Groupe de résistance de Château-Gontier — Wikipédia

Le Groupe de Résistance de Château-Gontier fut créé au cours de l'année 1942 par Élisée Mautaint et André Counord. Ce réseau fait partie de Libération-Nord et couvre l'arrondissement de Château-Gontier en Mayenne

Histoire[modifier | modifier le code]

Dès 1941, Adophe Bouvet entre en relation avec André Counord : l'action est alors toute individuelle, et de propagande et d'opposition. C'est en 1942 que l'organisation de résistance prends corps et se forme[1].

Création[modifier | modifier le code]

Au cours de l'année 1942, par des contacts entre anciens mobilisés, notamment entre Counord, Robert Lemonnier et Pierre Chabrun, des groupes de résistance se mettent en place à Château-Gontier et dans la région. Au même moment, Élisée Mautaint[2], avait déjà mission de prospecter le Sud de la Mayenne. Le capitaine Counord et le général Lemonnier rejoignent les Indépendants de la Mayenne et en , prennent contact avec le groupe de résistants de Sablé où ils retrouvent Victor Daum, Michel Lemore et Georget.

Réseau d'action[modifier | modifier le code]

André Counord prit la tête du groupe de Château-Gontier : il est composé initialement d'une dizaine de personnes dont Jean Delhommeau, Guillaumeau, Robert Lemonnier, et le gendarme Cantel. Élisée Mautaint et Ripoche (de Ménil), secrétaires de mairie instituteurs, se chargent de fournir ceux qui en avaient besoin en fausses cartes d'identité et tickets de rationnement. Pierre Chabrun, sous la direction de Counord est à la tête du groupe de Bazouges : il est composé entre autres de Paris[3], Marcel Saulais[4], et Charles Talvat[5].

Les Indépendants fusionnent avec le mouvement Libération-Nord[6].

Cinq sections sont créées avec pour responsables :

  • André Counord, Robert Lemonnier et Ripoche pour Château-Gontier
  • Camus pour Meslay
  • Boursiol assurant les liaisons dans tout l'arrondissement.
  • Adolphe Bouvet, chef du groupe de résistance du secteur de Saint-Sulpice

De fréquentes entrevues ont lieu à Saint-Sulpice, où l'existence du café tenu par sa femme facilite les réunions, et leur enlève, autant qu'il en est possible, leur caractère suspect. Pendant, plus d'un an, l'activité clandestine du groupe consistait surtout en préparatifs divers, en contacts et en reconnaissances, en vue de l'extension du mouvement, lorsque celui-ci disposera des moyens nécessaires[1]. Bouvet diffuse les brochures, les journaux Libération notamment et les tracts. Il a enrôlé dans sa commune plusieurs habitants dont le charron Mordrais, et l'un des ouvriers Gonnin, parisien libéré, dont le vrai nom est Lepage. Il a aussi contacté plusieurs autres des communes alentour : Quelaines, et Villiers-Charlemagne.

Agrégation[modifier | modifier le code]

Au début de 1944, chaque groupe est prêt pour les missions diverses ou les tâches que la Résistance pourra être appeler à amener, et dont l'activité du groupe clandestin consistait alors en la recherche de terrains d'atterrissage et de parachutage, de lieux où recevoir et cacher armes et munitions, en la préparation du transport de celles-ci. Le groupe cherche également à mettre en place une défense anti-chars.

Mautaint est le représentant du premier Comité départemental de libération clandestin. Responsable de l'organisation militaire du sud de la Mayenne, il confie la mission d'implantation des groupes de Résistance à André Counord. À la suite de l'arrestation de Pierre Coste début , recherché par les Allemands, Mautaint part se cacher près de Couesmes-en-Froulay, tandis que sa femme et sa belle-sœur sont arrêtées et internées.

Robert Dupérier est désigné par le gouvernement provisoire, comme préfet de la Mayenne[7], où il arrive clandestinement au début de , comme chargé de constituer un nouveau Comité départemental de libération de la Mayenne[8].

