Wes Craven — Wikipédia

Wes Craven
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Wes Craven en 2010
Nom de naissance Wesley Earl Craven
Naissance
Cleveland, Ohio, États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 76 ans)
Los Angeles, Californie, États-Unis
Profession Réalisateur, scénariste, producteur, écrivain, acteur et monteur
Films notables La Dernière Maison sur la gauche (1972)
La colline a des yeux (1977)
Les Griffes de la nuit (1984)
Saga Scream (1 à 4)
Site internet http://www.wescraven.com
Signature de la personnalité

Wesley Earl Craven, généralement dit Wes Craven [wɛs ˈkɹeɪvən][1], né le à Cleveland, dans l'Ohio, et mort le [2] à Los Angeles en Californie, est un réalisateur, scénariste, producteur, occasionnellement écrivain, acteur et monteur de cinéma américain.

Considéré avec John Carpenter comme « le maître de l'horreur », il créa de nouveaux genres avec, entre autres, Les Griffes de la nuit et Scream. De plus, avec sa collaboration à titre de réalisateur pour de nombreux épisodes de la série Twilight Zone, diffusée sur la chaîne américaine CBS dans les années 1980, il manie avec le plus grand art ses techniques de réalisations et son esthétisme.

Ses longs métrages ont souvent suscité la polémique pour leur violence, comme avec son premier film La Dernière Maison sur la gauche.

Ses plus grands films à succès sont La colline a des yeux, Les Griffes de la nuit, en créant les personnages mythiques de Freddy Krueger et celui de Ghostface dans la série de films Scream, le plus gros succès du réalisateur. Il ne changera que très rarement de registre : le drame biographique pour La Musique de mon cœur (1999) et le thriller Red Eye : Sous haute pression (2005).

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Wesley Earl Craven[3] est né le à Cleveland dans l'Ohio, il est le fils de Paul Eugene Craven et de Caroline Miller Craven, famille de baptistes. Après le décès de son père en 1945, sa mère l'élève selon une morale stricte. Par exemple, elle lui interdit la lecture des illustrés pour enfants[4]. Après ses études secondaires, il est accepté au Wheaton College (Illinois) où il obtient un baccalauréat (grade similaire à la licence dans le système universitaire français) en littérature anglaise et psychologie[5],[6] puis il est accepté à l'université Johns Hopkins de Baltimore, dans le Maryland, où il soutient avec succès une maîtrise (grade similaire au mastère 2 dans le système scolaire français) en philosophie[7],[8]. Wes Craven devient professeur de sciences humaines et de dramaturgie au Westminster College (Pennsylvania) (en) puis à l'université Clarkson de Potsdam dans l'État de New York[9],[10]. Parallèlement, il enseigne à la Waddington High School de Madrid (New York)[11]. À la fin des années 1960, il part pour New York, où il obtient un poste dans une maison de production. D'abord chargé de superviser le département des documentaires, il devient vite assistant de production tout en se perfectionnant au montage.

Les premières mises en scène[modifier | modifier le code]

En 1972, le cinéaste écrit et réalise La Dernière Maison sur la gauche, un film d'horreur d'une extrême violence qui préfigure déjà l'intérêt du cinéaste pour le morbide[12],[13]. Ce premier essai, très remarqué, lui permet de mettre en scène, cinq ans plus tard, un classique du genre : La colline a des yeux, un long métrage s'inspirant de documentaires sur la guerre du Vietnam[14]. Adapté de l'histoire vraie d'une famille écossaise anthropophage qui tendait des embuscades aux voyageurs de la région, le film remporte de nombreuses récompenses à travers le monde.

Les premiers succès mondiaux[modifier | modifier le code]

Cosplay de Freddy Krueger, personnage créé par Wes Craven

En 1980, avec La Ferme de la terreur, il offre un de ses premiers rôles à Sharon Stone[15],[16],[17], mais il lui faut attendre 1984 et les premières aventures de Freddy Krueger dans Les Griffes de la nuit, dans lequel Johnny Depp fait ses débuts à l'écran, pour accéder enfin à la consécration[18],[19]. Dès lors intronisé « maître de l'horreur », Wes Craven poursuit dans cette veine avec Shocker en 1989[20],[21], et Le Sous-sol de la peur en 1991[22],[23],[24], mais c'est toujours avec Freddy, l'homme au visage brûlé, pull rayé et griffes d'acier, qu'il rencontre le succès. En témoigne la sortie du septième volet de la saga, Freddy sort de la nuit, en 1994[25],[26],[27].

Second souffle du slasher movie[modifier | modifier le code]

Après le succès très mitigé de Un vampire à Brooklyn, sorti en 1995, avec Eddie Murphy[28],[29],[30] (qui deviendra, par la suite, un film culte parmi les fans), Wes Craven donne un second souffle au slasher movie et, par la même occasion, à sa carrière, avec Scream[31],[32], Grand Prix au festival international du film fantastique de Gérardmer en 1996. Dans la foulée, il réalise Scream 2[33],[34],[35] et peut, grâce aux retombées financières des deux films, mettre en scène un projet plus personnel, La Musique de mon cœur, un drame interprété par Meryl Streep[36],[37]. S'ensuivra le triomphe au box-office de Scream 3[38],[39],[40].

