6e régiment d'infanterie coloniale — Wikipédia

6e régiment d'infanterie coloniale
Image illustrative de l’article 6e régiment d'infanterie coloniale
Insigne régimentaire du 6e régiment d'infanterie coloniale

Création
Dissolution (il donne naissance au 6e bataillon d'infanterie de marine le )
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'Infanterie coloniale
Rôle Infanterie
Garnison Brest
Lyon
Strasbourg
Dreux
Ancienne dénomination 6e régiment d'infanterie de marine
Couleurs Rouge et Bleu
Devise "Souples et félins"
Inscriptions
sur l’emblème
Puebla 1863
Formose 1885
Tuyen-Quan 1885
Champagne 1915
Verdun 1917
L'Aisne 1917
Picardie 1918
Saint-Mihiel 1918
Doubs 1944
Colmar 1945
Indochine 1945-1954
Anniversaire Bazeilles
Guerres Première Guerre mondiale
Bataille de France
Guerre d'Indochine
Guerre du Cameroun (RIAOM)
Guerre du Tchad (RIAOM)
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire avec olive aux couleurs des rubans des croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945 et de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre TOE.
Décorations Croix de guerre 1914-1918
quatre palmes
croix de guerre 1939-1945
deux palmes
croix de guerre des TOE
deux palmes
Commandant historique Colonel Marcel Bigeard

Le 6e régiment d'infanterie coloniale était une unité de l'armée de terre française. Il est créé en 1890 au sein des troupes de marine, devenues en 1900 troupes coloniales. Caserné en France, il combat pendant la Première Guerre mondiale. Recréé une première fois en 1939 puis une seconde fois en 1944, il combat pendant la Seconde Guerre mondiale. Il rejoint ensuite l'Indochine dans la guerre entre 1945 et 1955.

En 1958, ses traditions sont reprises par le 6e régiment interarmes d'outre-mer, qui stationne dans plusieurs pays d'Afrique alliés à la France, régiment qui devient le 6e bataillon d'infanterie de marine en 1975.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  • , création à Brest, du 6e régiment d'infanterie de marine (6e RIM)
  • , il prend l'appellation de 6e régiment d'infanterie coloniale (6e RIC).
  • , le 6e RIC est dissous.
  • , le régiment est reconstitué à Dreux et Nogent-le-Rotrou
  • , le régiment devient le 6e régiment d'infanterie coloniale mixte sénégalais (RICMS), après renforts de tirailleurs sénégalais.
  • 22 juin 1940, le régiment est dissous.
  • , le 6e régiment de tirailleurs sénégalais change d'appellation et devient le 6e RIC.
  • , nouvelle dissolution du régiment
  • , création du 6e régiment interarmes d'outre-mer par changement d'appellation du 4e régiment colonial interarmes.
  • , dissolution du RIAOM qui donne naissance au 6e bataillon d'infanterie de marine, le .

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  • 1908 : Colonel Pineau
  • ? -  : Marie Dominique Augustin Gustave Grimaud[1] (†)
  • 1940 : colonel Aubugeau[2]
  • ...
  • Oct. 1944 - Oct. 1945 : colonel Raoul Salan
  • 1946 : colonel Arnal.
  • 1946: colonel Louis Dessert[3]
  • ...
  • ...
  • ...
  • ...
  • 1960 - 1963 : colonel Marcel Bigeard[4]
  • 1969 - 1971 : lieutenant-colonel Gilbert Gagneaux [5]
  • ...1971-1972 : chef de bataillon Alain Louis Marcel Le Puloch [6]
  • ...
  • ...
  • ...
  • ...

Historique[modifier | modifier le code]

Avant 1914[modifier | modifier le code]

Le , création à Brest, du 6e régiment d'infanterie de marine (6e RIMA), par dédoublement du 2e régiment d'infanterie de marine. Le , il prend l'appellation de 6e régiment d'infanterie coloniale (6e RIC)[4].