Pourvu d'un certificat médical de complaisance, il circule librement sous son vrai nom, comme réfugié parisien en convalescence. D'abord accueilli à Château-Gontier dans des familles amies du Groupe de résistance de Château-Gontier à partir du 24 mai[9], il s'installe en [10] à Loigné-sur-Mayenne[11]. Adolphe Bouvet, facteur et résistant de Saint-Sulpice, est son agent de liaison avec le futur Comité départemental de libération et les divers organismes de Résistance. La pièce attenante du café sera le lieu ordinaire de réunion des chefs ou de leurs émissaires[12]. Dupérier indiquera dans sa première visite officielle en tant que préfet à Château-Gontier connaître Bouvet, et Landelle de Saint-Sulpice.

Counord devient chef des FFI de l'arrondissement[13], puis du département du réseau FFI (Forces françaises de l'intérieur) en 1944. Le groupe compte environ 600 hommes à la veille du débarquement de Normandie. Il agrège au cours de l'été 1944, peu à peu, avec des groupes Armée secrète, OCM et des groupes FTP, qui se retrouvent pour constituer des unités FFI.

Entre temps et avant les parachutages, en juin 1944, Bouvet héberge à plusieurs reprises Étienne de Raulin (Laboureur) et le général Marcel Allard (Rodolphe), ainsi que Counord. Toutes les réunions importantes se tiennent chez Bouvet, notamment les liaisons entre les différents autres groupes de résistance du département[12]. Counord rejoint Raulin et Allard, qui l'un et l'autre, se tiennent cachés mais prêts à reprendre l'action en Mayenne.

Parachutages[modifier | modifier le code]

Le , Étienne de Raulin et Claude de Baissac se réunissent chez Paul Janvier pour préparer des parachutages dans la région de Château-Gontier. Le , Janvier reçoit la visite de Pierre Hunault (Besnier), de Craon et de son ami Camus, de Meslay-du-Maine, qui viennent organiser avec Claude de Baissac les parachutages dans la région de Meslay-du-Maine et de Château-Gontier. Ils partent au petit jour avec de l'armement pris dans la réserve de Bais. Le , Londres annonce que le parachutage est manqué à Meslay-du-Maine, mais réussi à Château-Gontier.

Le , un parachutage est attendu à Saint-Charles-la-Forêt (avec pour code radio « Avez-vous le mal de mer », deux fois) avec les groupes de Meslay, Bouère, Château-Gontier, mais, se retrouvant pris entre deux colonnes allemandes, ils doivent se replier. L'ennemi fait un prisonnier et de nombreuses bicyclettes sont abandonnées.

Le , un parachutage est attendu à Loigne-sur-Mayenne (avec pour code radio « N'éteignez pas les lumières » deux fois) avec les groupes de Saint-Sulpice, Bierné, Château-Gontier et Bazouges. L'opération est dirigée par Counord et les caisses parachutées sont réceptionnées avec l'armement, malgré les caisses du 2e avion qui tombent dans un bois[14]. Depuis le début de fin juin, Counord a quitté Saint-Sulpice et se cache à Villiers-Charlemagne.

Début juillet, les groupes de Meslay et Bierné accompagnés par les chefs Ollivault de Bouère et Legrand de Parné doivent recevoir un parachutage. Au dernier moment, ils s'aperçoivent qu'une rampe de lancement allemande est installée sur la commune du Bignon-du-Maine à 1 500 m du terrain prévu. Après avoir prévenu les avions par signaux, le parachutage est annulé.

Dans la nuit du 6 au , un parachutage d'armes a lieu avec succès entre Peuton et Loigné avec une équipe de 25 hommes recrutés par Adolphe Bouvet[15]. Les armes sont partagées le lendemain entre les différents groupes de résistance intérieure de la Mayenne.

Le , Paul Janvier[16] rencontre le Docteur Paul Mer à Laval qui lui apprend qu'il fait partie du Comité de Libération et que Robert Dupérier, futur préfet, est arrivé. Mer lui conseille de se méfier d'Étienne de Raulin (Laboureur), qui veut se faire passer comme commandant civil de la Mayenne. Janvier lui explique alors l'organisation de son groupe, et se met à disposition pour la fourniture d'armes à Laval. Janvier profite du voyage pour aller ensuite à Meslay-du-Maine[16] afin de savoir ce que devient Étienne de Raulin (Laboureur), dont il n'a plus signe de vie et les causes de la non-réception du parachutage du . Il voit Camus et le prie d'envoyer Laboureur au plus vite chez lui.

