Financière immobilière bordelaise — Wikipédia

Financière immobilière bordelaise
logo de Financière immobilière bordelaise
Logotype de la FIB.

Création 1996
Fondateurs Michel Ohayon
Forme juridique SAS
Siège social 2 cours de l'Intendance
Bordeaux
Drapeau de la France France
Président Michel Ohayon
Activité Activités des sociétés holding (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 27 salariés (2018)
SIREN 410 312 110

Fonds propres 9,4 millions d'€ (2017)
Chiffre d'affaires en augmentation 2 048 374 € (entre 2019 et 2020)

La Financière immobilière bordelaise, ou FIB (anciennement immobilière Spiic[2]), est un holding français spécialisé dans l'immobilier commercial et le secteur de la distribution, appartenant à Michel Ohayon[3]. Ce groupe est ou a été notamment propriétaire, directement ou indirectement par différents montages financiers (à travers sa filiale HPB notamment), des enseignes Camaïeu ou Go Sport, quelques parts dans la marque de café Legal par l'intermédiaire du fils aîné Ohayon, ainsi que de certains magasins de la franchise Galeries Lafayette. La principale entité de ce holding est Hermione People & Brands (HPB) gérant les activités de distribution.

Historique[modifier | modifier le code]

La Financière immobilière bordelaise est fondée en 1996 par Michel Ohayon, alors franchisé dans l'habillement à Bordeaux, au départ pour racheter les murs de ses magasins[3]. Ce dernier investit à plusieurs reprises dans l'immobilier, comme le Grand Hôtel de Bordeaux, le Waldorf Astoria Trianon à Versailles et à Jérusalem, le Sheraton de Roissy-Charles-de-Gaulle ou même un grand cru de Saint-émilion[4].

2018 : création du groupe HPB et reprise de 22 magasins Galeries Lafayette[modifier | modifier le code]

Hermione People & Brands (HPB), une entité « sœur » coiffée par la FIB[n 1] est créée en 2018[6].

À partir de 2018, Michel Ohayon va accumuler les rachats dans la distribution, la plupart liées directement ou indirectement au textile, secteur alors en difficulté[4]. Hermione Retail, filiale d'HPB, reprend, cette année là, la franchise de 22 des magasins Galeries Lafayette[6], essentiellement situés dans de petites ou moyennes agglomérations (dont Amiens, Cannes, La Rochelle, Rouen et Toulon, mais aussi Bayonne, Dax, Pau et Tarbes)[3],[7],[8]. Le modèle économique de ces magasins est alors en difficulté. Michel Ohayon souhaite donc investir dans leur transformation numérique et leur redonner une dynamique commerciale locale, pour bénéficier autant que possible de leur emplacement stratégique au cœur des villes[8]. Il n'achète pas seulement la marque , mais également les murs, perpétuant ainsi ses investissements immobiliers d'origine[4].

En , la Financière immobilière bordelaise soutient financièrement le plan de continuation de l'enseigne La Grande Récré par son président-directeur général Jean-Michel Grunberg, alors en redressement judiciaire[9].

2020 : HPB rachète Camaïeu[modifier | modifier le code]

Milieu 2020, Hermione People & Brands (HPB) reprend 511 magasins Camaïeu en difficulté après plusieurs cessations des paiements entre 2016 et 2018[7],[10],[11],[12]. Camaïeu compte alors 2 659 salariés[10],[11]. Au moment de valider l'offre de HPB, le tribunal de commerce de Lille critique dans sa décision la faiblesse des prix proposés par les candidats à la reprise[10],[11]. 460 départs et un plan de sauvegarde de l'emploi de 5 millions d'euros sont prévus[10].

2021 : HPB reprend Gap France, puis Go Sport[modifier | modifier le code]

Entre-temps en , HPB reprend, pour un euro symbolique[13],[14] Gap France, qui compte alors 21 points de vente[7],[8]. Ce n'est pas considéré comme un rachat d'entreprise d'après Michel Ohayon qui précise que cette filiale a été « créée de toutes pièces lorsque le groupe américain nous a accordé la master franchise pour la France et plusieurs pays d'Europe[15]. »

Puis, en , Go Sport appartenant alors à Rallye[6] est racheté, toujours pour un euro symbolique[16]. Gap France est revendu peu après à Go Sport pour plus d'une trentaine de millions d'euros.

