Univers de l'Incal — Wikipédia

Univers de l'Incal

Univers de fiction
Genre(s) science-fiction
Auteur(s) Alexandro Jodorowsky et Mœbius
Année de création 1981
Pays d’origine Drapeau de la France France
Langue d’origine français
Support d’origine bande dessinée
Thème(s)
  • Intrigues et complots politiques
  • Voyages intersidéraux
  • Mysticisme et messianisme
Public visé Lecteurs de science-fiction
États
  • Niveau technologique : voyages intersidéraux fréquents et rapides, armes laser, pouvoirs psychiques (télépathie)
  • Organisation sociale : empire universel structuré par un système de castes où science et clergé sont très liés
Autre(s) support(s)

L'univers de la série de bande dessinée L'Incal et de ses séries dérivées est un monde de science-fiction créé par Alejandro Jodorowsky.

Terra 2014[modifier | modifier le code]

Lors des deux premières séries dont l'action se déroule dans cet univers (L'Incal et Avant l'Incal), la plupart des événements ont lieu sur Terra 2014, une reproduction de la Terre. L'activité y est concentrée sur la Cité-Puits, un immense puits dont le sommet est peuplé d'Aristos et le fond composé des bas-quartiers de la Cité.

Organisation[modifier | modifier le code]

L'univers de l'Incal est sur-hiérarchisé, avec une interaction complexe entre les différentes institutions.

Les Techno-technos[modifier | modifier le code]

La science et l'Église sont intimement liées, les techno-technos sont en même temps les scientifiques et le clergé. Cette secte est dirigée par le Techno-pape, en dessous duquel il y a des techno-évêques et ainsi de suite.

L'empereur et l'impératrice[modifier | modifier le code]

L'univers est gouverné par un empereur et une impératrice. À l'époque de l'Incal, ceux-ci sont des siamois, appelé l'Impéroratriz.

Les Aristos[modifier | modifier le code]

La caste dominante de l'univers de l'Incal est celle des Aristos. Ils portent une auréole, créée par un procédé qui implique tout un trafic qui sera découvert par John Difool.

Personnages[modifier | modifier le code]

Sont listés ici les personnages qui apparaissent dans plusieurs séries différentes.

  • John Difool : détective privé de classe R, John Difool est l'anti-héros de l'Incal, Avant l'Incal, Après l'Incal et Final Incal.
  • Deepo : c'est le compagnon de John Difool. Simple mouette de béton dans Avant l'Incal, il acquiert la parole dans l'Incal.
  • Le Méta-Baron : mercenaire qui loue ses services au plus offrant, le Méta-Baron est un des personnages principaux de l'Incal, il fait une courte apparition dans Avant l'Incal. Son histoire personnelle est racontée dans Sans-Nom le dernier Méta-Baron, le huitième et dernier tome de La Caste des Méta-Barons et dans Méta-Baron.
  • Le Prez : le président de Terra 2014 et sa garde de bossus apparaissent dans l'Incal, Avant l'Incal et dans Final Incal. Afin de vaincre le vieillissement, le prez se fait régulièrement cloner d'un corps à un autre.
  • Diavaloo : animateur vedette de Terra 2014. Il apparaît dans Avant l'Incal, L'Incal et dans Final Incal.

Séries[modifier | modifier le code]

Toutes les séries sont scénarisées par Alejandro Jodorowsky et éditées chez les Humanoïdes Associés.

John Difool[modifier | modifier le code]

La généalogie du Méta-Baron[modifier | modifier le code]

Autres séries dans cet univers[modifier | modifier le code]

Hors série[modifier | modifier le code]

Adaptations[modifier | modifier le code]

Un jeu de rôle sur table situé dans l'univers de L'Incal paraît chez les Humanoïdes associés puis chez Yéti Entertainment en 2001. Il se compose de deux livres, L'Univers et Le Livre des règles, auxquels s'ajoutent un écran accompagné d'un Guide du Meneur de jeu, puis plusieurs autres suppléments : Les Maganats, Les Codes d'honneur et L'Ekonomat[1]. Le livre sur l'univers, le livre de règles et l'écran du meneur de jeu connaissent la même année une édition en anglais chez l'éditeur américain West End Games[1].