Le soir, Janvier reçoit Pierre Hunault (Besnier). Claude de Baissac qui arrive au même moment accepte de lui livrer des armes[16]. Janvier indique à Besnier de se mettre en liaison avec Henri de Mollans et lui conseille de prendre en main lui-même ses groupes en négligeant Laboureur. Le , un envoyé d'Henri de Mollans vient réclamer à Janvier des armes. Il lui explique les difficultés crées par Laboureur et lui dit avoir chargé Besnier de lui fournir ce qu'il demande dès que possible. Dans la soirée, arrivent à nouveau Claude de Baissac et Besnier pour fixer les terrains de parachutage dans la région de Laval-Château-Gontier[16]. Janvier, après le départ de Baissac, exprime à Besnier ses doutes sur le bon déroulement de ces parachutages, compte tenu de tous les ennuis de ces derniers jours.

Chute d'une partie du réseau[modifier | modifier le code]

Une vague d'arrestations dans le réseau est déclenchée à partir de fin [17]. Le , les Allemands arrêtent des résistants du groupe de Montigné dont certains ont eu des contacts avec le groupe de Saint-Sulpice[18].

C'est l’hécatombe pour une partie du Groupe de Résistance de Château-Gontier : le 31 juillet, le bourg de Saint-Sulpice est entièrement cerné par les Allemands, toutes les issues gardées. L'agent de liaison Adolphe Bouvet est arrêté et emprisonné le en même temps que Gonnin. Gonnin et Revaud (Groupe de Montigné) sont pour un motif que l'on ignore, transférés à Laval, puis au Mans.

Le , les Allemands reviennent en nombre à Saint-Sulpice. Le bourg est à peu près vide d'habitants ; il y règne une atmosphère de terreur. Les deux arrestations, les terribles perquisitions qu'ont eues à subir le petit bourg surpeuplé de réfugiés, les menaces non déguisées des Allemands ont semé le trouble. La hantise d'Oradour-sur-Glane, annoncée par la BBC est présente dans les mémoires[19].

Comme précédemment, le bourg est cerné, à la recherche des résistants. Les Allemands et des miliciens français arrêtent Charles Talvat, son fils Louis Talvat, Jégou, Jean-Baptiste Landelle et Constance Bouvet l'épouse d'Adolphe Bouvet[20].

Le , c'est aussi le groupe de Bazouges qui est visé par les Allemands, dont Marcel Saulais[21]. Les Allemands trouve la cachette, et le stock d'armes déposé à Bazouges. Le , sont arrêtés à Château-Gontier, le parisien replié Henri Goldstern à l'Hotel de la Courtille, arrêté sur son nom à consonance juive[22], d'autre part à son domicile Melle Adrienne Raimbault[23], domestique de M. du Freté, un chef résistant, après une perquisition des Allemands qui n'a pas permis de le retrouver. Mme Peltier est aussi arrêtée.

Le moulin de Formusson[modifier | modifier le code]

La tragédie de Formusson s'inscrit dans le contexte des opérations de répression lancés par la police de sureté allemande contre le groupe de résistance. Les policiers avaient peu à peu appris le transit et le dépôt des armes qui avaient été effectués[24]. Le moulin de Formusson à Daon sert au groupe de Résistance de Bierné, à transmettre les messages de la radio de Londres. C'est un point de rencontre pour les réfractaires au STO, et pour cacher des armes parachutées avant distribution.

Le , 40 S.S. armés accompagnés de 4 civils, dont sans doute un agent de la Gestapo et trois français supplétifs de la Gestapo font irruption dans la cour du Moulin. On doit noter que la SIPO-SD intégrait des auxiliaires français, dont Jacques Vasseur, présent à Formusson. Ils cherchent à arrêter le meunier Gerbouin[25], qui cette journée-là, est à Château-Gontier. Outre Mme Gerbouin et le personnel, une quarantaine de promeneurs et de pêcheurs sont pris en otage au moulin. Les Allemands fouillent partout, en vain[24]. Ils interrogent et martyrisent le farinier Marcel Gilbert pour le faire avouer.

