Władysław Gomułka — Wikipédia

Władysław Gomułka
Illustration.
Gomułka dans les années 1950-1960.
Fonctions
Secrétaire général du Parti ouvrier polonais

(5 ans)
Prédécesseur Marceli Nowotko, Bolesław Mołojec, Paweł Finder
Successeur Parti dissous dans le POUP
Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais

(14 ans, 1 mois et 29 jours)
Prédécesseur Edward Ochab
Successeur Edward Gierek
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Krosno, Autriche-Hongrie
Date de décès (à 77 ans)
Lieu de décès Varsovie, Pologne
Nationalité Polonaise
Parti politique Parti communiste polonais (1927-1943)
Parti ouvrier polonais (1943-1948)
Parti ouvrier unifié polonais (1948-1952 puis 1954-1982)
Diplômé de École internationale Lénine
Profession Ouvrier
Religion athée[réf. nécessaire]

Władysław Gomułka (prononcé [vwa'dɨswaf gɔ'muwka], francisé parfois en Wladyslaw Gomulka[1], né le à Krosno en Galicie[2], mort le à Varsovie) est un dirigeant communiste polonais. Il dirigea la république populaire de Pologne de 1956 à 1970, date à laquelle il fut forcé de démissionner après les émeutes de la Baltique de 1970.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ouvrier à 14 ans, il adhère en 1921 au Parti socialiste polonais (PPS), qu'il quitte en 1926 pour le Parti communiste polonais[2] clandestin, où il s'occupe de syndicalisme. Il est élève à l'École internationale Lénine à Moscou.

En prison de 1932 à 1934, puis de nouveau en 1936, pour atteinte à la sûreté de l'État, il s'évade en et participe à la résistance polonaise. En , il est secrétaire du Parti ouvrier polonais (PPR) clandestin[2], puis secrétaire général de à . En 1945, vice-président du Conseil des ministres et ministre des « territoires recouvrés » (sur l'Allemagne vaincue)[3], il définit « une voie polonaise vers le socialisme », rejetant la collectivisation des terres et préconisant la modération. Écarté pour « déviationnisme et nationalisme », il est démis de toutes ses fonctions et exclu du PPR en .

En , le PPR et le PPS fusionnent, donnant naissance au Parti ouvrier unifié polonais (PZPR). Gomułka est arrêté et exclu du parti en 1951. Il est libéré en 1954 et accueilli alors comme un « héros national »[4]. Il est réhabilité à la suite de la proclamation de la « coexistence pacifique » et des « voies nationales vers le socialisme » par le dirigeant soviétique Khrouchtchev lors du XXe congrès du PCUS.

En , il est élu premier secrétaire du comité central. L’URSS mobilise alors les troupes de l’Armée rouge stationnées en Pologne pour marcher sur Varsovie, mais recule après une discussion avec Khrouchtchev, arrivé à l'improviste à Varsovie le , au cours de laquelle Gomułka l'assure que la Pologne ne serait ni anticommuniste ni anti-soviétique[3]. L'« Octobre polonais » a eu lieu quelques jours avant les évènements de 1956 en Hongrie, qui ont commencé par les manifestations de soutien aux Polonais à Budapest.

Gomułka libéralise partiellement son administration et procède à la dé-collectivisation des terres ; il s’entend également avec l’épiscopat pour permettre l'instruction religieuse aux enfants, la liberté du culte et la libération du cardinal-primat Stefan Wyszyński. Le KBP[Qui ?] est dissous et le Service de Sécurité intégré au ministère de l'Intérieur, tandis que le nombre de fonctionnaires des services de policiers est diminué. Un accord est signé le 15 novembre[Quand ?] avec l'URSS : la Pologne demeure dans le camp socialiste, sur un pied d'indépendance et d'égalité. L'URSS s'engage à ne pas interférer dans les affaires intérieures polonaises et à relever le prix d'achat du charbon polonais. Les élections se déroulent sur liste unique, mais cette liste comporte moitié plus de candidats qu'il n'y a de sièges, permettant aux citoyens un certain choix. Parmi les députés sans parti, quelques catholiques forment le groupe Znak[5]. L’avortement est légalisé et devient accessible gratuitement[6]. Mais dès 1959, le cours politique se durcit et Gomułka devient de plus en plus autoritaire, en particulier vis-à-vis des intellectuels.

Voulant concilier l'indépendance avec l'amitié soviétique, il perd des appuis. En mars 1968, la Pologne connaît d'importantes manifestations d'étudiants protestant contre la censure, réprimées à grand renfort de slogans « antisionistes », ce qui entraîne l'exil de nombreux intellectuels juifs et le départ l'année suivante des 13 000 derniers juifs polonais à qui les autorités ont supprimé leur nationalité polonaise[7][source insuffisante]. En , après les émeutes consécutives à l'augmentation des prix, Gomułka est remplacé par Edward Gierek.

Il meurt à Varsovie le . Son épouse Zofia décède en 1986, à 84 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sabine Dullin, L’ironie du destin. Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991), Éditions Payot, , p. 234
  2. a b et c « GOMUŁKA WŁADYSŁAW(1905-1982) », sur universalis.fr (consulté le ).
  3. a et b André Pierre, « Wladyslaw Gomulka, le rescapé du stalinisme », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  4. Agnieszka Grudzinska, L'Octobre polonais : le XXe congrès et la culture en Pologne, La Revue russe, Année 2006, 28, pp. 27-36
  5. Ambroise Jobert, Histoire de la Pologne, Presses universitaires de France, p. 120-127
  6. « Avortement, l’obscurantisme polonais », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Le Petit journal du 15 mars 2022.

Liens externes[modifier | modifier le code]