XXVe dynastie égyptienne — Wikipédia

XXVe dynastie égyptienne
Égypte

743 AEC – 656 AEC

Description de cette image, également commentée ci-après
Empire koushite en 700 AEC
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Napata
Langue(s) égyptien, méroïtique
Religion Religion de l'Égypte antique
Histoire et événements
743 AEC Avènement de Pîânkhy
656 AEC Refoulement définitif de Tanoutamon en Nubie
Pharaon
743/713 AEC Piânkhy - premier
664/656 AEC Tanoutamon - dernier

Entités suivantes :

La XXVe dynastie pharaonique, de 743 à 656 AEC, a la particularité d'être uniquement nubienne, originaire du royaume de Napata. Ces rois sont de grands adorateurs du dieu Amon, de Napata. Leur origine les fera surnommer pharaons noirs, pharaons éthiopiens ou encore pharaons koushites, à telle enseigne que cette dynastie est parfois qualifiée aussi de « XXVe dynastie éthiopienne », et l'un de ses représentants infra, Taharqa, « d'Éthiopien »[1]. Cette dynastie est la dernière de la Troisième Période intermédiaire : à son expulsion hors d'Égypte, le pays est réunifiée, ce qui inaugure la Basse Époque.

Histoire[modifier | modifier le code]

Histoire politique[modifier | modifier le code]

À la chute du Nouvel Empire, le temple d'Amon du Gebel Barkal devient un foyer religieux intense, autour duquel se constitue une lignée locale, dont les chefs se font enterrer dans la nécropole voisine d'El-Kourrou. Ils finissent par se constituer en dynastie, et son premier souverain dont on connaisse le nom est Alara, mais il semble qu’il serait en fait le septième de la dynastie. Le début de la dynastie est contemporaine, en tout ou partie, des XXIIe, XXIIIe et XXIVe dynasties égyptiennes pharaoniques[2].

Si Kachta est le premier roi attesté sur le territoire égyptien, à Éléphantine plus précisément, sa domination sur la Haute-Égypte est sujette à caution. Le premier roi exerçant une réelle domination sur le territoire est Piânkhy, et ce a minima dès l'an 3 de son règne pour la Haute-Égypte. En 712 AEC, son fils Chabataka unifie dès le début de son règne le pays sous sa seule domination après avoir tué le roi saïte Bakenranef. Les rois koushites restent alors la seule dynastie de pharaons en place. En effet, à la faveur d'une guerre de longue durée entre Assyriens et Koushites, la Basse-Égypte reprend son autonomie et des rois émergent, à Tanis (dynastie locale) comme à Saïs (XXVIe dynastie à partir de 680 AEC avec Tefnakht II). Nékao Ier puis Psammétique Ier, jouant sur cette rivalité, se soumettant à l'un puis à l'autre au gré des circonstances, finissent par réunifier l'Égypte vers 655 AEC (règne de Psammétique Ier)[2].

Politique intérieure et culture[modifier | modifier le code]

Les Nubiens (un de leurs noms romains) adoptent pleinement et revendiquent la culture égyptienne et la tradition pharaonique, en Égypte comme en Nubie. Des artisans égyptiens participent à la construction de temples nubiens, notamment à Napata et à Kawa.

Pour leurs tombes, les rois koushites adoptent la pyramide (nécropoles de El-Kourrou et Nouri). En Égypte, ils respectent scrupuleusement les coutumes et les institutions, s’affirmant pleinement égyptiens. On remarque ainsi des scènes traditionnelles de triomphe royal, où le roi koushite maîtrise des Nubiens.

Ils savent cependant assurer leur contrôle sur les clergés locaux en y associant des Nubiens. À Thèbes, la « divine adoratrice » en place doit adopter, pour lui succéder, une fille de Kachta, Amenardis Ire, et des princes koushites sont intégrés au clergé d’Amon à côté des grandes familles thébaines.

Dès cette période se manifeste une intense activité intellectuelle et artistique, cherchant ses références dans les formes anciennes du passé, notamment dans l’Ancien Empire. Le pouvoir koushite, désireux de s’intégrer au moule institutionnel pharaonique, de composer avec les élites égyptiennes, reprend une politique active en faveur des temples.

Mentions dans la Bible[modifier | modifier le code]

Elle est évoquée dans la Bible (Ancien Testament chrétien, Deuxième Livre des Rois judéo-chrétien), donc du point de vue des Hébreux (et annotée comme telle, XXVe dynastie (éthiopienne), en commentaire de bas de page), à travers la personne du pharaon Taharqa, nom aussi y transcrit sous les formes Tirhaka, ou Tirhaqa[3].

