est privée de son rang de capitale régionale et devient le chef-lieu de la Haute-Garonne. Les jacobins parviennent à la maintenir hors de la révolte fédéraliste (ce qui est déterminant pour éviter la jonction entre l'Ouest et le Sud Est). De même, en 1799, les républicains parviennent à faire échouer une révolte populaire dont le motif principal est le refus du service militaire obligatoire et le rejet de la politique répressive du Directoire vis-à-vis des prêtres.

Les Hospitaliers et les Templiers[modifier | modifier le code]

Au début du XIIe siècle, les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'installent à Toulouse. Ils occupent d'abord, jusqu'en 1110, l'église de la Dalbade, qui dépend du prieur de la Daurade, mais ils en sont expulsés[112]. C'est pourquoi ils obtiennent, entre 1116 et 1121, de l'évêque de la ville, Amelius Raymond du Puy, dont un frère, Raymond du Puy, est un futur supérieur de l'ordre, la concession de l'église Saint-Rémi[113]. Cette petite église, qui aurait été fondée par l'évêque Germier, se trouve à l'angle des rues Saint-Rémésy et Saint-Jean[114],[115]. Les hospitaliers accroissent progressivement leurs droits, tels que l'autorisation d'acquérir des biens dans tout le diocèse de Toulouse, le droit donné en 1160 par l'évêque Raimond de Lautrec d'avoir un cimetière pour les membres de leur ordre[116] ou encore la possibilité accordée en 1175 par le comte de Toulouse Raimond V d'avoir un four[113]. Ils reçoivent également le droit de faire construire une tour, connue comme la tour des Archives.

Les Hospitaliers entrent cependant en concurrence avec les Templiers[117], qui ont établi leur maison toulousaine non loin de la leur, dans la rue du Temple (actuel no 31 rue de la Fonderie)[118]. Mais en 1307, le roi de France Philippe IV le Bel fait arrêter les Templiers dans tout le royaume de France et mettre leurs biens sous séquestre. Après la suppression de leur ordre par le concile de Vienne en 1311, la dévolution des biens de l'ordre du Temple sont accordées aux Hospitaliers l'année suivante. C'est Déodat de Roaix qui est chargé, à Toulouse, de surveiller le transfert des propriétés.

La grande richesse de la maison hospitalière toulousaine lui permet de recevoir en 1315 le rang de grand prieuré[119] : elle est placée, au côté du grand prieuré de Saint-Gilles, à la tête de la langue de Provence. Les hospitaliers, devenus propriétaires de la Maison du Temple, y installent en 1408 un hôpital, appelé hôpital du Temple. Le prieur provincial fait aussi construire son logis dans la maison voisine (actuel no 13 rue de la Dalbade). Ils agrandissent également l'église (actuel no 15 rue de la Dalbade), placée dès lors sous les vocables de Notre-Dame de la Conception et de Sainte-Barbe. Derrière les bâtiments qui donnent sur la rue se trouve également un cimetière, du côté de la Garonnette[120].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Carte de Toulouse par Melchior Tavernier en l’an 1631.
Place de la Trinité.
Vue générale de Toulouse vers 1877.

Le , la bataille de Toulouse oppose les hispano-britanniques du maréchal Wellington aux Français du maréchal Soult, qui, bien que parvenant à résister, sont contraints de se retirer. La ville rose a donc été le théâtre de la dernière bataille franco-anglaise sur le sol français[121]. La ville se rallie au roi Louis XVIII et à la Restauration après la chute de Napoléon Ier. Les républicains et les légitimistes sont majoritaires à Toulouse et il est difficile aux partisans de Louis-Philippe ou de Napoléon III de lutter contre leur alliance de circonstance. Les Républicains, en particulier Armand Duportal sont très actifs ; en 1848, la République est proclamée par Henri Joly depuis le balcon du Capitole ; en 1871 une Commune échoue.

Le , Toulouse connaît sa plus forte crue. Au débit de 8 000 m3 d’eau par seconde (300 m3 en temps normal), la Garonne monte à 9,47 m, inondant la quasi-totalité de la rive gauche, détruisant le pont d’Empalot, le pont Saint-Pierre et le pont Saint-Michel. Seul le Pont Neuf résiste. On dénombre 208 morts, plus de 1 200 maisons détruites et 25 000 sans-abri[122]. Le , le maréchal Mac Mahon se rend à Toulouse. À la vue du spectacle, il prononce la désormais célèbre phrase « Que d’eau, que d’eau ! »[123].

L'arrivée au pouvoir des radicaux, commerçants et entrepreneurs républicains soutenus par le journal La Dépêche du Midi où écrit Jean Jaurès se traduit par de grands travaux urbains avec la construction des grandes rues de type haussmannien comme la rue Alsace-Lorraine et la rue de Metz ; la ville s'agrandit progressivement du fait de l'immigration espagnole et de l'exode rural.

En 1856, l’arrivée du chemin de fer s’avère déterminante pour Toulouse. À partir des années 1870, quelques grandes artères sont percées sur le modèle parisien. Elles sont bordées de grands immeubles bourgeois et accueillent les premiers grands magasins.

Les grands magasins[modifier | modifier le code]
Toulouse 1877, "La Maison Universelle", ou "Grand Bazar", d'Antoine Labit.
Grand Magasin 41 rue de Rémusat, par Georges Debrie.

Au Capitole, les galeries Lafayette maison actuelles, Au printemps, Au gaspillage et Les grands magasins Lapersonne[124] sont les principales enseignes de Toulouse fin 19e, début 20e. Une concurrence acharnée se joue entre les magasins toulousains et les succursales parisiennes (« Au Capitole » a été ouvert par la société Paris-France des frères Gompel, qui ouvrent des Dames de France dans les grandes villes de province. Les Toulousains, MM. Bourgeat, Bessières et Oustalet, s'associent pour agrandir les magasins Lapersonne, qui s'ouvrent sous la nouvelle place Esquirol récemment percée.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

La rue d'Alsace-Lorraine dans les années 1930, parcourue par une rame de l'ancien tramway de Toulouse.

Dans le premier conflit mondial, un service militaire mobilise tous les hommes aptes au Front ou comme réservistes ; nombreux sont les morts. Ces pertes seront comblées par la venue d'immigrés italiens, espagnols et polonais.

