Élections législatives norvégiennes de 2013 — Wikipédia

Élections législatives norvégiennes de 2013
169 sièges du Storting
(Majorité absolue : 85 sièges)
Type d’élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 3 641 753
Votants 2 848 824
78,23 % en augmentation 1,9
Votes exprimés 2 836 141
Parti travailliste – Jens Stoltenberg
Voix 874 769
30,84 %
en diminution 4,5
Sièges obtenus 55 en diminution 9
Parti conservateur – Erna Solberg
Voix 760 232
26,81 %
en augmentation 9,6
Sièges obtenus 48 en augmentation 18
Parti du progrès – Siv Jensen
Voix 463 560
16,34 %
en diminution 6,6
Sièges obtenus 29 en diminution 12
Parti populaire chrétien – Knut Arild Hareide
Voix 158 475
5,59 %
en stagnation
Sièges obtenus 10 en stagnation
Parti du centre – Liv Signe Navarsete
Voix 155 357
5,48 %
en diminution 0,7
Sièges obtenus 10 en diminution 1
Parti libéral – Trine Skei Grande
Voix 148 275
5,23 %
en augmentation 1,4
Sièges obtenus 9 en augmentation 7
Parti socialiste de gauche – Audun Lysbakken
Voix 116 021
4,09 %
en diminution 2,1
Sièges obtenus 7 en diminution 4
Les Verts – Hanna Marcussen
Voix 79 152
2,8 %
en augmentation 2,5
Sièges obtenus 1 en augmentation 1
Répartition des sièges au Storting
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Jens Stoltenberg
Parti travailliste
Erna Solberg
Parti conservateur
KRD

Les élections législatives norvégiennes de 2013 (Stortingsvalget 2013 en norvégien) se sont tenues le lundi , afin d'élire les cent soixante-neuf députés du Storting pour un mandat de quatre ans.

Le scrutin voit la victoire des forces de centre droit, surnommées le « bloc bourgeois » et conduites par la conservatrice Erna Solberg, et donc la défaite des « Rouges-verts », coalition de centre gauche au pouvoir depuis huit ans et emmenée par le Premier ministre travailliste Jens Stoltenberg[1].

Vie politique[modifier | modifier le code]

En 2009, la courte réélection de centre gauche[modifier | modifier le code]

Jens Stoltenberg avait réussi à prendre le pouvoir en 2005, à la faveur d'un partenaire de coalition inhabituel pour les travaillistes : le Parti du centre, de tradition agrarienne. De plus, le Parti socialiste de gauche put entrer pour la première fois au gouvernement.

En 2009, le gouvernement fut réélu de justesse. Il n'était pas majoritaire en voix mais avait bien gagné les circonscriptions de grande superficie, profitant de la pondération. Durant tout son mandat, de 2009 à 2013, aucun sondage ne lui a prédit une majorité[2].

En 2011, les attentats de Breivik[modifier | modifier le code]

La Norvège fut secouée par des attentats le 22 juillet 2011, menés par un seul homme et qui firent 77 morts et 151 blessés. Le parti travailliste au pouvoir était ciblé dans les deux attentats (bureaux gouvernementaux et université d'été des jeunes), et leur auteur, Anders Behring Breivik, a expressément fait connaître ses motifs idéologiques. Le procès s'est terminé plus d'un an plus tard avec la condamnation à la peine maximale (21 ans renouvelables).

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

D'après la loi, l'élection doit se dérouler un lundi du mois de septembre. Ainsi le roi de Norvège, dans le cadre de ses attributions, a choisi la date du lundi .

Les députés sont élus au scrutin proportionnel plurinominal dans vingt circonscriptions dont le nombre de sièges est pondéré par la population et la superficie. À ceux-là, formant un contingent de 150 députés, s'ajoute un autre de 19, qui compensent les différences nationales. La majorité absolue recherchée par les coalitions est donc de 85 (sur 169).

Changements[modifier | modifier le code]

Nord-Trøndelag, Hedmark, Nordland, Sogn og Fjordane et Troms ont chacun perdu un député tandis qu'Oslo en a gagné deux et les comtés d'Akershus, Rogaland et Hordaland chacun un député[3].

