Zahran Allouche — Wikipédia

Zahran Allouche
Iزهران علوش
Zahran Allouche
Zahran Allouche assistant à un défilé militaire dans la Ghouta orientale, le 29 avril 2015.

Naissance
Douma (Syrie)
Décès (à 44 ans)
Otaya (Syrie)
Mort au combat
Origine Syrien
Allégeance Jaych al-Islam (2011-2015)
Front islamique (2013-2015)
Commandement Chef de Jaych al-Islam
Chef militaire du Front islamique
Conflits Guerre civile syrienne
Faits d'armes Bataille de Damas
Bataille de la Ghouta orientale
Autres fonctions Cheikh

Zahran Allouche (en arabe : زهران علوش Zahrān ʿAlūš), né en 1971 à Douma en Syrie, et mort le à Al-Marj, près de Damas, est un rebelle syrien, chef de la brigade salafiste Jaych al-Islam et chef militaire du Front islamique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du prédicateur salafiste syrien Abdallah Allouche, Mohammad Zahran Allouche naît à Douma[1]. Il reçoit son éducation religieuse à l'Université islamique de Médine (la faculté de hadithologie)[2]. Sa croyance est influencée par des savants comme Ibn Baz[2].

Il est arrêté en 2009 pour ses activités politiques et religieuses. Détenu à la prison de Saidnaya, il est libéré en à la suite d'une amnistie décrétée par le régime de Bachar el-Assad[1],[3]. Il regagne sa ville natale de Douma, alors théâtre de manifestations encadrées par des militants nassériens qui négocient avec l'armée son retrait de la ville[1].

Avec l'aide des réseaux de son père Abdallah, Zahran Allouche forme alors son groupe armé, le Liwa al-Islam, ouvertement salafiste[1]. Selon le journaliste du Monde, Benjamin Barthe, « la bravoure au combat d’Allouche fils et son style rustique et autoritaire, en phase avec le conservatisme rural de la Ghouta, lui valent une rapide ascension »[1]. Son groupe bénéficie de nombreux ralliements et se rebaptise Jaych al-Islam en [1]. Installé en Arabie saoudite, son père l'aide à lui fournir des financements et des armes[1]. Ses effectifs sont alors estimés entre 9 000 et 25 000 combattants[4],[5],[6],[7]. Jaych al-Islam devient la plus importante faction rebelle engagée dans la bataille de la Ghouta orientale[6],[8],[7],[9].

Zahran Allouche est blessé le par un tir de missile ayant atteint son poste de commandement[8],[7].

Le , Jaych al-Islam et plusieurs groupes rebelles islamistes se rassemblent pour former le Front islamique et Zahran Allouche en devient le chef militaire[10],[6].

Il réclame l'instauration de la charia en Syrie et s'illustre en tenant des propos virulents et sectaires contre les alaouites – communauté de Bachar el-Assad – et les chiites[1]. Il est également soupçonné d'être derrière l'arrestation d'activistes civils, opposants au régime de Bachar al-Assad mais également au groupe de Zahran Allouche. Parmi eux, Razan Zeitouneh, Samira Khalil - femme de l'opposant historique Yassin al-Haj Saleh -, Waël Hamadeh et Nazem Hammadi[11],[12].

Il s'oppose aussi militairement à l'État islamique, qu'il qualifie de « takfiriste », et brise les tentatives d'infiltration de ce groupe dans la Ghouta orientale[1],[3].

En 2015, il soutient la relance des négociations de paix à Genève et se déclare favorable à la mise en place d'un « gouvernement technocratique » en Syrie[1].

Zahran Allouche est tué le dans la Ghouta orientale, à Otaya, à l'ouest de Nachabiyé (en), à la suite d'un bombardement revendiqué par l'armée syrienne contre une réunion secrète du commandement du Front islamique[13],[14],[15],[16],[17],[18].

Liens externes[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Benjamin Barthe, « Le chef rebelle salafiste Zahran Allouche a été tué en Syrie », Le Monde,
  2. a et b Hassane Zerrouky, « Syrie. Zahrane Allouche, chef de Jaich al-Islam a été tué », L'Humanité,
  3. a et b Hala Kodmani, « L'élimination de Zahran Alloush, le combattant islamiste que tous adoraient détester », Libération,
  4. (en) « Syria crisis: Guide to armed and political opposition », BBC,
  5. Catherine Gouëset, « Djihadistes, islamistes, rebelles... La guerre dans la guerre en Syrie », L'Express,
  6. a b et c « Des groupes rebelles créent la plus importante force islamiste en Syrie », OLJ avec AFP,
  7. a b et c Talal el Atrache, « L’armée mène une vaste opération dans les faubourgs de la capitale », L'Humanité,
  8. a et b Reuters, « Syrie: un missile blesse un chef rebelle », Le Figaro,
  9. Marc Daou, « Qui est Mohammad Allouche, le chef de la délégation rebelle syrienne à Astana ? », France 24,
  10. Hassane Zerrouky, « En Syrie, sept groupes armés constituent un Front islamique », L'Humanité,
  11. « Syrie Razan Zaitouneh, une laïque dans l’enfer obscurantiste », sur L'Humanité, (consulté le )
  12. (en-US) « Jaish al-Islam mimics Islamic State practices - Al-Monitor: the Pulse of the Middle East »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Al-Monitor (consulté le )
  13. « Un chef rebelle syrien tué dans un raid aérien près de Damas », Le Monde avec AFP,
  14. (en) « Top Syrian Rebel Leader Zahran Alloush Reportedly Killed in Aerial Raid », VICE News avec Reuters,
  15. AFP, « Syrie: le principal groupe rebelle de la région de Damas décimé par un raid », Le Point,
  16. « Le chef de Jaïch al-Islam, Zahrane Allouche, tué dans un raid près de Damas », France 24 avec AFP et Reuters,
  17. Paul Khalifeh, « Syrie: l'armée du régime élimine Allouche, chef islamiste rebelle », RFI,
  18. « Syrie : l'accord sur l'évacuation de Damas suspendu après la mort d'un chef rebelle », Le Figaro, (consulté le )