Avec la Première Guerre mondiale, Toulouse entre enfin dans l'ère industrielle avec la poudrerie et l'Arsenal qui emploient à eux seuls 50 000 ouvriers en 1917 ; c'est aussi en 1917 qu'un industriel venu de Bagnères-de-Bigorre, Latécoère, qui fabriquait jusque-là des wagons de chemin de fer, obtient de l'État un important marché de construction d'avions qui marque les débuts de l'industrie aéronautique à Toulouse, alors que la ville était jusque-là restée à l'écart de la révolution industrielle. Toutefois, dès avant la Grande Guerre, la population ouvrière était nombreuse, voire majoritaire, dans cette ville sans grande industrie (à l'exception des industries d'État, manufacture des tabacs, poudrerie et Arsenal) : les multiples petites entreprises spécialisées dans l'habillement, la chaussure et autres « articles de Paris »[125] (cf travaux de Jean-Marc Olivier) opposaient une foule d'ouvriers (socialistes) des petits indépendants (radicaux) et une population de tradition plus rurale (très catholique).

Entre 1906 et 1924, les radicaux laissent progressivement la place à un socialisme municipal que dirigent Albert Bedouce puis Étienne Billières. Sous les mandats d'Étienne Billières (1925-1935) et d'Ellen-Prévot (1935-1940), la ville est transformée par la construction de grands équipements publics, tels l'actuelle Bibliothèque municipale sise rue du Périgord, le parc des Sports, un vaste programme de rénovation ou de création d'écoles, tous marqués par un style Art déco solennel et lumineux.

Entre l'été et l'automne 1940, des exilés germanophones réorganisent à Toulouse la direction du Parti communiste d'Allemagne (KPD)[126].

À la fin du XXe siècle, 9 % des habitants de Toulouse sont immigrés, soit un peu moins de 70 000 personnes, représentant 40 % de la population immigrée de Midi-Pyrénées[127]. La population est plutôt présente dans le centre, où ils sont plus de 43 000, plutôt qu'en banlieue, où ils ne sont que 26 000[127]. Les quartiers Bellefontaine, Reynerie, Bagatelle ont plus du tiers de leur population qui est immigrée, et concentrent 20 % des immigrés de la ville ; La Faourette et Papus ont chacun plus de 20 % de leur population qui est immigrée[127]. La moitié des immigrés de Toulouse sont d'origine africaine[127].

Aéronautique[modifier | modifier le code]

Pendant plus d'un siècle, des usines aéronautiques ont été créées dans la région toulousaine, marquant définitivement l'économie et l'histoire locale. Ces usines ont été construites d'abord dans la zone de Montaudran (sud), Saint-Éloi (nord-ouest) puis Toulouse-Colomiers-Blagnac, à la frontière de la ville. La ville a été choisie pour devenir l’une des métropoles d’équilibre du pays en accueillant les activités aéronautiques et spatiales lors de la décentralisation.

L'Aéropostale[modifier | modifier le code]
Un avion des lignes aériennes Latécoère, vers 1918

Dans les années 1920, Toulouse est la ville des pionniers de l'aviation, sous l'impulsion de Pierre-Georges Latécoère, qui met en place des liaisons avec Casablanca et Dakar. En 1927, est créée l'Aéropostale, avec des figures comme Antoine de Saint-Exupéry et Jean Mermoz[128]. Pierre-Georges Latécoère était venu dans la ville rose pour créer des wagons de chemin de fer, mais, lorsque la guerre éclate, il est chargé par le gouvernement de développer des avions sur son site industriel de Montaudran. Quand la guerre se termine, il reste passionné par l'aviation et son site initial de fabrication de wagons est désormais une chaîne de montage d’avions de guerre. C'est à ce moment qu'il imagine une ligne aérienne commerciale allant de Toulouse à l'Amérique du Sud. Avec les Lignes aériennes Latécoère, après la Première Guerre mondiale, il ira d'abord jusqu'à Dakar, puis tentera l'aventure en Argentine. Mais face à de nombreuses difficultés, en 1927, Latécoère cède la Ligne à Marcel Bouilloux-Lafont, entrepreneur français au Brésil qui poursuit l'aventure jusqu'à Santiago du Chili sous le nom de l'Aéropostale en continuant d'exploiter le site de Montaudran. Ainsi de 1920 à 1933, plus de 120 pilotes se succèdent sur les pistes de Montaudran, notamment Daurat, Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry. L'Aéropostale relie bientôt la France à l'Amérique du Sud, après que la première traversée de l'Atlantique Sud a été assurée par Mermoz. Elle développe de nombreuses autres lignes aériennes entre les villes de l'Amérique du Sud, parfois au-dessus de la cordillère des Andes[129]. Les récits d'Antoine de Saint-Exupéry lui assureront aussi une certaine notoriété, tel le roman Vol de nuit.

Les premiers pas de l'aérospatiale seront posés par un ancien mécanicien : Émile Dewoitine qui va concevoir les premiers avions en métal avec pare-brise, et cela dès 1920. Par la suite, l'État va soutenir l'industrie aéronautique toulousaine.

Vue aérienne de la Place du Capitole en 1948.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est épargnée par les combats, mais la résistance s'y développe fortement. Les troupes d'occupation allemandes l'abandonnent le peu après le débarquement de Provence.

Au début des années 1960, de nombreux rapatriés d'Algérie viennent s'installer à Toulouse et s'ajoutent aux nombreux exilés républicains espagnols arrivés après la victoire par la force du dictateur Franco en 1939, après la Guerre d'Espagne.

Airbus[modifier | modifier le code]
Premier décollage de l'A380 depuis l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Dans l'histoire plus récente, de nouveaux avions parfois révolutionnaires ont été conçus à Toulouse ; comme le Concorde ou l'Airbus A380. Aujourd'hui encore, Airbus reste un acteur clé de l'économie locale, dans les domaines de l'aéronautique (Airbus et ATR) comme spatiaux avec Airbus Defence and Space. En 2013 Airbus Toulouse devient le premier site industriel de France avec 13 217 salariés[130].

En 2016, Airbus Group va inaugurer son université située proche des usines d'assemblement de ses avions : une tour de 11 étages surplombera l'ensemble.

En 2016, Airbus Group inaugure également dans un nouveau complexe immobilier de 25 000 m2 son nouveau siège mondial précédemment partagé entre Paris et Munich.

Le développement de l'après-guerre[modifier | modifier le code]

Parc de la Reynerie, résidence du Lac.

La ville est choisie pour devenir l'une des métropoles d'équilibre du pays en accueillant les activités aéronautiques et spatiales lors de la décentralisation[131]. La ville devient rapidement la préfecture de la région Midi-Pyrénées. Le nombre d'habitants de la commune augmenta très rapidement, de 269 000 habitants en 1954 à 380 000 en 1968 puis 390 350 habitants en 1999 pour atteindre les 453 317 habitants fin 2012. Cet afflux démographique provoque la mise en place de grandes opérations d'urbanisme comme la construction de nouveaux quartiers : le Mirail, Empalot et Bagatelle, aujourd'hui quartiers prioritaires. Toulouse est l'une des grandes métropoles françaises les plus actives en Mai 68, avec une population étudiante qui compte de nombreux enfants de réfugiés espagnols. Mai 68 à Toulouse voit une longue grève chez Sud-Aviation et de nombreuses entreprises, et le soutien des campagnes pour ravitailler une ville en désorganisation du fait des transports arrêtés.

