Ernst Reindel — Wikipédia

Ernst Reindel
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BrestVoir et modifier les données sur Wikidata
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Ernst Reindel, né le à Magdebourg, mort le à Brest en Biélorussie, est un bourreau allemand actif sous le Troisième Reich, notamment à la prison Roter Ochse de Halle-sur-Saale (Saxe-Anhalt) et à la prison de Bützow-Dreibergen (Justizvollzugsanstalt Bützow (de)). On lui attribue un tiers des exécutions des condamnés à mort par les nazis. Reindel est considéré comme le « bourreau et boucher de Berlin » qui aurait pendu les hommes du complot du 20 juillet 1944 à Berlin-Plötzensee sur les ordres d’Hitler à des crochets à viande[1].

Ancienne salle d’exécutions de la NS de la prison de Plötzensee, 2010

Biographie[modifier | modifier le code]

Reindel est, au sein de l'Allemagne nazie, le seul cas connu de bourreau ayant volontairement mis fin à sa fonction. Il gagnait sa vie en tant que propriétaire d'un équarrissage à Gommern[2]. Descendant d'une famille d'exécuteurs publics, il est le petit-fils du bourreau Friedrich Reindel.

Carrière[modifier | modifier le code]

Reindel a commencé sa carrière en Prusse comme aide du bourreau Carl Gröpler (1868–1946), Magdebourg, bourreau prussien de 1906 à 1937. En , il a remplacé Gröpler[3].

La prison de Roter Ochse de Halle-sur-Saale, 1990

Auguste Gerhards raconte que, à la date de l'exécution de Théo Gerhards, le vendredi 29 octobre 1943, c‘était Ernst Reindel qui a occupé le poste de bourreau à la prison de Halle. Reindel venait de Gommern et amenait avec lui trois garçons bouchers qui se tenaient à côté de lui comme valets d’exécution. Père et grand-père avaient déjà été bourreaux[4].

Sur les 16 500 condamnations à mort exécutées pendant la période du national-socialisme entre 1933 et 1945, 11 881 sont l'œuvre de trois bourreaux : Johann Reichhart seul à Munich, Ernst Reindel à Magdebourg et Wilhelm Röttger à Berlin. Röttger a fait deux fois plus d'exécutions que Reindel et Reichhart ensemble[5].

Au total, Reindel a procédé à au moins 600 à 700 exécutions. Il est arrêté fin mai 1945 par l'Armée rouge à Gommern et fusillé entre le 25 juillet 1945 et le 15 janvier 1946 à Brest[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Johann Dachs, Tod durch das Fallbeil. 2001, p. 110
  2. Klaus Hillenbrand, Berufswunsch Henker. 2013, p. 255
  3. Matthias Blazek, Scharfrichter in Preußen und im Deutschen Reich. 2010, p. 103
  4. Jean Bezaut, Les exécutions capitales durant le IIIe Reich. 2000, p. 30
  5. Tankred Koch, Geschichte der Henker – Scharfrichter-Schicksale aus acht Jahrhunderten.,
  6. Müller, Schaarschmidt, Schmeitzner, Weigelt, Todesurteile sowjetischer Militärtribunale gegen Deutsche (1944–1947). 2015, p. 253 suiv.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • 800 juges sanguinaires hitlériens, suppôts du régime militariste d’Adenauer. II. Les crimes des juges sanguinaires d’Hitler au service du militarisme. Comité pour l‘Unité Allemande, Berlin 1959, p. 147.
  • (de) Stefan Amberg : Johann Reichhart, der letzte deutsche Henker. Goldmann, Munich 1984, (ISBN 3-442-06765-0).
  • Césaire Bôle-Richard : Les chemins de la mémoire. Ed. des Ecrivains, Paris 1998, p. 396.
  • Jean Bezaut : Les exécutions capitales durant le IIIe Reich. Association Nuit et Brouillard, « Souvenir de la Déportation NN », 2000, p. 25.
  • (de) Matthias Blazek : Scharfrichter in Preußen und im Deutschen Reich 1866–1945, ibidem, Stuttgart 2010, p. 103 et suivantes. (ISBN 978-3-8382-0107-8).
  • (de) Ulrich Chaussy : Beruf: Scharfrichter. Die Geschichte des letzten bayerischen Henkers, Johann Reichhart (Land und Leute). Bayerischer Rundfunk, Munich 1996.
  • (de) Johann Dachs : Tod durch das Fallbeil: Der deutsche Scharfrichter Johann Reichhart (1893–1972). Ullstein, Berlin 2001, (ISBN 3-548-36243-5).
  • Auguste Gerhards : Théo Gerhards 1900–1943. Un Alsacien en résistance. Strasbourg 2003, p. 91.
  • Auguste Gerhards : Morts pour avoir dit NON. 14 Alsaciens et Lorrains face à la justice militaire nazie. Strasbourg 2007, p. 26.
  • Auguste Gerhards : Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés. Résistants et héros inconnus – 1939–1945. Édition établie sous la direction d'Anne Pouget, Paris (Le Cherche midi) 2014.
  • (de) Klaus Hillenbrand : Berufswunsch Henker – Warum Männer im Nationalsozialismus Scharfrichter werden wollten. Campus Verlag, Frankfurt/New York 2013, (ISBN 978-3-593-39723-8).
  • (de) Gotthold Leistner : Sachsen und die Guillotine. Ein Beitrag zur Geschichte eines Tötungsmonstrums, dans: Sächsische Heimatblätter, 48e année. (2002), p. 130–149.
  • (de) Klaus-Dieter Müller, Thomas Schaarschmidt, Mike Schmeitzner, Andreas Weigelt : Todesurteile sowjetischer Militärtribunale gegen Deutsche (1944–1947). Eine historisch-biographische Studie. Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 2015, (ISBN 978-3-525-36968-5).
  • (de) Mario Todte : Die Hinrichtungen in Sachsen (1900–1981). Diss., GRIN Verlag, Leipzig 2009, (ISBN 978-3-640-35538-9).
  • (de) Thomas Waltenbacher : Zentrale Hinrichtungsstätten. Der Vollzug der Todesstrafe in Deutschland von 1937–1945. Scharfrichter im Dritten Reich. Zwilling-Berlin, Berlin 2008, (ISBN 978-3-00-024265-6).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]