Géula Dagan — Wikipédia

Géula Dagan
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Naissance
Décès
Nom de naissance
Géula Cornfeld
Nationalité
Israélienne
Activités
Autres activités
sculptrice (1950-1952)
Formation
Maître
Mouvement
Conjoint
Guy Weelen (1919-1999), historien de l'art

Géula Dagan est une artiste peintre israélienne née Géula Cornfeld en 1925 à Jérusalem, qui fut également sculptrice à Paris entre 1950 et 1952. Morte en 2008, elle appartient au courant abstrait de la seconde École de Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Géula Cornfeld[modifier | modifier le code]

Mordecai Ardon

Géula est l'aînée des quatre enfants nés du mariage de Peretz Cornfeld (Bucarest, 1892 - Tel Aviv, 1963) et Rachel Swider (Chisinau, 1898 - Israêl, 1979). Entre 1933 et 1937, l'ensemble de la famille accompagne le père, actif dans le milieu de la presse (il est l'un des fondateurs du journal Doar Hayom), à Johannesbourg en Afrique du Sud où il est invité pour un cycle de conférences destinées à promouvoir le sionisme[1],[2]. Elle est l'élève de Mordecai Ardon à l'École des beaux-arts Bezalel de Jérusalem[3]. C'est après la création de l'état d'Israël que le patronyme familial est modifié en « Dagan » dont l'origine vient de la racine hébraïque du nom « Cornfeld »[2].

Elle se rend alors en Allemagne et en Autriche, ayant semble-t-il reçu mission de l'organisation Aliyah Bet, réseau clandestin des rescapés des camps en Palestine, d'aider l'immigration clandestine vers la Palestine des survivants des camps nazis. C'est son fils, Michel Weelen, qui évoquera ainsi la difficile année 1949 à Anne Grobot-Dreyfus : « de santé nerveuse et fragile, elle fut profondément choquée par les horreurs dont elle fut témoin. Après une grave dépression et avec l'accord de ses supérieurs, elle déchira ses papiers d'identité et rejoignit un convoi de survivants à destination de Paris où elle fit la demande pour obtenir la nationalité française »[2].

Géula Dagan[modifier | modifier le code]

Paris, l'Académie de la Grande Chaumière

Tout en exerçant diverses professions - elle est traductrice, employée par l'antenne parisienne de la compagnie de navigation israélienne Zim Integrated Shipping Services - Géula Dagan travaille la sculpture en 1950 dans l'atelier d'Ossip Zadkine à l'Académie de la Grande Chaumière (son attachement à la sculpture est exclusivement daté des années 1950-1952). Elle reçoit également les conseils d'Alexandre Garbell, Janice Biala (en), Árpád Szenes, Maria Helena Vieira da Silva et Pierre Soulages[4]. En 1952, elle rencontre l'historien de l'art Guy Weelen qu'elle épouse en 1953[2].

Installée rue Saint-Jacques à Paris dans les années 1960, Géula Dagan obtient une bourse de la Fondation Gulbenkian lors de son exposition à la Galerie Jacques Massol en 1962[4] et ainsi visite l'Espagne, le Portugal, l'Angleterre, l'Irlande, la Grèce, les États-Unis. Elle se réinstalle à Jérusalem en 1968.

Elle meurt en 2008 à la maison de retraite Beit Reuveni de Jérusalem.

Les traits de Géula Dagan nous restent fixés par les photos que Denise Colomb a réalisées en son atelier parisien[5].

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

Dits de Géula Dagan[modifier | modifier le code]

  • « La nature, plus c'est sauvage, mieux c'est. C'est peut-être ce dont il s'agit : mieux faire partie de la terre, des rochers, du soleil, du vent et de la mer. Unité avec la nature. Unité avec l'univers... La mer a joué un rôle important dans ma vie. Peut-être parce que j'ai grandi sans elle. La mer et tout ce qui y est né : les ports, les bateaux, les rochers, les effets dans l'eau et les mouettes. Les vols d'oiseaux s'élevant du sable. Les oiseaux, le mouvement. » - Géula Dagan, 1983[11]

Réception critique[modifier | modifier le code]

