Histoire de l'électricité — Wikipédia

Lampe électrique à incandescence.

L'électricité existe depuis les débuts de l'Univers. Son histoire vue par les hommes remonte aux débuts de l'humanité, car l'électricité est partout présente, elle est très discrète la majorité du temps mais se manifeste parfois de manière très spectaculaire et brutale : par exemple sous forme d'éclairs associés au tonnerre et des destructions.

L'électricité et le magnétisme sont deux phénomènes physiques indissociables dans la réalité mais connus séparément depuis des milliers d'années, leur théorisation et leur compréhension est relativement récente, au regard de la très longue période d'applications empiriques imaginées par les hommes.

L'histoire retrace les tentatives des hommes pour comprendre, contrôler, utiliser et rationaliser ce vecteur d'information et vecteur d'énergie, devenu totalement incontournable dans la société depuis le milieu du XXe siècle.

Présentation générale

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L'électricité existe depuis les débuts de l'Univers. Son histoire, telle que créée par les hommes, remonte aux débuts de l'humanité. Si l'électricité est partout présente dans la Nature de façon très discrète la plupart du temps, elle se manifeste néanmoins de manière très spectaculaire et brutale sous forme d'éclairs associés au tonnerre et à des destructions.

Sa théorisation et sa compréhension sont relativement récentes, au regard de sa très longue période sans application puis de sa relativement longue période avec des applications empiriques, usages habituels imaginés par les hommes dans leur Univers observable. La notion de différence de potentiel émerge à la fin du XVIIIe siècle en même temps que s'approfondit l'étude de l'électricité statique.

Utilisée dès le départ pour véhiculer des signaux (communication), elle devient une énergie (éclairage, mise en mouvement et déplacements). Dès lors la démarche de développement de l'électricité utilisable vient de la prépondérance du savoir-faire déjà établi industriellement, et principalement depuis la mécanique et la chimie.

Au passage du XIXe au XXe siècle, les liens entre l'électricité et la lumière sont abordés. La notion du minimum de charge pour la valeur électrique est esquissée, sans que l'on sache l'expliquer[1].

Au début du XXe siècle, les recherches sur les utilisations de l'électricité engendrent les premiers composants électroniques.

Au XIXe siècle, l'électricité constitue un phénomène si étonnant en Occident que la langue ordinaire utilisée s'enrichit de termes et locutions, et cela inclut cette « nouveauté » (« fée électricité », etc.) dans la culture et les arts (cf. expositions universelles).

L'électricité est devenue incontournable depuis le milieu du XXe siècle. Elle a un fort impact sur l'économie et l'industrie ainsi que sur les sociétés du XXIe siècle.

De l'Antiquité au XVIe siècle

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La foudre, manifestation naturelle la plus visible et la plus spectaculaire de l'électricité, a été observée, probablement avec frayeur, par les humains depuis l'aube des temps. Elle a influencé les récits mythologiques de nombreuses civilisations : ainsi Zeus, le roi des dieux antiques grecs, comme Jupiter, son équivalent dans la mythologie romaine, Illapa chez les Incas, Thor, le dieu scandinave, ou encore Indra en Inde contrôlent et manient la foudre[2].

D'autres phénomènes électriques ont été constatés[3] et parfois reproduits par l'homme à partir du premier millénaire avant J.-C.[4]. Ainsi, les propriétés électrostatiques de l'ambre, qui lui permettent d'attirer des corps légers, ont été rapportées par Thalès vers et, au Ier siècle, Pline l'Ancien puis Plutarque soulignent que cette faculté peut être obtenue en frottant le morceau d'ambre.

Aristote, vers , mentionne l'existence de poissons pouvant émettre des décharges électriques. On trouve aussi des bas-reliefs de l'Égypte antique représentant des poissons-chats électriques et une mosaïque de Pompéi représente une torpille commune. Scribonius Largus, sous le règne de l'empereur Claude Ier (41-54 apr. J.-C.) décrit un traitement contre la migraine ou contre la goutte qui utilise les décharges électriques produites par un poisson torpille[5].

Autre phénomène naturel, le feu de Saint-Elme, apparaissant en haut des mâts des navires en période d'orages, est connu depuis le IVe siècle.

Les propriétés magnétiques de certaines pierres, provenant notamment d'une région d'Asie Mineure appelée Magnésie, sont quant à elles mentionnées en Chine dès le premier siècle avant J.-C.[6], et les compas ou boussoles pouvant servir à l'orientation sont utilisés par les marins chinois et arabes dès le XIe siècle[4]. L'effet des éclairs lumineux pendant les orages sur le comportement de l'aiguille du compas est consigné par les navigateurs[L1b 1].

XVIIe et XVIIIe siècles : la révolution scientifique

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Une révolution scientifique majeure a lieu durant les XVIIe et XVIIIe siècles[7] : l'approche scientifique se fonde désormais sur l'expérimentation, devenant de plus en plus quantitative, et la recherche d'explications rationnelles s'émancipe des références religieuses passées en s'appuyant sur des méthodes, des outils mathématiques et des instruments de mesure de plus en plus précis.

L'astronomie a un rôle important dans ce mouvement : durant cette période, les scientifiques démontrent notamment le mouvement de la Terre autour du Soleil, puis celui du Soleil par rapport à certaines étoiles, ainsi que la forme elliptique de la trajectoire des planètes autour du Soleil. De nouveaux concepts mathématiques permettent de calculer et démontrer ces théories : calcul infinitésimal, logarithmes, géométrie analytiqueetc. sont créés puis progressivement utilisés dans tous les domaines de la mécanique et, plus largement, de la physique.

Cette période est également marquée par la création de grandes académies, qui auront un rôle décisif dans le soutien à la science et à son rayonnement, parmi lesquelles l'Accademia del Cimento (Florence, 1657), la Royal Society (Londres, 1660), ou l'Académie royale des Sciences (Paris, 1666).

La connaissance et l'étude de l'électricité, encore centrées sur l'électricité statique, suivent ce grand mouvement, même s'il faut attendre le XVIIIe siècle pour que les approches quantitatives se développent significativement.

XVIIe siècle : Naissance de l'« electric » et premier générateur électrostatique

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Le « Versorium » de Gilbert.

En 1600, le médecin et physicien anglais William Gilbert publie le résultat de près de vingt années d'études[8]. Dans son ouvrage De Magnete, l'un des tout premiers livres de physique édités en Angleterre, il développe notamment la théorie selon laquelle la Terre serait un gigantesque aimant, qui explique pourquoi les aiguilles aimantées des boussoles pointent toujours vers le Nord, et établit plusieurs différences entre les propriétés d'attraction des aimants et celles de l'ambre. Constatant que plusieurs matériaux ont les propriétés d'attraction de l'ambre, il crée le mot electric, formé à partir du mot grec ἤλεκτρον / ḗlektron, qui désigne l'ambre jaune[9], pour désigner ceux susceptibles d'être « électrisés » par frottement. Gilbert invente en outre un instrument permettant de les caractériser, le versorium, premier exemple d'électromètre fonctionnel.

Vers le milieu des années 1600[10], Otto von Guericke crée une machine à produire de l'électricité : la rotation d'une boule de soufre frottée à la main produit des étincelles. C'est la première d'une longue série de machines qui vont servir aux scientifiques étudiant l'électricité, et à l'amusement du grand public grâce aux effets électrostatiques parfois spectaculaires présentés[11].

Dans son ouvrage Principes mathématiques de la philosophie naturelle publié en 1687, Isaac Newton mentionne l'électricité, qui constitue avec la gravitation le cœur de cette œuvre, ainsi que le magnétisme comme capables de créer des forces d'attraction (« centripètes ») ou de répulsion (« centrifuge »). Isaac Newton assume de ne pouvoir expliquer pourquoi ces forces existent, ni quelles caractéristiques de la matière peuvent les produire. Le débat sur la nature de l'électricité va d'ailleurs durer près de deux siècles encore.

XVIIIe siècle : théories explicatives et expérimentations quantitatives

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Durant le 18e siècle, plusieurs avancées importantes ont lieu, relatives à la compréhension de la nature de l'électricité, de ses différentes formes et des moyens de la produire, de la stocker et de la transmettre. L'existence d'une autre sorte d'électricité, continue et non électrostatique, est notamment démontrée. Ces avancées sont appuyées sur une grande variété d'expériences menées en Europe et aux États-Unis.

Dans les années 1720, l'anglais Stephen Gray établit expérimentalement que l'électricité peut être transmise par certains matériaux et ne l'est pas par d'autres : c'est le début de la notion de matériaux conducteurs et isolants[12]. Il constate aussi qu'un corps électrisé peut en électriser un autre qui lui est proche.