L'usine AZF[modifier | modifier le code]

Le , l'usine AZF explose, traumatisant durablement les Toulousains. Cette catastrophe industrielle, la pire que la France ait connu depuis 1945, fait 30 morts, 2 500 blessés et détruit de nombreux bâtiments et logements, principalement dans les quartiers populaires du Mirail et d'Empalot. La thèse de l'accident est retenue par les enquêteurs. Le procès de la catastrophe de l'usine AZF s'est tenu en 2009 et s'est soldé par une relaxe générale[132]. Le procès en appel a eu lieu en 2012. La société Grande Paroisse et son directeur, Serge Biechlin, ont été condamnés pour homicide involontaire, et se pourvoient en cassation. Total et son ex-PDG, pour leur part, ont été relaxés, et la thèse de l’accident chimique retenue[133].

Le site de l'usine a depuis été rasé et dépollué. Les terrains à proximité[134] restent pollués[135],[136] à ce jour, pollution issue à la fois de l'activité industrielle contemporaine[136] et historique[137]. La pollution des ballastières de Braqueville[138] jouxtant l'ancien terrain d'AZF[139] est notable[140] (estimée entre 4300, 5800 et 46 000 tonnes[141],[142] de nitrocellulose immergée) et a été mise en cause dans des incendies volontaires[138],[141] et une explosion le [143] d'une usine proche[144] de l'ancien site d'AZF. Le site a été placé sous contrôle militaire[145] après l'explosion d'AZF et la dépollution (estimée à 40 millions d'euros[146] pour 120 000 tonnes[144],[147] de vase contaminée) devrait commencer en 2022[147].

L'Oncopole de Toulouse a été construite à proximité du site d'AZF. Le projet impulsé par la municipalité et l'État a débuté en septembre 2006[148] et s'est terminé en 2014[149].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Le capitole de Toulouse, mairie.
Salle des Illustres du Capitole.

La ville est le chef-lieu de la région Occitanie (Midi-Pyrénées jusqu'en 2016), du département de la Haute-Garonne et de l'arrondissement de Toulouse. Elle est par ailleurs le siège de l'académie de Toulouse et de la province ecclésiastique de Toulouse. Elle est également à la tête de la communauté urbaine de Toulouse Métropole.

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Politiquement, Toulouse est une ville avec une sensibilité de gauche. La droite républicaine, notamment sous l'impulsion des maires Pierre Baudis, Dominique Baudis, Philippe Douste-Blazy et Jean-Luc Moudenc, a tout de même géré la ville de 1971 à 2008 et de nouveau depuis 2014. Pour les autres élections, la gauche est généralement en tête. Le Front national y est plus faible qu'au niveau national et n'y a plus d'élus municipaux depuis 2001.

À l’élection présidentielle de 2002, le premier tour a vu arriver en tête Lionel Jospin avec 20,23 %, suivi de Jacques Chirac avec 17,34 %, puis de Jean-Marie Le Pen avec 14,65 % et enfin Noël Mamère avec 8,75 %, aucun autre candidat ne dépassant le seuil des 7 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 86,06 % pour Jacques Chirac contre 13,94 % pour Jean-Marie Le Pen avec un taux d’abstention de 21,88 % (nationalement 82,21 % et 17,79 % ; abstention 20,29 %)[150].

Au référendum sur le traité constitutionnel pour l’Europe du , les Toulousains ont voté pour la Constitution européenne, avec 51,31 % de Oui contre 48,69 % de Non avec un taux d’abstention de 33,65 % (France entière : Non à 54,67 % ; Oui à 45,33 %). Ces chiffres sont contraires à ceux du reste du département de la Haute-Garonne (Non à 53,90 % ; Oui à 46,10 %), l'électorat ayant choisi le vote positif étant, selon les analystes politiques, le fait d'un niveau social supérieur à la moyenne des Français[151].

À l’élection présidentielle de 2007, le premier tour a vu se démarquer en tête Ségolène Royal avec 36,15 %, suivie par Nicolas Sarkozy avec 29,75 %, François Bayrou avec 19,21 %, puis Jean-Marie Le Pen avec 6,35 %, et Olivier Besancenot avec 3,64 %, aucun autre candidat ne dépassant le seuil des 2 %. Le second tour a vu arriver en tête Ségolène Royal avec 57,60 % (résultat national : 46,94 %) contre 42,40 % pour Nicolas Sarkozy (national : 53,06 %)[152].

L'élection présidentielle de 2012 a confirmé cette tendance : le premier tour a vu se démarquer en tête François Hollande avec 34,44 %, suivi par Nicolas Sarkozy avec 23,12 %, Jean-Luc Mélenchon avec 15,91 %, Marine Le Pen avec 10,34 %, François Bayrou avec 9,04 % et Eva Joly avec 4,32 %, aucun autre candidat ne dépassant le seuil des 2 %. Le second tour a vu arriver en tête François Hollande avec 62,54 % (résultat national : 51,64 %) contre 37,46 % pour Nicolas Sarkozy (national : 48,36 %)[153].

Ce tropisme de gauche se confirme lors de l'élection présidentielle de 2017, lors de laquelle arrive en tête Jean-Luc Mélenchon sur la commune (29,17 %), devant Emmanuel Macron (27,26 %). Les candidats de droite obtiennent des scores inférieurs à leur résultat national : 17,67 % pour François Fillon, 9,41 % pour Marine Le Pen, 2,5 % pour Nicolas Dupont-Aignan. Benoît Hamon arrive en quatrième position devant Marine Le Pen avec 10,35 % des voix. Au second tour, Emmanuel Macron arrive en tête avec 17 points de plus que son score national (82,98 % contre 66,10 %), confirmant la faible implantation du Front national dans la ville[154].


