Tswana — Wikipédia

Tswana
Setswana (tn)
Pays Afrique du Sud, Botswana, Zimbabwe, Namibie
Nombre de locuteurs Afrique du Sud : 11 770 000[1]
Botswana : 1 860 000[2]
Namibie : 5 310 (2014)[3]
Zimbabwe : 29 400 (1969)[4]
Total : 13 664 710[2]
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud (1996)
Drapeau du Zimbabwe Zimbabwe (2013)
Drapeau du Botswana Botswana (de facto)
Codes de langue
IETF tn
ISO 639-1 tn
ISO 639-2 tsn
ISO 639-3 tsn
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 99-AUT-eg
Glottolog tswa1253

Le tswana (autonyme : setswana), est une langue bantoue parlée par les Tswanas (appelés en tswana Motswana au singulier et Batswana au pluriel), qui sont majoritaires dans la province sud-africaine du Nord-Ouest. Une partie d'entre eux vit également au Zimbabwe et en Namibie.

Nom[modifier | modifier le code]

Le tswana est aussi appelé bechuana, beetjuans, chuana, chwana, coana, cuana, sechuana, secoana, secwana, tshwana[2], siwaha[1].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Cette langue fait partie de la famille des langues nigéro-congolaises, et plus précisément des langues bantoues, dans le groupe sotho-tswana[2].

Il y a un haut degré d'intercompréhension entre le tswana et les sotho du Nord et du Sud[2].

Le tswana standard est basé sur le dialecte du sehurutshe et y est quasiment identique[2].

Dialectes[modifier | modifier le code]

Les dialectes suivants sont recensés[2],[5] :

  • Botswana : tlahaping (thlaping, tlapi), rolong, kwena, kgatla, ngwatu (ngwato), tawana, lete, ngwaketse, tlokwa, sehurutshe ;
  • Afrique du Sud : tawana, hurutshe, ngwaketse, thlaro, kwena, ngwato, tlokwa, melete, kgatla, thlaping (tlapi), rolong ;
  • Namibie : tlharo, tlhaping, tawana ;
  • Zimbabwe : ngwatu (mangwato), tlhaping.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Proportion de la population parlant tswana à la maison en Afrique du Sud (2001).
  • 0–20 %
  • 20–40 %
  • 40–60 %
  • 60–80 %
  • 80–100 %

Le tswana est utilisé par tous, mais en général plus à l'oral qu'à l'écrit[2].

Nombre de locuteurs[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

En Afrique du Sud, le tswana est parlé entre Bloemfontein et Kimberley dans la province du Gauteng ; dans le District de Waterberg ; dans la province du Nord-Ouest et au nord-est de la province du Cap-Nord[1].

Au Botswana, il est parlé de façon répandue et est utilisé comme langue véhiculaire, principalement dans les sous-districts de Mahalapye et Serowe-Palapye du District central, à l'est des districts de Kgatleng et du Sud-Est et dans les environs de Maun dans le District du Nord-Ouest[2].

Au Zimbabwe, il est parlé entre les rivières Ramokgwebana (en) et Simukwe dans le District de Bulilimamangwe de la province du Matabeleland méridional[4].

En Namibie, il est parlé dans la région de Hardap et le long de la frontière botswanaise dans la rédion d'Omaheke[3].

Reconnaissance légale[modifier | modifier le code]

Le tswana est une langue officielle en Afrique du Sud (article 6(1) de la Constitution de 1996), où il est également langue officielle provinciale dans les provinces du Cap-Nord et du Nord-Ouest (2012, Official Languages Act, no 12, section 4(1))[1], une langue reconnue au Zimbabwe (article 6(1) de la Constitution de 2013)[4] et en Namibie (2009, National Curriculum, Basic Education, sections 4.1.5.1 et 5.5)[3]. Au Botswana, c'est une langue nationale de facto[2].

Prononciation[modifier | modifier le code]

Locuteur du tswana enregistré en Namibie.

La lettre entre crochet est la graphème qui est utilisé et celle entre diagonale indique le phonème correspondant.

Antérieure Postérieure
Fermée ‹ i › /i/ ‹ u › /u/
Pré-fermée ‹ e › /ɪ/ ‹ o › /ʊ/
Mi-ouverte ‹ ê › /ɛ/ ‹ ô › /ɔ/
Ouverte ‹ a › /a/

Certains dialectes ont deux voyelles additionnelles, les voyelle mi-fermées /e/ et /o/.

Labiale Alveolaire Post-alvéolaire Palatale Velaire Uvulaire Glottale
Centrale Laterale
Nasale ‹ m › /m/ ‹ n › /n/ ‹ ny › /ɲ/ ‹ ng › /ŋ/
Occlusive Non-aspirée ‹ p › /p/ ‹ b › /b/ ‹ t › /t/ ‹ d › /d/ ‹ k › /k/
Aspirée ‹ ph › /pʰ/ ‹ th › /tʰ/ ‹ kh › /kʰ/ ‹ kg › /qʰ/
Affriquée Non-aspirée ‹ ts › /ts/ ‹ tl › /tɬ/ ‹ tš › /tʃ/ ‹ j › /dʒ/
Aspirée ‹ tsh › /tsʰ/ ‹ tlh › /tɬʰ/ ‹ tšh › /tʃʰ/
Fricative ‹ f › /f/ ‹ s › /s/ ‹ š › /ʃ/ ‹ g › /χ/ ‹ h › /h/
Roulée ‹ r › /r/
Spirante ‹ w › /w/ ‹ l › /l/ ‹ y › /j/

Deux autres consonnes existent, /v/ et /z/, qui existent seulement dans les mots étrangers. La consonne [d] est un allophone de /l/, quand elle est suivie des voyelles /i/ ou /u/.