La journée s'écoule, sans retour de Gerbouin, et sans libération d'otages. Vers 20h, des coups de feu éclatent. Cinq résistants du groupe de Ménil transportant des armes à bicyclette génèrent une fusillade avec les sentinelles allemandes[26]. Ils ignoraient la présence des Allemands au moulin. Deux Allemands sont tués, et un des résistants (Michel Bélier) est capturé, puis emmené au moulin, pour y être à son tour, torturé.

Une patrouille allemande, sur la trace des résistants, va arrêter trois personnes[27], qui sont à leur tour emmenés au moulin pour connaître le même sort que Michel Bélier. Ils sont pris pour des terroristes. Les S.S. simulent leur libération, en les mitraillant. Henri Minzière (père) est le seul qui arrive à s'enfuir. Les Allemands décident alors de fusiller une personne supplémentaire qui sera Marcel Gilbert. Les Allemands repartent sans le meunier, et à défaut emmènent avec eux Mme Maria Gerbouin et Michel Bélier à Château-Gontier. Les Allemands viennent d'exécuter trois personnes au moulin de Formusson. En 1946, un prisonnier S.S. capturé et interné au camp d'Auvours reconnut l'endroit, et donna le nom des chefs qui commandaient ce détachement[28].

Martyrs[modifier | modifier le code]

Dans la semaine précédant la libération de Château-Gontier, une douzaine de résistants de Montigné, Ménil, Saint-Sulpice et Bazouges sont arrêtés à la suite de leur participation à des actes de résistance. Adolphe Bouvet, arrêté le 31 juillet, est interné le jour même à la prison de Laval. Puis, 14 autres personnes sont raflées les jours suivants, et emmenées par des membres de la Gestapo, dont des supplétifs comme Jacques Vasseur[29] au Collège universitaire de Château-Gontier où s'était installée une antenne de la sécurité allemande d'Angers[30]. Enfermés dans une salle exigüe, dépourvue de ses meubles et de tout matériel de couchage, tous sont successivement conduits dans une salle de l'école maternelle située à proximité du collège. Ils vont subir des interrogatoires serrés, interrompus seulement par des coups de barre de fer ou de bâton, ainsi que le supplice électrique que leur infligent leurs bourreaux. Pendant ce temps, une vingtaine de S.S. jouent au piano ou au ping-pong de manière à couvrir les cris des victimes[30].

Le , à la suite de l'arrivée de l'armée américaine en Mayenne, les S.S. décident de partir, et sept prisonniers sont relâchés[31], dont Mme Bouvet et Gerbouin. Les autres, très affaiblis, doivent charger des camions durant une partie de la nuit. Les sept résistants restants vont être exécutés par les SS[32] dans la nuit du 5 au un jour avant la libération de la ville[33]. La dépouille de Marcel Saulais ne sera découverte que le 1945 dans une tranchée du collège. Manquant d'armes depuis la découverte des stocks par les Allemands, les FFI de la région, pourtant informés, ne peuvent intervenir.

Libération du Sud-Mayenne[modifier | modifier le code]

Fin juillet, entre Laval et Sablé, un convoi allemand est attaqué par les groupes de Meslay et Bouère. Un camion est détruit, des Allemands sont brûlés, une grande partie de l'essence est récupérée[34].

Le , le groupe de Cossé[35] participe à l'attaque d'un groupe de soldats allemand à la ferme de la Rousselière[36],[37].

Le , Mautaint établit la liaison avec l'armée américaine. Dans la nuit du au , accompagnés d'agents et de gendarmes, il attaque les troupes allemandes à la tête de 200 hommes et libère Château-Gontier[38]. Les Allemands se sont repliés sur Coudray où ils forment une poche de résistance forte de 2 000 hommes.

Membres Libération-Nord[modifier | modifier le code]

Membres FFI d'autres réseaux[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

  • À Château-Gontier, un monument fut érigé le 6 août 1945, sur le lieu du massacre, puis transféré le 5 octobre 1965 dans la rue des Martyrs.
  • À Saint-Sulpice, une stèle en souvenir de la Résistance de Saint-Sulpice fut inaugurée en 1946 dans le cimetière de la commune.
  • À Laval, une plaque à la mémoire d'Adolphe Bouvet fut apposée le 22 septembre 1946 par le ministre Francisque Gay à la recette principale des PTT, et le 11 novembre 1960 à la maison d'arrêt de Laval.
  • À Daon, un monument fut érigé le 3 aôut 1947 à Formusson.
  • À Bazouges, la place Marcel-Saulais est le lieu d'implantation du monument aux morts de la commune