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1914 : casernement à Lyon ; 2e brigade coloniale ; 1re division coloniale

Rattachements :

1914[modifier | modifier le code]

1915[modifier | modifier le code]

1916[modifier | modifier le code]

1917[modifier | modifier le code]

La fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire reçu le 25/12/1919

1918[modifier | modifier le code]

D'avril 1916 à 1917, le 9e bataillon d'instruction du 6e colonial édite un journal de tranchées : L'Ancre rouge, sous-titré Journal de débochage[7].

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Le , le 6e RIC défile lors du défilé de la Victoire[4]. Le , le 6e RIC s'installe à Strasbourg.

Il est dissous le [4].

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

1939-1940[modifier | modifier le code]

Le régiment est recréé à la mobilisation, le [4], et rattaché à la 6e division d'infanterie coloniale[8]. Son état-major est à Dreux et ses compagnies à Saint-Denis-de-Moronval et Cherisy (Eure-et-Loir)[réf. souhaitée].

Le , le régiment devient le 6e RICMS (Régiment d'Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais). À part les cadres[9], les européens quittent le régiment qui reçoit des renforts de soldats africains, issus des 55e, 56e et 57e bataillons de tirailleurs sénégalais[8].

En : entre sur le territoire allemand (forêt de Warndt) dans le cadre de l'offensive de la Sarre[réf. souhaitée].

De -: en lignes devant la Ligne Maginot (Rohrbach): Epping, Urbach, Volmunster[réf. souhaitée]

Placée depuis février 1940 dans la région de Bar-le-Duc (IIIe armée)[8], la 6e DIC est rattachée le à la IIe Armée, en difficulté dans les Ardennes après la percée allemande[9].

Le , deux bataillons du 6e RICMS et deux autres du 5e RICMS (l'autre RICMS de la 6e DIC) rejoignent dans l'après-midi Buzancy en camions, bientôt rejoints par le reste de la division[9]. Le 16 mai, les soldats de la 2e compagnie du 6e RICMS, visée par des bombardiers Dornier Do 17, en abattent un au fusil-mitrailleur et en endommagent un autre[10].

Du 17 au , la 6e DIC relève le 2e DLC dans le secteur de Stonne - Beaumont-en-Argonne - Sommauthe (environ 20 km au sud de Sedan). Le 6e RICMS est placé au centre du front de la division, dans le bois des Murets[9]. Il défend farouchement le secteur. Soumis dès le 17 à des attaques aériennes rejointes par l'artillerie allemande, les tirailleurs ne paniquent pas[11]. Les unités de la division se replient dans la profondeur de la forêt puis contre-attaquent le lendemain[9].

Le et le , les Allemands redoublent leurs assauts dans la forêt, afin percer vers le sud, mais ne parviennent pas à rompre le front de la division qui subit néanmoins de lourdes pertes[9]. Le 21, la section du lieutenant Guequière, au sein de la 10e compagnie du capitaine Larroque, encerclée par des forces supérieures en nombre, contre-attaque à l'arme blanche et met en fuite les Allemands[9],[12],[13]. Le 23 mai, le 118. Infanterie-Regiment (36. Infanterie-Division de la Wehrmacht) est surpris par la résistance des sénégalais dans la forêt de Sommauthe et les Allemands, faisant face à des tirailleurs insaisissables, rapprochent leur expérience du thème des combats de jungle (en) contre le « sauvage »[12],[14].

Le , la 6e division d'infanterie relève la 6e DIC, qui passe en réserve[9]. Le 6e RICMS a perdu 26 officiers, 95 sous-officiers et 598 soldats et tirailleurs[15]. 123 sont morts[16].

Pendant la retraite générale de juin, le 6e RICMS continue à se battre, couvrant la retraite d'autres divisions. Le , le 6e RICMS et le 43e RIC (le troisième régiment de la 6e DIC) se déploie entre Séchault et Sommepy. Attaqués le lendemain après-midi, les points d'appui sont pris par les Allemands et la division se replie à partir de la nuit du 11 au 12. Le , le 1er bataillon du commandant Cordier est anéanti à Braux-Saint-Remy dans des combats d'arrière-garde. Les journal des marches et des opérations mentionne plusieurs combats successifs à l'arme blanche. Lorsque la division atteint la forêt d'Argonne le 13 au soir, le 1er bataillon ne compte plus que 250 hommes[9].

