Agostino Casaroli — Wikipédia

Agostino Casaroli
Image illustrative de l’article Agostino Casaroli
Biographie
Naissance
Castel San Giovanni (Italie)
Ordination sacerdotale
Décès (à 83 ans)
Vatican
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Jean-Paul II
Titre cardinalice
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
pape Paul VI
Fonctions épiscopales
Secrétaire pour les affaires publiques de l'Eglise

Secrétaire d'État

Pro-secrétaire d'État puis secrétaire d'État
Président de l'administration du patrimoine du siège apostolique

Blason
« Pro fide et justitia »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Agostino Casaroli, né à Castel San Giovanni le et mort au Vatican le , est un prélat catholique italien, cardinal secrétaire d'État de 1979 à 1990, pendant le pontificat de Jean-Paul II. Il joua un rôle de premier plan dans l'Ostpolitik du Saint-Siège (les relations du Vatican avec les pays communistes du Bloc de l'Est), notamment à propos du sort réservé aux chrétiens de l'autre côté du Rideau de fer.

Biographie[modifier | modifier le code]

Prêtre[modifier | modifier le code]

Né dans une famille modeste de la province de Plaisance, en Émilie-Romagne, Agostino Casaroli est ordonné prêtre le pour le diocèse de Plaisance, après avoir fait ses études au séminaire diocésain de Bedonia et au collège Alberoni de Plaisance. La même année, il entre à l'Académie pontificale ecclésiastique de Rome afin de s'initier à la diplomatie du Saint-Siège.

En 1961 il entre à la Secrétairerie d'État du Vatican sous les ordres du pape Jean XXIII. Pendant les années qui suivirent le concile Vatican II, sous le pontificat de Paul VI, Agostino Casaroli acquiert la réputation d'être un diplomate subtil, capable de négocier efficacement avec les régimes politiques hostiles à l'Église catholique. En ce sens, il joue un rôle primordial dans l'Ostpolitik du Vatican. Les accords qu'il signe avec la Hongrie en 1964 et la Yougoslavie en 1966 marquent le début des relations du Saint-Siège avec des États où l'on persécutait les chrétiens. Ses Mémoires, publiés en 2000, révèlent de sa part une opposition au marxisme-léninisme beaucoup plus déterminée que n'a pu en juger l'opinion, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Église, même si cette opposition n'apparaissait pas au grand jour.

Il préside la conférence d'Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe (c'est-à-dire sur les rapports Est-Ouest) du au et participe aux délibérations de l'Acte final.

Évêque[modifier | modifier le code]

Au sein de la curie, il a été nommé secrétaire du conseil pour les affaires publiques de l'Église et ordonné archevêque in partibus de Carthage par le pape Paul VI le .

Après la mort du cardinal secrétaire d'État Jean Villot, quelques mois après le début de son pontificat, Jean-Paul II l'appelle à prendre la direction de la secrétairerie d'État le . N'étant pas encore cardinal, Agostino Casaroli n'est pas nommé secrétaire d'État, mais pro-secrétaire d'État.

Cardinal[modifier | modifier le code]

Jean-Paul II le crée cardinal avec le titre de cardinal-prêtre des Saints-Apôtres (Ss. XII Apostoli) lors de son premier consistoire le , et le nomme le même jour cardinal secrétaire d'État et président de la commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican. Certains voient en lui le « vice-pape »[1], une fonction qui évidemment n'existe pas.

De 1981 à 1984, il exerce également les fonctions de président de l'administration du patrimoine du siège apostolique.

Pendant son mandat de secrétaire d'État, il met au point et signe avec le président du Conseil italien Bettino Craxi, le , le protocole de révision des accords du Latran entre le Saint-Siège et la République italienne[2].

Le , Jean-Paul II l'élève au rang de cardinal-évêque du diocèse de Portus-Santa-Rufina. Atteint par la limite d'âge, il quitte la Secrétairerie d'État le , où lui succède le cardinal Angelo Sodano.

Il est vice-doyen du Sacré Collège de 1993 à sa mort, en 1998, due à un malaise cardio-respiratoire.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Chevalier grand-croix de l'Ordre du Mérite de la République italienne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Lecomte, Le roman des papes : de la Révolution française à nos jours, Monaco Paris, Éd. du Rocher, , 251 p. (ISBN 9782268071244)
  2. L. 25 marzo 1985, n. 121 - Texte intégral disponible sur Wikisource http://it.wikisource.org


Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marco Lavopa, « Mgr Agostino Casaroli un habile "tisseur de dialogues européens" (1963 - 1975) », Revue de l’histoire des religione, an. 2014, vol. 1, p. 101 à 115, Armand Colin, Paris.
  • Marco Lavopa, « Le ‘dialogue de compromis’. L’Ostpolitik vaticane de Mgr Agostino Casaroli dans la Yougoslavie de Tito », Revue d’histoire diplomatique, an. 2013, vol. 2,  p. 157 à 178, A. Pedone, Paris.
  • (it) Carlo Felice Casula (dir.), Agostino Casaroli, Il martirio della pazienza. La Santa Sede e i paesi comunisti (1963-1989), Einaudi, Torino, 2000
  • (it) Alberto Melloni (dir.), Il filo sottile. L'Ostpolitik vaticana di Agostino Casaroli, a cura di Alberto Melloni, il Mulino, Bologna
  • (it) Alberto Melloni - Silvia Scatena (dir.), L'America Latina fra Pio XII e Paolo VI. Il cardinal Casaroli e le politiche vaticane in una chiesa che cambia, Bologna, 2006
  • (it) Alberto Melloni - Maurilio Guasco (dir.), Un diplomatico vaticano fra dopoguerra e Ostpolitik. Mons. Mario Cagna (1911-1986), Bologna, 2003
  • (it) Marco Lavopa, La diplomazia dei 'piccoli passi'. L’Ostpolitik vaticana di Mons Agostino Casaroli, GBE, Roma, 2013.
  • Marco Lavopa, « Les acteurs religieux ont-ils des pratiques diplomatiques spécifiques? La politique orientale vaticane et la "méthode Casaroli" dans le temps present », "Revue suisse d'histoire religieuse et culturelle", Academic Press of Fribourg, an. 2019, vol. 113, pp. 319−344.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]