Poursuivant les travaux de Gray, le français Charles-Antoine Dufay constate que deux corps électrisés peuvent soit s'attirer, soit se repousser, ce qui le conduit à émettre l'hypothèse de l'existence de deux sortes d'électricité statique : l'électricité « vitrée », obtenue en frottant verre, pierres ou fourrure, et l'électricité « résineuse », obtenue en frottant ambre, résine ou soie. Il formule la théorie selon laquelle deux corps contenant la même électricité se repoussent, alors que deux corps contenant de l'électricité de nature différente s'attirent[13]. Ses travaux, publiés dans plusieurs Mémoires adressés à l'Académie royale des Sciences à partir de 1733[14], relancent la polémique entre scientifiques sur la nature de l'électricité, qui durera jusqu'à la fin du siècle.

Vers 1745, Georg Von Kleist puis Pieter van Musschenbroek découvrent le moyen d'accumuler de l'électricité, réalisé pratiquement dans un dispositif dénommé bouteille de Leyde, ancêtre des condensateurs actuels. Cette découverte relance la recherche sur la nature de l'électricité, car elle ne peut être expliquée par la théorie des deux fluides.

En 1747, Jean Le Rond d'Alembert établit l'équation de propagation d'onde (analogue aux quatre équations de Maxwell du XIXe siècle)[L1b 1]).

Benjamin Franklin s'intéresse à l'électricité dès la fin des années 1740. Il est à l'origine de plusieurs avancées : avec sa célèbre expérience du cerf-volant, qui sera à l'origine de l'invention du paratonnerre, il démontre notamment que la foudre est un phénomène électrostatique. Il formule auparavant une théorie selon laquelle « le feu électrique n'est pas produit mais rassemblé par le frottement », invente les notions d'électrisation positive et négative, et met en évidence l'importance d'être relié « à la terre » pour y transmettre l'électricité. Il affirme que l'électricité est un fluide unique, ce qui lui permet d'expliquer le fonctionnement de la bouteille de Leyde[15] : la théorie des deux fluides va décliner jusqu'à être abandonnée ensuite.

En 1759, Franz Aepinus met au point un condensateur à air et construit une théorie explicative aux fondements mathématiques précis. En prenant pour hypothèses que la capacité d'attraction (ou de répulsion) des corps électrisés est une propriété intrinsèque[16] et que sa force suit une loi dépendant de la distance, Aepinus explique de nombreux phénomènes d'interaction à distance dont l'interprétation résistait aux théories précédentes[15].

En 1767, Joseph Priestley publie The History and Present State of Electricity, ouvrage reprenant les connaissances de l'époque sur l'électricité et décrivant ses propres travaux, dans lequel il avance que les effets d'attraction (ou de répulsion) électrique suivent une loi en carré inverse de la distance séparant les objets concernés. Il ne formalise pas cette idée et n'en donne pas de preuve expérimentale précise. Il reviendra au français Charles-Augustin Coulomb de le faire et d'en apporter des preuves définitives en 1785, grâce à un appareil qu'il a inventé, la balance de Coulomb, ancêtre de tous les électromètres : l'électricité est désormais mesurable. Coulomb énonce ce qui est depuis la loi de Coulomb : « l'action est en raison inverse du carré des distances et directe des densités »[17], qui sera l'une des fondations de l'électrostatique[18].

En 1773, le chimiste anglais Henry Cavendish fabrique une « maquette » de poisson-torpille avec des bouteilles de Leyde imbriquées. Il constate l'apparition d'électricité de même nature que celle de la foudre et semblable à l'électricité animale produite par un poisson-torpille.

En 1791, l'anatomiste italien Luigi Galvani publie les résultats de dix années d'étude et d'expérimentation de l'action de l'électricité sur le corps d'animaux (essentiellement des grenouilles). Il en conclut que l'électricité produite par les machines est de la même nature que celle de la foudre, et qu'elle peut provoquer des contractions musculaires chez l'animal, même à distance. Mais il affirme aussi qu'il existe une autre sorte d'électricité, dite « animale », qui serait produite et contenue à l'intérieur du corps des animaux[19].

Cette dernière affirmation suscite une importante controverse scientifique, qui sera tranchée à la fin du siècle grâce aux travaux du physicien italien Alessandro Volta. Après avoir pris connaissance des travaux de Galvani, Volta, physicien déjà reconnu à l'époque[20], entreprend une série d'expériences qui l'amènent progressivement à contester la notion d'électricité animale de Galvani[21]. En 1799, il met au point le premier générateur continu d'électricité ne faisant pas appel à un mouvement mécanique : la pile de Volta, ancêtre des piles électriques et accumulateurs actuels. La pile de Volta, constituée de disques de deux métaux différents empilés de façon alternée et séparés par des rondelles de feutre imbibées d'une solution aqueuse acide, produit constamment de l'électricité. Volta démontre ainsi que les métaux, utilisés dans certaines conditions, peuvent produire de l'électricité sans intervention mécanique. Cette découverte marque le début de l'électrochimie[22]. Il en conclut que les phénomènes que Galvani attribuait à l'électricité « animale » sont en fait causés par les instruments métalliques utilisés durant les expériences. Après quelques années, la théorie de l'électricité animale est abandonnée. Il faudra près de trente ans pour que, grâce à des appareils plus sensibles, elle redevienne d'actualité, donnant naissance à l'électrophorèse[23].

Les usages de l'électricité au XVIIIe siècle

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Les machines « à frottement » produisant de l'électricité se déclinent en de nombreuses variantes[24], comme celle de Hauksbee, puis celle de Ramsden[25] ou celle de Nairne, qui permet de produire de l'électricité positive ou négative. Elles rendent possibles de multiples recherches expérimentales, mais il y a encore très peu d'utilisations pratiques de l'électricité.

Des spectacles, comme ceux organisés par S. Gray, popularisent « l'électrique » (terme anglais « electric » d'époque). On s'extasie devant la « danse électrique » de la « bluette », petite étincelle sortant du doigt s'approchant d'un corps chargé ; des « électriciens »[V 1] (présentateurs) se chargent en électricité pour produire des étincelles pouvant allumer de la poudre, enflammer de l'alcool ou fournir une secousse aux spectateurs. Une expérience de « béatification électrique »[V 1] est également proposée par le physicien Georg Matthias Bose[L16 1],[26] : c'est une chaise isolante sur laquelle se tient une personne portant une couronne métallique produisant un halo (d'électroluminescence dû au champ électrique). En France, l'abbé Nollet publie des ouvrages de vulgarisation de physique expérimentale et organise des démonstrations spectaculaires de transmission de l'électricité au travers de chaînes humaines allant jusqu'à 140 personnes[27].

L'utilisation thérapeutique de l'électricité est probablement la seule application pratique de l'électricité en dehors des spectacles de divertissement. Sans que la théorie ne puisse encore l'expliquer, des résultats semblent être obtenus. Ainsi Jean Jallabert utilise une machine électrostatique en 1748 et déclare avoir obtenu une amélioration notable en dirigeant la décharge sur les muscles de l'avant-bras d'un patient paralysé[28]. L'électrothérapie se répand dans plusieurs pays : en Angleterre dès la fin des années 1760, en Italie avec les démonstrations anatomiques de Luigi Galvani vers 1770 ou en France où Jean-Paul Marat se voit décerner en 1783 le prix de l'Académie de Rouen pour son Mémoire sur l'électricité médicale[29].

XIXe siècle

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Courant électrique dans la société

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Le constat, dans la période 1820-1825 par André-Marie Ampère lorsqu'il définit la loi du « Bonhomme d'Ampère », que l'aiguille aimantée ne pointe pas vers le fil électrique trouble toute la communauté des savants, qui n'y trouve pas d'explication. Ceci n'est pas cohérent avec la théorie Newtonienne de la Mécanique qui comprend force et direction et vitesse du mobile liés. La « Recherche fondamentale » se déploie pour trouver une explication, c'est le constat qu'il existe une autre « sorte de force »[30].

En 1831, Michael Faraday aborde la notion de « courbes magnétiques » avec de la limaille de fer jetée sur un papier au-dessus d'un aimant : elles dessinent des « lignes de force », celles du « flux magnétique ». La notion de « champ » pour la science des phénomènes comportant un effet mécanique est née[31].

L'électricité est qualifiée de houille blanche : son flux est considéré par analogie avec le courant puissant de l'eau et de ses chutes canalisées qui permettent de la produire. Au tournant du XIXe au XXe siècle, sa production et son usage sont effectifs en Suisse et en Autriche puis en France, par le turbinage électrique.

L'utilité économique des phénomènes que créent le « courant électrique », de concert avec le « champ électrique », le « champ magnétique » et les « ondes », stimule la recherche scientifique ainsi que le développement de machines et d'applications électriques.

André-Marie Ampère définit la première unité de mesure du courant électrique, l'intensité d'un courant électrique, aboutissant au premier ampèremètre en 1821, il crée et définit les termes distinctifs « électrostatique » et « électrodynamique », il invente le terme de « tension électrique[La 1] »[L1b 1].

La vitesse de propagation de l'électricité est l'objet de recherches analytiques[L20 1], notamment en Allemagne.

