Bataille navale de Casablanca — Wikipédia

Bataille navale de Casablanca
Episode de l'Opération Torch
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Jean Bart à Casablanca
Informations générales
Date au
Lieu Devant Casablanca sous Protectorat français du Maroc
Issue victoire américaine
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Drapeau de l'État français État français
Commandants
Henry Kent Hewitt Ernst Kals
Frix Michelier
Forces en présence
1 porte-avions
1 porte-avions d'escorte
1 cuirassé
3 croiseurs lourds
1 croiseur léger
14 destroyers
15 navires de troupes
347 péniches de débarquement
108 avions
1 cuirassé
1 croiseur léger
2 contre-torpilleurs
7 torpilleurs
8 sloops
11 dragueurs de mines
13 sous-marins
35 avions de chasse (~ 80 avions au total)
Pertes
174 tués
4 navires de troupes coulés
150 péniches de débarquement coulées
9 avions détruits
1 cuirassé endommagé
1 croiseur lourd endommagé
2 destroyers endommagés
1 pétrolier endommagé
462 tués
200 blessés
1 cuirassé endommagé
1 croiseur léger détruit
4 torpilleurs coulés
7 sous-marins coulés
1 sous-marin sabordé
2 sous-marins endommagés
1 torpilleur échoué
2 contre-torpilleurs échoués
1 sous-marin échoué
30 avions détruits

Campagne d'Afrique du Nord (Seconde Guerre mondiale) (1940-1943)

Batailles

Campagne d'Afrique du Nord

Guerre du Désert


Débarquement allié en Afrique du Nord


Campagne de Tunisie

Coordonnées 33° 31′ 48″ nord, 7° 34′ 59″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maroc
(Voir situation sur carte : Maroc)
Bataille navale de Casablanca Episode de l'Opération Torch

La bataille navale de Casablanca était une série d'engagements navals livrés entre les navires de l'United States Navy couvrant l'invasion de l'Afrique du Nord (Opération Torch) et des navires de l'État français défendant la neutralité du Protectorat français du Maroc conformément à l'Armistice du 22 juin 1940 signé dans la clairière de Rethondes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Objectifs alliés[modifier | modifier le code]

Le Maroc était un protectorat de la France au moment de la Seconde Guerre mondiale. La France de Vichy s'était rendue à l'Allemagne après la bataille de France, signant un armistice avec l'Allemagne nazie. Le général Charles de Gaulle a dirigé les forces françaises opposées à la capitulation et au gouvernement de Vichy, poursuivant la guerre aux côtés du Royaume-Uni et des Alliés. Le régime de Vichy - qui contrôlait le Maroc - était donc officiellement neutre, mais concrètement l'armistice obligeait Vichy à résister à toute tentative de s'emparer du territoire ou des équipements français à utiliser contre l'Allemagne. Les forces britanniques avaient bombardé les Français à Mers-el-Kébir pour empêcher la flotte française de tomber aux mains des Allemands après que les Français aient rejeté les demandes de rejoindre les Alliés ou de naviguer vers un port neutre, entraînant beaucoup de ressentiment entre la France et la Grande-Bretagne. Le gouvernement des États-Unis avait précédemment reconnu le régime de Vichy comme légitime. La planification militaire de Operation Torch en 1942 a mis l'accent sur les troupes américaines dans les forces de débarquement initiales sur la base d'estimations du renseignement auxquelles elles seraient moins vigoureusement opposées qu'aux soldats britanniques[1]. Les planificateurs militaires alliés prévoyaient qu'une force entièrement américaine affectée à la prise de la ville portuaire atlantique de Casablanca pourrait être saluée comme des libérateurs.

