Tullus Hostilius — Wikipédia

Tullus Hostilius
Illustration.
Tullus Hostilius, portrait imaginaire du Promptuarii Iconum Insigniorum de Guillaume Rouillé - 1553
Titre
3e roi légendaire de Rome
vers 671
(~29 ans)
Prédécesseur Numa Pompilius
Successeur Ancus Marcius
Biographie
Date de naissance inconnue
Date de décès vers 642 av. J.-C. (Rome)
Nationalité Latin

Tullus Hostilius
Liste des rois de Rome
Série Rome antique

Tullus Hostilius (règne de 671 av. J.-C. à 640 av. J.-C.) est le troisième roi légendaire de Rome[1]. Il précéda Ancus Marcius.

Histoire[modifier | modifier le code]

Tullus Hostilius, petit-fils de la sabine Hersilie, épouse de Romulus, succéda au Sabin Numa Pompilius vers 671 av. J.-C. comme roi de Rome. Cependant, il était fondamentalement différent de son prédécesseur, qui avait fait campagne pour la paix et la prospérité[2].

Son règne fut marqué par la lutte de Rome contre Albe la Longue, sa métropole, qui est finalement devenue sa vassale (épisode des Horaces et des Curiaces). À la fin du règne de Tullus, Albe rebelle fut rasée, et ses habitants déportés à Rome. Ce roi guerrier battit également les Véiens et les Fidénates[3], et agrandit la ville par l'incorporation du Caelius.

Tullus s'étant querellé avec les dieux à la suite d'une inexactitude dans le rituel de sacrifice, Jupiter jeta la foudre sur son palais[4].

Selon une autre tradition, il aurait été tué par Ancus Marcius[1].

À sa mort, selon la tradition, on nomma d'abord un interroi, puis le peuple élut comme souverain Ancus Marcius (640 av. J.-C.), petit-fils du roi Numa Pompilius par sa mère, selon Tite-Live (et petit-fils de Numa Marcius, premier pontife désigné par Numa).

La tradition rapportée par Varron[5] attribue la construction de la Curie Hostilia au troisième roi de Rome Tullus Hostilius, après la destruction d'Albe-la-Longue et l'entrée au Sénat des grandes familles d'Albe[6].

Tullus Hostilius est une figure historique incontestable, enrichie d'éléments légendaires[1][source insuffisante].

Interprétations[modifier | modifier le code]

Le comparatiste Georges Dumézil a montré que le règne de Tullus Hostilius, comme celui des quatre premiers rois de Rome, s'inscrit dans un cadre légendaire et transpose, avec notamment la victoire du troisième Horace sur le trio des Curiaces, la carrière du dieu guerrier Indra et la victoire du héros Trita « troisième » sur le démon triple dans la mythologie védique indienne. Ainsi, il établit une association entre Tullus Hostilus et Indra, représentant la fonction guerrière, l'un nommant trois champions, les Horaces, l'autre aidé de trois héros, les Aptya. Les deux terrassent un adversaire divisé en trois, à savoir la fratrie Curiace et le Tricéphale fils de Tvashtri[7].

Évocations artistiques[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dominique Briquel, « Tullus Hostilius et le thème indo-européen des trois péchés du guerrier », Revue de l'histoire des religions, Année 2004, 221-1, pp. 23-62
  • Philippe Dain, Mythographe du Vatican I : traduction et commentaires, vol. I, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 244 p. (lire en ligne)
  • André Piganiol, « Le problème des origines de Rome : Raymond Bloch. Les Origines de Rome », Journal des savants, no 123,‎ , p. 18-27 (lire en ligne, consulté le )
  • Jean-Jacques Ampère, L'histoire romaine à Rome : La Rome primitive et la Rome des rois, vol. Tome I, (lire en ligne)
  • Giambattista Cairo, « Tullius Hostillius fondateur de Rome », Vita Latina, nos 189 et 190,‎ , pages 5 à 20 (lire en ligne, consulté le )
  • Thierry Piel et Bernard Mineo, « Des rois étrusques à la genèse de la république : la construction des récits », dans Thierry Piel et Bernard Mineo, Et Rome devint une république... : 509 av. J.-C., vol. HA12, Clermont-Ferrand, Lemme edit, coll. « Illustoria / Histoire Ancienne », (ISBN 978-2-917575-26-0, ISSN 2116-7117), pages 5 à 52.
  • Thierry Piel et Bernard Mineo, « Des rois étrusques à la genèse de la république : les dessous de l'histoire », dans Thierry Piel et Bernard Mineo, Et Rome devint une république... : 509 av. J.-C., vol. HA12, Clermont-Ferrand, Lemme edit, coll. « Illustoria / Histoire Ancienne », (ISBN 978-2-917575-26-0, ISSN 2116-7117), pages 53 à 98.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (it) « Tullo Ostilio in "Dizionario di Storia" », sur treccani.it (consulté le ).
  2. Tite-Live I-22
  3. Eutrope, Abrégé de l'histoire romaine I.4
  4. Eutrope : Abrégé de l'histoire romaine (tr : Maurice Rat) : « IV. - Son successeur fut Tullus Hostilius. Ce prince reprit les guerres, vainquit les Albains, fixés à douze milles de la ville de Rome, et battit les Véiens et les Fidénates, établis les uns à six milles, les autres à dix-huit milles. Il agrandit la ville en y ajoutant le mont Célius. Après un règne de trente-deux ans, il fut frappé de la foudre et consumé avec son palais. »
  5. Varron, Lingua Latina, V, 155
  6. Tite-Live, Histoire romaine, I, 30
  7. Georges Dumézil, Heurs et malheurs du guerrier, Flammarion, , 236 p. (ISBN 2080813684), La geste de Tullus Hostilus et les mythes d'Indra

Articles connexes[modifier | modifier le code]