Annexes[modifier | modifier le code]

Études locales[modifier | modifier le code]

  • Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais. Groupe Iéna, Château-Gontier, 1962, 414 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Paul Janvier, Souvenirs de résistance d'un groupe du nord de la Mayenne : Réseau Navarre, Laval, 1970, 40 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Francis Robin, La Mayenne de 1940 à 1944, Occupation, Résistance, Libération, Laval, 1973. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945, 2001. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Patrick Planchenault, La vie quotidienne des sud-Mayennais pendant la guerre 1939-1945, Ediprint, 300 p. [5] Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Groupe Iéna, 1963, p. 83.
  2. Directeur de l'école de Fromentières.
  3. Instituteur.
  4. Cultivateur à Bazouges.
  5. De Saint-Sulpice.
  6. C'est un mouvement d'inspiration à la fois syndicale et socialiste. Pour la Mayenne, il voit le jour à Laval, au printemps de 1943, à la suite d'une réunion clandestine à la Maison du Peuple, 14, rue Noémie-Hamard, où se retrouvent d'une part, venant de Paris, François Tanguy-Prigent et Pierre Neumeyer, d'autre part des Mayennais parmi lesquels Pierre Boursicot, Auguste Beuneux, Pierre Coste.
  7. Il devrait sa nomination à son ami Robert Lacoste qui l'a proposé à Michel Debré.
  8. Constitué comme un Groupe de Résistance : les personnalités qui ont promis leur concours ne se connaissent pas entre elles, et ne sont connues que du préfet Robert Dupérier et du docteur Paul Mer.
  9. Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Groupe Iéna, 1963, p. 94.
  10. À la suite des bombardements.
  11. Ferme de la Perraudière. Il attend là le jour où, de gré ou de force, il s’installera à la Préfecture. De cette retraite où il semble vivre en parisien replié ou en vacances, il dirige les opérations, parcourant le pays en bicyclette. Il a personnellement et soigneusement caché dans un arbre creux, la boîte de cigarettes anglaises contenant son arrêté de nomination, signé du Représentant qualifié du Gouvernement provisoire présidé par le général de Gaulle, ainsi que les documents secrets qui lui ont été confiés, les directives du Gouvernement provisoire de la République : quelques pages dactylographiées sur papier pelure... (Marc Vallée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais).
  12. a et b Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Groupe Iéna. 1963. p. 84.
  13. Il est remplacé par Robert Lemonnier.
  14. Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Groupe Iéna, 1963, p. 85.
  15. Il y a Talvat père et fils, Jégou leur domestique, Mordrais, Gonnin, Landelle…
  16. a b c et d Paul Janvier, Souvenirs de résistance d'un groupe du nord de la Mayenne : Réseau Navarre, Laval, 1970, 40 p.
  17. Provoquée soit par la mort de « l'espionne de Saint-Sulpice » le 28 juillet 1944 où les Allemands auraient trouvé sur elle la liste des résistants, soit par l'arrestation de deux résistants du groupe de Montigné à Laval qui aurait déclenché les arrestations.
  18. Adolphe Bouvet prévient à temps le 29 juillet au soir : Counord, chef des FFI de la Mayenne, localisé à Villiers-Charlemagne.
  19. Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Groupe Iéna, 1963, p. 98.
  20. Elle est relâchée le 4 août 1944. Ils sont conduits au collège universitaire de Château-Gontier, où ils sont emprisonnés et torturés.
  21. Il est dénoncé comme ayant sur sa ferme un dépôt d'armes, il refuse de répondre à ses tortionnaires qui l'abattent. Son corps sera retrouvé en septembre 1945 dans une tranchée, au collège de Château-Gontier.