Prélude[modifier | modifier le code]

Plan de Fedala en 1942
Opération Brushwood le 8 novembre 1942

Une force opérationnelle d'invasion de 102 navires américains transportant 35 000 soldats américains s'est approchée de la côte marocaine sans être détectée, sous le couvert de l'obscurité. Les défenseurs français ont interprété les premiers contacts comme un raid de diversion pour un débarquement majeur en Algérie. Les défenseurs français ont été placés en état d'alerte lorsque des convois d'invasion britanniques ont été détectés passant par le détroit de Gibraltar[2]. La flotte américaine s'est scindée en trois groupes le 7 novembre. Caché par l'obscurité, un groupe nord (six navires de troupes et deux cargos escortés par le cuirassé USS Texas, le croiseur léger USS Savannah et six destroyers)[3] se préparent à débarquer 9 000 hommes du 60e régiment d'infanterie renforcés de 65 chars légers pour s'emparer de l'aérodrome de Port Lyautey (Opération Goalpost); et un groupe sud (quatre navires de troupes et deux cargos escortés par le cuirassé USS New York, le croiseur léger USS Philadelphia et six destroyers)[4] se préparait à débarquer 6 500 hommes du 47e régiment d'infanterie renforcés de 90 chars moyens et légers près du port de phosphate de Safi pour couvrir les approches sud de Casablanca (Opération Blackstone), tandis que le groupe du centre couvert par le cuirassé Massachusetts et les croiseurs lourds Wichita et Tuscaloosa se préparait à débarquer la force d'occupation de Casablanca avec 19 500 soldats de la 3e division d'infanterie[5] renforcée de 79 chars légers près de Fedala à 24 km au nord-est de Casablanca (Opération Brushwood)[6].

Des batteries de défense côtière navale flanquaient les deux extrémités de la plage de débarquement de Fedala avec:

Le Port de Casablanca disposait de trois batteries de défense côtière et celle du cuirassé Jean Bart à quai:

  • Batterie Oukacha : 4 x canons de 100mm Mle 1897, 2 x mitrailleuses bitubes 13.2mm CAD AA HMG
  • Batterie du poste d'entrée de rade : 2 x canons de 75 mm mle 1897, 2 x mitrailleuses bitubes 13.2mm CAD AA HMG
  • Batterie El Hank : 4 x canons de 194mm Mle 1902, 4 x canons de 138 mm mle 1910, 4 x mitrailleuses 13.2mm CA AA HMG
  • La batterie opérationnelle du Jean Bart : 4 x canons de 380 mm Mle 1935

Déroulement[modifier | modifier le code]

8 novembre[modifier | modifier le code]

Les navires de transport de troupes du groupe central USS William P. Biddle (en), USS Leonard Wood (en)[note 2], USS Joseph T. Dickman (en)[note 2], USS Tasker H. Bliss (en), USS Hugh L. Scott (en), USS Joseph Hewes (en), USS Edward Rutledge (en), USS Charles Carroll (en), USS Thomas Jefferson (en), USS Ancon (en), USS Elizabeth C. Stanton (en), USS Thurston (en), USS Arcturus (en), USS Procyon (en), et USS Oberon (en)[5] ont jeté l'ancre à 8 km au large de Fedala à minuit. Les péniches de débarquement chargées se sont réunies et sont parties à 06h00[note 3]. Les batteries de défense côtière de Pont Blondin ont été alertées par le bruit des moteurs des péniches de débarquement et ont éclairé les approches de la plage avec des projecteurs mais ceux-ci ont été éteints lorsque les bateaux de soutien des péniches ont ouvert le feu avec des mitrailleusess. Le destroyer USS Wilkes (DD-441) (en) et un bateau éclaireur chargé de marquer la Red Beach 2 se sont déplacés hors de position tout en manœuvrant pour éviter un bateau non identifié évalué comme potentiellement hostile ; et les péniches de débarquement ont heurté des rochers à pleine vitesse plutôt que d'atteindre leur plage prévue. Vingt et une des 32 péniches de débarquement du Leonard Wood ont fait naufrage. Huit des péniches de débarquement survivantes du navire ont fait naufrage dans les fortes vagues sur le bord de plage[8].

