Chef de l'état-major particulier du président de la République — Wikipédia

Chef de l'état-major particulier du président de la République
Image illustrative de l’article Chef de l'état-major particulier du président de la République
Emblème de la présidence de la République française

Image illustrative de l’article Chef de l'état-major particulier du président de la République
Titulaire actuel
Général d'armée aérienne
Fabien Mandon

depuis le

Création
Mandant Président de la République
Premier titulaire Général de division François Pittié
Résidence officielle Palais de l'Élysée

Le chef de l'état-major particulier du président de la République (CEMP) est un officier général français. Deuxième militaire le plus gradé de l'armée française après le chef d'état-major des armées, il est le principal collaborateur militaire du chef de l'État et assure la permanence opérationnelle des forces nucléaires. Depuis le , le chef de l'état-major est le général d'armée aérienne Fabien Mandon.

Historique[modifier | modifier le code]

Genèse de la fonction[modifier | modifier le code]

La maison militaire du président de la République est formée par le président Mac Mahon mais n'est institutionnalisée qu'en 1880. Ce groupe d'officiers est chargé de conseiller le président dans les affaires touchant à l'armée, qui sont, sous la IIIe République, surtout des questions de cérémonie. Son chef est également secrétaire général militaire de la présidence[JO 1], titre qui perdure jusqu'à la IVe République[1]. Charles de Gaulle lui donne sa forme actuelle au début de la Ve République, et en fait l'état-major particulier du président de la République française.

Trois récents occupants de ce poste (les généraux d'armée Henri Bentégeat et Jean-Louis Georgelin, l'amiral Édouard Guillaud), ainsi que quelques autres auparavant (les généraux d'armée Guy Méry et Claude Vanbremeersch, le général d'armée aérienne Jean Saulnier, l'amiral Jacques Lanxade), ont été par la suite nommés chef d'état-major des armées. En parallèle, trois anciens chefs d'état-major particulier, les généraux d'armée Gilbert Forray[a], Jean-Louis Georgelin[b] et Benoît Puga[c], sont ensuite devenus Grands chanceliers de la Légion d'honneur[2].

Intitulé de la fonction[modifier | modifier le code]

  • 1892-1906 : chef de la maison militaire du président de la République et secrétaire général de la présidence ;
  • 1913-1920 : secrétaire général militaire de la présidence et chef de la maison militaire du président de la République ;
  • 1920-1931 : chef de la maison militaire de la présidence ;
  • 1931-1940 : secrétaire général militaire et chef de la maison militaire de la présidence.
  • Depuis 1958 : chef de l'état-major particulier du président de la République.

Responsabilités et autorités[modifier | modifier le code]

Sous la Ve République, le chef de l'état-major particulier est un officier général ayant rang et appellation de général d'armée, de général d'armée aérienne ou d'amiral. L'état-major particulier du président de la République française qu'il dirige est composé d'officiers supérieurs ou généraux de chaque armée (terre, air, mer) et des services interarmées (Service du commissariat des armées et Service de santé des armées). Les aides de camp du président lui sont en outre rattachés.

Membre du cabinet du président, le chef de l'état-major particulier accompagne le chef de l'État dans tous ses déplacements et l'assiste et le conseille dans son rôle de « chef des armées » institué par l'article 15 de la constitution de la Ve République. Il assure notamment la permanence opérationnelle des forces nucléaires (transmission de l'ordre de tir via le poste de commandement Jupiter enfoui sous le palais de l'Élysée), prépare les conseils de défense et assure la liaison avec le ministère des Armées et l'état-major des armées[3].

Liste[modifier | modifier le code]

Chefs de la maison militaire du président de la République (IIIe République)[modifier | modifier le code]

Force
armée
Portrait Grade au moment
de la prise de fonction
Chef d'état-major Date de nomination
ou d'entrée
en fonction
Durée Président de la
République
général de division François Pittié Jules Grévy
général de brigade Joseph Brugère Sadi Carnot
général de brigade Léon Borius [JO 2]
général de brigade Ulysse Berruyer (d) [JO 3] Jean Casimir-Perier
général de brigade Charles Tournier [JO 4] Félix Faure
général de brigade Alexis Hagron (d) [JO 5]
général de brigade Maurice Bailloud [JO 6] Émile Loubet
général de brigade Émile Dubois [JO 7]
colonel Charles Ebener (d)
capitaine de vaisseau Alexandre Laugier Armand Fallières
capitaine de vaisseau Marcel Grandclément
général de division Antoine Beaudemoulin [JO 8]
général de division Jean-Baptiste Pénelon (d) [JO 1] Raymond Poincaré
général de brigade Henri Lasson [JO 9] Alexandre Millerand
général de division Charles Braconnier (d) [JO 10] Paul Doumer
général de division [JO 11] Albert Lebrun

Secrétariat général militaire de la présidence (IVe République)[modifier | modifier le code]

Chefs de l'état-major particulier du Président de la République (Ve République)[modifier | modifier le code]

