Chez Nous (Belgique) — Wikipédia

Chez Nous
Image illustrative de l’article Chez Nous (Belgique)
Logotype officiel.
Présentation
Président Jérôme Munier
Fondation
Fondateurs Jérôme Munier
Gregory Vanden Bruel[1]
Slogans « Ici on est chez nous! », « Chez Nous, le seul parti patriote en Wallonie »
Positionnement Extrême droite
Idéologie Belgicanisme
National-conservatisme
Souverainisme
Anti-mondialisation
Populisme de droite
Identitarisme
Nationalisme économique
Euroscepticisme
Opposition à l'immigration[2]
Anti-islam
Protectionnisme
Couleurs Bleu et Jaune
Site web www.cheznous.be
Représentation
Députés européens
0  /  8
Députés fédéraux
0  /  63
Sénateurs
0  /  24
Députés de la Comm. fr.
0  /  94
Députés wallons
0  /  75
Députés bruxellois
0  /  72

Chez Nous est un parti politique belge d'extrême-droite fondé par Jérôme Munier et Gregory Vanden Bruel en octobre 2021. Il est présent en Wallonie.

Positionnement politique et programme électoral

Le parti Chez Nous est classé à l'extrême-droite[3],[4],[5],[6],[7]. Le politologue Benjamin Biard le définit comme un « parti ancré à l'extrême droite de l'échiquier politique en tant que formation populiste de droite radicale ou national-populiste »[8]. Le parti est défini comme nationaliste[9], raciste et xénophobe[10].

On retrouve dans leur programme des slogans racistes avec un accent mis sur l’identité chrétienne et l’opposition à l’immigration. Une différence avec le programme du Vlaams Belang concerne l’écologie. « Chez Nous » se présente comme un défenseur de « l’écologie de terroir »[11],[12].

Création et soutiens

Le parti, fondé par Jérôme Munier et Gregory Vanden Bruel en octobre 2021[1],[3],[4], rassemble notamment des anciens du MR, du Parti populaire (PP), et des Listes Destexhe[13],[3],[5],[14],[15]. Chez Nous est soutenu par le Vlaams Belang et le Rassemblement national[9],[16], ainsi que par le Parti de la liberté (PVV)[17].

Le parti a reçu du Rassemblement National et Jordan Bardella l'autorisation d'utiliser le sigle "FN" ainsi que la flamme tricolore belge. Les autres partis ne peuvent ainsi pas utiliser le sigle FN à l'exception du parti Chez Nous. Ce dernier ne va cependant pas l'utiliser[18].

Selon le journaliste Manuel Abramowicz, le nom du parti provient du slogan « On est chez Nous » qu'il qualifie de raciste[9].

Selon Reinout Van Zandycke, expert en communication politique digitale, malgré la présence du cordon sanitaire, Chez Nous est le parti wallon le plus actif et le plus populaire sur les réseaux sociaux : de début 2023 à mai 2023 le parti a en effet dépassé les 316 000 interactions, dépassant le PTB avec 191 000 interactions[19]. , "Chez Nous" est également très actif sur les réseaux plébiscités par la jeunesse, à savoir Instagram et TikTok. Les publications mettent en valeur des jeunes adultes en mesure de bien se servir de ce réseautage pour jeune public pour faire passer leurs messages politiques qui gagnent en visibilité. Ce parti a par contre dépensé 9.472€ auprès de l'entreprise Meta[20].

En mars 2024, selon le bureau de consultance Gosselin&de Walque, Chez Nous est le troisième parti politique le plus influent sur les réseaux sociaux, derrière le Parti socialiste et le Mouvement réformateur[21]. Chez Nous est suspecté d'acheter des faux comptes et des faux likes pour son compte Instagram afin d'augmenter artificiellement son influence perçu. Le nombre d'abonnés du compte et le nombre de likes de ses publications fluctuent fortement[22].

Sondages

Le 16 décembre 2023, le journal Le Soir publie son « Grand Baromètre » où le parti est repris dans la catégorie « autres » qui récoltent ensemble 10,4 % des intentions de votes à Bruxelles et en Wallonie. Parmi eux, Chez Nous passe de 0,3 % (sondage de septembre 2023) à 1,4 %[23].

