Trouw — Wikipédia

Image illustrative de l’article Trouw
Une de l'édition du .

Pays Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Zone de diffusion National
Langue Néerlandais
Périodicité Quotidien
Format Tabloïd
Genre Généraliste
Diffusion 88 604 ex. (2016)
Date de fondation 1943 (il y a 81 ans)
Ville d’édition Amsterdam

Propriétaire DPG Media
Rédacteur en chef Cees van der Laan
ISSN 2588-9710
Site web www.trouw.nl

Trouw (traduisible en français par « fidèle ») est un quotidien néerlandais à diffusion nationale fondé par la résistance et publié pour la première fois le .

À l'origine créé en tant que journal du soir, il est aujourd'hui publié le matin tous les jours ouvrables depuis Amsterdam[1]. En termes de diffusion, Trouw est le cinquième quotidien des Pays-Bas en 2016 avec un tirage de 88 604 exemplaires quotidiens[2].

Classé parmi les quotidiens néerlandais « de qualité », il dispose d'un lectorat politiquement proche de l'Appel chrétien-démocrate, parti de centre droit[3],[4]. Journal de tradition chrétienne, il a historiquement une ligne éditoriale d'inspiration chrétienne-démocrate, plutôt centriste et aujourd'hui fortement sécularisée en comparaison aux deux autres quotidiens nationaux chrétiens que sont le Nederlands Dagblad et le Reformatorisch Dagblad[5].

Le journal est la propriété de DPG Media, successeur en 2019 de De Persgroep.

Histoire[modifier | modifier le code]

Trouw est issu de la résistance protestante de la Seconde Guerre mondiale. Sa première parution date du sous le nom Oranje Bode (c'est-à-dire le « messager d'Orange »)[a].

Rapidement, le nom du journal change pour devenir Trouw (« fidèle » ou « fiable » en français) ; il a été choisi pour montrer sa fidélité à Dieu et au pays pendant l'occupation allemande des Pays-Bas qui avait commencé en 1940.

Ses fondateurs venaient de la résistance protestante néerlandaise. Parmi les premiers participants, des centaines d'entre eux (chargés de l'impression ou de la distribution) sont arrêtés et certains exécutés. Le journal était publié de manière irrégulière en raison du manque de papier.

Le premier rédacteur en chef en est Sieuwert Bruins Slot (nl) sous le pseudonyme « Zwart » (« Noir »)[b].

En 1944, le SD tenté d'enrayer la diffusion du journal en emprisonnant plus d'une centaine de personnes chargées de la distribution et en condamnant à mort vingt-trois d'entre elles : le SD a alors adressé un ultimatum aux dirigeants de Trouw pour qu'ils arrêtent la publication du journal, menaçant d'exécuter les distributeurs des journaux ; l'étudiant Wim Speelman (nl), l'un des organisateurs de Trouw, en même temps de Vrij Nederland, n'obtempéra pas pour ne pas « poignarder dans le dos » la résistance ; les vingt-trois sont exécutés. Speelman est lui-même arrêté six mois plus tard et fusillé[6], en [c].

Après la guerre, Trouw est devenu un quotidien, et a confirmé son adhésion aux idées des Églises réformées des Pays-Bas. En 1967, son rédacteur en chef déclara que le journal ne devait pas être uniquement destiné aux chrétiens ; ainsi, au cours des dernières années du XXe siècle, le journal s'est progressivement transformé : de journal protestant orthodoxe et conservateur, il est devenu journal œcuménique et moderne. Au fil du temps, le pourcentage de lecteurs se revendiquant chrétiens s'est considérablement amoindri : de 69 % en 1965, il est tombé à 48 % en 1979 et à 28 % en 1999. La diffusion du journal était d’environ cent trente mille exemplaires à la fin du XXe siècle.

En 1975, Trouw s’est rapproché de PCM Uitgevers N.V. (nl), l’éditeur du de Volkskrant et du Het Parool, deux autres journaux à diffusion nationale.

Le , Trouw est passé à un format plus compact. La même année, il a confirmé qu'il tentait de rester un quotidien enraciné dans la tradition chrétienne, tout en tentant d’aider toute personne ressentant un besoin d’accompagnement moral et spirituel.

Aujourd’hui, Trouw fait partie de « De Persgroep Nederland (nl) », le groupe anciennement appelé « PCM Uitgevers N.V. », renommé après que la maison d’édition belge « De Persgroep » a acquis une part majoritaire dans PCM à l'été 2009. Ce groupe détient aussi les journaux NRC Handelsblad, Het AD, Het Parool et de Volkskrant, mais NRC Handelsblad a été vendu à l'été 2010.

Description[modifier | modifier le code]

Trouw est considéré comme un des journaux nationaux néerlandais de qualité, comme NRC Handelsblad et de Volkskrant. En raison de son histoire, il se distingue des autres par l’attention particulière qu'il accorde à la philosophie et aux religions : le christianisme, l'islam et toutes les autres religions du monde.

Un supplément hebdomadaire est édité : Letter&Geest (« Lettre et Esprit »).

Actualité récente[modifier | modifier le code]

Le , Trouw publie un article condamnant l’accueil prénatal israélien, en le comparant à l’eugénisme nazi (notamment l’Aktion T4) ou à la guerre démographique palestinienne[7],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En effet, le nom de la famille royale néerlandaise est la maison d'Orange-Nassau, parfois abréviée maison d'Orange.
  2. Bruins Slot est chef du parti Parti antirévolutionnaire au Parlement de La Haye de 1956 à 1963. Pendant vingt ans, il s'est opposé avec ferveur à la décolonisation de l'Indonésie. Il quitte la direction du journal en 1971.
  3. En effet, les Pays-Bas n'ont été totalement libérés de l'occupation allemande qu'en mai 1945, soit quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Trouw » (voir la liste des auteurs).
  1. (nl) « De nacht valt over de middagkrant », sur volkskrant.nl, site du Volkskrant (consulté le )
  2. (nl) « Telegraaf verliest meeste lezers », sur nos.nl, site de la NOS (consulté le )
  3. (nl) « Wat stemmen krantenlezers? », sur ad.nl, site de l'Algemeen Dagblad (consulté le ).
  4. (en) Georgios Terzis, European Media Governance : National and Regional Dimensions, Intellect Books, (lire en ligne), p. 147.
  5. (nl) « Nederlands Dagblad: warme krant over een veilige wereld », sur volkskrant.nl, site du Volkskrant (consulté le ).
  6. (en) « The illegal press » [« La presse clandestine »], sur verzetsmuseum.org, Verzets Museum (musée néerlandais de la Résistance) (consulté le ).
  7. (nl) Ilse van Heusden, « Het uitverkoren volk moet perfect zijn », sur trouw.nl, .
  8. (en) Yochanan Visser, « Dutch Daily: “The Chosen People Have to be Perfect” », sur honestreporting.com, .

Lien externe[modifier | modifier le code]