Force
armée
Portrait Grade au moment
de la prise de fonction
Chef d'état-major Date de nomination
ou d'entrée
en fonction
Durée Président de la République
Terre général de division Henri Grout de Beaufort [JO 12] 1 an, 118 jours Charles de Gaulle
général de corps d'armée Jean Olié [JO 13] 291 jours
général de corps d'armée Louis Dodelier [JO 14] 1 an, 287 jours
Air général de brigade aérienne Gabriel Gauthier [JO 15] 1 an, 159 jours
Marine
vice-amiral Jean Philippon [JO 16] 3 ans, 52 jours
Terre général de division André Lalande [JO 17] 1 an, 349 jours
général de division Jean Deguil (d) [JO 18] 2 ans, 37 jours Georges Pompidou
général de corps d'armée Michel Thénoz [JO 19] 2 ans, 337 jours
général de division Guy Méry [JO 20] 357 jours Valéry Giscard d'Estaing
général de division Claude Vanbremeersch [JO 21] 4 ans, 1 jour
général de corps d'armée Bertrand de Montaudoüin [JO 22] 1 an, 328 jours
Air général de corps aérien Jean Saulnier [JO 23] 4 ans, 7 jours François Mitterrand
Terre général d'armée Gilbert Forray [JO 24] 2 ans, 63 jours
Air général de corps aérien Jean Fleury [JO 25] 1 an, 259 jours
Marine
vice-amiral Jacques Lanxade [JO 26] 2 ans, 6 jours
Terre général de division Christian Quesnot [JO 27] 4 ans, 23 jours
général d'armée [JO 28] 112 jours Jacques Chirac
Marine vice-amiral Jean-Luc Delaunay [JO 29] 3 ans, 230 jours
Terre
général de division Henri Bentégeat [JO 30] 3 ans, 168 jours
général de corps d'armée Jean-Louis Georgelin [JO 31] 3 ans, 343 jours
Marine
vice-amiral Édouard Guillaud [JO 32] 3 ans, 150 jours
vice-amiral d'escadre [JO 33] Nicolas Sarkozy
amiral [JO 34]
Terre
général de corps d'armée Benoît Puga [JO 35] 6 ans, 123 jours
général d'armée [JO 36] François Hollande
Marine
amiral Bernard Rogel [JO 37] 3 ans, 356 jours
[JO 38] Emmanuel Macron
amiral Jean-Philippe Rolland [JO 39] 2 ans, 272 jours
Air Général d'armée aérienne Fabien Mandon [JO 40] 356 jours

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Vial, « La genèse du poste de chef d’état-major des armées : Entre nécessité et inquiétude, de la veille de la Première Guerre mondiale à la fin de la guerre d’Indochine », Revue historique des armées, no 248,‎ , p. 29–41 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Jean-Dominique Merchet, « Le général Georgelin quitte la scène », L'Opinion, (consulté le ).
  3. Jean Guisnel, « L'amiral Rogel rétrogradé dans la hiérarchie élyséenne », Le Point, (consulté le ).

Nominations dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

  1. a et b Décret du , JORF, no 12, , p. 482.
  2. Décret du , JORF, no 165, , p. 3025.
  3. Décret du , JORF, no 184, , p. 3261.
  4. Décret du , JORF, no 25, , p. 497.
  5. Décret du , JORF, no 147, , p. 3070.
  6. Décret du , JORF, no 270, , p. 6204.
  7. Décret du , JORF, no 196, , p. 4811.
  8. Décret du , JORF, no 49, , p. 1668.
  9. Décret du , JORF, no 268, , p. 14590.
  10. Décret, JORF, no 138, , p. 6468.
  11. Décret, JORF, no 111, , p. 4983.
  12. Arrêté du , JORF, no 7, , p. 613.
  13. Décision du , JORF, no 110, , p. 4263.
  14. Décision du , JORF, no 48, , p. 2035.
  15. Décision du , JORF, no 289, , p. 12035.
  16. Décision du , JORF, no 121, , p. 4395.
  17. Décision du , JORF, no 157, , p. 6803.
  18. Arrêté du , JORF, no 144, , p. 6268.
  19. Arrêté du , JORF, no 175, , p. 7547.
  20. Arrêté du , JORF, no 154, , p. 6931.
  21. Arrêté du , JORF, no 147, , p. 6387.
  22. Arrêté du , JORF, no 148, , p. 1539.
  23. Arrêté du , JORF, no 120, , p. 1622.
  24. Arrêté du , JORF, no 122, , p. 5950.
  25. Arrêté du , JORF, no 176, , p. 8637, NOR PREX8798316A.
  26. Arrêté du , JORF, no 92, , p. 5009, NOR PREX8910095A.
  27. Arrêté du , JORF, no 91, , p. 5041, NOR PREX9110264A.
  28. Arrêté du , JORF, no 117, , p. 8407, texte no 101, NOR PREX9500828A.
  29. Arrêté du , JORF, no 210, , p. 13351, NOR PREX9501008A.
  30. Arrêté du , JORF, no 99, , p. 6304, NOR PREX9901082A.
  31. Arrêté du , JORF, no 245, , p. 17360, texte no 1, NOR PREX0206007A.
  32. Arrêté du , JORF, no 229, , texte no 1, NOR PREX0609597A.
  33. Arrêté du , JORF, no 114, , texte no 1, NOR PREX0701153A.
  34. Arrêté du , JORF, no 69, , texte no 1, NOR PREX0807231A.
  35. Arrêté du , JORF, no 55, , texte no 1, NOR PREX1006505A.
  36. Arrêté du , JORF, no 114, , texte no 2, NOR PREX1223253A.
  37. Arrêté du , JORF, no 157, , texte no 1, NOR PREX1619079A.
  38. Arrêté du , JORF, no 114, , texte no 1, NOR PREX1714467A.
  39. Arrêté du , JORF, no 165, , texte no 2, NOR PREX2016699A.
  40. Arrêté du , JORF, no 81, , texte no 2, NOR PREX2309195A.
  • Grand chancelier de la Légion d'honneur
  1. Décret du , JORF, no 133, , NOR PREX9210173D.
  2. Décret du , JORF, no 140, , texte no 1, NOR PREX1001843D.
  3. Décret du , JORF, no 196, , texte no 1, NOR PREX1623531D.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]