3 500 soldats américains étaient à terre à l'aube; mais la brume matinale cachait la taille de la force d'invasion. Les batteries de défense côtière de Fedala ont ouvert le feu sur les péniches de débarquement peu après 07h00[note 3],[9]. À 07h20[note 3], l'amiral Hewitt autorise les quatre destroyers américains soutenant les péniches de débarquement à ouvrir le feu sur les batteries côtières françaises. Les artilleurs français endommagent les destroyers USS Ludlow (DD-438) (en) et USS Murphy (DD-603) (en)[10], et à 07h25[note 3] les destroyers étaient défendus par les canons plus lourds des croiseurs Augusta et Brooklyn protégeant les navires de troupes[11]. Les Ludlow et Wilkes ont réduit au silence la batterie Pont Blondin, tandis que l'Augusta a réduit au silence la batterie Fedala. Le Murphy, le USS Wainwright (DD-419) (en), et d'autres navires américains ont engagé deux avions français juste avant 07h00, les chassant finalement[10].

Attaque aérienne contre un sous-marin français au large du Maroc

Les sous-marins français Amazone, Antiope, Méduse, Orphée et Sibylle sont sortis du port pour des patrouilles défensives à 07h00[12]. À 07h50[note 3][Quoi ?]. Vers 7h15, 24 chasseurs F4F-4 Wildcat décollent du pont du Ranger. Le porte-avions se trouvait à environ 45 kilomètres à l'ouest-nord-ouest de Fedala à l'époque. Presque simultanément, des Dewoitine D.520 français sont apparus au-dessus des plages du débarquement et ont tiré sur les péniches de débarquement à basse altitude. Les pertes en résultant étaient très faibles. Les chasseurs français du GC II/5 (20 Curtiss P-36 Hawk et 16 Dewoitine D.520) ont été engagés par des F4F-4 Wildcat du Ranger dans un combat aérien qui a abattu sept avions français contre quatre[11] ou cinq[12] avions américains jusqu'à 8 heures du matin. De plus, deux bombardiers en piqué SBD Dauntless et deux Grumman TBF Avenger ont été perdus par les défenses des chasseurs et les tirs au sol lors de raids aériens sur les aérodromes français à proximité. En retour, cependant, de nombreux avions français sont détruits sur ces aérodromes. Lors d'une attaque américaine, l'escadre Aéronavale stationnée près de Port-Lyautey perd à elle seule sept des neuf bombardiers Martin 167 opérationnels.

Des bombes ont commencé à tomber sur le port de Casablanca à 08h04[note 3]. Dix cargos et paquebots civils ont été coulés[12] et des sous-marins français Amphitrite, Oréade et Psyché ont été détruits dans le port[10]. La force de couverture américaine de Massachusetts, Wichita et Tuscaloosa masquée par les destroyers Mayrant, Rhind, Wainwright et Jenkins est apparue au large et les canons du Massachusetts de 406 mm ont été ajoutés au bombardement. La batterie El Hank a observé des tirs de la force de couverture et a touché le Massachusetts avec sa première salve. La tourelle opérationnelle à bord du cuirassé incomplet Jean Bart a également ouvert le feu et il a été pris pour cible par le Massachusetts. Celui-ci ouvre le feu à 7h04 à une distance de 22 000 m et le stoppe à 8h33, tirant neuf bordées complètes et trente-huit autres tirs d'entre trois et six canons. Cinq coups atteignent le Jean Bart dont l'un bloque sa tourelle d'artillerie principale[13], le cuirassé français n'a eu le temps que de tirer sept coups. D'autres tirs atteignent les docks et coulent deux navires marchands[14]. Épaulé par le croiseur lourd Tuscaloosa, le Massachusetts prend ensuite pour cible les destroyers français. Durant la bataille, le Massachusetts est touché par deux tirs des batteries côtières d'El Hank mais ne subit que des dommages superficiels, tandis qu'il tire 786 des 800 obus de 405 mm entreposés à bord, soit 98 % de ses munitions. Les lourds projectiles de 16 pouces du Massachusetts ont causé des dégâts importants bien que peu aient réellement explosé car ils avaient été équipés de fusées fabriquées en 1918[15]. La force de couverture a alors ciblé la batterie El Hank de 08h40[16] à 09h25[note 4],[11].