Et peut-être même, dès le début du Premier Livre, tout aussi biblique, dit, quant à lui, des Chroniques, de manière plus légendaire voire généalogique, à travers le personnage de Koush (Cusch), fils de Cham, et donc petit-fils de Noé et neveu de Sem (donc cousin des "Sémites"), tous descendants d'Adam ; Koush père de Saba, vraisemblablement à l'origine du royaume de Koush dont sera issue cette dynastie[4].

En revanche, ce serait à Tefnakht (voire Bakenranef ?), les rois successifs de Saïs, et pharaons de la courte XXIVe dynastie concomitante, voire à Osorkon IV de Tanis, dernier pharaon de la XXIIe dynastie elle-même finissante, parfois considéré comme un pharaon de la XXIIIe dynastie, plutôt qu'à Piânkhy à priori, l'initiateur de la XXVe dynastie en tant que pharaon, et à ce titre le successeur d'au moins ledit Osorkon, que, selon le second Livre des rois de la Bible hébraïque, c'est-à-dire de l'ancien testament chrétien pour l'essentiel, leur contemporain le roi d'Israël Osée aurait envoyé des messagers, à So (Saïs), vers 725 ou 724 av. J.-C., pour tenter d'affranchir son propre pays du tribut payé à l'Assyrie, au mécontentement du nouveau roi assyrien Salmanazar V[5]. À moins que Piânkhy ait été lui-même considéré par la Bible comme roi de Saïs, en tant que suzerain, sinon souverain direct (?), voire donc par l'intermédiaire de l'un de ses anciens rivaux précités pour le titre de pharaon, mais finalement vassalisés.

Pharaons de la XXVe dynastie[modifier | modifier le code]

 Pharaon Règne[7]  Capitale  Tombe Momie
Rois de Napata
Alara ? à 755 AEC Napata El-Kourrou ? ?
Kachta 755 à 743 AEC[8] Napata El-Kourrou ? ?
Rois de Napata et pharaons
Piânkhy 743 à 713 AEC[8] Napata El-Kourrou, partiellement pillée ?
Chabataka 713 à 705 AEC[8] Napata El-Kourrou, partiellement pillée ?
Chabaka 705 à 690 AEC[8] Napata El-Kourrou, partiellement pillée Réduite à l'état d'ossements
Taharqa 690 à 664 AEC[8] Napata Nouri, partiellement pillée Réduite à l'état d'ossements
Tanoutamon 664 à 656 AEC[8] Napata El-Kourrou, partiellement pillée ?
Rois de Tanis concurrents
Gemenefkhonsoubak 700 à 680 AEC Tanis ? ?
Pétoubastis II ou Padibastet 680 à 665 AEC Tanis ? ?
Néferkarê 665 à 657 AEC Tanis ? ?
Penamon ou Penamoun 657 à ? AEC Tanis ? ?

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cf. les temples d'Opet et de Khonsou de l'enceinte d'Amon-Rê, et les allusions bibliques infra.
  2. a et b Payraudeau 2020, p. 167-223.
  3. Dans la Bible de Jérusalem parue aux éditions Desclée de Brouwer avant 1985, sinon dans Bible, 2R 19, 9 (2e Livre des rois, chapitre 19, verset 9).
  4. Bible, 1Ch 1, 8-10 (1er Livre des chroniques, chapitre 1, versets 8 à 10).
  5. Bible, 2R 17, 4 (2è Livre des rois, chapitre 17, verset 4).
  6. Statue de la princesse - prêtresse Takushit ; trouvée sur Kom Tourougka, près du lac Maréotis, au sud d'Alexandrie, en 1880. Alliage de cuivre avec incrustation de métaux précieux. Le nom de la femme signifie «l'Éthiopienne» et peut faire référence à sa relation ou à son mariage avec un Éthiopien. Son père était Akanosh II, grand chef de la tribu Mâ de Libye. Le vêtement caractéristique de la figure est exécuté avec une décoration incrustée, une technique dans laquelle le dessin gravé est incrusté de fil de métal précieux. Les motifs sont des hiéroglyphes et des divinités de la région nord-est du delta du Nil, la patrie de Takushit. La statue avait un usage rituel votif, et funéraire.
  7. Plusieurs dates peuvent exister ; voir le détail à la page de chaque pharaon.
  8. a b c d e et f Payraudeau 2020, p. 557.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Documentaire[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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