Réunions interdites

À sa création, le parti souhaite organiser un meeting, à Herstal, mais il est annulé malgré les autorisations déjà données par le bourgmestre[6],[10]. À la suite de cette décision, le parti donne une conférence de presse, à Enghien, où chaque président de parti (Tom Van Grieken pour le Vlaams Belang et Jordan Bardella pour le Rassemblement national) prend la parole[7].

Le , un meeting devait se tenir à Gilly dans la région de Charleroi ; il a toutefois été interdit par le bourgmestre Paul Magnette la veille de sa tenue programmée[24].

Le , face à la montée de ce parti, Sébastien Vause, membre du collectif antifasciste de Namur, souhaite que le collège communal dépose une motion de censure à l’extrême droite. Maxime Prévot souhaite lui positionner Namur comme ville antifasciste sans adopter une motion de censure contre celle-ci[25].

Le , une autre réunion devait se tenir au local de Gilly qui devait réunir les fondateurs du parti Chez Nous ainsi que des personnalités telles que Virginie Joron, Alice Cordier (fondatrice du Collectif Némésis) et Gerolf Annemans. La réunion a cependant été interdite par Paul Magnette pour risques de troubles à l'ordre public. Des associations antifascistes se regroupent tout de même à Namur pour lutter contre la montée de l'extrême-droite en Wallonie. Gregory Vanden Bruel, cofondateur du parti, dénonce une atteinte grave à la démocratie. Le Vlaams Belang dénonce une "démocratie à la PS"[26]. À la suite de l'interdiction, le parti a tenté de tenir un meeting à Cuesmes au café L'Embuscade, cependant le bourgmestre Nicolas Martin a interdit le meeting. Les membres du parti Chez Nous sont partis à la suite d'une intervention de la police et des antifascistes[27].

Le , après un conseil communal tumultueux entre le MR et le PTB, la ville de Mons se déclare ville antifasciste, la motion a été approuvée par le PS, Ecolo, le PTB et Les Engagés mais pas par Mons en Mieux (MR)[28].

Le , le parti se réunit pour une réunion à La Grand Poste à Liège. Gérôme Vanherf, le directeur de ce lieu n'était pas au courant qu'il s'agissait d'un parti d'extrême droite et annonce instaurer des mesures plus strictes pour empêcher toute nouvelle réunion[29].

Le , la ville de Charleroi interdit un meeting réservé aux adhérents du parti qui devait se tenir le [30].

Obstacles

Le journal flamand De Morgen résume les difficultés que Chez Nous rencontrent en Wallonie[31]:

  • la présence du cordon sanitaire (tant médiatique que politique) ;
  • la population généralement orientée à gauche, politiquement ; et
  • l'absence d'un écosystème d'extrême droite, contrairement à la Flandre (journaux, folklore, organisations, etc.)