Alors que la force de couverture engageait la batterie El Hank à l'ouest de Casablanca, sept navires du 2e escadron léger français sont sortis du port de Casablanca à 09h00[12] sous le couvert d'un écran de fumée pour attaquer les navires de troupes ancrés au large de Fedala à l'est[11]. Le contre-torpilleur français Milan sortit avec les torpilleurs Fougueux et Boulonnais. À 09h20, l'escadre française est mitraillée par des avions de chasse du Ranger[12]. Les artilleurs français coulent une péniche de débarquement et marquent des coups sur le Ludlow[17]. Le Milan s'échoue après avoir été endommagé par des tirs du Wilkes[18],[19], du Wichita, et du Tuscaloosa[10]. Le Massachusetts et Le Tuscaloosa ont engagé les destroyers français Fougueux à 10: 00 et le Boulonnais à 10h12[19]. Le Fougueux a coulé à 10h40[17]. Le croiseur léger Primauguet sort avec le contre-torpilleur chef de flottille Albatros et les torpilleurs Brestois et Frondeur. Engagé par le Massachusetts, le Primauguet était en sous-armé; il était en cours de réaménagement et n'était pas pleinement opérationnel mais a néanmoins riposté. La flottille française a également été engagée par l' Augusta et le Brooklyn de 11h00 à 11h20[19]. L' Albatros s'échoue pour éviter de couler. Les navires restants sont retournés au port de Casablanca où le Primauguet s'est échoué et a brûlé et les deux destroyers ont chaviré. Quarante-cinq membres d'équipage ont été tués à bord du Primauguet, et plus de 200 autres blessés. Le sous-marin français Amazone a raté le Brooklyn avec une salve de torpilles[10],[18]. Le Sibylle a disparu entre Casablanca et Fedala, mais la cause de sa destruction reste incertaine[10],[20]. Les sous-marins français survivants Sidi-Ferruch et Le Conquérant sont sortis sans torpilles pour éviter leur destruction dans le port. Le Tonnant a réussi à charger quatre torpilles avant de partir. Le Brooklyn a coulé le Boulonnais[10] à midi[17] et le seul destroyer français restant opérationnel était L'Alcyon.

Une victime moins importante de cet engagement fut le bateau dans lequel Général Patton avait l'intention d'atteindre la plage depuis le vaisseau amiral Augusta. Le bateau avait été balancé sur des bossoirs en vue du lancement lorsque le souffle des canons de 8 pouces du croiseur a fait sauter le fond du bateau, provoquant la perte de la plupart des bagages de Patton par-dessus bord[21].

Trois petits navires de guerre français ont émergé du port de Casablanca en début d'après-midi pour sauver les marins du destroyer Fougueux, mais les navires de sauvetage ont été refoulés par les obus de la force de couverture américaine[note 5]. Les avions français ont bombardé et mitraillé la plage du débarquement à intervalles réguliers tout au long de la journée, mais causèrent peu de dégâts[22]. Après les premières attaques, les activités de l'armée de l'air française de Vichy s'affaiblissent rapidement. Ce n'est que vers midi qu'un dernier raid aérien de plusieurs bombardiers LeO-451 s'approchant individuellement sur les têtes de plage s'est produit, mais encore une fois, il n'y a eu que des pertes et des dégâts mineurs.

Au total, au moins 9 avions du Ranger et une trentaine d'avions français ont été perdus dans des combats aériens et des attaques contre des cibles au sol dans la zone de Fedala le 8 novembre (le nombre de victimes côté français n'est pas exactement certain). Au moins trois équipages américains sont portés disparus et un autre a été déclaré mort. Au total, les pertes parmi le personnel navigant américain devraient s'élever à 4 à 6 pilotes, artilleurs et navigateurs. Les pilotes de trois des cinq chasseurs Wildcat abattus ont pu se sauver en parachute. On ne sait rien de plus précis sur les pertes de personnel côté français, elles sont susceptibles d'être d'au moins 30 hommes (même si l'on peut supposer que les équipages des engins qui ont pris feu au sol ont largement pu se sauver).

Les ouvriers avaient réparé la tourelle du Jean Bart au coucher du soleil, et la batterie El Hank restait opérationnelle. Près de la moitié des 347 péniches de débarquement américaines avaient été détruites et moins de 8 000 soldats avaient été débarqués. Cinq sous-marins français traquaient encore la flotte d'invasion[23].