Campagne[modifier | modifier le code]

Principales formations[modifier | modifier le code]

Dans les sondages, la droite dominante[modifier | modifier le code]

Les sondages sont restés sensiblement les mêmes durant la dernière année 2012-2013. Le rapport de force entre les deux coalitions (gouvernement travailliste et opposition bourgeoise) a peu varié avant et après l'attentat, autour de 40:60, si ce n'est que le Parti du progrès dont Breivik était membre a chuté à la troisième place. La valeur donnée est la moyenne des valeurs de tous les sondages (en part de pourcentage, le nombre de sièges est entre parenthèses)[4].

Mois H Ap Frp KrF Sp SV V R Autres
Résultats 26,81 (48) 30,84 (55) 16,34 (29) 5,59 (10) 5,48 (10) 4,09 (7) 5,23 (9) 1,1 (0) 5,0 (1)
28,9 (53) 29,0 (51) 15,2 (27) 5,4 (10) 5,3 (9) 4,3 (8) 5,3 (9) 1,5 (1) 5,0 (1)
31,6 (58) 28,0 (52) 16,2 (30) 5,2 (9) 4,6 (8) 3,9 (1) 5,2 (10) 1,9 (1) 3,6 (0)
32,0 (57) 28,6 (52) 16,4 (30) 5,3 (8) 4,5 (7) 4,3 (7) 4,2 (7) 1,5 (1) 3,1 (0)
31,8 (57) 28,9 (51) 16,0 (30) 5,3 (8) 4,5 (7) 4,7 (8) 4,7 (7) 1,5 (1) 2,7 (0)
32,6 (56) 27,7 (50) 16,5 (30) 5,1 (8) 4,8 (8) 5,0 (8) 4,5 (8) 1,5 (1) 2,3 (0)
32,4 (57) 28,1 (51) 16,8 (30) 5,2 (8) 4,8 (8) 4,4 (7) 4,7 (7) 1,4 (1) 2,1 (0)
32,9 (57) 28,4 (51) 15,6 (28) 5,3 (9) 4,7 (8) 4,9 (8) 4,5 (7) 1,4 (1) 2,2 (0)
33,6 (57) 28,6 (52) 15,9 (30) 5,5 (9) 4,4 (7) 4,1 (6) 4,4 (7) 1,4 (1) 1,8 (0)
32,0 (56) 28,6 (52) 16,2 (30) 5,3 (8) 4,7 (7) 4,3 (7) 5,2 (8) 1,8 (1) 1,7 (0)
31,4 (56) 29,6 (52) 17,0 (30) 5,0 (8) 4,5 (7) 4,4 (7) 4,9 (8) 1,5 (1) 1,5 (0)
33,9 (59) 27,8 (50) 17,2 (30) 5,0 (8) 4,4 (7) 4,1 (7) 4,5 (7) 1,4 (1) 1,8 (0)
33,5 (62) 29,2 (54) 16,6 (30) 5,2 (10) 4,3 (8) 3,9 (1) 3,9 (3) 1,8 (1) 1,6 (0)
31,6 (57) 30,2 (54) 17,3 (31) 4,6 (8) 4,4 (8) 4,0 (1) 4,7 (9) 1,7 (1) 1,6 (0)
30,5 (55) 29,8 (54) 18,4 (33) 5,0 (9) 4,8 (9) 3,9 (1) 4,4 (8) 1,2 (0) 1,7 (0)
32,0 (56) 29,9 (54) 16,2 (30) 4,7 (7) 4,7 (7) 4,3 (7) 4,8 (7) 1,5 (1) 1,9 (0)

Résultats[modifier | modifier le code]

Storting[modifier | modifier le code]