Récapitulatif de résultats électoraux récents[modifier | modifier le code]

Scrutin 1er tour 2d tour
1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e % 4e %
Municipales 2014 LR 38,20 PS 32,26 FN 8,15 EELV 6,99 UMP 52,06 PS 47,94 Pas de 3e Pas de 4e
Européennes 2014[155] UMP 19,15 PS 18,44 EELV 16,88 FN 14,08 Tour unique
Régionales 2015[156] PS 31,65 UCD 22,71 FN 17,24 EELV 16,29 UGE 59,12 UCD 22,61 FN 18,27 Pas de 4e
Présidentielles 2017[157] LFI 29,17 LREM 27,26 LR 17,67 PS 10,35 EM 82,98 FN 17,02 Pas de 3e Pas de 4e
Européennes 2019[158] LREM 24,62 EELV 21,28 RN 11,43 PS-PP 9,25 Tour unique
Municipales 2020 LR 36,18 EELV 27,56 PS 18,53 G.s 5,66 LR 51,98 UGE 48,51 Pas de 3e Pas de 4e
Régionales 2021[159] PS 36,86 EELV 17,52 LR 12,25 LREM 11,83 PS 67,88 LR 20,38 RN 11,74 Pas de 4e
Présidentielle 2022[160] LFI 36,93 LREM 26,42 RN 9,54 EELV 7,34 LREM 77,48 RN 22,52 Pas de 3e Pas de 4e

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Le conseil municipal est composé de soixante-neuf membres, dont le maire et vingt-six adjoints au maire, dix conseillers municipaux délégués, dix-sept conseillers municipaux délégués chargés de mission et quinze conseillers municipaux[164]. Dix-sept des adjoints du maire ont en charge une des mairies de quartier de la ville de Toulouse, dont l'objectif est de faciliter l'accès aux administrations de la ville[165].

Le maire de Toulouse est Jean-Luc Moudenc depuis le . Il fut déjà maire de 2004 à 2008 et a été élu en juin 2012 député de la troisième circonscription de la Haute-Garonne, siégeant au sein du groupe UMP. Il est aussi le président de la communauté urbaine de Toulouse Métropole. Le conseil municipal se réunit publiquement plus d'une fois par trimestre dans la salle du conseil municipal en l’hôtel de ville[166].

Un conseil municipal des enfants a été mis en place[Note 5], dont les membres sont élus tous les deux ans au cours du 1er trimestre de l’année scolaire, dans les écoles élémentaires qui adhèrent au projet. Il compte 41 élèves de CE2 et CM1, élus le en présence du maire à cette période, Jean-Luc Moudenc : (21 élèves issus des écoles publiques et 20 des écoles privées)[167].

Composition du conseil municipal (mandature 2020-2026)[168]
Liste Tendance Effectif Statut
Jean-Luc Moudenc Aimer Toulouse

DVD-LR-LREM-UDI

53 Majorité
Antoine Maurice Archipel Citoyen

DVG-EELV-LFI

14 Opposition
Vincent Gibert Une nouvelle énergie

PS-PCF

2 Opposition

Cantons[modifier | modifier le code]

Toulouse est divisée en onze cantons (voir aussi liste des cantons de la Haute-Garonne)[169] :

Canton Conseillers départementaux Code canton Population (2017)
Canton de Toulouse-1 Julien Klotz
Christine Stebenet
31 15 56 177
Canton de Toulouse-2 Christine Courade
Jean-Michel Fabre
31 16 56 609
Canton de Toulouse-3 Anne Boyer
Alain Gabrieli
31 17 51 808
Canton de Toulouse-4 André Ducap
Jacqueline Winnepenninckx-Kieser
31 18 52 846
Canton de Toulouse-5 Patrick Pignard
Paulette Salles
31 19 44 636
Canton de Toulouse-6 Zohra El Kouacheri
Jean-Louis Llorca
31 20 56 137
Canton de Toulouse-7 Camille Pouponneau
Arnaud Simion
31 21 59 506
Canton de Toulouse-8 Marie-Claude Farcy
Vincent Gibert
31 22 70 296
Canton de Toulouse-9 Jean-Jacques Mirassou
Marie-Dominique Vezian
31 23 55 062
Canton de Toulouse-10 Jean-Baptiste De Scorraille
Sophie Lamant
31 24 58 696
Canton de Toulouse-11 Serban Iclanzan
Marion Lalane-De Laubadère
31 25 48 899

Députés[modifier | modifier le code]

Depuis le redécoupage des circonscriptions législatives de 2010, Toulouse est divisée en cinq circonscriptions législatives incluant également (hormis la 4e) des communes voisines. De 2012 à 2017, quatre députés sont membres du Parti socialiste et un député est membre des Républicains. Les élections législatives de 2017 sont toutefois l'occasion d'un renouvellement complet des députés toulousains, avec la victoire de la République en marche et de son allié, le Mouvement démocrate. Les élections de 2022 équilibrent le rapport de force entre la gauche, représentée par la coalition NUPES, et la majorité présidentielle, avec un avantage pour la gauche :

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Jean-Luc Moudenc élu aux municipales de 2014.

Secteurs municipaux[modifier | modifier le code]

La commune de Toulouse est divisée en six secteurs municipaux dans lesquels on trouve les mairies de quartiers[171].

Carte
Secteurs de Toulouse.
  • Toulouse Centre : SECTEUR 1
  • Toulouse Rive Gauche : SECTEUR 2
  • Toulouse Nord : SECTEUR 3
  • Toulouse Est : SECTEUR 4
  • Toulouse Sud-Est : SECTEUR 5
  • Toulouse Ouest : SECTEUR 6

SECTEUR 1 : 5,18 km², 70 636 habitants en 2015

SECTEUR 2 : 9,69 km², 69 097 habitants en 2015

SECTEUR 3 : 25,91 km², 88 182 habitants en 2015

SECTEUR 4 : 14,43 km², 76 928 habitants en 2015

SECTEUR 5 : 26,96 km², 101 600 habitants en 2015

SECTEUR 6 : 35,91 km², 65 399 habitants en 2015

Durant le mandat de Jean-Luc Moudenc, la commune a été divisée par la mairie en dix-sept grands quartiers possédant chacun une mairie de quartier et un maire délégué s'occupant de celui-ci. Ce découpage suivait le découpage historique de petits quartiers, d'anciens bourgs ou de villages comme Saint-Martin-du-Touch. Mais, il ne suivait pas le découpage cantonal qui coupe certains quartiers historiques en deux, comme le quartier des Minimes[172].

En , un redécoupage de Toulouse en six secteurs[173] a pour vocation, selon la nouvelle équipe municipale, à servir de support à un nouvel essor de la démocratie locale.

Ce ne sont donc pas des arrondissements municipaux, comme à Paris, Lyon ou Marseille.

