Céline Martin — Wikipédia

Sœur Geneviève de la Sainte-Face
Image illustrative de l’article Céline Martin
Céline Martin en habit de carmélite
Naissance
Alençon
Décès (à 89 ans) 
Lisieux
Nom de naissance Marie-Céline Martin
Nationalité Drapeau de la France Française
Ordre religieux Ordre des Carmes déchaux
Vénéré à Carmel de Lisieux

Marie-Céline Martin, née le à Alençon et décédée le à Lisieux, en religion sœur Geneviève de la Sainte-Face, est une religieuse carmélite. Elle est une des sœurs de sainte Thérèse de Lisieux.

Après avoir pris soin de son père jusqu'à son décès, elle entre au carmel de Lisieux en 1894, y rejoignant trois autres de ses sœurs. Elle est l'auteur de nombreuses photographies documentant la vie des carmélites de Lisieux. Elle a réalisé plusieurs clichés et illustrations représentant sa sœur Thérèse, largement diffusées sous forme d'images de dévotion et ayant grandement contribué à la popularité de celle-ci.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

La maison des Buissonnets à Lisieux.

Céline Martin est la septième enfant de Louis et Zélie Martin (et leur quatrième fille, l'avant-dernière) . Elle est née le à Alençon en Normandie, où elle passe les premières années de son enfance. Elle est baptisée le 5 septembre à Alençon[1] quelques semaines semaines avant l'ouverture du Concile Vatican I.

Dans son autobiographie (Histoire d'une âme), Thérèse confie que Céline était sa sœur préférée. Thérèse indique également que Céline était pleine de joie, de gentillesse et de vertus, et que, toutes petites, elles jouaient souvent ensemble[2].

Après la mort de leur mère, le , la famille Martin déménage à Lisieux, où elle s'installe dans la villa « Les Buissonnets ». Marie, la fille aînée de la famille Martin, alors âgée de 17 ans prend en charge le foyer familial, avec l'aide d'une domestique. Pauline, s'occupe pour sa part de l'éducation de Céline et de Thérèse, la cadette[3].

De 1877 à 1885, Céline étudie à l'école de l'abbaye bénédictine de Lisieux. Céline montre très jeune des talents artistiques. À l'école du couvent, elle est la « présidente des Enfants de Marie ». Durant sa scolarité, elle remporte presque chaque année le premier prix[1]. Parmi les sœurs Martin, elle a une relation particulièrement intime avec Thérèse et devient même sa confidente[4].

Maîtresse de maison[modifier | modifier le code]

Photo de son père Louis Martin.
Céline Martin jeune fille.

En août 1886, Marie, l'aînée des filles Martin, entre à son tour au carmel de Lisieux (Pauline y est entrée 4 ans plus tôt). En octobre de la même année, Léonie entre au couvent des clarisses[5]. Il ne reste plus que deux filles autour de Louis Martin : Thérèse et Céline. Cette dernière, âgée de 17 ans, est alors promue maîtresse de maison[6].

En , Céline participe à un pèlerinage à Rome (pèlerinage diocésain organisé à l'occasion du jubilé du pape Léon XIII). Ce pèlerinage se déroule avec sa sœur Thérèse et son père Louis. À l'aller, ils passent par Paris, puis au retour le trajet en train se fait par la Suisse. En Italie ils visitent Milan, Venise, Bologne puis Rome[7].

En avril 1888, c'est Thérèse qui entre au Carmel, laissant sa sœur Céline s'occuper seule de leur père devenu âgé. Céline est également demandée en mariage à cette même période, mais elle refuse du fait de son désir d'entrer en religion. Elle en parle à son père le 16 juin, mais reste avec lui pour l'accompagner dans sa vieillesse. Louis Martin décline rapidement, et commence à perdre la raison. Céline reste auprès de lui jusqu'à son décès le [8],[1].

Entrée au couvent[modifier | modifier le code]

Après le décès de son père, ayant réglé les affaires familiales de succession, Céline entre au carmel de Lisieux le . Elle est âgée de 25 ans. Elle rejoint ses sœurs Pauline, Marie et Thérèse qui y sont entrées avant elle[9]. Alors qu'elle est novice, elle choisit comme nom de religieuse Sœur Marie de la Sainte Face, mais lors de sa prise d'habit le , elle opte pour Sœur Geneviève de Sainte Thérèse et de la Sainte Face[1]. Le elle fait sa profession et prend le nom de Geneviève de la Sainte-Face. Lors de sa formation au Carmel, c'est sa jeune sœur Thérèse qui est la maîtresse des novices, Thérèse assure donc la formation de son aînée : Sœur Geneviève de la Sainte-Face.

