Zdravljica — Wikipédia

Zdravljica (sl)
« Le Toast »
Image illustrative de l’article Zdravljica
Manuscrit original du poème, écrit dans l'alphabet Bohorič.

Hymne national de Drapeau de la Slovénie Slovénie
Paroles France Prešeren
1844
Musique Stanko Premrl
1905
Adopté en 1989
Fichier audio
Zdravljica (instrumental)
noicon

Zdravljica (« Le Toast ») est l’hymne national de la Slovénie, tiré d’un poème du même nom écrit par France Prešeren en 1844 et modifié en 1846. La mélodie est composée, en 1905, par le compositeur slovène Stanko Premrl (en)[1]. Prešeren a contribué à influencer considérablement la langue slovène en lui offrant un fondement littéraire[2]. En outre, il est présenté comme l’un des meilleurs interprètes du romantisme de la Slovénie[3]. Le poème a la particularité de comporter huit strophes en forme de verre de vin[4]. Le poème reçu le label du patrimoine européen par la Commission européenne en mars 2020[5].

Le message du poème surpasse le nationalisme, tout particulièrement dans la septième strophe, qui est d'ailleurs la seule à être chantée dans l'hymne national, quand il culmine dans la louange des valeurs de paix, de tolérance et de coopération entre les nations[5]. Zdravljica est un hymne plus optimiste que les autres hymnes européens. En effet, l'hymne, inspiré par les idées de la Révolution française[5], est, comme son nom l'indique, un toast évoquant l'aspiration à la liberté, tant d'un point de vue individuel que national[2] et international[5].

La septième strophe et la mélodie sont devenues officiellement l'hymne national du pays le , en remplacement de Naprej zastava slave, depuis 1918.

Paroles[modifier | modifier le code]

Paroles officielles[modifier | modifier le code]

Paroles en slovène[6] Version française[6],[7]
Latin slovène Cyrillique slovène Transcription API

Žive naj vsi narodi
Ki hrepene dočakat' dan,
Da koder sonce hodi
Prepir iz sveta bo pregnan.

Da rojak
Prost bo vsak,
Ne vrag, le sosed bo mejak!

Da rojak
Prost bo vsak,
Ne vrag, le sosed bo…
Ne vrag, le sosed bo mejak!

Живе нај вси народи
Ки хрепене дочакат дан,
Да кодер сонце ходи
Препир из света бо прегнан.

Да ројак
Прост бо всак,
Не враг, ле сосед бо мејак!

Да ројак
Прост бо всак,
Не враг, ле сосед бо…
Не враг, ле сосед бо мејак!

[ʒi.ʋe naj ʍs̪i nàː.ɾo.d̪i]
[ki xɾɛ.pɛ.ne d̪ɔ.t͡ʃàː.kad̪‿d̪áːn]
[d̪á kòː.d̪əɾ s̪óːn̪.t̪͡s̪ɛ xo.d̪i]
[pɾɛ.piɾ is̪ s̪ʋe.t̪a bóː pɾɛg.nàn]

[d̪á ɾɔ.jàk]
[pɾɔ́z̪d̪‿bóː ʍs̪àk]
[nɛ́ ʋɾàk lɛ́ s̪ɔ̀ː.s̪ɛd̪‿bóː mɛ.jàːk]

[dá ɾɔ.jàk]
[pɾɔ́z̪d̪‿bóː ʍs̪àk]
[nɛ́ ʋɾàk lɛ́ s̪ɔ̀ː.s̪ɛd̪‿bóː]
[nɛ́ ʋɾàg‿lɛ́ s̪ɔ̀ː.s̪ɛd̪‿bóː mɛ.jàːk]

Vivent tous les peuples
Qui aspirent à voir le jour,
Ou le soleil dansant sa ronde
N'éclairera que de l'amour.

Où tout citoyen
Sera libre enfin,
En paix avec tous ses voisins !

Où tout citoyen
Sera libre enfin,
En paix avec tous ses …
En paix avec tous ses voisins !

Traductions[modifier | modifier le code]

Il y a eu de nombreuses traductions adoptées de l'hymne national slovène[6]. Il a été traduit en français[6],[7], anglais[6], italien[6], espagnol[6], portugais[6], allemand[6], russe[8],[9],[10], ukrainien[11],[12], hongrois[6] et espéranto.

Poème en entier[modifier | modifier le code]

Le poème original de France Prešeren s'inspire des idéaux de la devise Liberté, égalité, fraternité. Il a été écrit en 1844 sous le nom de Zdravica, et quelques années plus tard, le poème a été publié mais avec quelques modifications du texte. C'était pendant la révolution de mars dans l'empire autrichien, alors que les citoyens réclamaient une Slovénie unie, avec laquelle le poète lui-même était d'accord. Seul le septième couplet a été choisi pour faire partie de l'hymne national[5].