Maires de quartiers[modifier | modifier le code]

Toulouse Centre[174],[175] (Secteur 1)

  • Julie Escudier, maire de quartier 1.1 (Capitole)
  • Ghislaine Delmond, maire de quartier 1.2 (Amidonniers, Compans-Caffarelli)
  • Caroline Adoue-Bielsa, maire de quartier 1.3 (Châlets, Bayard, Belfort, Saint-Aubin, Dupuy)

Toulouse Rive Gauche[176] (Secteur 2)

  • Jean-Paul Bouche, maire de quartier 2.1 (Saint-Cyprien)
  • Julie Pharamond, maire de quartier 2.2 (Croix de Pierre – Route d’Espagne)
  • Marine Lefèvre, maire de quartier 2.3 (Fontaine Lestang, Bagatelle, Papus)
  • Bertrand Serp, maire de quartier 2.4 (Fontaine Bayonne, Cartoucherie)

Toulouse Nord[177] (Secteur 3)

  • Cécile Dufraisse, maire de quartier 3.1 (Minimes, Barrière de Paris)
  • Olivier Arsac, maire de quartier 3.2 (Sept Deniers, Ginestous – Lalande, Grand Selve)
  • Maxime Boyer, maire de quartier 3.3 (Les Izards/Trois-Cocus, Borderouge, Croix-Daurade, Paleficat)

Toulouse Est[178] (Secteur 4)

  • Souhayla Marty, maire de quartier 4.1 (Lapujade, Bonnefoy, Périole, Marengo, La Colonne)
  • Isabelle Ferrer, maire de quartier 4.2 (Jolimont, Soupetard, Roseraie, Gloire, Gramont)
  • Laurence Arribagé, maire de quartier 4.3 (Bonhoure, Côte Pavée, Château de l'Hers, Limayrac)

Toulouse Sud-Est[179] (Secteur 5)

  • Emilion Esnault, maire de quartier 5.1 (Pont-des-Demoiselles, Montaudran, Terrasse)
  • Fella Allal, maire de quartier 5.2 (Rangueil, Sauzelong, Pech David, Pouvourville)
  • Jonnhy Dunal, maire de quartier 5.3 (Saint-Michel, Empalot, Saint-Agne, Busca)

Toulouse Ouest[180] (Secteur 6)

  • Jean-Jacques Bolzan, maire de quartier 6.1 (Arènes, Saint-Martin-du-Touch)
  • Christophe Alvès, maire de quartier 6.2 (Lardenne, Pradettes, Basso Cambo)
  • Gaëtan Cognard, maire de quartier 6.3 (Mirail, Reynerie, Bellefontaine)
  • Nina Ochoa, maire de quartier 6.4 (Saint-Simon, Lafourguette)

Politique de développement durable[modifier | modifier le code]

La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2004. L'agenda 21 local est reconnu par le ministère de l'environnement[181].

Finances locales[modifier | modifier le code]

La commune de Toulouse faisant partie d'un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, Toulouse Métropole, son budget ne reflète qu'imparfaitement la réalité de la fiscalité locale en raison des transferts de dépenses de fonctionnement et d'investissement vers l'EPCI, d'une part, et de la perception par la métropole du produit de la fiscalité professionnelle, d'autre part. Ainsi, de nombreuses ressources fiscales toulousaines sont prélevées au niveau métropolitain, et de nombreuses dépenses sont également effectuées au niveau métropolitain. À titre d'exemple, des équipements culturels et sportifs définis d'intérêt métropolitain, conformément à la délibération du conseil métropolitain du , ont été transférés au budget de la métropole à compter du , comme celui du Théâtre et de l'Orchestre du Capitole, ou encore le Centre de congrès Pierre Baudis[182].

Cette section est consacrée aux finances locales de Toulouse de 2000 à 2014[Note 6].

Pour l'exercice 2014, le compte administratif du budget municipal de Toulouse s'établit à 789 185 000  en dépenses et 790 307 000  en recettes[A2 1] :

Pour Toulouse en 2014, la section de fonctionnement[Note 7] se répartit en 637 575 000  de charges (1 401  par habitant) pour 643 468 000  de produits (1 414  par habitant), soit un solde de la section de fonctionnement de 5 893 000  (13  par habitant)[A2 1],[A2 2] :

  • le principal pôle de dépenses de fonctionnement est celui des charges de personnels[Note 8] pour 349 988 000  (55 %), soit 769 par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. Sur la période 2010 - 2014, ce ratio augmente de façon continue de 662  à 769  par habitant. Viennent ensuite les groupes des achats et charges externes[Note 9] pour 22 %, des subventions versées[Note 10] pour 15 %, des contingents[Note 11] pour des sommes inférieures à 1 % et finalement celui des charges financières[Note 12] pour des sommes plus faibles ;
  • la plus grande part des recettes est constituée des impôts locaux[Note 13] pour un montant de 215 711 000  (34 %), soit 474  par habitant, ratio inférieur de 20 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (593  par habitant). Sur les 5 dernières années, ce ratio augmente de façon continue de 425  à 474  par habitant. Viennent ensuite de la dotation globale de fonctionnement (DGF)[Note 14] pour 15 % et des autres impôts[Note 15] pour 15 %.

La dotation globale de fonctionnement est quasiment égale à celle versée en 2013.

Les taux des taxes ci-dessous sont votés par la municipalité de Toulouse. En 2014, ils n'ont pas varié par rapport à 2013[A2 3] :

Les emplois d'investissement en 2014 comprenaient par ordre d'importance[A2 4] :

  • des dépenses d'équipement[Note 16] pour un montant de 148 050 000  (98 %), soit 325  par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. Sur la période 2010 - 2014, ce ratio fluctue et présente un minimum de 247  par habitant en 2010 et un maximum de 333  par habitant en 2011 ;
  • des remboursements d'emprunts[Note 17] pour une valeur totale de 795 000  (des sommes inférieures à 1 %), soit 2 par habitant, ratio inférieur de 98 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (106  par habitant).

Les ressources en investissement de Toulouse se répartissent principalement en[A2 4] :

  • nouvelles dettes pour une valeur de 55 000 000  (37 %), soit 121  par habitant, ratio inférieur de 19 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (150  par habitant). Sur la période 2010 - 2014, ce ratio augmente de façon continue de 0  à 121  par habitant ;
  • subventions reçues pour une valeur totale de 19 677 000  (13 %), soit 43  par habitant, ratio inférieur de 30 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (61  par habitant).

