Vjosa Osmani — Wikipédia

Vjosa Osmani
Illustration.
Portrait officiel de Vjosa Osmani (2021).
Fonctions
Présidente de la république du Kosovo
En fonction depuis le
(3 ans et 12 jours)
Élection 4 avril 2021
Premier ministre Albin Kurti
Prédécesseur Glauk Konjufca (intérim)
Hashim Thaçi

Intérim
(4 mois et 17 jours)
Premier ministre Avdullah Hoti
Prédécesseur Hashim Thaçi
Successeur Glauk Konjufca (intérim)
Elle-même
Présidente de l'Assemblée du Kosovo

(1 an, 1 mois et 19 jours)
Législature 7e
Prédécesseur Glauk Konjufca
Successeur Avni Dehari (intérim)
Glauk Konjufca
Députée à l'Assemblée du Kosovo

(10 ans, 3 mois et 23 jours)
Élection 12 décembre 2010
8 juin 2014
11 juin 2017
6 octobre 2019
14 février 2021
Législature 4e, 5e, 6e, 7e, 8e
Groupe politique LDK (2010-2021)
VV-Guxo (2021)
Biographie
Date de naissance (41 ans)
Lieu de naissance Mitrovica (RFS Yougoslavie)
Nationalité Kosovare
Parti politique LDK (jusqu'en 2020)
Guxo (2020-2021)
Conjoint Prindon Sadriu
Diplômée de Université de Pristina
Université de Pittsburgh

Signature de Vjosa Osmani

Vjosa Osmani Vjosa Osmani
Présidents de l'Assemblée du Kosovo
Présidents de la république du Kosovo

Vjosa Osmani-Sadriu, née le [1] à Mitrovica, est une femme d'État kosovare, présidente de la république du Kosovo depuis 2021. Elle est successivement membre de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) puis de son propre parti, Guxo.

Présidente de l'Assemblée du au , elle devient, à ce titre, présidente de la République par intérim à partir du , date de la démission de Hashim Thaçi. Elle est élue présidente de la république du Kosovo lors du scrutin qui a lieu le 4 avril 2021[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Vjosa Osmani-Sadriu est née en 1982 à Mitrovica, au Kosovo.

Elle poursuit des études à l'université de Pristina (Kosovo) où elle obtient une licence de droit en 2004, puis à la faculté de droit de l’université de Pittsburgh aux États-Unis d'Amérique où elle obtient un master en 2005 puis un doctorat en 2015[3].

Elle enseigne à l'université de Pristina, à l'Institut de technologie de Rochester au Kosovo et à la faculté de droit de l'université de Pittsburgh.

Vjosa Osmani est mariée à Prindon Sadriu, ils ont deux filles jumelles[4].

En plus de sa langue maternelle, l'albanais, Vjosa Osmani-Sadriu parle l'anglais, le turc, l'espagnol et le serbe[5].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Vjosa Osmani et le président américain Barack Obama, en 2009.

La carrière politique d'Osmani a débuté à l'adolescence, alors qu'elle était militante pour la LDK. Le , elle a été élue chef d'état-major du président de la République du Kosovo de l'époque, Fatmir Sejdiu.

Elle est connue pour sa contribution à l'indépendance du Kosovo, notamment à la Cour internationale de justice, où elle faisait alors partie du parti kosovar pour défendre la légalité de l'indépendance du Kosovo, affaire que le Kosovo avait gagnée contre la Serbie. Dans ce processus, Vjosa Osmani a servi de représentante du Kosovo[5].

Députée[modifier | modifier le code]

Élue pour la première fois au parlement kosovar en 2010, elle est présidente de la Commission parlementaire sur l'intégration européenne et vice-présidente de la Commission des amendements constitutionnels. Elle est réélue députée en 2014 avec 39 911 voix[6]

En 2017, elle est réélue députée avec 64 147 votes. Elle est la 4e candidate en nombre de votes et la première femme. Au parlement, elle sera présidente de la Commission des affaires étrangères, de la diaspora et des investissements stratégiques.

De nouveau élue députée lors des élections législatives kosovares d'octobre 2019, elle est la première femme à se présenter au poste de Première ministre du Kosovo[7] et est réélue députée.

Présidente de l'Assemblée[modifier | modifier le code]

Alors qu'un accord de gouvernement est conclu entre Autodétermination et la LDK, elle devient présidente de l'Assemblée du Kosovo le [8].

Elle est exclue de la LDK après avoir refusé de soutenir le gouvernement Hoti.

Présidente de la République[modifier | modifier le code]

Par intérim[modifier | modifier le code]

Le Hashim Thaçi, alors président de la république du Kosovo, annonce sa démission à la suite de son inculpation par le tribunal spécial pour le Kosovo après enquête du tribunal sur les exactions de l'Armée de libération du Kosovo dont il était un dirigeant[9].

Elle devient alors présidente par intérim comme le prévoit la constitution. Le , Glauk Konjufca est élu président de l'Assemblée et la remplace alors au poste de président par intérim.

De plein exercice[modifier | modifier le code]

Elle est la candidate du parti majoritaire Autodétermination pour l'élection présidentielle de 2021[10] après la victoire de ce dernier aux élections législatives de février 2021.

Alors qu'elle est la personnalité politique la plus populaire dans son pays[11], elle est élue présidente de la république du Kosovo le 4 avril 2021 au troisième tour de scrutin, après avoir échoué à obtenir le quorum nécessaire à la validation de son élection durant les deux tentatives précédentes, ce qui a provoqué le report de la troisième tentative au lendemain[12].

