Abbaye des Ternes — Wikipédia

Abbaye des Ternes
Image illustrative de l’article Abbaye des Ternes
Abbaye des Ternes
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattachement Ordre des célestins
Début de la construction XIVe siècle
Date de désacralisation 1777
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1981)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Creuse
Canton Gouzon
Commune Pionnat
Coordonnées 46° 06′ nord, 2° 02′ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye des Ternes

L' abbaye des Ternes, dont il ne reste aujourd'hui que les bâtiments conventuels, est située sur la commune de Pionnat dans le département de la Creuse. Elle abrita une vie monastique de l'an 1338 à l'an 1777.

Désormais, elle est une propriété privée.

Histoire[modifier | modifier le code]

Godefroy Le Fort, seigneur des Ternes, avait acheté le fief des Ternes vers 1250. Il est mort en 1308 à un âge très avancé, mais peu probable de 120 ans |[1]

Son fils Roger Le Fort (1277-1367), qui choisit la carrière ecclésiastique, fonda en 1338 le monastère des Ternes dans le château paternel en ayant l'intention d'accomplir à sa façon la parole du prophète Isaïe, reprise par Jésus-Christ : « Ma maison sera appelée maison de prière »[2]. En effet, ayant fait la rencontre dans sa jeunesse de saint Pierre Célestin (192e Pape, sous le nom de Célestin V), il conserva à son égard une profonde admiration et vénération, ce qui le poussa à vouloir fonder sur ses terres un pieux asile aux enfants spirituels du saint[1].

C'est ainsi que Roger le Fort éleva à ses frais les bâtiments claustraux pour accueillir douze moines et un prieur. Il dota l'abbaye de 200 livres de revenu annuel, établit une bibliothèque et pourvut l'église d'ornements sacrés et de reliques. Le bienheureux Roger institua pour ses héritiers les pauvres de Jésus-Christ et fonda par ailleurs un hôpital dans la province de la Marche[1]. C'est lui qui a fait aussi construire le pont appelé « Pont-à-l'Évêque » qui enjambe la Creuse près de Saint-Laurent.

Roger le Fort est sacré évêque d'Orléans le par le Pape Jean XXII. Il deviendra par la suite évêque de Limoges et enfin évêque de Bourges. Il mourut à l'âge de 90 ans le [3].

Sa volonté était d'être enseveli dans l'église du monastère des Ternes, mais pour une raison inconnue, il fut déposé dans la cathédrale de Bourges, tout près de la chaire archiépiscopale, où on lui éleva un monument avec épitaphe en vers latin. Finalement, il sera béatifié par l’Église catholique et devient de ce fait bienheureux.

Bernard de Pardiac, dit Bernard VIII d'Armagnac, précepteur du dauphin Louis, futur Louis XI, qui combattit à la bataille de Patay le auprès de Jeanne d'Arc, et qui fut fait lieutenant général de la Marche et gouverneur du Limousin en 1441 et qui fut tué à Paris en 1456, a été inhumé au monastère des Ternes.

De même, au XVIIe siècle, Guillaume Reydier, archiprêtre de Saint-Sulpice-le-Guérétois, fut enseveli dans le chœur de l'église du monastère des Ternes.

Le prieuré des Ternes dont la fête patronale était l'Assomption de la Sainte Vierge Marie, avait des prieurs nommés tous les trois ans par le chapitre général des Célestins. Parmi eux, il est possible de citer : Frater Girardus Jacobi (prieur des Ternes en 1429 quand fut rédigé l'obituaire de ce prieuré), Jean Bigot (de 1491 à 1494), Innocent Guénot (en 1531), Marie-François Paillet (devenu par la suite chanoine de Notre-Dame de Guéret en 1781).

L'évêque de Limoges, Pierre de Montbrun, consacra le , près du portail du monastère des Ternes, un autel dédié à saint Jean-Baptiste, saint Laurent et sainte Madeleine.

La commission des réguliers (1766-1780) qui avait été instituée en France à la demande du roi Louis XV pour réfréner les abus du clergé et examiner la situation financière des établissements ecclésiastiques aux ressources insuffisantes, effectua en réalité un travail de destruction des ordres religieux.

Et c'est ainsi que l'Ordre des Célestins fut frappé de plein fouet. Les religieux des Ternes qui à cette époque n'étaient plus que six, quittèrent le 1er juillet 1777, l'abbaye que leur avait donnée Roger Le Fort en 1338[1].

Aujourd'hui, l'abbaye est une propriété privée. Il ne reste presque plus que les anciens bâtiments conventuels de cet ancien monastère, le portail d'entrée flanqué de deux tourelles, ainsi que l'ancienne boulangerie au nord. Au début du XXe siècle existait encore la fontaine du monastère. Toutefois, à l'emplacement de l'église du monastère a été construite au XIXe une maison bourgeoise.

Architecture[modifier | modifier le code]

L'habit des moines célestins[modifier | modifier le code]

Les célestins portaient une tunique blanche, un scapulaire noir, un capuchon à collerette et, pour les profès, une coule noire. En raison de leur scapulaire noir qui formait comme un trait noir sur leur robe blanche, ils furent également appelés les barrés.

Photothèque[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d LECLERC, Le dictionnaire historique de la Creuse, Les éditions du Bastion, , 809 p.
  2. Bible, Isaïe 56:7 ; Matthieu 21:13 et Luc 19:46
  3. « Les Évêques d'Orléans »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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