Résultats des législatives norvégiennes de 2013[5]
Partis Voix % +/- Sièges +/−
Parti travailliste (Ap) 874 769 30,84 en diminution 4,5 55 en diminution 9
Parti conservateur (H) 760 232 26,81 en augmentation 9,6 48 en augmentation 18
Parti du progrès (FrP) 463 560 16,34 en diminution 6,6 29 en diminution 12
Parti populaire chrétien (KrF) 158 475 5,59 en stagnation 10 en stagnation
Parti du centre (Sp) 155 357 5,48 en diminution 0,7 10 en diminution 1
Parti libéral (V) 148 275 5,23 en augmentation 1,3 9 en augmentation 7
Parti socialiste de gauche (SV) 116 021 4,09 en diminution 2,1 7 en diminution 4
Parti de l'environnement - Les Verts (MDG) 79 152 2,79 en augmentation 2,4 1 en augmentation 1
Parti rouge (R) 30 751 1,08 en diminution 0,3 0 en stagnation
Parti chrétien (PDK) 17 731 0,63 Nv. 0 en stagnation
Parti des retraités (PP) 11 865 0,42 en stagnation 0 en stagnation
Parti pirate (PRI) 9 869 0,35 Nv. 0 en stagnation
Autres partis 9 972 0,35 - 0 en stagnation
Suffrages exprimés 2 836 029 99,43
Votes blancs 12 874 0,45
Votes nuls 3 255 0,11
Total 2 852 158 100 - 169 en stagnation
Abstentions 789 836 21,69
Inscrits / participation 3 641 994 78,31

Résultats par circonscriptions[modifier | modifier le code]

Résumé[modifier | modifier le code]

Détaillé[modifier | modifier le code]

Résultats par coalitions[modifier | modifier le code]

Parti Voix % +/- Sièges +/-
Bloc bourgeois (H-FrP-KrF-V) 1 530 542 53,97 en augmentation 6,3 96 en augmentation 13
Rouge-verts (Ap-Sp-SV) 1 146 147 40,41 en diminution 9,2 72 en diminution 14
Parti de l'environnement - Les Verts (MDG) 79 152 2,79 en augmentation 2,4 1 en augmentation 1
Autres partis 80 188 2,83 - 0 -
Total 2 836 029 100 - 169 en stagnation

Parlement same[modifier | modifier le code]

Le même jour se déroule l'élection du Parlement same.

Analyse des résultats[modifier | modifier le code]

Avec une participation en hausse, ce scrutin marque la défaite des « Rouges-verts », la coalition de centre gauche au pouvoir depuis huit ans. Des trois partis au pouvoir, le Parti du centre s'en tire le mieux, en ne perdant qu'un député. Bien qu'il reste la première formation du pays, le Parti travailliste abandonne presque dix députés, tout en restant au-dessus de la barre des 30 % des voix, même s'il réalise son deuxième plus mauvais score de l'après-guerre. Quant au Parti socialiste de gauche, il se maintient de justesse au-dessus du seuil électoral des 4 %, perdant près d'un tiers de ses voix de 2009 et passant de la quatrième à la septième place. Dans la circonscription d'Oslo, Les Verts captent un siège, faisant pour la première fois leur entrée au Storting.

Quant à la nette et large victoire du « bloc bourgeois », elle est principalement due au Parti conservateur, qui progresse de presque vingt sièges et repasse largement devant le Parti du progrès, qui ne récupère que les trois quarts des suffrages captés en 2009 et connaît son premier vrai recul depuis vingt ans. Cela ne doit pas faire oublier la performance du Parti libéral, qui repasse de manière claire au-dessus des 4 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet de progresser de sept sièges. Enfin, le Parti populaire chrétien, à la tête du gouvernement entre 2001 et 2005, ne parvient pas à progresser de manière franche, restant sur la base des résultats obtenus huit années plus tôt.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La droite remporte les élections en Norvège », sur Libération.fr, .
  2. D'après la fiche de Wikipédia en norvégien récapitulant les sondages.
  3. (no) « Pressemelding fra Kommunal- og regionaldepartementet 7. mai 2012 », sur regjeringen.no.
  4. (no) « Sondages nationaux des élections législatives », sur pollofpolls.no, .
  5. (no) « Tall for hele Norge », sur valgresultat.no.