  22. Hersch/Henri Goldstern, né à Varsovie était chauffeur-mécanicien aux chemins de fer à Paris. Combattant de 1939-40, prisonnier de guerre rapatrié en 1941 pour maladie, il était peut-être venu chercher du ravitaillement en Mayenne, ou bien se trouver en transit à la gare. Début août 1944, il loge à l'hôtel de la Courtille à Château-Gontier. Le 2 août, quatre membres de la Gestapo descendus dans ce même établissement remarquèrent son nom à consonance juive en signant le registre. Arrêté sur ce critère, il est interné au collège de Château-Gontier. Il est torturé au même titre que les résistants, et décède le 6 août 1944. L'autopsie médicale révéla par la suite qu'il avait été enterré vivant dans la fosse commune, des traces de terre ayant été décelées dans ses poumons.
  23. [1]
  24. a et b Mémorial de la Mayenne, p. 85.
  25. Prisonnier de guerre rapatrié, il avait participé aux parachutages et transports d'armes les jours précédents. Il est prévenu par Rolande Allard, la fille du boucher de Daon, de la présence des Allemands, et de ne pas rentrer. Rolande Allard revient prévenir Mme Gerbouin, et est détenue en otage par les Allemands.
  26. Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Groupe Iéna, 1963, p. 120.
  27. Il s'agit des Minzière père et fils, et d'Alfred Delpierre, réfugié du Nord de la France qui travaillaient aux moissons. Minzière père est le fils d'un ancien maire de Saint-Sulpice.
  28. Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Groupe Iéna, 1963, p. 121.
  29. [2]
  30. a et b Mémorial de la Mayenne, 2001, p. 69.
  31. Maria Gerbouin, Mme Bouvet, Mme Peltier, Melle Raimbault ainsi que Dubois, Lelièvre et Van den Board.
  32. Ivres de rage, de vin et d'alcool…
  33. [3]
  34. Francis Robin, La Mayenne de 1940 à 1944, Occupation, Résistance, Libération, Courrier de La Mayenne, édition spéciale 40e anniversaire de la Libération, 1986.
  35. Sous le commandement de Roger Louise, dépendant du groupe de Léon Bodin. Le groupe de Cossé-le-Vivien a son camp dans la forêt de La Guerche-de-Bretagne, à la limite des deux départements.
  36. Située dans la commune de Cosmes.
  37. Pierre Granlin est blessé par balle. Il y a un mort : Paul Bigeon (1907-1944), chef de la gare de Cossé-le-Vivien, et membre du groupe local de résistance.
  38. Témoignage de Marie Granet.
  39. Né à Renazé, fils d'un forgeron aux Ardoisières de l'Anjou, il est ouvrier-mécanicien. Domicilié au garage Revaud à L'Huisserie, fiancé de la fille de son patron, il s'engage avec lui dans la Résistance. Membre du groupe de Montigné, il rejoint fin 1943 le maquis de la Pouriassière et participe aux attaques de convois allemands en mai-juin 1944 au bois de l'Huisserie, au parachutage de Peuton, et aux transports d'armes. Arrêté le 31 juillet 1944 à l'Husserie au passage de la colonne allemande qui venait appréhender Adolphe Bouvet, il est successivement interné à Laval, Angers, puis au collège de Château-Gontier où il est torturé et massacré le 6 août 1944. Il est enterré à Renazé.
  40. Frère de Michel Bélier, il parvient à s'enfuir à Formusson en se dirigeant vers la Mayenne.
  41. Né à Ménil, il est cultivateur. Membres du groupe de Ménil depuis le 1er juillet 1943, Michel Bélier, ses trois frères et leur futur beau-frère Charles Delhommeau constituent un petit dépôt d'armes à la suite du parachutage de Peuton, au domicile paternel. Ils assurent différents transports de matériels et participent à des attaques de voitures allemandes. Le 3 août 1944, les cinq jeunes résistants, inquiets des perquisitions effectuées par la sécurité allemande à Saint-Sulpice, décident de transporter leurs armes dans un lieu sûr. Ils passent le barrage de Formusson, ignorent la présence de la Gestapo. Interceptés par deux sentinelles à la sortie du chemin de Formusson, ils les abattent, mais Michel Bélier se fait prendre. Il est interné au collège de Château-Gontier où il est torturé et massacré le 6 août 1944. Il est enterré à Renazé.