Le régiment se positionne le autour du hameau de Bournonville, dans la commune de La Neuville-aux-Bois (Marne) et de la forêt de Belval[10]. L'attaque allemande est déclenchée le lendemain dès h du matin. Perdu dans la matinée, Bournonville est repris à la baïonnette[2] par les 10e et 11e compagnies[réf. souhaitée] mais leur bataillon, le 3e, doit se replier au soir 2 km à l'est. Le 2e bataillon tient sa position mais doit se replier pour ne pas être encerclé et perd 150 tués et blessés[2].

Le au soir, Allemands n'ont finalement pas percé le front de la division. Elle reçoit l'ordre le 15 au soir de reprendre sa retraite vers le sud. Le 16, les 2e et 3e bataillons percent un passage parmi les Allemands qui cherchent à les encercler. La retraite vers l'ouest étant impossible, la division franchit la Meuse en soirée, à Lérouville et Commercy. Le 19-, le régiment, au côté du 1er bataillon du 204e RI, livre bataille entre Barisey-la-Côte et Barisey-au-Plain (Meurthe-et-Moselle). La 6e DIC disparaît le 22 juin après la signature de l'Armistice[2], et le 6e RICMS est dissous[4].

1944-1945[modifier | modifier le code]

Indochine[modifier | modifier le code]

Du au [réf. souhaitée], le 6e RIC est transporté en Indochine. Il relève le 21e RIC à Hanoï et participe aux combats jusqu'en 1955[4]. Il est dissous le [4], à son retour en France.

Régiment français en Afrique[modifier | modifier le code]

Parachutistes de la 6e CPIMa, rattachée au 6e RIAOM, en opération au Tchad vers 1971.

Créé en 1958 à partir du 4e régiment colonial interarmes, le 6e régiment interarmes d’outre-mer reprend les traditions et le drapeau du 6e RIC[4]. Il est stationné à Bouar en Centrafrique. Il participe aux opérations de répression au Cameroun jusqu'en 1961[17]. Il intervient à au Congo en 1963 : trois compagnies sont aérotransportées à Brazzaville le pour protéger le président Fulbert Youlou mais la France décide le de ne pas soutenir le président contesté par la rue, et celui-ci démissionne[18]. Le 6e RIAOM est ensuite engagé au Gabon l'année suivante pour libérer le président Léon Mba victime d'un coup d'état : deux compagnies sont aérotransportées le sur l'aéroport de Libreville (capturé peu avant par la CAPIMa) et une compagnie soutient l'assaut mené par la CAPIMa le lendemain[19].

Le 6e RIAOM rejoint Fort-Lamy au Tchad en 1965, avec deux détachements à Bouar et Libreville au Gabon. Le régiment participe aux combats de la guerre civile tchadienne au côté du président élu François Tombalbaye[20]. Il perd 27 tués entre 1965 et 1971[21]. L'unité d'intervention du régiment est alors la 6e compagnie parachutiste d'infanterie de marine[22] et le régiment dispose d'un escadron blindé d'automitrailleuses Ferret[20].

Fin octobre 1975, le régiment est rapatrié en France et dissout à Toulon le . Le détachement de Libreville devient le le 6e bataillon d'infanterie de marine, qui garde les traditions du 6e RIC[4].

Insignes[modifier | modifier le code]

Insigne du 6e RIC[modifier | modifier le code]

Écu écartelé 1 et 4 bleu à 3 fleurs de lys et une croix 2 aux hermines 3 rouge au lion le tout sur une ancre brochée d’une croix de Lorraine, en réduction.

Insigne du 6e RIAOM[modifier | modifier le code]

Devise du 6e Régiment d'Infanterie Coloniale[modifier | modifier le code]

"Souples et félins"

Drapeau du régiment[modifier | modifier le code]

Les noms des batailles s'inscrivent en lettres d'or sur le drapeau[23] :

Fourragères aux couleurs de la Médaille militaire avec olives de la croix de guerre (1914-1918) (1939-1945), puis fourragère aux couleurs de la Croix T.O.E

Décorations[modifier | modifier le code]

Anéanti 2 fois, il gagne le droit de porter la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire et reçoit la Croix de guerre 1914-1918 avec 4 citations à l'ordre de l'armée (4 palmes)[4] le .