Vue du Carmel de Lisieux en 1900.

Au couvent, Céline réalise quelques clichés et peintures de Thérèse de Lisieux. Céline a également conçu pour Thérèse des images de dévotion. Après le décès de sa sœur cadette, Sœur Geneviève prend une part active à la diffusion du message de Thérèse par l’écrit, la photo et l’image[1].

Elle réalise pour Pâques 1904, à partir d’une photographie du « Saint Suaire de Turin » une grisaille de la Sainte Face. Pour faire ce portrait, elle avait travaillé pendant six mois, parfois à la loupe, pour restituer des détails d’une grande précision, et pour traduire en dessin ce que la méditation des conversations passées avec sa sœur Thérèse, et l’oraison, lui inspiraient. Pour voir la peinture

En 1952 est publié un ouvrage de souvenir Conseils et Souvenirs de sœur Geneviève. Cet ouvrage a été traduit et réédité plusieurs fois[10].

Céline Martin carmélite.

Dans les décennies qui ont suivi la mort de Thérèse, sœur Geneviève, la dernière fille Martin, est restée l'un des témoins les plus importants de la vie de sainte Thérèse et de sa doctrine sur la « petite voie ».

En 1956, Céline, âgée de 85 ans, participe au procès diocésain de béatification de ses parents Louis et Zélie Martin. Le 12 décembre 1958, elle est atteinte d'un fort épuisement, les médecins décèlent plusieurs pathologies (insuffisance du myocarde, arythmie, avec complication de déficience rénale et poussées de congestion aux poumons). Une lente agonie va l'amener à s'éteindre paisiblement le . Après sa mort, son corps est exposé à la vénération des fidèles jusqu'au 27 février. Ses funérailles sont célébrées le 28 février dans la chapelle du Carmel, en présence de quatre évêques (dont un représentant du Saint-Siège) et de très nombreux prêtres et religieux. Ses restes mortels sont déposés dans le caveau, sous la chapelle, avec ceux de deux de ses sœurs : Mère Agnès de Jésus et Sœur Marie du Sacré-Cœur[11].

Source[modifier | modifier le code]

Annexe[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • fr. Paulus Bonnel, o. f. m., Circulaire de Sr Geneviève (Céline) : Sr Geneviève de la Sainte Face (Céline Martin) 1869-1959, , 65 p. (lire en ligne).
  • R.P. Stéphane-Joseph Piat, Céline, Sœur Geneviève de la Sainte-Face – Sœur et témoin de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, Office Central de Lisieux, 1963.
  • Thérèse de Lisieux, Thérèse de Lisieux : Œuvres complètes, Cerf, coll. « Thérèse de Lisieux - Œuvres et études », (1re éd. 1992), 1599 p. (ISBN 978-2-204-04303-8), p. 71-285.
  • Thérèse de Lisieux, Conseils et souvenirs, Lisieux, Cerf, coll. « Épiphanie », (1re éd. 1952), 215 p. (ISBN 978-2-204-10406-7).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Céline (Sœur Geneviève de la Sainte Face) », sur Sanctuaire de Lisieux, therese-de-lisieux.catholique.fr (consulté le ).
  2. Thérèse de Lisieux 2008, p. 79-84.
  3. Guy Gaucher, Histoire d'une vie : Thérèse Martin, Paris, Éditions du Cerf, (1re éd. 2002), 258 p. (ISBN 2-204-06966-3), p. 34-35.
  4. Thérèse de Lisieux 2008, p. 147,151.
  5. Site de Léonie Martin consulté le 16 juin 2016
  6. Guy Gaucher 2002, p. 62.
  7. Guy Gaucher 2002, p. 75-86.
  8. Guy Gaucher 2002, p. 100-140.
  9. Guy Gaucher 2002, p. 141-142.
  10. Dans la réédition, l'auteur a été changé de Céline en Thérèse (Thérèse étant plus connue). Voir : Thérèse de Lisieux 2015.
  11. Paulus Bonnel, 1961, p. 59,65.