Les derniers films[modifier | modifier le code]

Croulant sous les propositions de grands studios, Wes Craven prend son temps pour, finalement, tourner, en 2004, le film de loups-garous Cursed, maintes et maintes fois retourné et remonté[41],[42]. Pour se remettre de ce fiasco, le cinéaste tente une incursion dans le domaine du thriller en confinant Rachel McAdams et Cillian Murphy dans le Boeing 767 de Red Eye : Sous haute pression (Red Eye) en 2005[43],[44],[45],[46]. Le film est un succès immédiat.

Il participe ensuite au film à sketches français Paris, je t'aime (2006) : il joue dans le segment Quartier de la Madeleine de Vincenzo Natali et écrit et réalise le segment Père-Lachaise.

En 2010, il revient au film d'horreur fantastique avec My Soul to Take, échec critique et commercial. Il revient ensuite à la franchise Scream avec Scream 4, sorti en 2011. Le succès est correct mais en dessous des trois précédents volets. Il s'agit de son dernier long métrage comme réalisateur.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il a une sœur prénommée Carol Buhrow et un frère Paul Eugene Craven Jr.

En 1964, il épouse Bonnie Broecker. Le couple donne naissance à deux enfants, Jonathan Christian et Jessica. Ils divorcent en 1969[47].

En 1982, il épouse l'actrice et photographe Millicent Eleanor Meyer dite Mimi Craven (de). Le couple divorce en 1987[48],[49],[47].

En 2004, il épouse la productrice de cinéma Iya Labunka[50],[51].

Il parle espagnol.

Mort et hommages[modifier | modifier le code]

Wes Craven meurt le des suites d'une tumeur cérébrale à son domicile de Los Angeles[2],[52], à l'âge de 76 ans.

Wes Craven repose au Lambert's Cove Cemetery de West Tisbury, dans le Massachusetts, aux côtés de ses parents et de son frère[53].

Une rétrospective lui est consacrée à la Cinémathèque française en 2016[54]. Un épisode de la série télévisée Scream lui est dédié[55].

Il est une inspiration pour les réalisateurs français et américains : Alexandre Aja, Eli Roth, Rob Zombie, Kyle Newman ou encore Jack Thomas Smith[réf. nécessaire].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Longs métrages
Télévision

Acteur[modifier | modifier le code]

Wes Craven réalise fréquemment des caméos dans ses films :

Producteur / producteur délégué[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

Anglophones[modifier | modifier le code]

  • David A. Szulkin, Wes Craven's Last House on the Left : The Making of a Cult Classic, FAB Press, octobre 1997, rééd. 1 novembre 2000, 215 p. (ISBN 978-1-903254-01-1),
  • John Wooley, Wes Craven : The Man and his Nightmares, Wiley, , 272 p. (ISBN 978-0-470-49750-0),

Francophones[modifier | modifier le code]

  • Eric Dufour, Le cinéma d'horreur et ses figures, Presses universitaires de France, , 224 p. (ISBN 978-2-13-055826-2),

Articles[modifier | modifier le code]

Anglophones[modifier | modifier le code]

  • Christopher Sharrett & Wes Craven, « "Fairy Tales for the Apocalypse": Wes Craven on the Horror Film », Literature/Film Quarterly, Vol. 13, No. 3,‎ , p. 139-147 (9 pages) (lire en ligne),
  • Valerie Wee, « The Scream Trilogy, "Hyperpostmodernism," and the Late-Nineties Teen Slasher Film », Journal of Film and Video, Vol. 57, No. 3,‎ , p. 44-61 (18 pages) (lire en ligne),
  • Steffen Hantke, « Academic Film Criticism, the Rhetoric of Crisis, and the Current State of American Horror Cinema: Thoughts on Canonicity and Academic Anxiety », College Literature, Vol. 34, No. 4,‎ , p. 191-202 (12 pages) (lire en ligne),
  • James Kendrick, « Razors in the Dreamscape: Revisiting "A Nightmare on Elm Street" and the Slasher Film », Film Criticism, Vol. 33, No. 3,‎ , p. 17-33 (17 pages) (lire en ligne),
  • Kyle Christensen, « The Final Girl versus Wes Craven's "A Nightmare on Elm Street":Proposing a Stronger Model of Feminism in Slasher Horror Cinema », Studies in Popular Culture, Vol. 34, No. 1,‎ , p. 23-47 (25 pages) (lire en ligne),
  • Karra Shimabukuro, « The Bogeyman of Your Nightmares: Freddy Krueger's Folkloric Roots », Studies in Popular Culture, Vol. 36, No. 2,‎ , p. 45-65 (21 pages) (lire en ligne),
  • Caetlin Benson-Allott, « Wes Craven: Thinking Through Horror », Film Quarterly, Vol. 69, No. 2,‎ , p. 74-76 (3 pages) (lire en ligne),