Le Tswana a aussi trois clics, mais celles ci sont seulement utilisées dans les interjections ou dans les idéophones, et tendent à être utilisées seulement par les générations anciennes, et ainsi sont de moins en moins utilisées. Ces trois clics sont : le clic dental /ǀ/, noté ‹ c ›; le clic latéral /ǁ/, noté ‹ x ›, et le clic palatal /ǃ/, noté ‹ q ›.

Il y a quelques variations dialectales dans les consonnes parmi les locuteurs du Tswana. Par exemple, /χ/ est prononcé soit [x] soit [h], /f/ est prononcé [h] dans la plupart des dialectes; et /tɬ/ et /tɬʰ/ sont prononcés comme [t] et [tʰ] dans les dialectes du nord.

Accent tonique[modifier | modifier le code]

L'accent tonique est fixe en Tswana et tombe toujours sur l'avant dernière syllabe d'un mot, bien que les mots composés peuvent recevoir un deuxième accent tonique sur la première partie du mot. La syllabe sur laquelle l'accent tonique tombe est allongée. Ainsi, mosadi est prononcé comme [mʊ̀ˈsáːdì].

Ton[modifier | modifier le code]

Le Tswana a deux tons, un haut et un bas, bien que ce dernier soit plus utilisé dans les mots que le premier. Les tons ne sont pas marqués, ce qui peut conduire à des ambiguïtés.

  • go bua /χʊ búa/ « parler »
  • go bua /χʊ bua/ « dépecer »
  • o bua Setswana /ʊ́búa setswána/ « Il parle Setswana »
  • o bua Setswana /ʊbúa setswána/ « Tu parles Setswana »

Une importante caractéristique des tons est l'étalement du ton haut. Si une syllabe porte un ton haut, les deux syllabes suivantes le porteront aussi, sauf si elles sont à la fin d'un mot.

  • simolola /símʊlʊla/ > /símʊ́lʊ́la/ « commencer »
  • simologêla /símʊlʊχɛla/ > /símʊ́lʊ́χɛla/ « commencer à »

Noms[modifier | modifier le code]

Les noms en Tswana sont regroupés en neuf classes nominales et une sous-classe, chacune d'elles ayant différent préfixes.

Classe Singulier Pluriel Caractéristiques
1. mo- ba- Personnes
1a. bô- Noms, parenté, animaux
2. mo- me-
ma-
Divers
(incluant les parties du corps, les outils, les instruments, les animaux, les arbres, les plantes)
3. le- ma-
4. se- di-
5. n-
m-
ny-
ng-
din-
dim-
diny-
ding-
Animaux
(mais aussi des choses diverses)
6. lo- Divers
(incluant un bon nombre de noms collectifs)
7. bo- ma- Noms abstraits
8. go- La forme infinitive des verbes
9. fa-
go-
mo-
Adverbes

Certains noms peuvent se trouver dans plusieurs classes. Par exemple, plusieurs noms de la classe 1 appartiennent également aux classes 1a, 3, 4, et 5.

Exemples[modifier | modifier le code]

Mot Traduction Prononciation standard
terre lefatshe
ciel legodimo
eau metsi
feu molelo
personne motho
homme (personne de sexe masculin) monna
femme mosadi
manger ja
boire nwa
grand -golo
petit -nnye
nuit bosigo
jour lesatsi
  • Dumela, rra/mma : Bonjour, monsieur/madame.
  • O tsogile jang? : Comment allez-vous ? (style soutenu)
  • Ke tsogile sentle, rra/mma : Je vais très bien. (style soutenu)
  • Le kae? : Ça va ? (style familier)
  • Re teng, rra/mma : Ça va très bien, monsieur/madame (style familier)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) « South Africa - Languages », sur ethnologue.com
  2. a b c d e f g h i j k et l Ethnologue [tsn].
  3. a b c et d (en) « South Africa - Languages », sur ethnologue.com
  4. a b c et d (en) « South Africa - Languages », sur ethnologue.com
  5. Glottolog [tswa1253].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Clement M. Doke, The Southern Bantu Languages, Oxford, Oxford University Press, coll. « Handbook of African Languages »,
  • (en) G. Lestrade, « A practical orthography for Tswana », Bantu Studies, vol. 11, no 1,‎ , p. 137-148 (DOI 10.1080/02561751.1937.9676047, lire en ligne)
  • (en) Marguerite Andrée Peters et Matthew Mathêthê Tabane (compil.), Bibliography of the Tswana language : a bibliography of books, periodicals, pamphlets and manuscripts to the year 1980 / Bibiliokerafi ya puo ya Setswana : bibiliokerafi ya dibuka, dimakasini, dipamfolête le mayakgatiso go fitlha ka ngwaga wa 1980, State Library, Pretoria, 1982, 175 p. (ISBN 0-7989-0116-0)
  • (en) Pam Wilken (et al.), Understanding everyday Setswana : a vocabulary and reference book = Tlotlofoko le kumako buka, Maskew Miller Longman, Cape Town, 1994, 94 p. (ISBN 0-636-01871-7)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]