USS Portland (CA-33) — Wikipédia

USS Portland
illustration de USS Portland (CA-33)
L’USS Portland (CA-33), le 30 juillet 1944

Type Croiseur lourd
Classe Portland
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval Chantier naval Fore River de Quincy
Commandé
Quille posée
Lancement
Armé
Statut Retiré du service en 1959
Détruit en 1961
Équipage
Équipage 876 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 185,93 m
Maître-bau 20,12 m
Tirant d'eau 6,40 m
Déplacement 9 950 tonnes
Propulsion 4 turbines Parson
Puissance 107 000 ch
Vitesse 32,7 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture = 76 à 100 mm
pont = 51 mm
tourelles = 76 mm
Armement 3 × 3 canons de 203 mm
8 canons de 127 mm
8 mitrailleuses de 12,7 mm
Rayon d'action 10 000 milles nautiques à 15 nœuds (2 125 tonnes de carburant)
Aéronefs 4 hydravions, 2 catapultes
Carrière
Pavillon États-Unis
Indicatif CA-33

Le USS Portland (CA-33) était un croiseur lourd de classe Portland appartenant à l’United States Navy. Construit dans les années trente, il fut lancé le et participa à la Guerre du Pacifique. Il fut retiré du service en 1946 et mis à la casse en 1959.

Conception[modifier | modifier le code]

Formes et blindage[modifier | modifier le code]

À l'origine, la classe Portland devait comprendre cinq navires, désignés CL (puis CA) du 32 au 36. Approuvés en 1929, les navires sont conçus comme ceux de la classe Northampton, mais rallongés de trois mètres. Lors des essais du Northampton, néanmoins, les concepteurs se rendent compte qu'il est très léger et qu'ils peuvent se permettre d'alourdir le navire en lui offrant une meilleure protection. Ainsi, seuls deux navires sont construits d'après ces nouveaux plans, le budget des trois autres étant réalloué à la classe New Orleans, celle-ci faisant partie d'un projet complètement nouveau[1].

Les plans étant presque arrêtés, le blindage supplémentaire est rajouté comme une seconde peau aux parties vitales du navire, les machines et les soutes à munitions. Le but est de protéger le navire d'une éventuelle explosion sous-marine, mais ce choix est critiqué car il reste plus vulnérable aux tirs hors de l'eau. Des calculs menés en 1933 montrent que le blindage des soutes à munitions résiste à des obus de 8 pouces/calibre 50 tirés entre 12 000 yards (10 973 m) et 20 500 yards (18 745 m) à l'avant, et entre 12 000 yards (10 973 m) et 2 300 yards (2 103 m) à l'arrière. Néanmoins ceux-ci peuvent pénétrer la ceinture de protection des machines à 24 000 yards (21 946 m) et le pont au-delà de 16 000 yards (14 630 m). De plus, le blindage des tourelles des canons de 8 pouces est de conception ancienne ; il reste ainsi pénétrable à des distances qui sont celles des combats de l'époque[2].

Armement[modifier | modifier le code]

L'armement principal du Portland est constitué de trois tourelles de trois canons de 8 pouces (203 mm). Ces canons de 8 pouces de 55 calibres Mk 9/2, plus lourds que leurs contemporains de même calibre, équipent les croiseurs lourds de la marine américaine et certains porte-avions tels le Saratoga ou le Lexington[3]. Ils sont remplacés par des Mk 14/0 en janvier 1945. Quant aux tourelles, elles sont mues par des moteurs électriques au travers d'une boîte de vitesses hydraulique[4].

L'armement secondaire est lui constitué de huit canons de 5 pouces (127 mm) de 25 calibres. Conçus dans les années 1920, ces canons sont spécialement adaptés pour la lutte antiaérienne grâce à une vitesse à la bouche adéquate et à une faible inertie leur permettant d'être rapidement maniés par leurs servants[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Période de l'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Parti de Boston le , le croiseur arrive dans la baie de Gravesend (en) à New York le au soir. La nuit suivante, il reçoit un message annonçant que le dirigeable Akron s'est écrasé en mer. Trente-six minutes après réception du message, le navire est en route. Fonçant vers le large, il est le premier bateau sur le lieu de l'accident et assure ainsi la coordination de la tâche de recherche et sauvetage. Soixante-treize personnes périrent dans le désastre, parmi lesquels l'amiral William A. Moffett, chef du bureau de développement de l'aéronavale.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

1942[modifier | modifier le code]

Le USS Portland à Sydney en 1942, en réparation après les dommages subis à Guadalcanal.

Lors de l'attaque japonaise contre Pearl Harbor, le , le Portland était en mer en direction de Midway avec un groupe de transports. De au il opéra entre la côte ouest des États-Unis, Hawaï et les îles Fidji. Le croiseur fit ensuite partie du groupe d'attaque du contre-amiral Thomas C. Kinkaid lorsqu'une flotte d'invasion japonaise de la Nouvelle-Guinée en direction de Port Moresby fut repoussée au cours de la bataille de la mer de Corail. Lorsque le porte-avion USS Lexington fut coulé le Portland récupéra 722 survivants. Il rejoignit l'escorte du groupe de porte-avions commandé par le contre amiral Frank J. Fletcher lors de la bataille de Midway du 2 au . Le croiseur assura la couverture des débarquements des Marines à Tulagi et Guadalcanal.