9 novembre[modifier | modifier le code]

Vue aérienne du port de Casablanca, 9 novembre. Le Jean Bart est à l'extrême gauche. Notez les navires coulés au centre.

L'aube a découvert les plages de débarquement de Fedala fouettées par des vagues de 6 pieds (1,8288 m) qui ont considérablement gêné le déchargement des navires de troupes d'invasion. Quarante pour cent des troupes étaient à terre avec à peine un pour cent de leur ravitaillement. Il y avait des pénuries de munitions et des fournitures médicales insuffisantes pour les blessés. Les communications étaient coupées parce que l'équipement radio était toujours à bord des navires de troupes. L'avancée vers Casablanca s'est arrêtée car les équipes à terre manquaient d'équipement mécanisé pour déplacer le matériel de la plage de débarquement[24].

10 novembre[modifier | modifier le code]

Les avisos français Commandant Delage et La Gracieuse sont sortis à 10h00 pour ouvrir le feu sur les troupes américaines avançant de Fedala vers la périphérie de Casablanca[25]. Le croiseur Augusta et les destroyers Edison et Tillman ont chassé les navires français dans le port de Casablanca avant d'être forcés de battre en retraite par les tirs du Jean Bart[25]. Neuf bombardiers en piqué SDB Dauntless du Ranger[26] ont frappé le Jean Bart avec deux bombes de 1 000 lb (453,59237 kg) et l'ont coulé à 16h00[20]. Jean Bart s'est posé dans la boue du port avec ses ponts inondés[27]. Les sous-marins français Le Tonnant, Méduse et Antiope ont lancé des salves de torpilles infructueuses sur le Ranger, le Massachusetts et le Tuscaloosa, respectivement[10],[18]. La Méduse a été paralysée par des contre-attaques et s'est échouée au large du Cap Blanc[25].

Les forces françaises de Casablanca se sont rendues le 11 novembre alors que 11 000 tonnes (75 % du total) de ravitaillement pour les troupes d'invasion restaient à bord des navires de troupes[28]. Ce jour-là, les sous-marins allemands ont pu atteindre les navires de troupes avant qu'ils aient terminé le déchargement de la cargaison[27]. En début de soirée, le sous-marin allemand U-173 a torpillé le destroyer USS Hambleton, le pétrolier USS Winooski (AO-38) et le transport de troupes Joseph Hewes ; environ 100 hommes sont morts dans le Joseph Hewes. À ce moment, l'USS Bristol a repéré un sous-marin en surface et l'a engagé avec ses canons de pont et enfin avec des grenades sous-marines, mais on ignore s'il a coulé le sous-marin français. Le sous-marin Sidi Ferruch a été coulé par des Grumman TBF Avenger du Suwanee le 11 novembre[10],[25].

Conclusion[modifier | modifier le code]

Les navires de troupes d'invasion sont restés dans leur mouillage de fortune pour garder le port de Casablanca ouvert afin de décharger des troupes supplémentaires à l'arrivée prévue du convoi UGF-2[29]. Le sous-marin allemand U-130—aux ordres d'Ernst Kals torpilla les navires de troupes Tasker H. Bliss, Hugh L. Scott, et Edward Rutledge le soir du 12 novembre, tuant 74 militaires américains supplémentaires[30] ; et incitant les navires de troupes non endommagés à quitter leur mouillage et à manœuvrer de manière évasive en mer jusqu'à ce qu'ils puissent s'amarrer sous le vent du brise-lames de Casablanca le 13 novembre pour terminer le déchargement du matériel. Parmi les navires américains endommagés par des torpilles sous-marines les 11 et 12 novembre, les quatre navires de troupes ont coulé, mais le pétrolier et le destroyer ont été réparés. Les navires de troupes survivants ont quitté Casablanca lorsque leur déchargement a été achevé le 17 novembre.Le sous-marin français Le Conquérant a été coulé le 13 novembre par deux hydravions PBY Catalina au large de la Villa Cisneros[31]. Le sous-marin Le Tonnant trop endommagé est sabordé au large de Cadix le 15 novembre[18]. L'U-173 est coulé à son tour le , à la position géographique de 33° 40′ N, 7° 35′ O, par des charges de profondeur tirées des destroyers américains USS Woolsey, USS Swanson et USS Quick[32].