En 1832, Joseph Henry crée l'unité de mesure d'induction électrique qui servira à calculer tout ce qui utilise l'« électromagnétisme »[L23 1].

L'électricité est un nouveau média technique qui permet la communication à distance dès le milieu du XIXe siècle en remplacement du télégraphe optique. Elle fait l'objet d'une Convention télégraphique internationale[extrait 1] avec son usage généralisé après la première liaison Baltimore-Washington aux États-Unis (1844)[32]. La téléphonie se développe[L23 2], elle permet une télécommunication instantanée installée dans des zones d'habitat dense.

L'électricité « vecteur de message » autrement dit « vecteur de communication » ou encore « vecteur d'information » est né. Il existe en importance applicative avant le « vecteur énergie ».

Cet usage possible s'ajoute à ses utilisations potentielles déjà constatées à partir des effets calorifiques, lumineux et chimiques.

C'est l'aboutissement de l'avancement technique préalable des industries des matériaux conducteurs (théorie de la conductivité depuis 1853) et cela induit le développement des ateliers et usines d'emboutissage et de tréfilage d'alliages de cuivre amagnétiques, ceux d'aciers mécaniquement résistants pour les lignes électriques aériennes et la conversion en chaleur de l'énergie électrique (fils électriques, « résistances électriques »[note 1]).

Tour Rivalland à Fontenay le Comte supportant une cage de Faraday (vers 1880).

En même temps s'effectue la croissance de l'industrie des isolants électriques avec le développement des industries du verre, de la porcelaine-céramique, du caoutchouc ou du bois. À ces matériaux déjà en place pour d'autres usages s'ajoutent au début du XXe siècle la bakélite et les vernis puis les huiles pour la science du bobinage[note 2]. La science mécanique des plaques et coques et profilés métalliques assemblés est mise à profit, l'industrialisation devient possible.

L'électricité peut alors être produite par conversion d'énergie physique[L37 1].

Elle suscite un très grand engouement populaire dans le dernier tiers du XIXe siècle.

Un vocabulaire sur l'électricité se constitue[extrait 2] avec pour références initiales les machines à frottement qui sont « chargées[La 2] » d'électricité statique, plus la puissance électrique fournie par la chimie avec les électrodes et enfin le magnétisme[33]. On part sur l'« électricité positive » comme base symbolique du « plus » allant vers le « moins » et faisant se configurer physiquement les « piles » pouvant tenir debout sur leur culot, même si plus tard la particule chargée est censée sortir de ce culot. Ce vocabulaire devient commun et est analogique, le « grésillement »[La 3] par exemple pour l'éclairage à arc du début est un bruit qui se produit entre deux « bornes électriques », et « longueur d'onde » veut dire compréhension humaine[La 4].

Les symboles électriques sont unifiés[34] sur les schémas théoriques ou pratiques et sur dessins de fabrication de machines et de construction de bâtiments réels.

L'électricité est déclinée à cette époque dans les pays comme Les États-Unis, l'Angleterre, la France sous son aspect scientifique dans les feuilletons de journaux, et du théâtre[35] autant que sous son aspect d'idéal ludique.

Le transport d'électricité change le paysage des pays qui en développent l'usage sur des distances qui peuvent être longues[L23 3].

Les zones urbaines commencent à se différencier plus fortement encore à la fin du siècle ; l'habitat somptueux nouveau est dans cette pratique fortement ostentatoire[extrait 3] du luxe de l'électricité pratique et confortable[extrait 4].

La lumière qui « transporte les couleurs » et peut être fabriquée par un corps « chauffé à blanc » est théorisée en 1900 par Max Planck, qui définit un coefficient exprimant le saut d'énergie nécessaire pour passer d'une couleur à une autre[36]. La compréhension de l'électricité et lumière sont désormais liées parce et que plus petit élément porteur d'électricité va à la « vitesse de la lumière »[L1a 1] et, à la fin du siècle, l'étude de la radioactivité amène à considérer l'électricité selon la dualité onde-corpuscule.

Conduction électrique

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En 1827 Georg Ohm publie[L23 4] et énonce la loi des courants électriques en circuit sans composant électromagnétique, la loi d'Ohm. Elle deviendra après le XIXe siècle la loi fondamentale des circuits par l'extension de son concept philosophique appartenant à « l'école du contactisme[37] », autant que par sa conception physique de système en équilibre, conception modélisée par la mathématique de la géométrie. Une des ébauches de la systémique.

En 1841, James Prescott Joule constate la création de chaleur par le « passage » de courant électrique, création identique à une transmission par moyens mécaniques de l'énergie[38].

En 1848, Gustav Kirchhoff met au point la loi des mailles et des nœuds en électrocinétique[39]. En 1857, il invente l' « équation des télégraphistes[40] » par l'étude de la propagation de signaux électriques le long d'un fil télégraphique.

En 1874, Friedrich Kohlrausch établit la loi sur la conductivité des électrolytes[41]. En 1875, Gabriel Lippmann fabrique un électromètre avec ce qui sera nommé l'électromouillage. En 1887, Svante August Arrhenius élabore la théorie des couples acide-base de la dissociation ionique[41]. En 1889, Walther Nernst formule la dynamique électrochimique[41].

Pour finir, en 1880, après les forts progrès industriels de l'application de l'électricité, apparaissent les équations des télégraphistes pour les circuits non purement ohmiques.

La théorie de l'ionisation se met en place à partir du milieu du siècle. Elle définit « l'école du chimisme[37] », elle représente une pensée[La 5] qui structure de façon transversale la société moderne composant entre le biologique vivant comprenant la « force vitale » et le physique inerte ou dynamique.

Cet ensemble de notions utilise toujours la théorie mécaniste Newtonienne de l'attraction particulaire qui lie celles-ci par le mouvement, tout en donnant à leur ensemble, la structure composée, une forme globale (un volume) et une masse[extrait 5] en y ajoutant l'attraction par le champ électrique.

La chimie physique est mise en place. L'isolation de circuits électriques a d'abord été un constat de propriétés de matériaux solides dans un environnement à la fin du XIXe siècle : les télécommunications ont fait leurs essais avec l'emploi des matières rigides traditionnelles (verre, porcelaine, mica, bois) et ont essayé des matières souples de textile et de papier imprégnés avec des goudrons, des gommes et résines avec des résultats variables.

Développements de l'électromagnétisme

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En 1820, Hans Christian Ørsted formalise la relation entre électricité et magnétisme[V 2]. À la suite de Ørsted, Jean-Baptiste Biot (un disciple de Pierre-Simon de Laplace qui a travaillé sur les forces d'attraction) et Félix Savart formalisent la loi d'attraction électromagnétique[L1b 1].

En André-Marie Ampère constate lui aussi que le fil électrique, non seulement dévie l'aiguille aimantée mais aussi l'attire, il en déduit après étude des lois qui font encore foi actuellement. Il fabrique avec François Arago le premier électroaimant[L1b 1], comprenant pour la première fois un « noyau » de fer.

En 1831, Michael Faraday (1791-1867) découvre l'induction électromagnétique : la création d'un courant dans un conducteur à partir d'un champ magnétique mobile.

En 1832, Hippolyte Pixii, constructeur d'instruments de physique à Paris, réalise la première machine électrique à induction comprenant un aimant tournant en face des pôles d'un électroaimant fixe. C'est un générateur de courant alternatif qui permet d'obtenir du courant continu grâce au commutateur imaginé par Clarke[42] (deux demi-bagues fixées à l'axe permettant l'inversion de la polarité). C'est déjà l'amorce d'un collecteur à lames. Joseph Henry observe l'étincelle se produisant à l'ouverture d'un circuit électrique et nomme ce phénomène « extra-courant de rupture ». C'est la découverte de l'auto-induction.

En 1833, Heinrich Lenz (1804-1865), physicien russe d'origine allemande, établit la loi qui donne le sens du courant induit.

En 1840, Gustav Kirchhoff définit le « potentiel électrique[La 6] »[43].

Vers 1850 émergent les travaux sur le courant électrique obtenu par le condensateur relié au générateur électrostatique.

En 1865, James Clerk Maxwell publie son traité d'électricité et de magnétisme, véritable fondement de l'électromagnétisme moderne[L26 1]. Les fameuses « équations de Maxwell » sont établies dans le domaine de la « philosophie naturelle » , le domaine qui deviendra la « science » au tournant du siècle[extrait 6] (en se séparant de la « religion naturelle » qui fut celle de Newton[44]).

En 1885, Galileo Ferraris, ingénieur italien, introduit le principe du « champ tournant » dans la construction des moteurs électriques.

En 1888, Heinrich Rudolf Hertz valide par la pratique[La 6], par la création d'ondes de 60 cm de longueur et leur réception, la théorie de Maxwell des ondes électromagnétiques jusque-là non certifiée[37].

En 1897, Joseph John Thomson (prix Nobel) démontre l'existence et le rôle de l’électron dans le système particulaire des rayons cathodiques.