2022 : liquidation de Camaïeu, puis redressement judiciaire de Go Sport[modifier | modifier le code]

En les cafés Legal sont en partie rachetés[17] par le fils de Michel Ohayon. En août, Camaïeu est placée en redressement judiciaire ; HPB, qui ne souhaite plus apporter de financement[5], ne peut convaincre le tribunal et Camaïeu ferme définitivement fin [18] avec des dizaines de millions d'euros de dettes[13].

Patrick Puy[n 2], redresseur d'entreprises, est alors nommé le à la tête de Go Sport France[15]. En parallèle est ouverte une enquête préliminaire, par le parquet de Grenoble, pour abus de biens sociaux concernant des mouvements de fonds de plusieurs millions entre Go Sport et HPB[6]. En effet, la remontée de plus de 30 millions d'euros vers la holding laisse perplexe les syndicats : HPB explique avoir financé le rachat de Gap France par Go Sport ; mais la somme reste étonnante pour les observateurs, alors qu'à l'origine en 2021, Gap a été racheté pour un euro[19]. Répercussion de cette enquête et de ce mouvement de ce flux de trésorerie, début 2023, peu après la faillite de Camaïeu, le holding de Go Sport est placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble, à cause d'une cessation de paiements[6],[15]. La justice s'interroge sur le passif de quatorze millions d'euros et sur l'utilisation du PGE de 55 millions « présent dans les caisses de Go Sport à sa reprise »[19]. HPB fait appel[19]. L'« effet domino » fait craindre que le même sort soit réservé à Gap France, elle aussi grevée de 12 millions d'euros de dettes envers la maison mère américaine[19].

2023 : redressement judiciaire de la FIB[modifier | modifier le code]

Selon une information du journal Libération confirmée par Mediapart, la Financière immobilière bordelaise (en fait à cause de trois des sociétés intégrés à la FIB et ayant financé les hôtels[4]) est placée en redressement judiciaire le 15 [20],[21].

Michel Ohayon annonce qu'il va placer en redressement judiciaire les 26 magasins Galeries Lafayette qu'il contrôle en France « pour les protéger de toute attaque »[22],[23]. Ce dernier met en cause Wilhem Hubner ancien président de HPB jusqu'au 25 janvier 2023, date à laquelle il est révoqué sans ménagement[17]. Par la suite les baux commerciaux de neuf magasins Gap sont acquis par JD Sports en mai alors qu'Intersport achète Go Sport[24].

Activités[modifier | modifier le code]

Immobilier[modifier | modifier le code]

Le groupe FIB dispose de bureaux et d'hôtels dans les principales villes françaises, dont le Grand Hôtel de Bordeaux, le Trianon Palace Versailles et le Sheraton de Roissy-CDG[7],[8],[25].

Fin 2016, la FIB détient « 400 000 m2 d'immobilier dans 20 villes en Europe »[26]. Lors des problèmes financiers de HPB à partir de 2022, il est constaté que les différents projets immobiliers n'ont pas reçu les investissements promis et les ambitions de Michel Ohayon n'ont pas abouti[4].

Distribution[modifier | modifier le code]

Michel Ohayon est indirectement présent dans la distribution textile (avec les Galeries Lafayette ou la franchise Gap France), de jouets (via Jouetland) ou d'articles sportifs (avec Go Sport)[7]. La plupart de ces différentes enseignes sont regroupées derrière la filiale Hermione People & Brands[8]. La Grande Récré n'est pas intégrée à HPB[6]. Son principal modèle économique reste l'autofinancement par l'endettement, par exemple en retardant les paiements ; mais cette forme d'autofinancement n'entraine, de la part de HPB, que peu ou pas d'investissements dans les différentes enseignes[4].