L'un des obus de 16 pouces (406 mm) du Massachusetts pesant plus d'une tonne, tiré sur le Jean-Bart, après un rebond inattendu sur le quai, a provoqué l'effondrement, avec la mort de trois de ses habitants, de la maison attenante à la synagogue Ettedgui restée intacte[33], dans la médina de Casablanca. Plus tard, le chariot des artificiers pour enlever l'obus désamorcé ayant cédé sous la surcharge, il fallut alors faire venir un camion.

Considérations allemandes[modifier | modifier le code]

L'Allemagne considérait la reddition de six divisions marocaines à une petite force de raid commando comme une violation flagrante des obligations françaises de défendre la neutralité marocaine.

Les dernières étapes de la bataille consistaient en des opérations menées par des sous-marins allemands qui avaient atteint la région le jour même où les troupes françaises se rendaient.


Forces en présence[modifier | modifier le code]

2e escadre légère française[modifier | modifier le code]

Navire Type Photo Déplacement/vitesse Armement Torpilles Notes
Primauguet Croiseur léger de Classe Duguay-Trouin 7 249 tonnes / 33 nœuds 8 Canon de 155 mm modèle 1920 en 4 tourelles doubles 12 Échoué et brûlé (perte totale)
Albatros Contre-torpilleur de Classe Aigle 2.441 tonnes/36 nœuds 5 × Canon de 138 mm modèle 1927 6 Échoué pour éviter de couler
Milan contre-torpilleur de Classe Aigle 2.441 tonnes/36 nœuds 5 × Canon de 138 mm modèle 1927 6 Échoué pour éviter de couler
La Grandière Aviso de Classe Bougainville 1.969 tonnes/15,5 nœuds 3 canons de 138 mm modèle 1927
Boulonnais Torpilleur de classe L'Adroit 1.378 tonnes/33 nœuds 4 × Canon de 130 mm modèle 1924 6

[34]

Coulé par l'USS Brooklyn[35]
Brestois Torpilleur de classe L'Adroit 1.378 tonnes/33 nœuds 4 × canons de 130 mm 6 Chaviré
Fougueux Torpilleur de classe L'Adroit 1.378 tonnes/33 nœuds 4 × canons de 130 mm 6 Coulé par l'USS Massachusetts
Frondeur Torpilleur de classe L'Adroit 1.378 tonnes/33 nœuds 4 × canons de 130 mm 6 Chaviré
L'Alcyon Torpilleur de classe L'Adroit 1.378 tonnes/33 nœuds 4 × canons de 130 mm 6 n'est pas sorti
Simoun Torpilleur de Classe Bourrasque 1.319 tonnes/33 nœuds 4 × canons de 130 mm 6 réparation des dommages de collision - n'est pas sorti
Tempête Torpilleur de Classe Bourrasque 1.319 tonnes/33 nœuds 4 × canons de 130 mm 6 réparation des dommages de collision - n'est pas sorti
Commandant Delage Aviso drageur de mines de Classe Élan 630 tonnes/20 nœuds 1 canon double M1926 90 mm/50 Sortie le 10 novembre
La Gracieuse Aviso drageur de mines de Classe Élan 630 tonnes/20 nœuds 1 canon double M1926 90 mm/50 Sortie le 10 novembre
Le Tonnant Sous-marin de Classe 1 500 tonnes 1572 tonnes/17,5 nœuds en surface 1 × canon de 100 mm 11 attaque sans succès de quatre torpilles sur le porte-avions U.S.S. "Ranger", endommagé par un PBY catalina
Le Conquérant Sous-marin de Classe 1 500 tonnes 1572 tonnes/17,5 nœuds en surface 1 × canon de 100 mm 11 coulé par des PBY catalina
Sidi-Ferruch Sous-marin de Classe 1 500 tonnes 1572 tonnes/17,5 nœuds en surface 1 × canon de 100 mm 11 coulé par un avion de l'USS Suwannee (CVE-27)
Sibylle Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7 coule un transport de troupes, puis coule touché par une mine
Amazone Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7 attaque sans succès le croiseur U.S.S. "Brooklyn" (CL-40)
Méduse Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7 attaque sans succès de quatre torpilles sur le cuirassé U.S.S. "Massachusetts", échoué à la suite de bombardements d'avions. L’épave est coulée au canon par l'USS Rowan.
Antiope Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7 attaque sans succès de 6 torpilles sur le croiseur U.S.S. "Tuscaloosa".
Orphée Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7
Amphitrite Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7 détruit dans le port par bombardement aérien
Psyché Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7 détruit dans le port par bombardement aérien
Oréade Sous-marin de Classe Diane (1926) 651 tonnes/13,7 nœuds en surface 1 × canon de 75 mm 7 détruit dans le port par bombardement aérien