L'endettement de Toulouse au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[Note 18], l'annuité de la dette[Note 19] et sa capacité de désendettement[Note 20] :

  • l'encours de la dette pour un montant de 69 396 000 , soit 153  par habitant, ratio inférieur de 87 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (1 176  par habitant). Depuis 5 ans, ce ratio fluctue et présente un minimum de 34  par habitant en 2013 et un maximum de 153  par habitant en 2014[A2 5] ;
  • l'annuité de la dette pour une valeur de 1 359 000 , soit 3  par habitant, ratio inférieur de 98 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (139  par habitant). Pour la période allant de 2010 à 2014, ce ratio augmente de façon continue de 0  à 3  par habitant[A2 5] ;
  • la capacité d'autofinancement (CAF) pour une somme de 32 580 000 , soit 72  par habitant, ratio inférieur de 51 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (147  par habitant). Sur la période 2010 - 2014, ce ratio fluctue et présente un minimum de 72  par habitant en 2014 et un maximum de 189  par habitant en 2011[A2 6]. La capacité de désendettement est d'environ 2 années en 2014. Sur une période de 15 années, ce ratio est constant et faible (inférieur à 4 ans)

Jumelages[modifier | modifier le code]

La ville de Toulouse est jumelée avec les villes suivantes (par ordre chronologique)[183] :

Elle a noué des accords de coopération avec[184],[185] :

Population et société[modifier | modifier le code]

Évolutions démographiques[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[186],[Note 21].

En 2021, la commune comptait 504 078 habitants[Note 22], en augmentation de 6,81 % par rapport à 2015 (Haute-Garonne : +7,43 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
52 61250 17151 68952 32859 63977 37290 36894 22796 564
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
103 144113 714126 936124 852131 642140 289147 617149 791149 963
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
149 841149 438149 576175 434180 771194 564213 220264 411268 863
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
323 724370 796373 796347 995358 688390 350437 715447 340475 438
2021 - - - - - - - -
504 078--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[187] puis Insee à partir de 2006[188].)
Histogramme de l'évolution démographique
Vue depuis les coteaux du quartier Pech-David dans le sud de la ville, en 2012

En 2021, Toulouse est la quatrième commune de France avec 502 989 habitants (population intra muros), soit 16 161 habitants de plus qu'en 2018, et la cinquième agglomération avec 948 433 habitants (recensement de 2015, délimitation de 2010). Elle constitue aussi la cinquième aire d'attraction avec 1 490 640 habitants (recensement de 2021) après Paris, Lyon, Marseille et Lille.

La population de la ville de Toulouse augmente principalement grâce à un solde migratoire largement positif, dû à son positionnement géographique privilégié lui conférant un climat agréable, une situation stratégique entre plusieurs bassins touristiques (Massif central, Pyrénées, mer Méditerranée, côtes atlantiques basque et landaise) et ses terroirs midi-pyrénéens, mais aussi grâce à une image positive sur sa qualité de vie, la variété de ses filières de formation, son positionnement socio-économique sur des industries et ses services à forte valeur ajoutée (aéronautique, espace, biotechnologies, systèmes embarqués, électronique, météorologie). L'agglomération de Toulouse bénéficie d'ailleurs de la croissance démographique la plus dynamique des grandes villes de France, ce qui peut être un atout pour le développement de la ville. On observe cependant un ralentissement de l'augmentation de la population intra-muros et de celle de l'agglomération depuis 2006, alors que la couronne périurbaine poursuit sa forte expansion.

En 1700, Toulouse compte entre 40 000 et 50 000 habitants et se classe 6e à 9e ville de France par sa population[189].

Depuis le recensement de 1999, la commune de Toulouse gagne, en moyenne, environ 5 000 habitants par an. Mais si le rythme d'accroissement a été de près de 6 800 habitants supplémentaires chaque année de 1999 à 2006, il s'est considérablement ralenti entre 2006 et 2011 avec une croissance moyenne d'un peu moins de 2 000 habitants par an, pour reprendre au rythme de 6 150 habitants par an de 2011 à 2015. Entre le recensement de mars 1999 et celui de janvier 2008, l'unité urbaine de Toulouse (l'agglomération toulousaine) a gagné 103 846 habitants, soit 11 407 par an par effet de densification et seulement 1 180 habitants sur l'ensemble de la période dus à l'extension du périmètre de l'agglomération. L'aire urbaine de Toulouse a gagné 237 975 habitants entre ces deux recensements, soit 18 525 par an par effet de densification et 71 247 habitants sur l'ensemble de la période dus à l'extension son périmètre.

Unité urbaine ou agglomération Aire urbaine
1936 213 220 --
1946 264 411 --
1954 268 865 --
1962 329 044 --
1968 439 764 474 000
1975 509 939 585 000
1982 541 271 645 000
1990 650 336 797 373
1999 761 090 964 797
2006 851 945 1 169 866
2011 892 115 1 250 251
2015 948 433 1 330 954
2017 968 638 1 360 829
2020 1 047 829 1 470 899 Aire d'attraction de Toulouse[190]
2021 1 063 235 1 490 640
Source : Insee ; Chiffres dans les limites de l'unité urbaine et de l'aire urbaine à chaque recensement (les limites de l'aire urbaine ont été rétropolées de 1990 à 1968 par l'Insee). Les comparaisons entre recensements ne sont donc pas à limites constantes.

Toulouse possède une forte attractivité par rapport aux autres métropoles françaises. En plus de la variation naturelle de 12 000 habitants supplémentaires net par an en 2014, l'aire urbaine de Toulouse possède un solde migratoire de 8 000 nouveaux arrivants net par an (60 000 arrivées pour 52 000 départs), le deuxième des principales agglomérations françaises derrière Bordeaux. 35 % des nouveaux arrivants sont des étudiants, et 15 % arrivent de l'étranger, une plus grande proportion que dans toute autre aire urbaine en France. Parmi les plus de 45 ans, le solde migratoire est en revanche négatif. Les migrations depuis et vers les autres villes du Sud-Ouest sont importantes, en particulier entre Toulouse et Montauban[191]. Cette arrivée massive de population renforce le caractère métropolitain de Toulouse, les nouveaux Toulousains rajeunissent la population et augmentent le niveau de qualification des actifs (souvent des cadres, professions intellectuelles supérieures, techniciens, ingénieurs).

Enfin, la réalisation de certains projets à dimension nationale et internationale a contribué à accroître la renommée de la ville : un campus de 220 ha voué à la cancérologie, l'Oncopole de Toulouse, a progressivement ouvert, de 2009 à 2014, sur l'ancien site AZF.

Par ailleurs, Galileo, l'équivalent européen du GPS, a eu son siège social sur les anciennes pistes de Montaudran, au sud-est de la ville.

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 46,7 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (38,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 16,9 % la même année, alors qu'il est de 21,9 % au niveau départemental.