Premières machines électromagnétiques à but mécanique

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Le schéma de la roue de Barlow

En 1816, Francis Ronalds teste un dispositif permettant de transmettre des messages le long d'un fil. Son invention ne convainc pas les militaires de l'Amirauté de l'Angleterre.

Peter Barlow construit en 1822, la continuation de ce qui peut être considéré comme le premier moteur électrique de l'histoire par Michael Faraday en 1821[V 1] : le fil métallique suspendu qui tourne autour de l'aimant plongé dans le mercure relié à la pile de Volta[V 1]. La « roue de Barlow » est un simple disque métallique découpé en étoile et dont les extrémités plongent dans un godet contenant du mercure qui assure l'arrivée du courant[45]. Cette sorte de machine a été utilisée par Faraday dans le cycle énergie mécanique - énergie électrique à fluide électrique détecté à la fois comme générateur et comme moteur[V 1]. Faraday en a démontré la réversibilité[V 1].

En 1834, le professeur russe Moritz von Jacobi construit un moteur d'une puissance d'un cheval-vapeur qui propulsera un bateau à roue à aubes sur la Neva, à Saint-Pétersbourg. L'inducteur et l'induit sont des électroaimants en « fer à cheval » portés par une couronne mobile et une couronne fixe en regard l'une de l'autre. Le commutateur appelé « gyrotrope » inverse aux positions convenables l'excitation des électro-aimants mobiles. Mais ce moteur est encombrant et, finalement, c'est l'américain Thomas Davenport qui sera le véritable inventeur de ce genre de machine. On doit à von Jacobi la notion de « force contre-électromotrice ».

Charles Grafton Page expérimente un autotransformateur en 1835. La même année, Thomas Davenport, forgeron à Brandon dans le Vermont aux États-Unis, construit un des premiers véhicules électriques. Le moteur électrique était vraisemblablement un moteur du genre « piston simple effet de locomotive ».

Nicholas Joseph Callan réalise en 1837 le premier transformateur électrique composé d'un primaire et d'un secondaire.

En 1838, le premier télégraphe électrique fonctionnel est construit par Charles Wheatstone entre Londres et Birmingham.

Charles Grafton Page construit en 1838 une bobine d'induction qui peut être considérée comme l'ancêtre de la bobine de Ruhmkorff. Construction d’un moteur électrique semblable au piston simple effet des machines à vapeur, la vapeur étant remplacée par deux électroaimants en U.

En 1840 le moteur électrique de Jean-Gustave Bourbouze est fabriqué. Les pistons d'une machine à vapeur sont remplacés par des électroaimants excités alternativement grâce à des contacts commandés par un tiroir « distributeur ».

Électromoteur de Gustave Froment 1844.

Gustave Froment construit la première machine à réluctance variable en 1845. Il s'agit d'un moteur rotatif comportant une couronne d'électro-aimants fixes qui attirent des barres de fer portées par une roue.

Entre 1854 où Charles Bourseul publia un article dans L'Illustration du , sous le titre « Transmission électrique de la parole » et le dépôt de brevet d'Alexander Graham Bell en 1876, les recherches sur le futur téléphone occupent scientifiques et inventeurs dans le monde.

Heinrich Ruhmkorff met au point en 1856 la bobine qui porte son nom et en fait un instrument scientifique performant qu'il commercialise.

Machines électromagnétiques 1885-1890.

Antonio Pacinotti met au point une machine électrique constituée d'un anneau d'acier entouré d'un fil de cuivre, « l'anneau de Pacinotti ». C'est la base de la dynamo et du moteur électrique ultérieurs[46]. Cette invention préfigure l'induit des machines électriques dont il envisage l'utilisation aussi bien en génératrices qu'en moteurs.

Henry Wilde (en) réalise en 1868 une génératrice dynamo. Il remplace, à la suite des travaux de Werner von Siemens, par un électro-aimant alimenté par une machine auxiliaire[réf. souhaitée] l'aimant permanent de la génératrice magnéto-électrique.

En 1869, l'inventeur belge Zénobe Gramme rend possible la réalisation des génératrices à courant continu en imaginant le collecteur. Il améliore les premières versions d'alternateurs (1867) et devient célèbre en redécouvrant le principe de l'induit en anneau de Pacinotti. En , il présente à l'Académie des sciences de Paris la première génératrice industrielle de courant continu, la « machine de Gramme ». Il crée la base de la production industrielle et individuelle d’électricité.

Diffusion de l'utilisation de l'électricité

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La première électrolyse de l'eau est réalisée en [41].

Dans ce qui va être l'électrochimie, les gaz dégagés par les processus peuvent être nocifs ou explosifs : ce sera une constante préoccupation de chaque développement jusqu'à la période contemporaine. Les générateurs électrochimiques produisent une électricité utilisable de tension et d'intensité[La 1] augmentées par l'évolution de leur formulation par des métaux et électrolytes différents. Cette réponse aux besoins d'énergie électrique est évolutive dans le temps[L38 1].

En , William Cruikshank conçoit la première batterie électrique cuivre/zinc à bacs de saumure ou d'acide et la commercialise.

Peu après est découvert expérimentalement[L23 5] le principe de la galvanoplastie : pendant une électrolyse une quantité de métal dissout produit une quantité d'oxygène qui dépend de la distance entre les électrodes. La technique, initialement réalisée avec des générateurs électrochimiques d'électricité, devient un moyen de production industrielle avec les générateurs électromagnétiques en milieu de siècle.

Des métaux alcalins le sodium le potassium à assez forte utilité économique dans la société industrielle (et d'autres métaux moins « utiles » comme le calcium ou des métaux d'emploi plus rare) sont isolés à partir de leurs composés courants dans la première décennie du siècle[41].

Le métal platine est affiné par l'électrochimie en début de siècle comme les autres métaux précieux.

Le chromage galvanoplastique anti corrosion est une technique industrielle[47] mise au point après les travaux expérimentaux de Robert Wilhelm Bunsen en .

La production massive de l'aluminium avec l'électricité (10 volts, 4 000 ampères pour le premier four en 1887) est développée par l'industriel Émile Guimet à l'usine Pechiney[48],[49] dès la fin du XIXe siècle[50].

La « chimie minérale » des nouvelles molécules extraites et découvertes par l'électrolyse avec l'électricité donne une production industrielle qui s'étend[51] : cela fournit une base de produits à usage industriel, agricole, ménager et pour le domaine de la santé qui se banalise. (Par exemple des désinfectants : l' « eau de Javel » typique est formée du dichlore et de soude).

La science chimique est proprement assistée pour la conduite de ses expériences par des appareils utilisant de l'électricité : en , on met au point « l'électrode à hydrogène » qui permet de faire les premières mesures de pH[41].

Comme alternative à la pile, le premier générateur, efficace mais qui s'« use » irrémédiablement[L15 1], Gaston Planté invente en l'accumulateur électrique ou « pile réversible » accumulatrice d'électricité, qui permet aussi de déporter le temps et le lieu d'usage de l'énergie électrique de celui de la production d'électricité. Les premières machines tournantes génératrices sont de faible puissance électrique.

Boîte d'appel d'urgence police et pompiers utilisant le télégraphe Gamewell (États-Unis, années 1870).

Avec la formulation de la présence de l'électricité par la chimie, le premier télégraphe utilise un montage électrique multicâble avec électrolyse au poste final récepteur. On observe la production des bulles de gaz dans un électrolyte pour recueillir le signal. Les générateurs électrochimiques sont utilisés pour le télégraphe jusqu'à la fin du siècle.

Première lampe électrique à incandescence.

En dernier tiers du XIXe siècle, aux câbles du téléphone et du télégraphe entre les bâtiments où les générateurs électromagnétiques sont disséminés, s'ajoutent ceux de l'éclairage. Vers 1876, l'électricité est utilisée de façon intense dans les rues des trois « capitales de la lumière » : Londres, New York, Paris[V 1].

L'éclairage est réalisé à partir de l'invention[V 1] de la lampe à arc en par Humphry Davy. (Ce chimiste anglais travaille dès avec des piles de Volta mises en série pour obtenir une décharge continue puissante[L15 2] de plusieurs minutes. Et l'arc provoque une incandescence avec combustion lente ponctuelle des électrodes[52])[L1b 1].

L'alimentation des lampes en énergie électrique est effectuée par des câbles aériens[V 1] entre les bâtiments où les générateurs électromagnétiques sont disséminés.

En 1878, Thomas Alva Edison, inventeur américain, fonde l'Edison Electric Light Co. à New York. L'année suivante, en , il présente la première lampe électrique à incandescence (avec filaments de carbone) développée avec l'anglais Joseph Swan et qui reste allumée 45 heures. Elle est d'un usage possible dans les intérieurs, alors que la lumière électrique avec les lampes à arc était trop puissante[V 1].

Le but d'Edison est de rendre l'espace urbain "confortable" en enterrant le réseau électrique depuis la centrale électrique.

La même année 1878, en Suisse, une centrale hydraulique de 7 kW est construite à Saint-Moritz.