Données financières[modifier | modifier le code]

En 2017, le total des actifs de la Financière immobilière bordelaise est estimé à plus de 2 milliards d'euros[27],[28].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Mediapart explique ainsi le montage : « [Michel Ohayon] a scindé ses activités : avec la FIB d’un côté pour les activités immobilières et, de l’autre, une entité pour le commerce de détail nommée Hermione People and Brands (HPB), désormais possédée par ses fils, les dirigeants qu’il a nommés et par la FIB à hauteur de 6 %. » Michel Ohayon n’est pas actionnaire de HPB et celle-ci reste donc indépendante ; ainsi, « la direction de HPB ne s’est pas tournée vers la FIB pour renflouer Camaïeu en dernier ressort » explique encore Mediapart fin 2022[5].
  2. Patrick Puy avait déjà, par exemple, géré le démantèlement de Vivarte.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sirene, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. « Légers changements dans le classement des plus grosses fortunes de France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c « Le propriétaire de Camaïeu prêt à racheter Go Sport », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  4. a b c d e et f Bertrand 2023, p. 47.
  5. a et b Mathias Thépot, « Camaïeu, Gap, Go Sport : cet homme d’affaires qui a eu les yeux plus gros que le ventre » Accès payant, Médiapart, (consulté le ).
  6. a b c d e et f L.C., « Un empire du commerce menacé sur plusieurs fronts », Challenges, no 771,‎ , p. 35 (ISSN 0751-4417).
  7. a b c d et e « L’Autorité autorise le rachat de GAP par la Financière immobilière bordelaise », sur Autorité de la concurrence, (consulté le ).
  8. a b c d et e « Galeries Lafayette de Pau : dans l’escarcelle de Michel Ohayon », sur presselib.com (consulté le ).
  9. SudOuest fr avec Afp, « La Grande Récré : le plan de continuation de Ludendo et du Bordelais Michel Ohayon retenu », (ISSN 1760-6454, consulté le )
  10. a b c et d Le Point magazine, « La Financière immobilière bordelaise reprend Camaïeu avec plus de 2 600 salariés », sur Le Point, (consulté le ).
  11. a b et c Paris Match, « Reprise de Camaïeu : la Financière immobilière bordelaise (FIB) pour reprendre 511 magasins », sur parismatch.com (consulté le ).
  12. « Camaïeu : plus de 2.600 salariés repris par la Financière immobilière bordelaise », sur La Tribune, 2020-08-17cest12:19:00+0200 (consulté le ).
  13. a et b Bertrand 2023, p. 44.
  14. « Avec la reprise des magasins Gap en France, Michel Ohayon structure son pôle commerces », sur Les Échos, (consulté le ).
  15. a b et c Article et interview in : Jean François Arnaud, « Michel Ohayon contre-attaque pour retrouver du crédit », Challenges, no 771,‎ , p. 34-35 (ISSN 0751-4417).
  16. « Le distributeur d'articles sportifs Groupe Go Sport placé en redressement judiciaire », sur TV5MONDE, (consulté le ).
  17. a et b Bertrand 2023, p. 46.
  18. Laure Croiset, « Camaïeu succombe à son immobilisme », Challenges, no 757,‎ , p. 50 à 51 (ISSN 0751-4417).
  19. a b c et d Bertrand 2023, p. 45.
  20. Franck Bouaziz, « Après Camaïeu et Go Sport, la FIB, principale société de l’homme d’affaires Michel Ohayon, placée en redressement judiciaire », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Mathias Thépot, « La FIB en dépôt de bilan : l’empire de Michel Ohayon s’écroule », sur Mediapart (consulté le )
  22. « Galeries Lafayette : Michel Ohayon va placer ses 26 magasins en redressement judiciaire », sur la-croix.com,
  23. « Camaïeu, Gap, Go Sport, Galeries Lafayette ... L'empire de l'homme d'affaires Michel Ohayon dans la tourmente », sur francetvinfo.fr,
  24. L.C., « JD Sports investit le terrain français », Challenges, no 790,‎ , p. 54 (ISSN 0751-4417)
  25. La Rédaction, « Cession de l’hôtel Sheraton à CDG », sur Le Courrier financier, (consulté le ).
  26. « Immobilier : Michel Ohayon révèle ses projets bordelais », sur La Tribune, 2016-12-06cet13:20:00+0100 (consulté le ).
  27. Le Point magazine, « Réussite : Michel Ohayon, le conquistador », sur Le Point, (consulté le )
  28. « Les Galeries Lafayette cèdent 22 magasins à la Foncière Immobilière Bordelaise », sur Les Échos, (consulté le )

Presse[modifier | modifier le code]

  • Morgan Bertrand (photogr. Yannick Stephant), « La chute de l'empire Ohayon », L'Obs, no 3044,‎ , p. 44-47 (ISSN 0029-4713). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article