Prises de position[modifier | modifier le code]

En 2013, Vjosa Osmani-Sadriu prononce un discours remarqué devant le parlement kosovar sur les victimes de violences sexuelles au Kosovo.

Elle est considérée comme féministe, dénonçant le manque de place des femmes dans les ministères et leur faible taux d'emploi ainsi que le système patriarcal[13].

En 2019, elle rejette les idées de modifications de frontières et d'échange de territoires entre le Kosovo et la Serbie, qu'elle juge dangereuses et qui auraient un impact négatif sur le sort des populations du Kosovo et de la région[14] : « Pas de discussion sur les frontières, pas de discussion sur la souveraineté du Kosovo, et pas de discussion sur le fonctionnement institutionnel interne du Kosovo », déclare t-elle.

En septembre 2020, elle est exclue de la Ligue démocratique du Kosovo après des désaccords sur l'alliance gouvernementale menée par Avdullah Hoti[15]. Elle est par la suite vivement attaquée par les cadres de son ancien parti, y compris au moyen d’attaques sexistes[16].

Critiques et controverses[modifier | modifier le code]

Pour Shqipe Gjocaj, journaliste indépendante, blogueuse et militante féministe kosovare, « à en juger par sa campagne pré-électorale, Osmani prouve que, même si elle est jeune, sa rhétorique diffère peu de celle des hommes âgés de la LDK. En tant que droite classique, elle manifeste la même approche dépassée et le même point de vue qu’un politicien typique du Kosovo et des Balkans »[17].

En 2014, le journal kosovar Expess signale que Prindon Sadriu, mari de Vjosa Osmani-Sadriu, travaille pour Dana Rohrabacher, un membre du Congrès américain accusé de proximité avec le président russe Vladimir Poutine. L'article fait également référence à un soutien de M. Dana Rohrabacher en faveur d'une indépendance des Serbes du Kosovo. L'information est publiée durant la campagne des élections législatives kosovares de 2019 par le site Open source investigations[18]. L'information est rapidement reprise par de nombreux médias kosovars comme une « révélation »[19],[20],[21]. Comme l'indique une publication datant de 2013, Prindon Sadriu a été assistant au bureau de M. Rohrabacher[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « LDK-KS.EU », sur ldk-ks.eu (consulté le ).
  2. « Vjosa Osmani, une réformiste élue présidente du Kosovo (source AFP) », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  3. (en) Vjosa Osmani, « Treaty Application in Kosovo through Rules of Succession and as Domestic Law: The Example of the CISG », sur d-scholarship.pitt.edu, (consulté le ).
  4. (en-US) « Ky është burri dhe vajzat binjake të Vjosa Osmanit »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur RTV21, (consulté le ).
  5. a et b (en) Vlora News, « Vjosa Osmani, femra e parë si kandidate për kryeministre, e diplomuar në SHBA », sur vloranews.al, (consulté le ).
  6. (en-US) « Vjosa Osmani mori 40 mijë vota e vetme, më shumë se sa e gjithë AKR-ja në zgjedhjet e vitit 2014 » (consulté le ).
  7. (en-US) Jovana Georgievski, « [EWB interview] Osmani: The deal with Serbia should include mutual recognition », sur European Western Balkans, (consulté le ).
  8. (en) « Kosovo parties sign long-awaited deal to form government », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Le Monde avec AFP, « Kosovo : le président annonce sa démission après son inculpation à La Haye », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (sq) « Kurti kandidat i VV-së për kryeministër, Osmani për presidente », sur KOHA.net, (consulté le ).
  11. « Vjosa Osmani, une réformiste élue présidente du Kosovo », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  12. « La juriste réformiste et féministe Vjosa Osmani élue présidente du Kosovo », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. « Au Kosovo, une candidate féministe veut bousculer une classe politique dominée par le patriarcat », sur Franceinfo, (consulté le ).
  14. (en) « Minures of the 6th meeting of EU-Kosovo stabilisation association parliamentary committees Strasbourg, February 14,2019 », sur europarl.europa.eu.
  15. (sq) Kanal10, « A po largohet Vjosa Osmani nga LDK-ja? Kjo është deklarata e saj », sur Kanal10 (consulté le ).
  16. « Kosovo : la présidente Vjosa Osmani victime d’attaques sexistes », sur Le Courrier des Balkans, .
  17. (en-US) « Kosovo women need answers not an ‘iron lady’ », sur Prishtina Insight, (consulté le ).
  18. (en-US) « The Kosovo elections: a Manchurian candidate », sur Open source investigations, (consulté le ).
  19. (sq) Tringa Sylejmani, « Gazeta amerikane alarmon për ndikimin rus në zgjedhjet në Kosovë: Kongresisti më i madh prorus, mentor i Vjosa Osmanit »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Mekuli Press, (consulté le ).
  20. (sq) « Lidhjet e Vjosa Osmanit dhe burrit të saj me lobuesin e ndarjes së Kosovës dhe mikun e Putinit », sur Ballkani, (consulté le ).
  21. (sq) « Zgjedhjet në Kosovë: kandidati “KUKULL” », sur Kosova.live, (consulté le ).
  22. (en + mk) Political thought; Foreign policy and aspects of international diplomacy, Skopje, IDSCS; Konrad Adenauer Stiftung, , 170 p. (lire en ligne), Page 167

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]