Forces américaines[modifier | modifier le code]

Navire Type Photo Déplacement/vitesse Armement Torpilles Notes
Massachusetts Cuirassé de Classe South Dakota (1939) 35.000 tonnes/28 nœuds 9 x canons de 16 pouces (en) (406 mm)
20 x canons de 6 pouces (en) (127 mm)
4 x canons de 3 pouces (75 mm) à double usage
7 x quadruples canons automatiques Bofors de 40 mm
35 x canons automatiques Oerlikon 20 mm
A coulé plusieurs cargos et 2 destroyers
USS Ranger Porte-avions 14.500 tonnes/29 nœuds 8 × canon de 5 pouces/25 calibres (127 mm) A fourni une couverture aérienne
USS Suwannee Porte-avions d'escorte 11.400 tonnes/18 nœuds 2 × Canon de 5 pouces/51 calibres (127 mm) A fourni une couverture aérienne
Wichita Croiseur lourd de classe Wichita 10.000 tonnes/34 nœuds 9 × Canon de 8 pouces/55 calibres (203 mm)
8 × canons de 127 m
A coulé plusieurs destroyers
, endommagé par une batterie côtière avec 14 blessés
Tuscaloosa Croiseur lourd de Classe New Orleans (1931) 9.975 tonnes/32 nœuds 9 × 1 Canon de 8 pouces/55 calibres (203 mm)
8 canons de 127 m
Engagé et a aidé à couler plusieurs destroyers
Augusta Croiseur lourd de Classe Northampton 9.050 tonnes/32 nœuds 3x3 canon de 203 mm
4 canons de 127 mm
Opéré indépendamment en tant que vaisseau amiral
Brooklyn Croiseur léger de Classe Brooklyn 9.700 tonnes/33 noeudss 15 × Canon de 6 pouces/47 calibres Mark 16 (152 mm)
8 canons de 127 mm
Affecté comme escorte pour les navires de troupes
Mayrant Destroyer de classe Benham 1.500 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 16
USS Rhind (DD-404) (en) Destroyer de classe Benham 1.500 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 16
USS Wainwright (DD-419) (en) Destroyer de Classe Sims 1.570 tonnes/38 nœuds 5 canons de 127 mm 12
Jenkins Destroyer de classe Fletcher 2.050 tonnes/37 nœuds 5 canons de 127 mm 10
USS Rowan (DD-405) (en) Destroyer de Classe Benham 1.500 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 16
USS Woolsey (DD-437) (en) Destroyer de Classe Gleaves 1.620 tonnes/37 nœuds 4 canons de 127 mm 10
USS Ludlow (DD-438) (en) Destroyer de Classe Geaves 1.620 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 10
USS Edison (DD-439) (en) Destroyer de Classe Geaves 1.620 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 10
USS Wilkes (DD-441) (en) Destroyer de Classe Geaves 1.620 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 10
USS Swanson (DD-443) (en) Destroyer de Classe Geaves 1.620 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 10
Bristol Destroyer de Classe Geaves 1.620 tonnes/36 nœuds 4 canons de 127 mm 10
USS Boyle (en) Destroyer de Classe Benson 1.620 tonnes/37 nœuds 4 canons de 127 mm 5
USS Murphy (DD-603) (en) Destroyer de Classe Benson 1.620 tonnes/37 nœuds 4 canons de 127 mm 5
USS Tillman (DD-641) (en) Destroyer de Classe Gleaves 1.630 tonnes/37 nœuds 4 canons de 127 mm 5