Dans les années 1880, Aristide Bergès, un industriel papetier turbinant l'eau pour ses moulins à papier, promeut le concept de houille Blanche[53].

Transformateur (Déri-Bláthy-Zipernovski, Budapest 1885).

En 1881, la France organise, entre le et le , une Exposition internationale d'Électricité[54] qui consacre la naissance de l'électrotechnique, soulignée par un « Congrès international des électriciens » qui siège à Paris du au . La grande nouveauté est l'emploi industriel de la dynamo Gramme.

Fin , Marcel Deprez réalise une autre expérience de transport d'électricité entre Vizille et Grenoble sur une distance de 14 km en courant continu, pour éclairer avec 108 lampes Edison la halle du centre-ville de Grenoble[55]. La même année, Lucien Gaulard, chimiste de formation, présente à la Société française des électriciens un « générateur secondaire », dénommé depuis transformateur[56]. Devant le scepticisme de ses compatriotes, il s'adresse à l'Anglais John Dixon Gibbs et démontre à Londres le bien-fondé de son invention.

En septembre , Lucien Gaulard et John Dixon Gibb se positionnent pour obtenir un prix lors de l'exposition de Turin et contrecarrer les opposants au transport du courant alternatif. Ils mettent en service une liaison bouclée de démonstration alimentée par du courant alternatif de 133 Hz sous 2 000 volts et faisant l'aller-retour de Turin à Lanzo (80 km).

On finit alors par admettre l'intérêt du transformateur, qui permet d'élever la tension délivrée par un alternateur et facilite ainsi le transport de l'énergie électrique par des lignes à haute tension.

Après le prototype de 1884 — qui comportait un circuit magnétique ouvert, d'où un bien médiocre rendement —, le transformateur de Gaulard de 1886 est proche des transformateurs actuels, son circuit magnétique fermé est constitué d'une multitude de fils de fer annonçant le circuit à tôles feuilletées.

Ainsi, en , les Hongrois Károly Zipernowsky, Miksa Déri et Ottó Titus Bláthy mettent au point un transformateur avec un noyau annulaire commercialisé dans le monde entier par les Compagnies Ganz à Budapest. Aux États-Unis d'Amérique, William Stanley développe aussi des transformateurs. La même année, Galileo Ferraris, ingénieur, introduit le principe du champ tournant dans la construction des moteurs électriques.

La première ligne à haute tension est réalisée par les Constructions mécaniques Oerlikon pour le Salon international de l'électricité de 1891, à Francfort. Les études qui ont présidé à la réalisation de cette ligne donnent provisoirement l'avantage au courant alternatif, mais la polémique se poursuit pendant toute la décennie suivante avec la guerre des courants.

Électricité et santé

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Illustration de la machine à contractions musculaires de Guillaume Duchenne (1855).

Dans le même esprit que celui du magnétisme animal, dans le début du XIXe siècle la magie de l' « électricité animale » se poursuit, par exemple à travers l'idée dans le galvanisme que l'électricité en quantité suffisante introduite dans le cerveau peut ramener à la vie.

La parapsychologie comporte l'Aura qui a fait un moment l'association entre cette sorte de luminosité et l'électricité, comme pour la « béatification électrique » précédente.

Les procédures électriques à visée thérapeutique sont introduites pour la première fois en médecine moderne par Christian Bischof (de) médecin allemand[57]. Il les utilise chez l'homme dans le traitement de certaines maladies neurologiques. Il s’agissait de délivrer des décharges électriques au patient pour une valeur thérapeutique supposée. Ce fut très populaire dans le siècle et a été réclamé dans une grande variété de maladies, y compris la névralgie du trijumeau, l'asphyxie, la sciatique, les maux de dents, les rhumatismes et les tics douloureux dans le visage.

En , Guillaume Duchenne constate la supériorité du courant alternatif, qui provoque une série de contractions musculaires à la place du courant continu qui n'en provoque qu'une seule.

Les différentes techniques d'utilisation de l'électricité médicale se perfectionnent et se développent en Allemagne à la fin du XIXe siècle avec Wilhelm Erb qui en est l'auteur d'un important manuel (Handbuch der Elektrotherapie).

L'Hygiénisme apparaît comme un des mouvements qui porte le progrès pratique grâce à l'électricité après que cette « substance » ait été une curiosité des expositions universelles[58].

La première cautérisation avec l'effet Joule donné par l'électricité est réalisée[59].

Le tournant du siècle est marqué par l'invention de la radiographie en .

Communications : des télégraphes, des téléphones

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Première transmission par télégraphie sans fil de Marconi ().

Au cours du XIXe siècle le télégraphe est installé entre les continents pour une communication écrite.

La communication orale est ensuite permise par le téléphone fonctionnel : le courant modulé en amplitude par les microphones à membrane et un système de stylet de carbone ou des granulés de carbone est dirigé dans des écouteurs à bobine électromagnétiques[60].

Le téléphone utilise des câbles du télégraphe au début de son histoire[60]. Sa portée est moindre que celle du télégraphe[L23 2], il reste d'abord à l'échelle urbaine, mais son usage se développe rapidement grâce à la possibilité de communication verbale qu'il offre.

Le , Heinrich Rudolf Hertz, à l'Université supérieure des techniques de la cité rhénane de Karlsruhe, fait jaillir un arc électrique entre deux sphères de laiton, simultanément à quelques mètres un arc électrique prend naissance dans la coupure d'une spire métallique. Les oscillations du rayonnement électromagnétique sont induites à distance : les « ondes hertziennes » sont officiellement découvertes. Elles inspireront nombre d'inventeurs et de chercheurs sur les voies de la télégraphie sans fil (TSF), la radioélectricité, base de la majorité des systèmes de communication modernes : dès 1887, le Britannique D. Hughes utilise un éclateur pour produire un signal radio d'une portée de 500 m. Enfin, en 1895, Alexandre Popov réalise en laboratoire la première transmission de signaux Morse par voie hertzienne[61].

Transports : des véhicules électriques

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À la fin du XIXe siècle, après l'invention du moteur électrique et les problèmes de la distribution de l'électricité à la suite de sa production réglés, les inventeurs et les investisseurs n'ont que l’embarras du choix. Les premières batteries d'accumulateurs au plomb élargiront encore les possibilités des véhicules autonomes et donneront provisoirement une longueur d'avance aux automobiles électriques sur les autres automobiles équipées de moteur à essence ou de moteur à vapeur.

  • 1837 : premier train électrique à Aberdeen construit par Robert Davidson[62].
  • Après 1880, premières voitures électriques, en 1884[63].
  • 1888 : première installation de transport par funiculaire à câble avec moteur électrique dans les Alpes[64] (suisse).
  • 1888 : premiers sous-marins électriques civils (et premier sous-marin militaire espagnol).
  • 1890 : première locomotive électrique de métro à Londres (anglaise).
  • Période 1890 métros électriques dans les capitales et tramways dans les villes importantes.
  • 1893 : premier trottoir électrique (américain) pour la Columbian World's Fair à Chicago[65].
  • 1894 : électrification des tramways zurichois (suisses).
  • 1899 : premier chemin de fer européen (suisse) entièrement électrifié des Chemins de fer Berthoud-Thoune (40 km ; 750 V ; 40 Hz).
  • 1900 : premier trottoir électrique opérationnel (français) pour l'Exposition universelle de Paris ayant transporté 70 000 personnes par jour[66].
  • Période 1900, une voiture sur trois est électrique, dont les taxis[63].

Production et distribution : le temps des ingénieurs

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Nikola Tesla en 1885.

Les travaux d'un grand nombre de scientifiques et d'industriels entre 1860 et 1890 conduisirent à l'apparition de machines capables de produire de l'énergie électrique en grande quantité, ainsi qu'à la possibilité de la transporter sur de longues distances, fournissant ainsi cette énergie à d'autres machines ou moteurs et diverses nouvelles inventions consommatrices d'électricité.

Les conflits internationaux de cette époque expliquent, en partie, pourquoi il est difficile d'attribuer à telle ou telle personne la paternité d'une invention : des scientifiques comme Nikola Tesla ou Lucien Gaulard [note 3] dont on est sûr qu'ils ont inventé respectivement les machines à courant alternatif et le transformateur (éléments essentiels de la production et du transport électrique) sont morts dans la misère, dépossédés de leurs brevets par d'autres ingénieurs bien meilleurs financiers.

On peut considérer que l'invention de la machine à courant continu, brevetée par le Belge Zénobe Gramme doit beaucoup aux travaux de l'italien Antonio Pacinotti et de l'Allemand Ernst Werner von Siemens. Améliorée et commercialisée aux États-Unis par Thomas Edison, son emploi fut promu en Europe par de nombreux ingénieurs (dont Marcel Deprez) et des financiers qui y avaient intérêt, ce lobby puissant fit son possible pour imposer le courant continu, malgré les nombreux incendies dus aux fortes surintensités en ligne[67]. En 1886, la « ville lumière Bourganeuf » dans la Creuse est la première en France, voire en Europe, à inaugurer un éclairage électrique de l'ensemble des rues de la petite localité avec un site de production d'électricité continue éloigné des lieux de consommation grâce à Marcel Desprez.

