Frieda Ekotto — Wikipédia

Frieda Ekotto
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Frieda Ekotto, née en 1959 à Yaoundé, est une romancière camerounaise d'expression française, et une critique littéraire. Elle est professeur à l'université du Michigan. Elle est surtout connue pour ses romans qui mettent l'accent sur le genre et la sexualité en Afrique sub-saharienne, et son travail sur Jean Genet. Ses travaux de recherche et d'enseignement s'intéressent notamment à la littérature, le cinéma, la sexualité dans le monde francophone, en particulier la France, l'Afrique, y compris le Maghreb, et les Caraïbes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Frieda Ekotto est née en 1959 à Yaoundé, au Cameroun et a grandi en Suisse[1]. Elle fait ses études au Colorado College, dont elle sort diplômée en 1986, et elle poursuit, en littérature comparée, à l'université du Minnesota jusqu'en 1994. Elle bénéficie de la bourse Chateaubriand pour terminer sa thèse. Elle commence à travailler à l'université du Michigan en 1994, où elle est professeur d'études africaines et afro-américaines, et de littérature comparée[2],[3]. Elle a occupé également des postes de professeurs et de responsable dans d'autres établissements, comme le Concordia Language Villages dans le Minnesota, ou l'université technologique de Sydney[4],[5].

Écriture de fiction[modifier | modifier le code]

En 2005, elle publie sa première œuvre de fiction, Chuchote pas trop. Le roman est consacré à une histoire d'amour entre deux femmes, Siliki et Ada. L'histoire raconte leur amour et leur intimité à travers l'écriture comme un mode commun de communication, l'ostracisme de la communauté, et leur isolement qui devient finalement une aventure salvatrice[6]. Dans un entretien, Frieda Ekotto précise que le contenu du roman, première représentation positive de l'amour entre des femmes dans un contexte africain, a rendu difficile la recherche d'un éditeur sur le continent africain[1].

Critique littéraire[modifier | modifier le code]

Elle se consacre en particulier à l'étude des écrits de Jean Genet, ainsi qu'au cinéma et à la littérature dans le monde francophone[1],[7]. Dans son ouvrage, L’Écriture carcérale et le discours juridique chez Genet, elle étudie les modèles rhétoriques des prisonniers dans la littérature française comme une forme de « littérature mineure », une catégorie discutée par les philosophes Gilles Deleuze et Félix Guattari. Dans ce livre, elle analyse l'impact et la représentation, dans le mode d'expression littéraire, des procédures juridiques et de l'emprisonnement[3].

Un autre de ses ouvrages, What Color is Black? Race and Sex across the French Atlantic, publié en 2011, étudie la façon dont se sont façonnées les notions de race, d'esclavage et de colonialisme, de fierté et de colère afro-américaines dans la lutte pour les droits civiques, ou dans les mouvements de banlieue, des deux côtés de l'océan Atlantique[8].

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • 2011 : Race and Sex across the French Atlantic: The Color of Black in Literary, Philosophical, and Theater Discourse (New York: Lexington Press).
  • 2011 : en collaboration avec Bénédicte Boisseron. Voix du monde : Nouvelles francophones (Bordeaux: Presses Universitaires de Bordeaux, France).
  • 2010 : Portrait d’une jeune artiste de Bona Mbella, (roman), Paris, éditions L'Harmattan.
  • 2009 : en collaboration avec Adeline Koh. Rethinking Third Cinema: The Role of Anti-colonial Media and Aesthetics in Postmodernity. Germany: LIT Berlin.
  • 2008 : en collaboration avec Aurélie Renaud et Agnès Vannouvong. Toutes les images du langage: Jean Genet, Presses de l'université Paris-Sorbonne/Biblioteca Della Ricerca.
  • 2005 : Chuchote pas trop (roman) Paris, éditions L'Harmattan.
  • 2001 : L’Écriture carcérale et le discours juridique : Jean Genet, Paris, éditions L’Harmattan.
  • 1998 : en collaboration avec Martine Delvaux, L'Esprit Créateur, « Écriture carcérale : l'échappée belle », dans Récit et enfermement.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Naminata Diabate, « From Women Loving Women in Africa to Jean Genet and Race: A Conversation with Frieda Ekotto », Journal of the African Literature Association, vol. 4, t. 1,‎ , p. 181–202 (lire en ligne)
  2. (en) « Frieda Ekotto », sur prod.lsa.umich.edu
  3. a et b (en) Beti Ellerson, « Frieda Ekotto: For an endogenous critique of representations of African lesbian identity in visual culture and literature », sur Africultures
  4. (en) « Distinguished Visiting Scholar Professor Frieda Ekotto – Creative Practice and Cultural Economy », sur cfsites1.uts.edu.au
  5. « Frieda Ekotto », sur Africultures
  6. Nathalie Etoké, « Ekotto, Frieda [Yaoundé 1959] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 1408
  7. (en) « " Frieda Ekotto Named a VIP Member of Worldwide Who's Who for Excellence in Higher Education », sur 24-7 Press Release
  8. (en) Roxanna Curto, « (Review) Race and Sex across the French Atlantic: The Color of Black in Literary, Philosophical and Theater Discourse », Research in African Literatures, vol. 43, t. 3,‎ , p. 139–140 (DOI 10.2979/reseafrilite.43.3.139, lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]