Analyses[modifier | modifier le code]

Un ver des sables de la planète Arrakis, créature du roman Dune de Frank Herbert que Jodorowsky a tenté d'adapter au cinéma avant de se tourner vers la bande dessinée.

Franck Thibault a analysé dans sa thèse de doctorat ce que l'univers de L'Incal doit à celui du cycle de Dune de Frank Herbert, dont Jodorowsky avait supervisé un projet d'adaptation au cinéma resté inabouti avant d'entreprendre l'écriture de L'Incal. Jodorowsky a indiqué avoir récupéré nombre d'idées de cette adaptation inachevée pour concevoir L'Incal. Selon Thibault, on peut affirmer que L'Incal constitue un hypertexte du roman Dune au sens donné à ce mot par Gérard Genette dans son ouvrage Palimpsestes en 1982[2].

Selon Audrey Cavaillé et Valérie Arrault, qui analysent les deux premiers cycles, L'Incal et Avant l'Incal, ces bandes dessinées plongent leur lectorat dans « univers fictionnel caricatural qui le renvoie à son propre monde, en mettant au jour les rapports de domination, d’aliénation et de contrôle » ; « le découpage et la mise en scène ont pour but de faire émerger un récit où l’ordre est orchestré par un monde libéral mais également libertaire du point de vue des mœurs »[3].

Henri-Simon Blanc-Hoang analyse la manière dont Jodorowsky évoque la colonisation et le racisme dans les sociétés passées et présentes d'Amérique latine à travers la vision de la conquête spatiale dont il pose les bases dans Avant l'Incal (t.2) et qu'il développe en supervisant la série Les Technopères. Avant l'Incal montre l'humanité occupée à conquérir et piller d'autres planètes, et une statue que les personnages s'approprient est identique à une statue précolombienne exposée au Musée national de Mexico. Les Technopères développe un commentaire politique qui explore et condamne la pigmentocratie en Amérique latine en choisissant de mettre en scène un mestizo doté d'un rôle positif parmi les personnages principaux[4].

Véronique Luet, dans sa thèse de doctorat, a rapproché l'univers et les interrogations philosophiques et scientifiques de L'Incal de celles du roman Radix d'Attanasio, dans la mesure où ces deux œuvres « à travers leurs soubassements mythiques, psychanalytiques et philosophiques dénotent une volonté de syncrétisme et de conciliation entre tradition et modernité »[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Caste des Métabarons (La) / Metabarons (The) », sur www.legrog.org (consulté le )
  2. Thibault (2000).
  3. Audrey Cavaillé et Valérie Arrault, « L’Incal, une fiction métaphorique », Entrelacs. Cinéma et audiovisuel, no 16,‎ (ISSN 1266-7188, DOI 10.4000/entrelacs.5658, lire en ligne, consulté le )
  4. Blanc-Hoang (2017), p.38.
  5. Luet (1995).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Julien Blondel, Fred Le Berre, Kurt McClung et Marc Prudhomme, La Caste des Métabarons : L'Univers, Les Humanoïdes associés,
  • (en) Henri-Simon Blanc-Hoang, « Colonialism, postcolonialism and science fiction comics in the Southern Cone », Studies in Comics, vol. 8, no 1,‎ , p. 29–49 (ISSN 2040-3232 et 2040-3240, DOI 10.1386/stic.8.1.29_1, lire en ligne, consulté le )
  • Véronique Luet, Attanasio, Moebius et Jodorowsky, des inventeurs d'univers dans le monde de la science-fiction (thèse de doctorat en littérature et civilisations comparées à l'université Paris 10 Nanterre sous la direction de Claude de Grève), (lire en ligne)
  • Franck Thibault, Comment Dune devint L'Incal. Étude de l'hypertextualité entre le roman de Franck Herbert et les bandes dessinées d'Alexandro Jodorowsky (thèse de doctorat en littérature comparée menée à l'université Paris 3 sous la direction de Jean Bessière), Paris, Université Paris 3, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]