Thomas Edison par exemple, déconseillait formellement l'usage en ville du courant alternatif en raison d'un « risque d'électrocution par induction » pour les utilisateurs du téléphone. Dans le cadre de la « guerre des courants »[67], c'est la société Edison qui met au point la première chaise électrique[68] qui va exécuter le condamné à mort William Kemmler le .

En face d'eux sont les tenants de la production et du transport de l'électricité en courant alternatif. C'est Lucien Gaulard et John Dixon Gibbs qui, en 1883, réussissent les premiers à transporter de l'énergie électrique sur une distance de 40 km grâce à un courant alternatif généré sous une tension de 2 000 volts. Le transformateur inventé par Lucien Gaulard permet d'augmenter fortement la tension au lieu de l'intensité du courant et donc de diminuer énormément les pertes par effet Joule lors du transport sur de grandes distances. En 1889 est mise en service la première ligne de transport en courant alternatif aux États-Unis : Oregon city - Portland. D'une longueur de 21 km, elle est alimentée sous 4 000 volts.

En 1887, Nikola Tesla fonde une société pour la construction d'alternateurs. Grâce à ses travaux, le courant alternatif va « gagner la bataille » du transport à distance donc établir le fait économique que la fabrication-vente d'électricité est dissociée de la constitution des agglomérations plutôt que rester dans le système obligé de la proximité de la fabrication et de l'utilisation. Tesla préconise d'abord l'utilisation des courants polyphasés en 1882 et réussit à créer un champ magnétique tournant qui permet d'entraîner en rotation une armature mobile tournante. Il imagine en 1890 le premier montage produisant un courant à haute fréquence, le montage Tesla, fameux dans le domaine de la radioélectricité. On a, par reconnaissance, donné son nom à l'unité d'induction magnétique dans le Système international d'unités, le tesla (symbole T).

Après avoir obtenu en 1887 le brevet d'un transformateur pour la Westinghouse Electric Corporation fondée en 1886, l'inventeur et industriel américain George Westinghouse réalise à Buffalo un premier réseau à courant alternatif pour l'éclairage électrique à arc. Aux États-Unis, il obtient face à Edison le contrat d’installation de toute l’infrastructure électrique.

Constituant une bonne partie de la deuxième révolution industrielle, ces développements industriels permettent de distribuer l'énergie sur tout le territoire des pays, dans le monde entier, et imposent le courant alternatif pour la distribution de l'électricité.

L'examen de l'état de l'art[69] en fin de siècle montre la très grande créativité de cette époque concernant les usages de l'électricité, avec nombre d'applications aujourd'hui disparues comme :

L'électricité devient marchandise

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Illustration représentant le premier compteur commercial d'électricité vendu en Angleterre en 1888, extraite du livre Forty Years of Electrical Progress par Adams Gowans Whyte, 1930.

L'électricité ne peut en fait être vendue que si elle est comptée. Après l'accord en 1881 sur les unités standards de l'électricité à l'Exposition internationale d'Électricité, en 1888 apparaît le premier compteur électromagnétique. Avant cette date, le circuit électrique pour les premières fournitures comporte un compteur à électrolyse en bout de ligne dont on fait la pesée de la cathode fondue[70].

Historique du début du temps des ingénieurs

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En 1877, le téléphone est exploité commercialement aux États-Unis, et en France dès 1879.

En 1877, le rhéostat est un engin exploité pour moduler la puissance des machines[La 7]. Les alliages métalliques, dont le fameux maillechort utilisé pour fabriquer des pièces mécaniques, servent de fil de résistance[La 7] avec dispersion d'énergie calorifique[La 8]. La notion de « résistance morte » (résistance pure) apparaît : un composant actif qui n'a pas de caractère électromagnétique dans le circuit.

En 1889, Mikhaïl Dolivo-Dobrovolski, électricien russe, invente le premier moteur asynchrone à courant triphasé à cage d'écureuil (construit industriellement à partir de 1891[71]). Son concept doit aux travaux de Tesla, Ferraris et Doliwo-Doborwolski.

En 1891 en Allemagne, a lieu la première installation de transmission de courant triphasé (15 kV, 40 Hz) entre une centrale hydraulique située à Lauffen-sur-le-Neckar et Francfort sur une distance de 175 km (pertes de transport de 25 %).

Début de l'infrastructure de distribution de l'énergie électrique

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Le premier pylône électrique d'une usine hydroélectrique à San Juancito, région minière d'or et argent au Honduras vers 1888.

L'énergie électrique utilisable à distance implique un approvisionnement, envisageable depuis l'exposition de Vienne en 1873. La science de la construction calculée[72] et la maîtrise des matériaux permet la production d'une infrastructure aérienne de transport d'électricité passant sur le domaine privé. Les contraintes sont moindres que celles de l'implantation effectuée dans la même période des routes et voies ferrées (avec expropriation complète).

Les besoins des industriels ou des municipalités des premiers temps se distinguent des besoins pour les commerces (gros consommateurs de l'époque). Et la pratique dans l'habitat plus celle de l'activité dans les bureaux fera se manifester aussi ensuite un fort intérêt pour cette ressource ; une énergie que l'on appellera plus tard pour ces besoins l'électricité domestique (une énergie elle aussi « domestiquée », un facteur d'agrément[extrait 4],[L40 1]).

L'ensemble des consommations pour le télégraphe et le téléphone installés dans la deuxième moitié du siècle dépasse celle des autres besoins émergents en fin de siècle, car pour cette électricité dite « courant faible », les réseaux aériens s'appuient sur la mise en place de voies ferrées qui sont des domaines privés dans une structure planifiée par chaque état. Globalement, les problèmes rencontrés par la mise à distance des courants faibles[extrait 1] ne sont pas du même ordre que ceux de la distribution d'énergie, détérioration du signal dans un cas et perte d'énergie dans l'autre. La production en masse de toute cette énergie distribuée se distinguera de la production électrique à usage privé faite de façon autonome. L'électricité est envisagée comme force motrice après 1881[58].

Les premières usines fabriquant de l'électricité et la vendant comme aussi pour les réseaux d'eau ou de gaz, associent la localisation à leur marché par nature[L38 1] sur une zone (en monopole géographique-oligopole). L'étape de la mécanisation dans la société[La 9] se poursuivant, les sources seront les énergies converties depuis le charbon et l'eau essentiellement. Le marché de l'électricité apparaît en même temps que celui du gaz issu du bois ou de la houille qui couvre les mêmes besoins, les besoins énergétiques pour l'éclairage et la force (de mise en mouvement) sont substituables. Et les techniques gaz-électricité ne sont pas immanquablement successives. Marginalement, en usage pour la vente ou en utilisation en privé, l'énergie du vent sera utilisée[L23 6].

Les caractéristiques du courant énergie formulent dès cette époque la tarification de vente d'électricité fournie en même temps que les sujétions techniques des bâtiments. Le respect de contrat passé est d'abord une affaire touchant les intérêts particuliers.

Et les états selon leur politique propre habituelle seront sous l'influence des trusts et lobbies, le droit de « concession » diffère selon les institutions. Dans l'ensemble des pays occidentaux l'industrie électrique n'a pas à l'époque d'opposition reconnue à son développement. En Allemagne, il existe une volonté étatique remarquable de mettre en place l'industrie électrique, une des composantes économiques cohérente avec la volonté de puissance hégémonique de l'Empire qui poursuit sa constitution d'entité nationale[V 3].

XXe siècle

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Progrès moderne

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Comme au siècle précédent, l'utilité économique est la motivation de la recherche des lois qui modélisent l'électricité au XXe siècle, ainsi que des moyens d'en améliorer l'utilisation.

Les prix Nobel décernés en physique concernent en 1901 les rayons X, en 1902 les radiations, en 1903 la radioactivité, en 1905 les rayons, en 1906 l'électricité avec l'effet Thomson, en 1921 la photoélectricité avec Einstein[L1d 1]. Les laboratoires de recherche commencent à exister avec leur importance dans la société marchande, « Les groupes d'intérêts économiques exercent une influence de plus en plus décisive en politique[73] ». La politique est centralisatrice en Europe et Asie depuis le siècle précédent avec la constitution-consolidation des Empires à volonté coloniale[L6 1].

C'est toujours une démarche autant pragmatique que scientifique de progrès, où le hasard a sa part cette fois en tant que pari sur la statistique (définie depuis le XVIIe siècle). La science est appliquée mais « Sans garantie d'un gouvernement » en mention explicite en Europe mais de façon implicite ailleurs.

La recherche de puissance et d'énergie prennent une place considérable dans les sciences et l'industries.

