Fernand Rude — Wikipédia

Fernand Rude
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Fonction
Sous-préfet de Briey
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
VilleurbanneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Historien, historien du mouvement ouvrier, résistantVoir et modifier les données sur Wikidata
Plaque rendant hommage à Fernand Rude, quai Saint-Vincent à Lyon.

Fernand Rude est un historien, né le à Lyon et mort le à Villeurbanne[1]. Il est surtout connu comme historien de l'histoire locale lyonnaise et des mouvements sociaux qui ont parcouru cette histoire depuis le XVIIIe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'enseignant, né dans la Bresse le 13 juin 1910, Fernand Rude fait ses études d'histoire à la faculté de lettres de Lyon[2]. Tout jeune, il devient militant communiste mais il va s'en détacher très vite quand il est confronté au sectarisme de ses dirigeants. Il fait plusieurs voyages en URSS où il se marie, étudie l'histoire et fait des traductions, travaillant avec des historiens qui ne survivront pas aux grandes purges staliniennes[2]. À son retour en France en 1936, il devient professeur d'histoire à Besançon puis à Grenoble[2]. Cette année-là, il quitte le PC, rejoint les socialistes de la SFIO et apporte son soutien aux républicains espagnols, en particulier avec la mouvance libertaire de la gauche espagnole.

Il se lancera rapidement dans la Résistance (sous le pseudonyme de Pierre Froment) et participera aux combats du Vercors[2]. À la Libération, il sera successivement sous-préfet de Vienne et responsable des Beaux-Arts à la préfecture du Rhône[Note 1].

Il a été inhumé avec son épouse Jeanne Belakowska dans l'ancien Cimetière de la Croix-Rousse (Lyon 4e arrondissement), division 50 ligne 1.

L'historien[modifier | modifier le code]

Sur le plan historique, il est considéré comme l'un des spécialistes des révoltes des ouvriers tisseurs de Lyon dont il a tracé dans ses écrits le déroulement historique des événements mais aussi les conditions qui en ont permis l'émergence et leur impact sur la mentalité lyonnaise[2]. En 1984, il participe à la grande exposition de la bibliothèque de la ville de Lyon pour fêter le cent cinquantième anniversaire des insurrections canuses.

Il dirige également la parution d'une partie importante de l'histoire ouvrière lyonnaise avec les Éditions d’Histoire Sociale, une réimpression complète de L'Écho de la fabrique, archive du journal des ateliers et des ouvriers en soie de Lyon dans la période 1831-1834, paru aux éditions EDHIS en 1970.

Outre ses travaux d'historien lyonnais, il a aussi écrit de nombreux textes sur ses séjours en URSS, la Résistance et la Libération, le saint-simonisme et le fouriérisme et le syndicalisme.

En historien, Fernand Rude a aussi travaillé sur le parcours et les œuvres de plusieurs écrivains français, dont Stendhal[3], Louis-Agathe Berthaud[4], Jean-Pierre Veyrat[5], Aloysius Bertrand[6], ou bien encore Jules Vallès[7].

Publications[modifier | modifier le code]

  • La révolution de 1848 dans le département de l’Isère, éditions Allier, 1949
  • Allons en Icarie, éditions PUF, 1952
  • Introduction à la Révolution française d’Antoine Barnave, 1790, 1960, réédition Armand Colin, 1971
  • Stendhal et la pensée sociale de son temps, Plon, 1967
  • Mémorial de « L'Insurgé », témoignages et documents rassemblés par Marie-Gabriel Fugère, présentation par Fernand Rude, Lyon, 1968.
  • Le mouvement ouvrier à Lyon de 1827 à 1832, éditions Anthropos, 1969
  • Aloysius Bertrand, éditions Seghers, 1971
  • Libération de Lyon et de sa région, éditions Hachette, 1974
  • Les Canuts en 1789 : Doléances des maîtres-ouvriers fabricants en étoffe d’or, d’argent et de soie de la ville de Lyon, éditions Fédérop, 1976
  • C’est nous les Canuts, éditions Maspero, 1977
  • Les révoltes des Canuts 1831-1834, éditions Maspero, 1982

Hommages[modifier | modifier le code]

Panneau de l'esplanade Fernand-Rude.

En 2019, l'esplanade de la Grande-Côte dans le 1er arrondissement de Lyon est renommée esplanade Fernand-Rude[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il habitait alors la célèbre villa de Tony Garnier, sur le quai Sédallian, dans le quartier de Saint-Rambert-l'Île-Barbe.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « RUDE Fernand », sur maitron.fr (consulté le ).
  2. a b c d et e Ludovic Frobert, « L’historien s’engage comme le partisan : Fernand Rude et les révoltes des canuts », Archive ouverte HAL Postface à Fernand Rude, Les révoltes des canuts 1831-1834, 1982.,‎ , p. 199-218 (lire en ligne).
  3. Fernand Rude, Stendhal et la pensée sociale de son temps, Paris, Plon, .
  4. Fernand Rude, « Un poète oublié: L.-A. Berthaud », 1848 et les révolutions du XIXe siècle,‎ 1947, t.38, n°177, p. 5-19.
  5. Fernand Rude, « Le poète Jean-Pierre Veyrat et ses Italiennes », VIIIe Congrès national de la Société française de littérature comparée,‎ .
  6. Fernand Rude, Aloysius Bertrand, Paris, Seghers, .
  7. Camille Noé Marcoux, « Jules Vallès par Fernand Rude », Autour de Vallès,‎ 2018, n°48, p. 217-224.
  8. « SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL DU 23 SEPTEMBRE 2019 - Délibérations n° 2019/4938 à 2019/5079 », sur lyon.fr : « 2019/5060 - Dénomination d'un espace public : esplanade Fernand Rude à Lyon 1er ».


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