En 2020, la commune comptait 240 842 hommes pour 257 161 femmes, soit un taux de 51,64 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,34 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[192]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,5 
4,3 
75-89 ans
6,4 
9,5 
60-74 ans
11,5 
15,2 
45-59 ans
14,7 
22,9 
30-44 ans
19,9 
32,4 
15-29 ans
31,9 
15,2 
0-14 ans
14 
Pyramide des âges du département de la Haute-Garonne en 2020 en pourcentage[193]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,6 
5,7 
75-89 ans
7,8 
13,4 
60-74 ans
14,6 
19,4 
45-59 ans
18,9 
20,9 
30-44 ans
19,9 
21,8 
15-29 ans
20,7 
18,1 
0-14 ans
16,6 

Populations[modifier | modifier le code]

L'extraordinaire croissance de la population de la ville de Toulouse depuis les années 1990 est due à la conjonction d'un solde naturel positif et d'un solde migratoire élevé en raison d'abord de l'arrivée de populations de l'ensemble des régions françaises, y compris d'outre-mer, mais aussi de populations immigrées. Concernant les populations françaises d'outre-mer, il s'agit principalement d'Antillais, secondairement de Réunionnais et de Mahorais, répartis dans l'ensemble de la ville. Toutefois, le quartier Saint-Michel est connu pour être le quartier de la plus importante communauté caribéenne de Toulouse.

À l'instar des autres grandes métropoles françaises (Paris, Lyon, Marseille), Toulouse est une ville cosmopolite[194] et aux multiples influences. En 2008, elle compte 57 743 immigrés soit 13,1 % de la population (3,5 % nés en Europe et 9,6 % nés hors d'Europe)[195]. 8,6 % des habitants (immigrés ou non) sont des étrangers[196]. L'immigration est un processus ancien. Une part importante est due à l'immigration espagnole de l'entre-deux-guerres, ce qui explique qu'au recensement de 1954 Toulouse comptait 9 540 naturalisés et 14 320 étrangers, soit 5,4 % de sa population. Une autre part est due à l'arrivée des populations nord-africaines à partir des années 1950-1960, dans des foyers d'hébergement, des cités d'urgence (Bordelongue), le camp de harki de Ginestous, puis des cités d'habitat social comme le Mirail, important lieu d'hébergement de Pied-noir et de Harkis. Les Pieds-Noirs représentaient en 1970 plus de 2000 familles. À partir des années 1980, les populations immigrées du Maghreb, d'Afrique subsaharienne et d'Asie se sont de plus en plus concentrées dans les quartiers d'habitat social et les immeubles en copropriété de l'ouest de la ville construits dans les années 1960 et 1970[197]. En revanche, les populations d'Europe du Sud se retrouvent plutôt dans les faubourgs.

La communauté espagnole : exil républicain, résistance et culture[modifier | modifier le code]

Le Pont des Catalans de nuit

La proximité géographique de Toulouse avec l'Espagne et les anciennes relations historiques entre le comté de Toulouse et le royaume d'Aragon, ont fait que de tout temps la présence d'une population espagnole à Toulouse a été sensible. En effet elle représente l'une des plus importantes communautés de la ville avec près de 20 000 à 25 000 personnes. Il suffirait pour s'en apercevoir de fréquenter quelques marchés populaires de Toulouse (Cristal, Saint-Aubin, Saint-Cyprien, Saint-Sernin…) où on ne manquera pas d'entendre parler castillan. Toulouse a d'abord vécu l'immigration de travail des années 1920 et du début des années 1930, avec des installations dans des quartiers à l'époque insalubres ou malfamés comme celui de Saint-Cyprien, puis est la principale destination de l'exil républicain espagnol en 1939, après la Retirada et la guerre d'Espagne.

De grandes personnalités républicaines menacées par le dictateur Franco, comme Federica Montseny, première femme ministre en Europe[198], ou encore la médecin Amparo Poch, dont une rue porte le nom à Toulouse[199], ont choisi la ville comme terre d'exil. Ainsi, Victòria Pujolar Amat (1921-2017), peintre républicaine espagnole, incarcérée avec sa mère et sa grand-mère au Camp du Récébédou de Portet-sur-Garonne, camp de concentration de familles juives et républicaines espagnoles, s'est réfugiée à Toulouse après son évasion[200]. Il en est de même pour Dolors Prat Coll (1905-2001), syndicaliste de la Confédération nationale du travail, menacée par les représailles en Espagne franquiste, qui refait sa vie à Toulouse après sa fuite par les Pyrénées depuis Barcelone[201].

C'est également depuis Toulouse que Teresa Carbó i Comas rejoint la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale contre les nazis[202], ainsi qu'Elisa Garrido (1909-1990), rescapée de Ravensbrück et de Buchenwald, qui décide de s'installer dans la ville après guerre[203]. Cette dernière fait partie du groupe Ponzán, réseau d'évasion organisé par le résistant Francisco Ponzán Vidal à partir de Toulouse, composé majoritairement d'anarchistes espagnols[204]. Une stèle en mémoire de Francisco Vidal, dans l'allée qui porte son nom, est érigée dans le jardin Compans-Caffarelli[205].

La résistante Conchita Ramos (1925-2019), survivante des camps de la mort, devient une grande personnalité toulousaine à la Libération[206]. Une place publique du quartier de la Reynerie porte son nom[207].

Cependant, les Espagnols proprement dits sont aujourd'hui peu nombreux, 2 386 au recensement de 2006, soit 6,3 % seulement des étrangers de la commune. La ville a fêté en 2006 le 75e anniversaire de la république espagnole au cours duquel l'ancien maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a fait un discours qui permit à de nombreux jeunes et nouveaux toulousains de comprendre l'importance de cet exil, « Oui, l'émotion rejoint ici le calendrier de la tragédie de l’Histoire, de la tragédie d’une guerre fratricide qui jeta l’une contre l'autre, l'Espagne républicaine et l'Espagne franquiste et conduisit 100 000 républicains et leurs familles à Toulouse. Toulouse qui se souvient de la nouvelle topographie politique qu’avaient inventée les partis politiques en exil, les communistes à la Bourse du travail, les anarchistes au 4 rue de Belfort et autour de la fontaine de la place Wilson, les guérilleros au café de la Paix de la place du Capitole, les socialistes au 69 rue du Taur dans la future cinémathèque, un peu tous à l’Ateneo de la rue de l’Étoile, les moins politisés à la Casa de España. »[208].

L'empreinte espagnole est donc forte à Toulouse, faisant d'elle la plus grande ville espagnole de France avec Montpellier. Son relais direct est la Casa de España qui existe depuis 1986 et abrite une association socio-culturelle et socio-éducative, qui regroupe huit associations espagnoles. Toulouse attire aussi plus largement d'autres communautés du monde hispanique (Basques, Andorrans, Catalans[209],[210], Valenciens, Andalous, Mexicains, Argentins, Cubains...). Ainsi, on retrouve dans la ville rose une atmosphère très « latine »[211], avec de nombreux bars à tapas, des clubs de sardane[212] (avec Déodat de Séverac, Toulouse a toujours été l'une des villes essentielles de la sardane[213]), de flamenco, de salsa, de tango, de merengue, de cha-cha et d'autres danses latines[214] ainsi qu'une ambiance nocturne très festive qui rappelle celles de Barcelone ou Madrid. L'espagnol est la deuxième langue parlée à Toulouse après le français. La ville est également le siège de l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée depuis .