En 1910 en France où Jules Verne a marqué les esprits, l'architecte de l'an 2000 est le savant qui commande sur son chantier toutes les machines motorisées avec de l'électricité. Il utilise la très moderne télécommande depuis sa cabine. Il n'y a plus aucune autre main-d'œuvre. Par nécessité toujours en France, dans l'immédiate après deuxième-guerre mondiale, les chantiers de construction avaient (puis ont gardé) une priorité d'être desservis en électricité et en téléphonie.

L'électricité devient [L7 1]« nécessaire et indispensable ». La conscience a été présente dans les esprits industrieux de la période des années 1930, pendant le développement de l'électricité industrielle, de ce que globalement « l'électricité en tant que telle ne se stocke pas »[74] ; essentiellement électrochimique[L38 1] au XIXe siècle, elle semblait avoir montré ses limites.

Dès le début de ces sociétés « modernes » du « métal - béton - plastique - électricité » où la science prend son sens « moderne », quel que soit le système de gouvernement et d'enseignement des pays développés, on se munit d'objets « modernes » : la télévision après le téléphone, etc.[L7 2]. L'électricité fait alors partie des ressources disponibles de l'habitat humain dans tous les pays du monde[note 4] avec l'univers de la « fée électricité »[75],[76],[77], mais surtout de manière plus ou moins affirmée en dehors des pays de conception de la science électrique. Son application industrielle produit un effet de masse. Sa disponibilité présente un intérêt général et en fait un service considéré comme d'importance dans les pays les plus avancés techniquement, importance de sa distribution allant jusqu'au service public, y compris dans les pays à économie capitaliste.

L'électricité est désormais comprise et utilisée à la fois sous son aspect particulaire, utile pour les usages énergétiques, et sa forme ondulatoire pour la communication.

Par le fait pratique, la théorie électrique-électronique ondulatoire/particulaire de la matière a été constatée avec les « rayons "X" » à la fin du XIXe siècle. Puis elle a été expérimentée dès le début du siècle : en Angleterre par la lumière de diode, en France avec le rayonnement de matières minérales avec son traçage sur de la matière "photographique" ; la lumière a conservé - sinon augmenté - son attrait dans l'esprit humain scientifique et symbolique. Les travaux de Louis de Broglie[extrait 7] permettront après cette époque la vision de l'« infiniment petit » avec la microscopie électronique[L1b 2] qui touche tous les secteurs de la science qui se constitue, de la géologie au monde du vivant.

Avantages et inconvénients forts de la technique électrique

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Pompe électrique à vin (années 1890).

Ainsi cohabitent les usages diversifiés de l'électricité en « courants forts » (énergie) et « courants faibles » (information).

Dans les positivités est mis en place l'avantage de la communication « par les airs » avec l'électricité. D'abord par le SOS qui permet l'aide effective entre bateaux de haute mer[V 4]. Les transactions quasi instantanées à distance sont possibles dans le système productif capitaliste devenu économiquement fort avec un accroissement rapide la population[L6 2]. Pour l'énergie, la diminution de pénibilité de tâche est effective par une motorisation électrique dont l'implantation sur site est très aisée. Dans le troisième tiers du XXe siècle, l'électricité est un des éléments de progrès qui permet d'habiter des zones arides[L15 3].

Dans les commodités « Bonheur et Abondance » de la « Belle Époque », l'éclairage électrique n'est plus réservé aux extérieurs par sa production par de l'arc électrique : il est intégré dans l'architecture aussi bien extérieure qu'intérieure. Après les « ampoules » du début, puis les « tubes » économiques en énergie répandus en milieu de siècle, après ce qui furent les « leds » qui sont la deuxième génération des « lampes témoin » les « témoins lumineux ». Apparaissent les diodes utilisables pour leur niveau d'énergie de luminescence, ces diodes émettent des radiations de toutes les couleurs en fin de siècle et elles peuvent être une composante de l'écologie économique en 1990 (avec par exemple la lumière de pousse du gazon des stades urbains semi-fermés de 2000).

Pour les arts et loisirs, en plus du domaine du visuel, l'électricité vient s'intégrer à la musique d'abord par sa reproduction mécanique pratique existant depuis la fin du XIXe siècle, puis dans la facture de quelques instruments avant la deuxième guerre mondiale. Mais son importance culturelle est celle d'un tournant majeur de l'art, en créativité (où on va par exemple prendre la voix nasillarde, la distorsion possible du son et l'effet de puissance comme référence). Cette nouveauté a un fort impact commercial. Dans la période de l'entre-deux guerres l'électricité marque pour l'Art la période « contemporaine » qui commence puis se poursuit avec la « nouvelle technologie ».

Sur le pôle opposé agressif pour les populations dans leur ensemble, les hommes du XXe siècle continuent l'« Époque contemporaine » de l'Histoire et fabriquent les guerres mondiales dès le début du siècle avec la civilisation industrielle du fer qui prédomine. La ressource additionnelle importante est l'électricité : aussi bien pour la communication, l'armement que l'encadrement[note 5]. Autant d'effort de conception est dépensé pour la bataille avec l'arme atomique recherchée, effort de destruction sur des centrales électriques, — Norvège 1940, Irak 1981 - 2000 —, et effort pour faire de l'espionnage de l'ennemi potentiel par satellite une nécessité — monde entier 1980 2000 —.

Ou encore on trouve l'effort voulu d'une forme de socialisation en fait aboutissant à la chosification[extrait 3] de l'individu dans la masse qui l'englobe. On met en équations des données (l'« image ») de chaque personne. « Ses » chiffres permettent alors une classification temporaire associée alors utilement à des processus et des usages. Ce que l'on appelle la « réification de l'individu par la numérisation » dans la conception « lobbyiste ».

Le changement de modernité dans la vie courante.

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Par la mise en place de la cybernétique, la société change de modernité au travail et chez soi, et l'électricité devient irremplaçable après avoir été indispensable. La « virtualisation » présente dans la société pour les modes des relations humaines commence avec pour vecteur l'électricité (après avoir été celle des « écrits faisant foi »).

Talkie-walkie, 1941, US Army.

L'électronique dans sa caractéristique de faible consommation d'énergie électrique permet de constituer des réseaux de communication d'information privés, aussi bien institutionnels que professionnels au milieu du XXe siècle, sur la fin du siècle ils seront accessibles à tous par la téléphonie mobile.

L'électronique en tant que technique est associée à l'obtention de ce que l'on appelle « la haute définition » (après avoir été vantée être dans « la haute qualité ») dans les choses obtenues s'adressant aux sens humains, perception du son, des images.

Le XXe siècle est devenu le siècle de la mondialisation des sociétés dans leurs références et les pays ont fait usage de la numérisation des informations pour des usages nouveaux de communication par l'électronique, usages d'organisation pour la société concernée par les ordinateurs (jusqu'à sa monnaie), usage de recherche scientifique dans tous les domaines étudiés et pour l'usage devenu traditionnel de l'asservissement des machines devenues automates. Tous domaines où le « Merveilleux » dans sa formulation ancienne disparaît.

La cyberculture émerge dans l'espace dans les années 1990 avec pour condition d'existence l'électricité. Cette électricité est fournie en partie alors par des « centrales atomiques » devenues « centrales nucléaires »[note 6]. Elle émerge aussi dans la « protestation écologique » de la nuisance avérée ou possible à formulation à partir de théorie scientifique (Histoire de l'écologie), qui est devenue une protestation de masse très installée.

Dans l'environnement de vie stabilisé dans les années de croissance économique en occident postérieure à l'état des choses après la Seconde Guerre mondiale, la surprise ce n'est plus l'existence de l'électricité mais sa disparition en tant que ressource "normale" comme l'air ou l'eau[L7 3].

L'électricité est à la fois une marchandise produite suivant un modèle économique et une "habitude prise".

Ainsi en Europe dans les pays de l'Est européen changeant de modèle économique, à cause de la nécessité de sa disponibilité, le vol de la marchandise (le "repiquage sauvage" sur le réseau sans avoir d'abonnement) est une pratique en fait tolérée temporairement par crainte d'un effondrement total de l'activité du pays. Cette pratique est en contraste avec les "coupures générales intolérables" dues à la surexploitation de réseaux par des pays développés historiquement suivant le modèle capitalistique, mais ceci a toujours été une banalité de l'électricité par exemple dans des pays Africains et des pays asiatiques. L'électricité n'est pas « un service général » réparti « dans le monde entier » malgré la « mondialisation ».

Machines à traire électriques robotisées.

Le XXe siècle est devenu le siècle où on établit la politique agricole dans l'économie néo-classique générale de l'offre et la demande des objets dans les pays occidentaux. Et particulièrement en Europe l'agriculture intensive et agriculture hors-sol et hors climat et hors cycle diurne aboutit à une recherche de façon institutionnelle sur les effets de l'électricité et de la lumière électrique sur le monde du vivant dès le début du XXe siècle[extrait 8] (cf.zootechnie). Ce "progrès industriel" banalise l'utilisation de la lumière électrique hors de l'environnement urbain aussi bien pour l'alimentation humaine directe qu'en objets alimentaires transformés pour le bétail. Et sur la jonction du XXe siècle au XXIe siècle l'électricité est utilisée tout aussi bien pour les autres usages des plantes faits par les hommes urbains.