  42. Né à Niafles en 1903, il est facteur, coiffeur, et cafetier. Il prend contact dès 1941, de façon individuelle, avec Counord. Il est l'un des premiers membres du groupe. Facteur, il noue de nombreuses relations avec discrétion. Il enrôler des hommes sûrs et participe à l'organisation du maillage du groupe de résistance. Il coordonne les réunions dans son café et agit comme agent de liaison. Il est l'organisateur et responsable du groupe de Saint-Sulpice. Il assure les relations avec le groupe de Montigné et reçoit à son domicile plusieurs membres de l’état-major FFI tels qu'André Counord, Étienne de Raulin et le général Allard. Il s'occupe de l'équipe responsable du parachutage du 6 juillet 1944. Arrêté par les Allemands le 31 juillet 1944, il est emprisonné et torturé à la prison de Laval par la Gestapo. Retrouvé dans sa cellule dans une mise en scène destinée à faire croire au suicide, il succomba en réalité aux horribles tortures qui lui furent infligées. Enterré secrètement par les Allemands dans le nuit du 1er août 1944 au cimetière de Laval, son corps ne fut retrouvé que 8 jours après la libération de la ville. Son épouse, momentanément internée au collège de Château-Gontier, ne put identifier la dépouille de son mari qu'à partir du képi de facteur avec lequel il avait été enterré. Lors du procès en novembre 1954 devant le tribunal militaire de Paris, du chef de la Gestapo à Laval Faubatz, celui-ci interrogé indiqua en bon patriote, Bouvet a préféré se suicider que de parler. Il est enterré par la suite à Saint-Sulpice.
  43. Elle obtient après la guerre un emploi dans l'un des services parisiens des PTT.
  44. Né le 17 avril 1891 à Gennes-sur-Glaize, mort le 20 décembre 1960, il habite par la suite Bazouges et Château-Gontier. Capitaine de réserve pendant la Première Guerre mondiale, chevalier de la Légion d'honneur. Directeur de laiterie, il est fait prisonnier sur la ligne Maginot lors de la Bataille de France et envoyé dans l'Oflag XC de Lübeck, dont il est libéré en août 1941. Il travaille après la Seconde Guerre mondiale aux Fromageries Perrault.
  45. Futur beau-frère de Michel Bélier, il parvient à s'enfuir à Formusson, bien que blessé.
  46. Né à Calais, mécanicien, il était résistant au groupe de Bierné depuis le . Il était réfugié avec sa famille, chez les Minzière à la ferme Moquesouris à Daon.
  47. Cultivateur à la Gaignerie, ancien combattant et grand blessé de la Première Guerre mondiale.
  48. Né à La Chapelle-d'Aligné, ouvrier minotier, il était résistant au groupe de Bierné depuis le
  49. Parisien replié pour échapper aux Allemands. Il travaille chez le charron Mordrais. Fait prisonnier par les Allemands, et transféré à Laval, puis au Mans. Torturé et martyrisé, il parvient à revenir à pied le 12 août 1944 à Saint-Sulpice, après sa libération de la prison du Mans, où 40 prisonniers politiques français étaient détenus.
  50. Il est représentant d'assurances. Son épouse est institutrice communale Le 2 août, il prévient Saulais de l'arrivée des Allemands, mais celui-ci refuse de partir de sa ferme. Il est recherché par les Allemands, et doit s'enfuir de chez lui pour éviter le sort d'autres personnes du groupe de Bazouges.
  51. Né à Noisy-le-Sec, il est aide de culture chez Charles Talvat cultivateur au Grand Pinson à Saint-Sulpice. Il est membre du groupe de résistance de Saint-Sulpice. Il participe notamment à la réception du parachutage du 6 juillet 1944 à Peuton, et au transport des armes en partie camouflées à la ferme de Talvat, où il est employé. À la suite d'une dénonciation, les Allemands investissent la ferme le 2 août 1944 et découvrent l'emplacement d'un des dépôts d'armes. Talvat père et fils et André Jégou sont embarqués dans un camion, puis conduits au collège de Château-Gontier où ils sont torturés puis achevés avec quatre autres personnes le 6 août 1944.
  52. Né à Saint-Loup-du-Dorat, Ancien combattant de la Guerre 1914-1918, il est membre du groupe de résistance de Saint-Sulpice depuis janvier 1944. Il assure avec sa fouragère le transport d'armes parachutées dans le Sud-Mayenne en direction du Nord du département. Il apporte notamment son concours lors du parachutage de Peuton le 6 juillet 1944, acheminant les armes à la ferme de Charles Talvat. Des armes étant trouvées chez ce dernier le 2 août 1944, les S.S. investissent Les Petits-Toits à sa recherche. Absent de son domicile, il est toutefois arrêté en fin de matinée à la Fouquetière. Passé à tabac par les Allemands, il est ensuite conduit au collège de Château-Gontier. Il est torturé puis achevé avec quatre autres personnes le 6 août 1944.