Le Portland participa à la bataille des Salomon orientales contre la flotte japonaise pour empêcher le renforcement des unités japonaises dans les Salomon, puis, plus au sud il servit d'escorte à l'USS Enterprise lors de la bataille des îles Santa Cruz les 26 et . Deux semaines plus tard, il participa à la bataille navale de Guadalcanal du 12 au qui, malgré des pertes lourdes dans les deux camps, brisa l'effort japonais de renforcer leurs positions sur l'île de Guadalcanal et de briser l'assaut américain. Le , lors de cet engagement, le Portland fut touché par une torpille sur l'arrière tribord qui endommagea une tourelle, provoqua une gîte de 4 degrés et surtout bloqua le gouvernail 5 degrés à droite et détruisit les appareils de commande de barre. La gîte fut rapidement corrigée mais le croiseur lourd fut contraint de faire route en cercle vers la droite. À la fin du premier cercle, le croiseur de bataille japonais de classe Kongō, Hiei se trouva illuminé par le combat et le Portland le prit pour cible, déclenchant des incendies à son bord. Puis, plus tard, toujours cerclant, le croiseur lourd détruisit et coula la coque abandonnée du destroyer Yūdachi. Assisté de barges, de navires légers et d'un remorqueur, le Portland vint mouiller à Tulagi le . Il fut ensuite remorqué jusqu'à Sydney pour effectuer des réparations préliminaires avant de retourner aux États-Unis, via les Samoa et Pearl Harbor, où il arriva le et entra au Mare Island Naval Shipyard.

1943-1944[modifier | modifier le code]

Après réparations, le croiseur lourd effectue une période d'exercices opérationnels dans les eaux californiennes, puis se rend dans les Aléoutiennes où il arrive le . Il bombarde Kiska le , puis couvre une opération de débarquement de reconnaissance sur Little Kiska le . Il quitte la zone, fait escale à Pearl Harbor le , à San Francisco début octobre, et est de retour à Pearl Harbor à mi-octobre.

De à , le Portland participe à la campagne des îles Gilbert et Marshall. Il est ensuite affecté à l'escorte de porte-avions durant les attaques de Palau, Yap, Ulithi et Woleai. Puis il fait route pour Hollandia où il couvre des débarquements américains dans le secteur, du 21 au , et se rend au nord pour Truk en compagnie de cinq croiseurs et destroyers pour aller bombarder Satowan.

Après cette série d'opérations, le croiseur lourd relâche à l'île de Mare sur la côte ouest des États-Unis pour un arrêt technique. Le navire est de retour sur le théâtre des opérations pour participer aux bombardements sur Peleliu les 12-, prémices de la bataille de Peleliu. Le 15, il accompagne le débarquement des forces américaines et couvre les troupes au sol jusqu'au puis il part pour l'île de Manus.

Le Portland rejoint ensuite une force puissante pour la première attaque de surface au centre des Philippines. Il arrive à Leyte le et pilonne les deux jours suivants les positions fortifiées ennemies pour préparer le débarquement. Dans la nuit du , un puissant groupe de combat japonais composé de deux cuirassés, d'un croiseur lourd et de quatre destroyers s'engage dans le détroit de Surigao avec l'intention apparente de surprendre les navires américains concentrés dans le golfe de Leyte. Repérés, les navires japonais sont interceptés par une flotte américaine comprenant le Portland. L'attaque commence par un raid de vedettes lance-torpilles, se poursuit par trois charges de destroyers à la torpille, et enfin la ligne de bataille des cuirassés et croiseurs pilonne la flotte japonaise, en bloquant le nord du détroit. La flotte japonaise est anéantie.

1945[modifier | modifier le code]

L'USS Pennsylvania menant les navires USS Colorado, USS Louisville, USS Portland, et USS Columbia dans le golfe de Lingayen en janvier 1945.

Du au , le Portland participe aux opérations de débarquement dans le golfe de Lingayen, aux Philippines. Il quitte la zone pour rejoindre Leyte le 1er mars pour réapprovisionnement et réparations. Du au , le croiseur est engagé dans les opérations de soutien à Okinawa, et subit 24 raids aériens en étant crédité de quatre avions japonais détruits. Du au , il participe encore au bombardement d'Okinawa, jusqu'à la victoire sur l'île, puis il revient à Leyte.

Après guerre[modifier | modifier le code]

Après la capitulation japonaise, l'USS Portland devient le navire-amiral du vice-amiral George D. Murray, pour aller recevoir la reddition des troupes japonaises aux îles Carolines. Le navire se rend à Truk et, en tant que représentant de l'amiral Nimitz, Murray accepte la capitulation japonaise sur le pont du croiseur. Le Portland navigue ensuite jusqu'à Pearl Harbor pour embarquer 600 soldats en route pour leurs foyers. Il passe par le canal de Panama le puis atteint Portland le pour les célébrations du Jour de la Marine. Le croiseur lourd se présente le au Philadelphia Naval Shipyard pour être désactivé et incorporé dans la flotte de réserve. Il est rayé des listes de la Marine le et vendu pour la ferraille le . Le Portland est détruit en 1961-1962 à Panama-City, en Floride.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]