Il reçoit la croix de guerre 1939-1945 avec 2 palmes, puis la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec 2 palmes (à la suite de la guerre d'Indochine)[4].

Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire avec olive aux couleurs des rubans des croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945 et de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre TOE[4].

Traditions[modifier | modifier le code]

La fête des troupes de marine

Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de BAZEILLES. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .

Et au Nom de Dieu, vive la coloniale

Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments. Son origine est une action de grâce du Révérend Père Charles de Foucauld, missionnaire, voyant arriver à son secours les unités coloniales un jour où il était en difficulté avec une tribu locale.

Personnalités ayant servi au 6e RIMa[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marie Dominique Augustin Gustave Grimaud sur Mémoire des Hommes
  2. a b c et d Gozé, « Les combats dans l'Est », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-36 (lire en ligne)
  3. Colonel DESSERT Louis commandant le 6° Régiment d'Infanterie Coloniale tué à Thanh-Hung le 20 janvier 1946; dossier de la legion d'honneur: http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH050/PG/FRDAFAN83_OL0759015v001.htm
  4. a b c d e f g h i j k l m et n « 6e BIMa », sur emsome.terre.defense.gouv.fr, (consulté le )
  5. Journal officiel de la République française: Lois et décrets, 1972, p. 8494; https://jboulbin.wordpress.com/2007/06/03/tchad-1968-1972/ 1967/1969 colonel Pierre Saint Macary: Table du Bulletin Officiel - Pagina 570 books.google.it › books 1969 · Visualizzazione snippet Sabatier (Roger), Nîmes (Gard). Saint-Macary (Pierre), lieutenant-colonel, 6° R. I. , A. O. M. Fort-Lamy (Tchad).
  6. Alain Louis Marcel LE PULOCH Mort pour la France le 18-02-1972 (Am Dagachi, Tchad) Né(e) le/en 26-12-1932 à Paris 20e arrondissement (75 - Paris (ex Seine), France) 39 ans, 1 mois et 22 jours Carrière Statut militaire Grade chef de bataillon Unité 6e régiment interarmées d'Outre-Mer (6e RIAOM) Mention Mort pour la France Opération LANGUEDOC Conflit Tchad Cause du décès action de combat https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/opex_1963_2013/detail_fiche.php?ref=1650024&debut=0
  7. « L'Ancre rouge », sur numelyo.
  8. a b et c F. L., « Les troupes coloniales en 1939-40 : la mobilisation et la période d'attente », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-38 (lire en ligne)
  9. a b c d e f g h et i Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille des Ardennes (10 mai - 10 juin 1940) », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-35 (lire en ligne)
  10. a et b Teisseire 1994.
  11. Fargettas 2012, p. 198.
  12. a et b Maurice Rives, « Les Coloniaux dans la tourmente : mai-juin 1940 », Le lien, Union nationale des amicales des camp de prisonniers de guerre, no 477,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  13. Fargettas 2012, p. 199.
  14. Fargettas 2012, p. 140-141.
  15. « Les combats de 1940 », sur Radio France internationale, (consulté le )
  16. Gérald Dardart (préf. Jean-Pierre Masseret), Ardennes 1940 : tenir!, Fieulaine, Association Ardennes 1940, à ceux qui ont résiste, , 215 p. (ISBN 978-2-9515365-1-7, OCLC 66145200)
  17. Jacques Sicard, « Des DMA aux RIAOM, 1947-1999 », Militaria Magazine, no 222,‎ , p. 52-61
  18. Marill 2018, p. 89-90.
  19. Marill 2018, p. 133-134.
  20. a et b Michel Goya, « La CPIMa au Tchad (1969-1972) », sur La voie de l'épée, (consulté le )
  21. Philippe Decraene, « Situation inchangée après le départ du corps expéditionnaire français », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Il y a 50 ans, des soldats français étaient déployés en opex au Tchad », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, (consulté le )
  23. Service Historique de la Défense, Décision No 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]