Francophones[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. a et b (en-US) Sharon Waxman, « Wes Craven, Hollywood Horror Master, Dead at 76 », sur TheWrap, (consulté le )
  3. (en) « Wes Craven | Biography, Movies, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. (en-GB) « Wes Craven obituary », sur the Guardian, (consulté le )
  5. (en-US) Keith Call, « Wes Craven at Wheaton College | ReCollections » (consulté le )
  6. (en-US) Michael Phillips, « Wes Craven, Wheaton College's most influential dreamer », sur chicagotribune.com, (consulté le )
  7. (en-US) « Notable Alumni », sur Johns Hopkins University (consulté le )
  8. (en-US) « Wes Craven | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  9. « Wes Craven, Legendary Horror Director, Dead At 76 », sur CINEMABLEND, (consulté le )
  10. (en-US) « 10 Things You Didn't Know About Clarkson », sur DIY at Clarkson University, (consulté le )
  11. (en-US) « Wes Craven interview - "The Man Who Created Freddy Krueger is Back With Renewed Respect" | Cinema | Leisure », sur Scribd (consulté le )
  12. (en-US) Sean Witzke, « Night of Vengeance: Wes Craven’s ‘The Last House on the Left’ 43 Years Later », sur Grantland, (consulté le )
  13. (en-US) Roger Ebert, « Last House on the Left movie review (1972) | Roger Ebert », sur https://www.rogerebert.com/ (consulté le )
  14. (en) « 11 Terrifying Facts About The Hills Have Eyes », sur www.mentalfloss.com, (consulté le )
  15. (en) « 'Deadly Blessing' Is Wes Craven's Misstep on the Way to Elm Street », sur PopMatters, (consulté le )
  16. (en) Charles Webb, « Blu-ray Review: Wes Craven, The Sinister Sect, The Bathtub Snake, And Sharon Stone In 'Deadly Blessing' (1981) », sur MTV News (consulté le )
  17. « La Ferme de la Terreur - Film (1981) - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  18. (en-US) Roger Ebert, « A Nightmare On Elm Street 3: Dream Warriors movie review (1987) | Roger Ebert », sur https://www.rogerebert.com/ (consulté le )
  19. « Les Griffes de la nuit - Film (1984) - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  20. (en) Variety Staff et Variety Staff, « Shocker », sur Variety, (consulté le )
  21. « Shocker - Film (1989) - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  22. (en-US) Vincent Canby, « Review/Film; Mad and Bloodsucking Landlords », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  23. (en-US) « The People Under the Stairs », sur www.washingtonpost.com, (consulté le )
  24. « Le Sous-sol de la peur - Film (1992) », sur EcranLarge.com (consulté le )
  25. (en-US) Roger Ebert, « Wes Craven's New Nightmare movie review (1994) | Roger Ebert », sur https://www.rogerebert.com/ (consulté le )
  26. (en-US) Janet Maslin, « FILM REVIEW; Freddy Krueger Enters The Real World. Yikes! », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  27. « Wes Craven est mort: dans le secret des "Griffes de la nuit" », sur LExpress.fr, (consulté le )
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  29. « Un Vampire à Brooklyn », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  30. (en) James Berardinelli, « Vampire in Brooklyn », sur Reelviews Movie Reviews (consulté le )
  31. (en-US) Neda Ulaby, « Rest In Peace, Wes Craven — The Rest Of Us Sure Won't », sur NPR.org, (consulté le )
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  34. Jérôme Lachasse, « Scream : comment Wes Craven a renouvelé le cinéma d'horreur », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  35. « Scream 2 - Film (1998) », sur EcranLarge.com (consulté le )
  36. (en-US) Roger Ebert, « Music Of The Heart movie review (1999) | Roger Ebert », sur https://www.rogerebert.com/ (consulté le )
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  43. (en-US) David Denby, « “The 40-Year-Old Virgin,”“March of the Penguins,”“Red Eye.” », The New Yorker,‎ (lire en ligne)
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  45. « Critique : Red Eye – Sous haute pression », sur Critikat, (consulté le )
  46. « « Red Eye - Sous haute pression », welcome aboard », sur L'Obs (consulté le )
  47. a et b (en-GB) « Wes Craven, director and writer: Obituary », sur The Independent, (consulté le )
  48. (en) « Wes Craven Biography (1939-) », sur www.filmreference.com (consulté le )
  49. (en) « Mimi Craven », sur IMDb (consulté le )
  50. (en-US) Nelson Sigelman, « Vineyard seasonal resident and famed director Wes Craven, dead at 76 », sur The Martha's Vineyard Times, (consulté le )
  51. (en) « Iya Labunka », sur IMDb (consulté le )
  52. (en-US) Kenneth R. Rosen et Erik Piepenburg, « Wes Craven, Whose Slasher Films Terrified Millions, Dies at 76 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  53. (en) « Wes Craven (1939-2015) - Mémorial Find a Grave », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  54. Rétrospective Wes Craven, 29 juin au 31 juillet 2016 sur le site de la Cinémathèque française
  55. (en) Kathy Sales, « Scream's 10th episode, dedicated to Wes Craven's memory » [archive du ],

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]