  53. Il réussit à s'échapper lors de la tragédie de Formusson, en se cachant pendant une très longue période dans la Mayenne. Son fils ayant été exécuté par les Allemands.
  54. Né à Daon, aide familial agricole, il était résistant au groupe de Bierné depuis mai 1944. Il habitait avec ses parents à la ferme Moquesouris à Daon.
  55. Charron, il échappe à l'arrestation à Saint-Sulpice le 31 juillet 1944, étant revenu rapidement chez lui, il se cache jusqu'à la Libération dans la ferme de La Françoisière pour échapper aux Allemands. De même, sa femme menacée par les Allemands, mère de famille nombreuse et enceinte, s'expatrie en hâte, après avoir confié ses enfants à des voisins.
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  57. Né à Bouère en 1920. Il devient en 1933, à l'âge de 13 ans, enfant de troupe près de Rouen. Engagé à 18 ans, il est sergent-chef lors de la bataille de France au 21e régiment d'infanterie coloniale et obtient la croix de guerre. Démobilisé, il reste deux ans en zone libre. À la suite de contacts avec d'anciens officiers de Château-Gontier, il forme son propre réseau à Bouère et Grez-en-Bouère, avec treize personnes. En août 1944, le groupe est à 30. Ils reçoivent des parachutages, cachent des armes. Entre mai et août 1944, ils sont chargés d'empêcher l'avancée allemande en préparation et ensuite du débarquement de Normandie. Il est tué le 6 août 1944 à Chemiré-sur-Sarthe, près de Saint-Denis-d'Anjou.
  58. Né à La Jaille-Yvon, Cultivateur à Bazouges, il est l'un des premiers membres du groupe constitué dès 1943. Il participe à plusieurs actions et assure notamment le camouflage d'un dépôt d'armes après le parachutage du 6 juillet 1944 à Peuton. Ce stock d'armes destinées aux groupes de Château-Gontier et Bazouges, bien que soigneusement dissimulé au fond d'un hangar dans un champ éloigné des bâtiments de ferme est pourtant découvert par la Gestapo le 2 août 1944, à la suite des arrestations de Saint-Sulpice. Il est arrêté le 2 août 1944 dans sa ferme par les SS. Malgré les menaces de représailles contre sa famille, il refuse de parler. Il est torturé, martyrisé et exécuté par une rafale de mitraillette à son domicile. Les Allemands mirent son corps dans un sac à blé et le chargèrent sur un camion. Sa dépouille ne fut retrouvée que le 14 septembre 1945 dans une tranchée du collège de Château-Gontier.
  59. Né à Chemazé, cultivateur au Grand Pinson à Saint-Sulpice. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il est membre du groupe de résistance de Saint-Sulpice. Il héberge à son domicile plusieurs camarades de la résistance et participe au parachutage de Peuton dans la nuit du 6 au 7 août 1944, assurant le transport des armes jusqu'à sa ferme puis le camouflage durant deux jours avant leur distribution. Responsable avec son fils et son personnel du stockage du dépôt, il est arrêté à son domicile le 2 août 1944, à la suite d'une dénonciation. Transféré au collège de Château-Gontier, il est torturé et achevé avec son fils dans la nuit du 5 au 6 août 1944.
  60. Né à Chemazé, cultivateur au Grand Pinson à Saint-Sulpice. Il est membre du groupe de résistance de Saint-Sulpice depuis le . Il assure plusieurs convois d'armes, notamment à la suite du parachutage de Peuton dans la nuit du 6 au 7 août 1944, assurant le transport des armes jusqu'à sa ferme puis le camouflage durant deux jours avant leur distribution. Responsable avec son père et son personnel du stockage du dépôt, il est arrêté à son domicile le 2 août 1944, à la suite d'une dénonciation. Transféré au collège de Château-Gontier, il est torturé et achevé avec son père dans la nuit du 5 au 6 août 1944.