Traité de Copenhague — Wikipédia

Traité de Copenhague
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Changements territoriaux à l'issue du traité de Copenhague :
Type de traité traité de paix
Signé
Copenhague
Parties
Signataires  Royaume de Suède Drapeau de Danemark-Norvège Danemark-Norvège

Le traité de Copenhague est conclu le 27 mai 1660 ( dans le calendrier grégorien) entre le royaume de Suède et le Danemark-Norvège dans la capitale danoise. Mettant fin définitivement à la première guerre du Nord entre les deux pays, il clôt la guerre dano-suédoise de 1658-1660, conflit local au sein de cette guerre impliquant plusieurs pays d'Europe du Nord. À la suite de la première partie du conflit dano-suédois, le traité de Roskilde avait permis à la Suède d'annexer de larges parts du territoire dano-norvégien. Mais le roi de Suède Charles X Gustave viole le traité et attaque son rival scandinave, le conflit prenant fin avec le traité de Copenhague.

Le traité fixe définitivement les frontières dano-suédoise (elle parcourra les détroits du Kattegat et de l'Øresund puis la mer Baltique entre la Scanie et l'île de Bornholm) et suédo-norvégienne. La Suède doit en effet restituer Bornholm au Danemark ainsi que la province de Trøndelag à la Norvège, ces deux régions ayant été éphémèrement conquises à la suite du traité de Roskilde.

La Deuxième Guerre de Charles X Gustave[modifier | modifier le code]

Le roi de Suède, Charles X Gustave, veut davantage que ce qu'offre le traité de Roskilde, conclu en .
Ainsi, à l'été 1658, il attaque de nouveau la capitale danoise, en utilisant ses troupes restées dans le Seeland, après le premier siège de la ville.
Cependant, le , à la bataille de l'Öresund, 41 navires hollandais dirigés par l'amiral Jacob van Wassenaer Obdam éloignent la flotte suédoise de 45 navires dirigée par Carl Gustaf Wrangel et lèvent son blocus, protégeant la ville par la mer.
Sur terre la ville résiste, défaisant le une tentative d'entrée en force commencée deux jours plus tôt[1].
En outre, l'armée suédoise, engagée dans d'autres sièges en Prusse et en Poméranie, voit des troupes autrichiennes et polonaises arriver en renfort de ses ennemis, pendant qu'au Jutland, les Danois et leurs alliés, dirigés par Ernst Albrecht von Eberstein, reprennent le dessus, et la forcent à battre en retraite.
Charles X Gustave part alors pour la Suède à la recherche de nouvelles troupes ; mais il meurt brusquement le à Göteborg ; son fils Charles XI, alors âgé de quatre ans, devient roi de Suède sous la régence de sa mère Hedwige Éléonore ; les négociations de paix peuvent alors s'entamer.

Les dispositions du traité[modifier | modifier le code]

Le , sous l'égide de l'Angleterre, représentée par Algernon Sidney, et de la France, représentée par Hugues de Terlon, un traité de paix est conclu entre la Suède et le Danemark de Frédéric III :

  • le Danemark abandonne définitivement à la Suède la Scanie, le Bohuslän, le Blekinge et le Halland[2], qu'il avait cédés par le traité de Roskilde ;
  • le roi de Danemark récupère l'île de Bornholm contre des terres appartenant à des nobles danois dans le sud de la Suède ex-danois nouvellement conquis[3] ;
  • le Trøndelag -- la région de Trondheim en Norvège, cédé deux ans et demi plus tôt à la Suède par le Traité de Roskilde revient à la Couronne du Danemark ;
  • la Suède renonce à ses conquêtes au Danemark proprement dit ;
  • elle doit accepter que des navires étrangers pénètrent dans la mer Baltique.

Conséquences pour la politique intérieure du Danemark[modifier | modifier le code]

Au Danemark, la noblesse affaiblie devient le bouc émissaire des pertes du royaume. Ainsi, par un coup d'État, le roi Frédéric III instaure une monarchie héréditaire et absolue.

Sources[modifier | modifier le code]

Histoire générale de la diplomatie européenne, Histoire de la diplomatie slave et scandinave, 1856 François Combes, E. Dentu Libraire-Éditeur, 424 pages (disponible sur gallica.bnf.fr)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette tentative, que les Danois appellent Stormen på København (1659), aura fait 1 000 morts du côté suédois, 30 du côté danois.
  2. Le Halland avait déjà été cédé à la Suède pour 30 ans en 1645 par le Traité de Brömsebro, dont il devait garantir l'exécution ; abandonné à la Suède par le Traité de Roskilde, il lui revient définitivement.
  3. . Cette contrepartie est ce que les Suédois appellent Bornholms vederlagsgods et les Danois Bornholmsk vederlagsgods. En échange de Bornholm, la couronne suédoise recevait les fiefs de Lillö, Udderup, Svabesholm, Tunbyholm, Ingelstad, Smedstorp, Onslunda, Gyllebo (avec Sankt Olof), Gladsax, Lövestad, Månstorp, Flyinge, Billesholm, Tomarp, Dragesholm, Vollsjö et Legeved en Scanie plus Hörby gård dans le Blekinge. Leurs propriétaires danois les abandonnèrent en échange de biens de la Couronne danoise.