Arabe classique — Wikipédia

Feuillet à écriture arabe coufique d'un Coran du XIe siècle provenant de la Grande Mosquée de Kairouan.

L’arabe classique et l'arabe standard moderne constituent ensemble l'arabe littéral. La diglossie de la langue arabe fournit en effet deux registres de langue, arabe littéral et arabe dialectal. L'arabe classique évolue au fil du temps de l'arabe précoranique à l'arabe coranique, puis à l'arabe post-coranique auquel est parfois réservée l'appellation « arabe classique ».

La distinction n'est pas une question de niveau d'études comme celle qui existe par exemple en français entre les registres populaire et soutenu.

Arabe classique[modifier | modifier le code]

Arabe littéraire pré-coranique[modifier | modifier le code]

L’arabe classique pré-coranique tire ses origines du centre et du nord de la Péninsule arabe et se distingue de l’arabe yéménite[1].

La plus vieille inscription retrouvée en arabe classique pré-coranique date de 328 après J.-C., connue comme « inscription de Namarah » en alphabet nabatéen, découverte en Syrie méridionale en par deux archéologues français, René Dussaud et Frédéric Macler[2].

Arabe littéraire coranique[modifier | modifier le code]

Le Coran est écrit dans une langue arabe dite coranique très proche de l’arabe classique ancien, même si à la date de la mise en écrit du texte sacré au début du règne des Omeyyades, l’on peut encore percevoir des traces d’arabe plus ancien datant de l’Antiquité. D'après le calife `Uthman, le Coran fut révélé dans le dialecte de la tribu mecquoise de Quraish[3].

La conquête musulmane au VIIe siècle permet à cette langue de se diffuser dans tout le sud de la Méditerranée notamment comme langue du Coran et de l’administration[4].

Arabe littéraire post-coranique[modifier | modifier le code]

L’arabe littéraire classique post-coranique est une des formes de l’arabe utilisée au Moyen Âge dans les textes littéraires pendant le califat omeyyade et abbasside (entre les VIIe et IXe siècles). Cette langue se fonde sur les dialectes médiévaux des Tribus arabes.

A compter du XIXe siècle, une modernisation de l'arabe classique (en particulier au niveau du vocabulaire) est mise en œuvre par les intellectuels de la Nahda, et développe l'actuel arabe standard modernisé. Celui-ci est enseigné comme langue officielle dans les pays du monde arabe, mais continue généralement à cohabiter avec des formes locales d'arabe dialectal.

Linguistique[modifier | modifier le code]

Cette section ne prétend pas dupliquer celle relative à la linguistique dans l'article principal consacré à la langue arabe. Ne sont traités ici que les spécificités grammaticales (et celles de la prononciation et de l'écriture) de l'arabe classique dans ses trois versions pré-coranique, coranique, et post-coranique.

Prononciation de l'arabe classique[modifier | modifier le code]

La prononciation de l'arabe est étudiée par trois sciences linguistiques complémentaires qu'il convient de ne pas confondre, la phonétique, la phonologie, et l'orthophonie. Cette dernière est normative et comprend l'étude de la cantillation des textes arabes liturgiques.

Écriture de l'arabe classique[modifier | modifier le code]

Grammaire de l'arabe classique[modifier | modifier le code]

La grammaire arabe étudie la formation des mots, la morphologie, et leur composition en phrases, la syntaxe.

Morphologie de l'arabe classique[modifier | modifier le code]

L’arabe classique est une langue sémitique comme l’hébreu, l’araméen ou l’akkadien. La particularité des langues sémitiques sont les racines de mots à base de trilitères consonnantiques.

Exemples :

  • k-t-b : écrire
  • kataba, il écrivit
  • yaktubu, il écrit
  • kitāb, livre
  • maktaba, bibliothèque
  • maktub, ce qui est écrit
  • kātib, écrivain
  • kitāba, écriture

Ces mots contiennent tous les trois consonnes k-t-b, qui forment la racine du mot.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Classical Arabic » (voir la liste des auteurs).
  1. « "The Collapse of the Marib Dam and the Origin of the Arabs" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), March 30, 2005, https://web.archive.org/web/20080209193302/http://www.arabia-felix.com/printer_20.html, February 9, 2008
  2. A New Reading of the Namārah Inscription, James A. Bellamy, 1985, issu du Journal of the American Oriental Society, volume 105, issue 1, pages=31 to 51, published by American Oriental Society, url: https://www.jstor.org/stable/601538
  3. url: https://sunnah.com/bukhari/66/6
  4. Harv, Watson, 2002, p. 8

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Consulter le Wiktionnaire rédigé en arabe.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Classement par date d'édition des ouvrages :

  • T. F. Mitchell, Professeur de langue anglaise et de linguistique générale à l'Université de Leeds, Colloquial Arabic, collection « Teach Yourself Books », Hodder and Stoughton Ltd, London 1962, dixième impression 1980, (ISBN 0-340-26519-1)
  • Boutros Hallaq, Agrégé de l'Université, L'arabe pour tous, collection « les langues pour tous », Presses Pocket, 1984, (ISBN 978-2-266-01340-6)
  • Michel Neyreneuf et Ghalib Al-Hakkak, Grammaire active de l'arabe, collection « les langues modernes », Le Livre de Poche, Paris 1996.
  • Thomas Bauer, Arabic Writing, article paru dans The World's Writing Systems, ouvrage collectif sous la direction de Peter T. Daniels et William Bright, Oxford University Press, 1996.
  • Toufic Fahd, Études d'histoire et de civilisation arabes, Éditions Isis, 1997, (ISBN 975-428-106-8) version en ligne Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Mathieu Guidère, Arabe grammaticalement correct ! Grammaire alphabétique de l'arabe, Éditions Ellipses, Paris 2001, (ISBN 2-72980923-6)
  • Ghani Alani, L'Écriture de l'écriture : Traité de calligraphie arabo-musulmane, éd. Dervy, 2002.
  • Régis Blachère et Maurice Gaudefroy-Demombynes, Grammaire de l'arabe classique, Maisonneuve et Larose, cinquième édition, 2004. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Kristen Brustad, Mahmoud Al-Batal, Abbas Al-Tonsi, A Textbook for Arabic: Part Two. Georgetown University, Washington, DC, 2005 (ISBN 978-1589010963), 1re édition 1997, (ISBN 0-87840-350-7)
  • Boutros Hallaq, Agrégé de l'Université, Professeur à l'université de la Sorbonne nouvelle Paris III, Quarante leçons pour parler arabe, collection « langues pour tous », Univers Poche, Pocket, Paris 2009, (ISBN 978-2-266-18910-1) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dictionnaire Mounged de poche (français arabe ─ فرنسيّ عربيّ), éditions Dar el-Machreq, dixième édition, Beyrouth.

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]