Pierre Restany
  • « Géula Dagan témoigne d'une vision lyrique de la nature qui range d'emblée l'artiste dans la filiation de Monet. Mais le post-impressionnisme de Dagan est dominé avant tout par des préoccupations rythmiques. » - Pierre Restany[12]
  • « Les peintures de Géula Dagan procèdent d'un énergique brassage de coloris et d'un savant tourbillon de matières mystérieuses. » - André Gavoty[7]
  • « L'œuvre de Géula Dagan est, dans la peinture cosmopolite israélienne, un cas très particulier. Se situant d'emblée dans le domaine du fabuleux et du légendaire, son art tend en effet, à partir d'éléments essentiels et entièrement réinventés, à reprendre possession d'une terre ancestrale avec laquelle l'artiste entretient une alliance de nature quasi mystique. » - Le Robert[13]
  • « La formulation d'apparence abstraite de ses peintures n'est pas exclusive d'un évident sentiment de la nature. Vers 1956, elle s'attache à traduire le mouvement, réalisant une importante suite de "paysages dynamiques" où les rythmes de l'eau sont traduits avec des accents tendres ou violents. De retour en Israël, elle trouve son inspiration dans les paysages du Néguev et dans les minéraux, intitulant toutes ses toiles Rythmes de la nature. » - Jacques Busse[4]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Collections privées[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Géula Dagan », Center for Israeli Art
  2. a b c d et e Anne Grobot-Dreyfus, Conditions de création et devenirs artistiques autour de sept artistes-femmes juives et étrangères en France dans l'immédiat après-guerre (1945-1960), Université Bourgogne - Franche-Comté / Fondation pour la mémoire de la Shoah, 2020.
  3. Adrian Darmon, Autour de l'art juif - Encyclopédie des peintres, photographes et sculpteurs, Éditions Carnot, 2003, page 136.
  4. a b et c Jacques Busse, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 4, page 178.
  5. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, photos de Géula Dagan en son atelier, donation Denise Colomb
  6. D.B., « Beaux-arts - Librairie du Grand-Chêne : Géula Dagan », La Nouvelle Revue de Lausanne, n°224 du 25 septembre 1957, page 6.
  7. a et b André Gavoty, « À la Galerie Pierre Domec, des peintures de Géula Dagan groupées sous l'égide "Rythmes de la nature" », Revue des Deux Mondes, 15 mai 1964, p. 314.
  8. Reuven Milon, exposition Géula Dagan en présence de Teddy Kollek, maire de Jérusalem, David tower, 1978, photo-reportage
  9. Pierre Gamarra, « Exposition - Les peintres contre la nuit », France Nouvelle, 3 mai 1961.
  10. Centre Saidye-Bronfman, Les Couleurs de Jérusalem, présentation du catalogue de l'exposition, 1970
  11. Géula Dagan - Painting from the fifties to the eighties, Ben-Zvi Printing Entreprises, Jérusalem, 1984.
  12. Pierre Restany, « Géula Dagan », Cimaise, juillet 1961.
  13. Le Robert, Dictionnaire universel de la peinture, 1975, tome 2, pages 141-142.
  14. René de Solier, « Le nouveau musée de Tel Aviv », Vie des arts, n°65, 1971-1972, page 64

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dora Vallier (avant-propos de Géula Dagan), Géula Dagan, Éditions Galerie Pierre Domec, 1964.
  • Ouvrage collectif, Rythms of nature and Jerusalem, 1963-1969, Jerusalem Artists House, 1969.
  • René Huyghe, de l'Académie française, et Jean Rudel, L'art et le monde moderne tome 2, Larousse, 1970.
  • Le Robert, Dictionnaire universel de la peinture, SNL - Dictionnaires Robert, 1975.
  • Géula Dagan - Painting from the fifties to the eighties (édition bilingue anglais/hébreu), Ben-Zvi Printing Entreprises, Jérusalem, 1984.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999 (article de Jacques Busse).
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
  • Adrian Darmon, Autour de l'art juif - Encyclopédie des peintres, photographes et sculpteurs, Éditions Carnot, 2003.
  • Anne Grobot-Dreyfus, Conditions de création et devenirs artistiques autour de sept artistes-femmes juives et étrangères en France dans l'immédiat après-guerre (1945-1960) - Hanna Ben-Dov (1919-2009), Bella Brisel (1929-1982), Géula Dagan (1925-2008), Lea Nikel (1918-2005), Felice Pazner Malkin (en) (1929-), Chaya Schwartz (1912-2001), Hannah Van Hulst (1933-), Université Bourgogne - Franche-Comté : Fondation pour la mémoire de la Shoah, 2020 (consulter en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]