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Certaines références identifient cette batterie orientale par l'arabe Chergui parfois comme Sherki. (Willoughby, p. 210)
  2. a et b Navire habité par l'équipage United States Coast Guard. (Willoughby, p. 208)
  3. a b c d e et f Le Maroc a observé l'heure Greenwich Mean Time (GMT) ; mais, à 7° 35′ Ouest, Casablanca a 30 minutes de retard sur le premier méridien. Le lever du soleil astronomique était à 06h54 GMT le jour de l'invasion. Les horloges de TF 34 étaient apparemment réglées sur UTC-1. Le début du bombardement Massachusetts' du port de Casablanca est rapporté à 08h04 par Auphan & Mordal, mais à 07h04 par les sources USN Karig et Potter & Nimitz. Les heures spécifiées dans ces références ont été ajustées en GMT pour se conformer à d'autres références et clarifier la séquence des événements.
  4. Morocco observed Greenwich Mean Time (GMT) time; but, at 7° 35′ West, Casablanca was 30 minutes behind the prime meridian. Astronomical sunrise was 06:54 GMT on the day of the invasion. TF 34's clocks were apparently set to UTC-1. The commencement of Massachusetts' shelling of Casablanca harbor is reported as 08:04 by Auphan & Mordal, but 07:04 by USN sources Karig and Potter & Nimitz. Times specified in those references have been adjusted to GMT to conform to other references and clarify the sequence of events.
  5. Potter et Nimitz fait référence à un destroyer et deux sloops, et Auphan et Mordal identifient le destroyer comme L'Alcyon. Cressman identifie les trois navires comme l'aviso colonial de 1 969 tonnes La Grandière avec des avisos de deuxième classe La Gracieuse et Commandant Delage. La Grandiere avait à peu près la taille d'un destroyer avec trois canons de 140 mm et une vitesse maximale de 15 nœuds. Jane's Fighting Ships fait référence aux sloops de deuxième classe en tant que dragueurs de mines de 20 nœuds et 630 tonnes armés de deux canons 90 mm.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Potter & Nimitz (1960), p. 567
  2. Auphan & Mordal (1976), pp. 212-218
  3. Karig (1946), p. 191
  4. Karig (1946), p. 184
  5. a et b Karig (1946), p. 201
  6. Potter & Nimitz (1960), pp. 571–572
  7. Auphan & Mordal (1976), p. 231
  8. Willoughby (1957), p. 210
  9. Potter & Nimitz (1960), pp. 572–575
  10. a b c d e f g h et i Cressman (2000), p. 129
  11. a b c et d Potter & Nimitz (1960), p. 575
  12. a b c d et e Auphan & Mordal (1960), p. 230
  13. Lepotier 1967, p. 160-163
  14. Garzke et Dulin 1980, p. 107–109
  15. Atkinson (2002), p. 131
  16. Karig (1946), p. 206
  17. a b et c Auphan & Mordal (1976), p. 233
  18. a b c et d Rohwer & Hummelchen (1992), p. 175
  19. a b et c Brown (1995), p. 72
  20. a et b Auphan & Mordal (1976), p. 235
  21. Atkinson (2002), p. 132
  22. Willoughby (1957), p. 211
  23. Potter & Nimitz (1960), p. 576
  24. Atkinson (2002), pp. 138–140
  25. a b c et d Cressman (2000), p . 130
  26. Karig (1946), p. 209
  27. a et b Potter & Nimitz (1960), p. 577
  28. Atkinson (2002), p. 151
  29. Atkinson (2002), p. 154
  30. Cressman (2000), p. 131
  31. Auphan & Mordal (1976), p. 236
  32. « The Type IXC U-boat U-173 - U-boot allemands de la Seconde Guerre mondiale - uboat.net », sur uboat.net (consulté le )
  33. « Synagogue Ettedgui Rue de la Mission, Casablanca 2004 », sur YouTube (consulté le )
  34. Masson (1969), p. 126
  35. https://forummarine.forumactif.com/t5319-france-torpilleurs-d-escadre-classe-l-adroit

Bibliographie :