Voyage d'Allemagne — Wikipédia

Le « voyage d'Allemagne », ou « voyage d'Austrasie », est une expédition militaire de Henri II contre Charles Quint en 1552. Ce raid militaire dans le Saint-Empire romain germanique lui permet de s'emparer par surprise des Trois-Évêchés, comprenant les trois villes de Metz, Toul et Verdun[a].

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Lettre du connétable de Montmorency demandant des renforts à Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, contre Charles Quint dont l'armée se dirige vers Metz, (Archives nationales).

La guerre entre la France et le Saint-Empire reprend en , principalement en Italie. Mais la France convoite aussi les terres des Trois-Évêchés, possessions impériales jugées isolées par rapport aux autres territoires germaniques. En , avec le soutien des princes luthériens ligués contre Charles Quint, Henri II organise alors son « voyage d'Allemagne », une expédition militaire préparée minutieusement par Anne de Montmorency, contre le Saint-Empire romain germanique[1].

La chevauchée d'Austrasie[modifier | modifier le code]

Le , l'armée française, forte de 40 000 hommes, est prête à se mettre en mouvement[1]. Alors que le roi et François de Guise inspectent les troupes royales, Montmorency quitte Joinville, pour se rendre à Toul. Sous les ordres du connétable de Montmorency, les troupes de Henri II s'emparent sans combattre de la ville épiscopale le [1]. Les troupes poursuivent aussitôt leur chevauchée vers Gorze, qu'ils assiègent. Le bourg et son château sont pris le , et les assiégés impériaux sont en partie massacrés[1].

Le même jour, l'avant-garde française, composée de 1 500 cavaliers, arrive sous les murs de Metz, et occupe par surprise les portes de la ville. Le lendemain, le roi Henri II rencontre le maître échevin de Metz, Jacques de Gournay, à Gondrecourt. Le , le roi se rend en armes à Toul, où il est reçu par l'évêque Toussaint de Hocédy, le maître échevin ayant quitté sa ville en signe de protestation pour Pont-Saint-Vincent[1]. L'armée française se rend ensuite à Nancy, où le roi fait son entrée solennelle le . Henri II renvoie Christine de Danemark, nièce de l'empereur Charles Quint, impose la régence de Nicolas de Mercœur et prend en otage le jeune duc Charles III, âgé de 9 ans, et l'envoie à Paris.

Henri II fait son entrée solennelle à Metz le . Les Messins l'accueillent sans joie, reprochant aux maîtres échevins messins, les paraiges, d'avoir trahi la cité. La ville est toutefois soumise, sous le ferme contrôle des hommes de Montmorency. Henri II reprend sa route le , vers le Rhin, laissant à Metz 3 400 hommes. Il passe par Saverne, Strasbourg qui lui ferme ses portes, Haguenau, qui se rend le , puis Altenstadt le , où il fait demi-tour[1]. Vers le , sur le chemin du retour, Henri II occupe Verdun, avant de rentrer en France. Ainsi s'achève la chevauchée d'Austrasie. La réaction de l'empereur Charles Quint se traduit peu après par le siège de Metz d’ à , suivi du retrait de Charles Quint.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les Trois-Évêchés, occupés par Henri II en 1552, seront rattachés au royaume de France lors du traité de Westphalie de 1648.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Guy Cabourdin, « Les temps modernes, de la Renaissance à la guerre de Trente ans », dans Encyclopédie illustrée de la Lorraine, Histoire de la Lorraine, Nancy, Presses universitaires de Nancy, , p. 67-73

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gaston Zeller, « Les événements de 1552 et l'unité française », dans Le Pays lorrain, 33e année, 1952, p. 33-42 (lire en ligne)
  • Marie-José Laperche, « Metz, Toul et Verdun à la veille du "Voyage d'Allemagne". Tableau économique et social », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 3-7 (lire en ligne)
  • Philippe Masson, « Politique et société dans la première moitié du XVIe siècle », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 27-31 (lire en ligne)
  • Georges Viard, « Géopolitique d’une région frontière : l’Europe à la veille du “Voyage d’Allemagne” », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 32-38 (lire en ligne)
  • Philippe Martin, « Le Voyage d’Allemagne », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 45-53 (lire en ligne)

Article connexe[modifier | modifier le code]