Paroles en slovène Traduction en français

Spet trte so rodile,
prijat'lji, vince nam sladkó,
ki nam oživlja žile,
srcé razjasni in okó,
ki utopi
vse skrbi,
v potrtih prsih up budi.

Komu narpred veselo
zdravljico, bratje! č'mo zapet?
Bog našo nam deželo,
Bog živi ves slovenski svet,
brate vse,
kar nas je
sinov sloveče matere!

V sovražnike 'z oblakov
rodu naj naš'ga trešči grom;
prost, ko je bil očakov,
naprej naj bo Slovencov dom;
naj zdrobé
njih roké
si spone, ki jih še težé!

Edinost, sreča, sprava
k nam naj nazaj se vrnejo;
otrók, kar ima Slava,
vsi naj si v róke sežejo,
de oblast
in z njo čast,
ko pred, spet naša boste last!

Bog živi vas Slovenke,
prelepe, žlahtne rožice,
ni take je mladenke,
ko naše je krvi deklé;
naj sinóv
zarod nov
iz vas bo strah sovražnikov!

Mladen'či, zdaj se pije
zdravljica vaša, vi naš up;
ljubezni domačije
noben naj vam ne vsmrti strup;
ker zdaj vas
kakor nas
jo srčno branit' kliče čas!

Živé naj vsi narodi,
ki hrepené dočakat' dan,
da, koder sonce hodi,
prepir iz sveta bo pregnan,
da rojak
prost bo vsak,
ne vrag, le sosed bo mejak!

Nazadnje še, prijat'lji,
kozarec zase vzdignimo,
ki smo zato se zbrat'li,
ker dobro v srcu mislimo.
Dokaj dni
naj živi
Bog, kar nas dobrih je ljudi!

Amis, les vignes ont fait renaître
Pour nous ce vin capiteux,
Qui sait mettre le sang en fête,
Éclairer le cœur et les yeux,
Qui efface
Les menaces
Et rend l'espoir aux âmes lasses !

Ce toast joyeux, inaugural,
À qui le porterons-nous, frères ?
Buvons à notre douce terre !
Que Dieu protège de tout mal
Nos semblables
Innombrables,
Fils d'une mère mémorable !

Que la foudre tombe des cieux
Sur tous ceux qui nous portent haine ;
Comme aux âges de nos aïeux,
Libre soit le pays slovène ;
Que chacun
De ses mains
Aide à briser les derniers liens !

Que parmi nous reviennent
Unité, concorde et joie ;
Que les enfants de Slava
Tous par la main se prennent,
Pour que le pouvoir,
L'honneur et la gloire
Retrouvent place en notre avoir.

Dieu vous garde, vous Slovènes,
Noble fleurettes très belles ;
Il n'y a pas de fille telle
Que de notre sang la fille ;
Que vos fils,
Nouvelle lignée,
Soient la terreur des ennemis !

À présent, jeunes gens, trinquons
À votre santé, vous notre espoir ;
Qu'aucun poison en vous ne tue
L'amour de la patrie ;
Car après nous
Le temps vous
Appellera à la défendre vaillamment.

Vivent tous les peuples
Qui aspirent à voir le jour,
Où, là où le soleil suit son cours,
La querelle du monde sera bannie,
Où tout citoyen
sera libre enfin,
Et pas un ennemi, mais le frontalier sera voisin !

Pour conclure, mes amis chers,
À nous-mêmes levons nos verres,
Nous, les cœurs purs aux pensées claires,
Qui sommes devenus frères.
Que nous soient données
Longue vie, santé,
Hommes de bonne volonté !
(Traduction : Viktor Jesenik et Mark Alyn)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Hymnes nationaux européens » (consulté le ).
  2. a et b Caroline Devineau et La Rédaction, « Découvrez en musique les hymnes des pays européens », (consulté le )
  3. Jean-Pierre Bobichon, « La Slovénie à la tête de l’Union européenne », (consulté le ).
  4. (en) « Slovenia's anthem - a poem invoked in decisive moments », (consulté le ).
  5. a b c d et e (en) Government Communication Office, « The Slovenian anthem emphasises ties and friendship among nations », (consulté le )
  6. a b c d e f g h i et j Text of the Slovenian National Anthem in Different Languages. Protocol of the Republic of Slovenia.
  7. a et b Traduite par Viktor Jesenik et Mark Alyn.
  8. Франце Прешерн Здравица. Стихи.ру. Перевод на русский Владимира Кормана.
  9. Национальный гимн Словении - текст, перевод, слушать онлайн. Discoveric. Перевод на русский Владимира Кормана.
  10. Гимн Словении – Национальный гимн Словении. Vek-Noviy.Ru – Всемирная История.
  11. «Велика ігралка» (10 Січня 2019). Театр Сузір'я.
  12. Переклад Романа Лубківського (Прешерн Ф. Поезії: Зі словенської / Франце Прешерн. – Київ: Видавництво художньої літератури "Дніпро", 1977. – 200 с. — с. 57–59).

Liens externes[modifier | modifier le code]