Autres populations étrangères ou d'origine étrangère à Toulouse[modifier | modifier le code]

Empalot au premier plan et île du Ramier au second.

L'Insee évalue en 2006 à près de 15 000 le nombre d'étrangers originaires d'Afrique du Nord (8 300 Algériens, 5 100 Marocains, 1 400 Tunisiens, soit près de 40 % des étrangers de la ville de Toulouse). Si l'on prend en compte les naturalisations, le nombre des immigrés nord-africains serait de l'ordre de 26 000. À cette immigration maghrébine s'ajoute, dans des proportions moindres, une immigration en provenance d'Asie occidentale, libanaise et turque notamment. Le quartier Arnaud-Bernard, dans le centre-ville, auparavant peuplé majoritairement d'immigrés italiens et espagnols, est surnommé « le petit souk », du fait de la présence de nombreuses petites échoppes arabes. Cependant, la gentrification du centre-ville par des catégories socio-professionnelles élevées s'est désormais étendue à ce quartier qui tend donc à perdre de plus en plus son caractère populaire, à l'instar du quartier Saint-Cyprien. Ces communautés d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, mais aussi une partie des communautés d'Afrique noire, étant majoritairement de religion musulmane, il existe quatre mosquées à Toulouse : une dans le quartier d'Empalot, une autre dans le quartier des Izards-Trois Cocus et deux dans le quartier du Grand Mirail, à Bellefontaine et à la Reynerie.

On trouve également à Toulouse une proportion croissante d'étrangers en provenance d'Afrique noire (6 300 habitants en 2006), des Comores et de Madagascar. Outre une présence sur les divers marchés du centre-ville, ces communautés sont particulièrement établies dans le quartier Saint-Cyprien où l'on trouve des salons de coiffure afros et divers restaurants et épiceries exotiques.

La commune de Toulouse héberge environ 3000 italiens, mais la population française d'origine italienne est nombreuse. Il s'agit d'une immigration ancienne, commencée à la fin du XIXe siècle, qui s'est prolongée pendant l'entre-deux-guerres et qui perdure depuis par l'expatriation de nombreux intervenants du secteur aéronautique et spatial. De 1995 à fin 2013, le consulat d'Italie de Toulouse, situé en plein centre-ville à l'intersection de la rue de Metz et de la rue d'Alsace-Lorraine, gérait les régions du Sud-Ouest : Midi-Pyrénées, Aquitaine et Poitou-Charentes, soit 20 % du territoire français. Depuis 2014 le Consulat a été fermé et remplacé par une Antenne du Consulat Général d'Italie à Marseille, qui assure désormais la gestion de ces régions. L'antenne consulaire se trouve rue Riquet, dans le quartier Saint-Aubin[réf. nécessaire].

Les Britanniques sont arrivés plus récemment, notamment avec l'essor d'Airbus ; ils sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à rejoindre Toulouse. Les Allemands, attirés également par l'industrie aéronautique, sont un peu moins nombreux. D'autres communautés diverses sont présentes : Irlandais, Américains, Asiatiques (principalement Vietnamiens), Portugais, latino-américains, dont des Brésiliens avec des clubs de forró, de samba, de bossa nova, de capoeira et d'autres musiques brésiliennes et latines.

Budget et fiscalité[modifier | modifier le code]

Lors du vote du budget primitif principal 2003, la section de fonctionnement présentée se montait à la somme de 195 M€ et la section investissement présentée se montait à 181 M€ (les deux équilibrés en dépenses et recettes). Sous l'impulsion de Dominique Baudis, la mairie a choisi de maintenir une dette quasiment nulle, impliquant son auto-financement, la stabilité fiscale et un investissement par habitant parmi les plus élevés des villes de France[215]. Ce budget tient compte des remboursements des assurances et des investissements dus aux dégâts de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse[215]. Les quatre taxes de 2003 furent votées par le conseil municipal de Toulouse pour des taux de : 19,02 % pour la taxe d'habitation, 21,36 % pour la taxe foncière bâti, 82,49 % pour la taxe foncière non bâti, et 18,64 % pour la taxe professionnelle (taux intercommunal)[216].

La fiscalité directe locale est supérieure à la moyenne départementale pour les communes de population équivalente. Cette situation s'explique par le fait que Toulouse subit une pression démographique et urbaine importante. Elle attire une grande partie de la population et de l'économie du département. Cet attrait nécessite de la part de la municipalité de gros efforts d'aménagement et d'investissement qui se répercutent sur la fiscalité.

Évolution du budget de la ville de Toulouse
Année Budget total Investissements Dépenses de fonctionnement Références
2006 723,0 M€ 222,0 M€ [217]
2011 693,5 M€ 146,2 M€ 580,6 M€ [218]
2013 765,0 M€ 180,0 M€ 585,0 M€ [219]
2014 772,0 M€ 166,6 M€ 605,5 M€ [220]

Sécurité[modifier | modifier le code]

Police municipale de Toulouse sur la place du Capitole
Police nationale lors d'une manifestation dans le centre

Le nombre total de policiers nationaux à Toulouse en 2008 est de 870[221]. Le taux de criminalité de la circonscription de police de Toulouse est de 111,49 actes pour 1 000 habitants (crimes et délits, chiffres 2005) ce qui en fait le plus élevé de la Haute-Garonne, largement supérieur à la moyenne nationale (83 ). Ce taux est aussi largement supérieur au taux de criminalité de la région Midi-Pyrénées (85,46 ). Le taux de résolution des affaires par les services de police est de 22,8 %, le plus faible du département et de la région et est assez éloigné des moyennes régionale (28,25 %) et nationale (28,76 %)[222]. En 2008, le nombre de faits élucidés par policier s'élevait à 14,1, pour une moyenne nationale de 10,6[221].

La police municipale dispose d'un budget annuel de 14 M€ en 2013[223], avec des effectifs globaux de 269 personnes (dont 180 policiers en tenue). En 2018, la ville compte 330 policiers municipaux.

Depuis novembre 2012, 2 ZSP ont été créées au Mirail et aux Izards.

La mairie, a également décidé depuis juillet 2007 d'installer une douzaine de caméras réparties dans la ville pour prévenir la délinquance[224], un nombre porté à 21 depuis octobre 2012. Elles permettent de surveiller 24h/24h et 7j/7j plusieurs quartiers. Deux mois plus tard, Toulouse est offi