Tubilustrium — Wikipédia

Dans la Rome antique, où le mois de mars marquait le début de la saison guerrière, le Tubilustrium était une cérémonie destinée à préparer l'armée au conflit[1]. Au cœur de cette cérémonie se trouvaient des trompettes sacrées nommées tubae avec lesquelles on pratiquait la lustration[2].

Une trompette courbe romaine, exposée au musée d'Aalen.

Johannes Quasten, auteur d'une thèse portant sur la musique dans les cultes antiques, explique que la cérémonie était destinée à purifier les trompettes qui avaient été utilisées dans les sacrifices[3].

La cérémonie a lieu le , ce qui correspond également au dernier jour des Quinquatries. Elle est dédiée à Forte[4], identifiée à Nério[4] et à Bellone[4], une parèdre[4] de Mars[5]. Le Tubilustrium se déroule une seconde fois le [6]. Il est alors dédié à Vulcain[4].

La cérémonie se tient à Rome, dans un bâtiment appelé l’atrium sutorium, et elle met en scène le sacrifice d'un agneau[7]. Les Romains qui n'assistent pas à la cérémonie peuvent tout de même admirer les danses des Saliens dans les rues de la ville.

Le lieu : l’atrium sutorium[modifier | modifier le code]

La localisation de l’atrium sutorium ne nous est pas connue par l’archéologie[8]. Mommsen a proposé de l’identifier à l’atrium Minervae[8]. Par la suite, des auteurs, tels Platner et Ashby[9], ont proposé de le localiser dans le quartier de l'Argilète, connu pour abriter les activités professionnelles des fabricants de chaussures[8] : le bâtiment aurait été détruit pour les besoins de la construction du forum transitorium[8] et c’est ce qui expliquerait qu’il n’en est plus fait mention après le Ier siècle[8].

Les dates : les 23 mars et 23 mai[modifier | modifier le code]

Le Tubilustrium du marque l'ouverture de la saison de la guerre[8]. La répétition du Tubilustrium, le , pourrait s'expliquer par un calendrier militaire plus ancien, basé sur celui de Sparte, dans lequel la saison de la guerre commence aux premières semaines du printemps pour s’arrêter au début des récoltes[8]. Les et , lendemains des Tubilustria des et , sont deux jours marqués QRCF (acronyme de « Quando rex comitiavit, fas » pour « Lorsque le rex réunit les comices, ce jour devient faste ») et doivent répondre aux deux jours où, selon Gaius, les comices calates étaient convoqués afin d’établir les testaments sous la présidence du rex sacrorum[10]. Le pendant du Tubilustrium du est l’Armilustrium du qui clôture de la saison de la guerre[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Jörg Rüpke, The Roman Calendar from Numa to Constantine : Time, History, and the Fasti, John Wiley & Sons, , 30– (ISBN 978-1-4443-9652-2, lire en ligne)
  2. Fondation pour le Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, Thesaurus Cultus et Rituum Antiquorum (ThesCRA)., Getty Publications, , 646 p. (ISBN 978-0-89236-789-4, lire en ligne)
  3. J. Quasten, Music & Worship in Pagan & Christian Antiquity, 1983, p. 6-7.
  4. a b c d et e Hum 2005, n. 103.
  5. J. Quasten, Music & Worship in Pagan & Christian Antiquity, p. 8.
  6. Gareth Sears, Peter Keegan et Ray Laurence, Written Space in the Latin West, 200 BC to AD 300, AC Black, , 90– (ISBN 978-1-4411-8876-2, lire en ligne)
  7. L. Richardson, jr, A New Topographical Dictionary of Ancient Rome, JHU Press, , 42– (ISBN 978-0-8018-4300-6, lire en ligne)
  8. a b c d e f et g Vincent 2016, p. 160.
  9. Platner et Ashby 2015, s.v. Atrium Sutorium, p. 57.
  10. Hum 2017, p. 146-147.
  11. Vincent 2016, p. 161.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources antiques[modifier | modifier le code]

Sources épigraphiques[modifier | modifier le code]

Sources littéraires[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) « Tubilustrium », notice d'autorité no 20110803110032726 Accès libre, Oxford Reference, OUP.