Références

  1. a et b Sarah Moran Garcia, « Herstal interdit le meeting du parti d’extrême droite "Chez Nous" », sur 7sur7.be (consulté le )
  2. « Qu’est-ce que le groupe d’extrême droite Chez Nous venait faire chez nous? Ils ont quitté Cuesmes «non sans mal, mais sans incident», commente Nicolas Martin », sur sudinfo.be, (consulté le )
  3. a b et c « Belgique. Cette fois, l’extrême droite pourrait-elle prendre en Wallonie ? », sur Courrier international, (consulté le )
  4. a et b « « Chez Nous » : le nouveau parti belge d’extrême droite qui s’inspire du RN. », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (nl-BE) Matthias Verbergt, « Met 'Chez Nous' hoopt uiterst rechts op doorbraak in Wallonië: is zoveelste poging de goede? » Accès payant, sur www.nieuwsblad.be, (consulté le )
  6. a et b « Liège: le meeting pour le lancement du parti d’extrême droite «Chez Nous» annulé. », sur Le Soir, (consulté le )
  7. a et b Agence télégraphique suisse, « Politique belge – La justice interdit la réunion d’un parti d’extrême droite. », sur 24 heures, (consulté le )
  8. Briard 2023, p. 48.
  9. a b et c Guillaume Barkhuysen, « Le RN de Le Pen et le Vlaams Belang parrainent un parti d’extrême droite en Wallonie. », sur sudinfo.be, (consulté le )
  10. a et b Par Harold Nottet, « C'est quoi ce mystérieux meeting politique aux relents nauséabonds ? », sur moustique.be, (consulté le )
  11. Frédéric Chardon, « Benjamin Biard (Crisp)  : “L’écologie peut servir l’agenda nationaliste du parti d’extrême droite Chez Nous” », sur La Libre Belgique (consulté le ).
  12. « L’extrême droite, une menace à prendre également au sérieux en Wallonie », sur Parti Socialiste de Lutte (consulté le ).
  13. Stéphane Tassin, « Avec "Chez nous", l’extrême droite francophone se trouve un nouveau parti. », sur La Libre.be, (consulté le )
  14. « Nouveau parti d’extrême droite en Wallonie : « le terrain est prêt ». », sur moustique.be, (consulté le )
  15. Fabien Escalona, « Chez nos voisins wallons, l’extrême droite n’a jamais décollé. », sur Mediapart, (consulté le )
  16. AFP, « Wallonie: la justice interdit la réunion de lancement du parti d’extrême droite «Chez nous». », sur www.lavoixdunord.fr, (consulté le )
  17. (en) « Geert Wilders soutient Chez Nous ! » (consulté le )
  18. Frédéric Chardon, « Chez Nous a l’exclusivité de l’usage en Belgique de la flamme tricolore du FN : “Cela renvoie ce parti aux anciens démons de l’extrême droite” », sur La Libre.be, (consulté le )
  19. (nl-BE) « Chez Nous, de Waalse versie van Vlaams Belang, werd ondanks veel sterker cordon sanitaire in geen tijd populairste partij op sociale media », sur www.nieuwsblad.be, (consulté le )
  20. https://moustique.lalibre.be/actu/belgique/2024/02/06/comment-lextreme-droite-utilise-les-reseaux-sociaux-pour-seduire-les-jeunes-277700
  21. Antoine Clevers, « Le parti d’extrême droite “Chez Nous” réalise un carton inattendu sur les réseaux sociaux : voici les raisons de son succès », sur La Libre.be, (consulté le )
  22. Briard 2023, p. 32
  23. David Coppi, Éric Deffet et Arthur Parzysz, « le PTB caracole à Bruxelles et dégringole en Wallonie », Le Soir,‎ , p. 2-3 (lire en ligne, consulté le )
  24. Jean van Kasteel, « Un rassemblement d’extrême droite interdit à Charleroi. », sur DHnet, (consulté le )
  25. « «Nous voulons que Namur soit une ville lumière parmi les ténèbres des extrêmes»:un citoyen alerte sur les dangers de l’extrême droite », sur sudinfo.be, (consulté le )
  26. Michaël Bouche, « Un rassemblement du parti d’extrême droite Chez Nous interdit à Gilly », sur 7sur7.be, (consulté le )
  27. « Le groupe d’extrême droite Chez Nous tente de tenir un meeting à Cuesmes: manifestation et intervention de la police », sur sudinfo.be, (consulté le )
  28. « Mons, ville antifasciste: une motion approuvée par le PS, Ecolo, le PTB, les Engagés mais pas par Mons en Mieux », sur sudinfo.be, (consulté le )
  29. « Liège : La Grand Poste accueille à son insu une réunion d’un parti d’extrême droite », sur RTBF (consulté le )
  30. Anthony Cujas, « Un rassemblement du parti d'extrême droite « Chez Nous » interdit par la ville de Charleroi », sur Télésambre (consulté le )
  31. ‘Deze partij is anders’: ondanks verbod van Magnette en met steun van Vlaams Belang lijkt extreemrechtse Chez Nous opeens een factor in Wallonië, De Morgen, 29 Septembre 2023

Bibliographie

  • Benjamin Briard, Le parti Chez Nous, Bruxelles, CRISP, coll. « Courrier hebdomadaire » (no 2579-2580), , 55 p. (ISBN 978-2-87075-317-0).

Articles connexes

Liens externes