Traité de Badajoz (1267) — Wikipédia

Traité de Badajoz
Description de cette image, également commentée ci-après
Le fleuve Guadiana sur la frontière Hispano-portugaise au sud.
Type de traité Traité de paix et frontalier
Signé
Badajoz
Parties
Signataires Royaume de Castille Royaume de Portugal

Le Traité de Badajoz est signé à Badajoz le entre le roi Alphonse X de Castille et le roi Alphonse III de Portugal. Il vise à régler la question des frontières entre leurs royaumes.

Contexte[modifier | modifier le code]

Ibn Mafûz, roi de Niebla et émir de l'Algarve, essayant de contrecarrer les visées portugaises sur ses territoires, se déclare vassal d'Alphonse X de Castille. Par l'intermédiaire de ses vassaux, Alphonse X espère revendiquer la domination sur l'Algarve non encore conquise par les Portugais.

Cependant, le vœu de vassalité de l'Émir envers la Castille n'empêche pas les chevaliers de l'Ordre de Santiago, sous le commandement du Grand Maître Paio Peres Correia, de conquérir la majeure partie de la région ville par ville, entre 1242 et 1249, y compris Silves. En mars 1249, le roi Alphonse III de Portugal s'empare de Faro, le dernier bastion musulman de l'Algarve, mettant ainsi fin à la Reconquista portugaise.

Le titre d'Alphonse III de Portugal en tant que «roi de Portugal et de l'Algarve» sert de réaction aux revendications du roi de Castille et vise à démontrer les droits du monarque portugais dans la région concernée.

Résultats du traité[modifier | modifier le code]

Afin de mettre définitivement un terme au conflit, Alphonse X s'évertue à résoudre cette question avec l'aide du pape.

Sur la base des termes du traité de Badajoz:

  • Les deux signataires s'engagent à une assistance mutuelle et amicale.
  • Alphonse X renonce à tous ses droits sur le Royaume d'Algarve [1] qui comprend le service de cinquante chevaliers.
  • Le roi castillan ordonne à ses lieutenants de céder les châteaux qu'ils contrôlent en Algarve au Royaume de Portugal.
  • Les deux signataires conviennent d'utiliser le fleuve Guadiana depuis Elvas et Badajoz jusqu'à Ayamonte sur l'Océan Atlantique comme ligne de démarcation séparant leurs Royaumes.
  • En contrepartie, le Portugal restitue à la Castille les villes d'Aracena, Moura, Serpa et Aroche situées à l'Est de la ligne frontalière.
  • Au nord de la frontière, le Portugal conserve Arronches, Alegrete ainsi qu'Elvas mais est contraint de renoncer à Valencia de Alcántara et Marvão [2].

Malgré tout cela, Alphonse X continue à utiliser le titre de « roi de l'Algarve », même s'il est probablement utilisé en référence au territoire de Niebla.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. E. Michael Gerli, Routledge Revivals: Medieval Iberia (2003) : An Encyclopedia, Oxon, Routledge, , 36 p. (ISBN 9781138062450)>
  2. O'Callaghan, p. 369. "Les rois de Castille et de Portugal se réunirent à Badajoz le 16 février 1267 pour conclure un traité de paix, promettant une amitié et une assistance mutuelles. Par amour pour son petit-fils et en remerciement pour l'aide apportée par le roi de Portugal pendant la révolte des mudéjares, Alphonse X céda tous les droits sur l'Algarve, y compris le service de cinquante chevaliers, et ordonna à ses lieutenants de rendre au Portugal les châteaux qu'ils détenaient pour lui en Algarve. Il s'agissait d'une cession absolue des droits castillan sur l'Algarve, bien que Ballesteros ait suggéré qu'en continuant à utiliser le titre de «roi de l'Algarve», Alphonse X cherchait à maintenir vivante une prétention résiduelle à la suzeraineté ; il aurait pu utiliser le titre, cependant, en référence uniquement au territoire de Niebla. Les deux rois se mirent également d'accord sur une délimitation de leurs frontières, avec le fleuve Guadiana d'Elvas et Badajoz jusqu'à Ayamonte sur l'océan Atlantique comme ligne de démarcation. En effet, le Portugal rendit Aroche, Aracena, Moura et Serpa à l'est de cette ligne; au nord d'Elvas, Arronches et Alegrete restèrent au Portugal, tandis que Marvão et Valencia de Alcántara furent adjugés à la Castille. Grâce à cet accord, le Portugal a atteint en grande partie les frontières qu'il a aujourd'hui, à l'exception des districts de Moura et Serpa et de Riba-Coa, y compris les villes d'Almeida, Vilar Maior et Alfaiates ; ceux-ci furent incorporés par la suite au royaume pendant le règne de Dinis."