Le XXe siècle est devenu le siècle où on a établi la politique de la santé pour la population avec des instruments et certaines médicalisations curatives : un usage de l'électricité fait à la place de la chimie pharmaceutique ou du geste médical invasif débuté au XIXe siècle pour l'électricité sur l'homme. L'électricité fait partie des processus admis du monde agricole pour la reproduction du bétail. Mais les gestes utilisant directement l'électricité sur le corps humain sont très déconsidérés dans la jonction du XXe siècle au XXIe siècle cela au moment de l'apparition des prothèses internes de corps robotisées reliées au système nerveux.

Dans tous les cas de modèle d'industrie, le « courant électrique » est une base sur laquelle vient se greffer les autres "progrès". Ceux pour le XXe siècle de la connaissance scientifique, dont le côté dogmatique[L5 1] reste fort. Cela va jusqu'à une certaine connaissance qualitative des cultures entre elles par le flux d'informations des images télévisuelles sonores transitées avec l'électricité ; elles sont en continuation des œuvres des premiers photographes de la fin du XIXe siècle et cinéastes du début du siècle qui passent du journalisme à la connaissance du monde « proche » et « lointain ».

Après avoir fait l'objet une vision d'économie planifiée plus ou moins affirmée selon le pays[78], l'électricité aboutit à la « virtualisation » de la société avec création selon certains points de vue des « homo numericus » et la mise à disposition de la connaissance par le développement de l'outillage informatique électronique électrique. Des modes de représentation de la vie en société sont établis. On trouve ainsi le « bureau sans papier », forme de « réalisme empirique et matérialisme (chosisme[extrait 3]) » après le « bureau efficient » qui achève la période de transmission exclusive du savoir et de l'information par le papier imprimé. L'économie du secteur tertiaire productrice d'information à stocker - archiver est devenue prédominante quant aux richesses produites dans les sociétés à modèle industriel.

Électricité devient mathématique

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L'ENIAC vers 1947 où le câblage électrique physique établissant le programme du calcul à exécuter utilise un système des « portes logiques » OUI-NON-ET-OU à tubes électroniques pour obtenir le « vrai » résultat.

Basé sur les mêmes fondements, au début de ce XXe siècle, on invente le circuit électronique, une version à différence de potentiel polarisé du circuit électrique. L'électronique en tant que domaine de savoir apparaît donc comme la version « spécialisée moderne »[note 7] de l'électricité et s'en dissocie temporairement.

Le XXe siècle est une période où la modélisation de Newton et sa trilogie « gravité-électricité-magnétisme » laissent la place à la spécialisation théorique de la mécanique quantique. Celle-ci est obtenue par un outillage mathématique, qui permet par le calcul de procéder à la prédiction du résultat[79] par des lois scientifiques dès le début du XXe siècle plutôt qu'à la constatation des siècles précédents. En ce qui concerne le monde « vrai » et la perception humaine de celui-ci[note 8], cette démarche depuis la mise en place des équations de Maxwell aboutit à la théorie de la relativité. Celle-ci restreint le modèle newtonien à s'appliquer aux objets relatifs à un espace-temps « humain »[L1a 2]. Elle aboutira incidemment à l'électricité nucléaire par la fission atomique et sa libération de chaleur utilisée, en fait selon les procédés étudiés depuis le XIXe siècle[80].

En 1918, une démonstration est faite en mathématique[81] que pour la physique, domaine qui utilise pleinement les équations de cette dernière (et plus seulement l'observation-expérimentation), les lois, règles et formes sont indépendantes du moment où on les étudie (démonstration scientifique valable pour la recherche autant pendant l'Antiquité qu'au XXe siècle). Il s'agit de montrer-démontrer, donc de théoriser un phénomène qui se passe dans la réalité.

La mathématique devient « appliquée ». Elle s'emploie par sa formulation à décrire les phénomènes expérimentaux qui passent du « déterminisme absolu de la physique classique» au « déterminisme statistique de la mécanique ondulatoire » (probabilité qu'a un électron d'être à tel instant à tel lieu). La mathématique matricielle utilise le « tenseur » et le « torseur » selon son application. Soit à l'« onde » venue de l'antiquité, soit au « grain d'énergie » moderne du machinisme-mécanisation[L39 1] ; c'est-à-dire soit pour la détermination du « champ » vide[82], soit pour celle de la « matière » relativement pleine de particules (égale énergie) mais grandement vide. On pense « électronvolt ». Mais l'image encore véhiculée dans les esprits de ce qu'est la matière au cours du siècle n'est pas différente de celle des particules satellites[extrait 5] sur des orbites[extrait 9] dans l'atome de Niels Bohr ; elle n'est pas l'image plus correcte selon la théorie d'un « nuage volumique » dont les électrons-gouttelettes appareillées sont en même temps « là et plus là »[V 5].

Les forces « électro-magnétiques » se dissocient de la force de l'attraction par la « gravité », soit l'interaction entre les corps par leur masse, de la plus petite particule à la plus grande de la création.

L'électron, George Stoney en le dénomme et Joseph John Thomson le mesure et en donne la masse en [L1b 1]. C'est la « plus petite charge électrique existant dans la matière » qui n'est plus un « corpuscule » comme en biologie[83]. Il devient par les découvertes sur la physique-chimie mise en théorie en début de siècle (Atome de Bohr et Principe d'exclusion de Pauli)[V 6] entre 1920 et 1927 une particule élémentaire qui est définie par ses quatre nombre-propriétés à valeurs unitaires. (L'électron devient après un « lepton sans sous-structure[84] »).

Cette mise en théorie qui postule l'antimatière[79] où les photons de la lumière ont une charge électrique nulle requiert pour l'expérimentation des instruments de recherche fondamentale combinant champ électrique et champ magnétique[85]. Le premier de ceux-ci est le cyclotron utilisable vers , suivi des autres machines de la « mécanique des quanta »[L1b 2]. (Le premier accélérateur linéaire de particules en France a été installé à Orsay en 1970). Il est aussi mis en place des interféromètres dans des laboratoires institutionnels[R 1].

Par la mise en place conséquente de la statistique applicable aux électrons dans les années 1925-30, incidemment, cette recherche sur la constitution de matière hors des voies mathématiques traditionnelles[86] aboutit à la réaction en chaîne « atomique » en 1942.

Cybernétique

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On passe par son usage de l'effet de seuil connu à l'effet de bord mathématique puis parallèlement par le mode calculatoire à l'effet secondaire informatique.

Vers 1950, par la mise en place de la cybernétique se servant nécessairement de machines électriques, la société change de mathématiques, et l'« itération » est impérative avec l'algorithmique d'une façon très généralisée. Les fonctions mathématiques sont développées, souvent exploitables dans le parallélisme des machines entre-elles[87]. L'électricité est impérative pour effectuer les calculs.

Que cela soit pour les machines « temps réel » traitant des choses physiques (objets ou signaux) ou bien pour les machines « de gestion » traitant des organisations (la société de toute structure) et de son « plan » décidé.

La mathématique en tant que discours formel (rhétorique et méta-mathématique) a été étudiée philosophiquement à partir du milieu du XIXe siècle. La tranquillité philosophique logique de l'espace « vrai / faux », qui traduit dans la pratique intellectuelle la dichotomie « 1 / 0 » est déjà évaluée dans les années 1910[L11 1]. Dans la physique la dualité est complète avec « courant passe / courant ne passe pas ». La Théorie mathématique de l'information se met en place utilement dès 1960, dans les Mathématiques discrètes. Et cela produit l'accès massif à la production de machines cybernétiques.

Elles utilisent les logiques de structure de données avec physiquement la mémoire à bulles dès 1968 qui est conjuguée avec l'électronique des semi-conducteurs soudés « à la vague » industriellement par des machines. La nécessité de traduire des situations moins grossières aboutit à la mise en œuvre de la logique floue et de l'analyse non standard dans la réalité cybernétique à partir de 1990.

La mathématique en tant que discours formel est à partir de 1980 adaptée au transfert formel des constats physiques probabilistes de la mécanique quantique à ce qui est le traitement de l'information et ses contraintes de capacité/performances. Par la constitution d'une unité logique automatique de calcul par ondes stationnaires ou « modes propres » de système de matière au niveau atomique et ses électrons avec leur spin, cette transposition technologique a pour projet de dépasser la technique électronique à échelle non monoatomique. Et la tranquillité de l'espace « vrai / faux » résultant dans ce projet est alors perturbée par ce qui est dénommé « bruit » (plutôt qu'incertitude ou désordre).

Les méthodes (théorie des graphes orientés ou non, dont PERT issu de la NASA avec les langages informatiques génération 1970) mathématisent leur diagrammes devenus automatisés à partir de 1980. La virtualisation des machines électriques à partir des années 1980 apparaît simultanément à la connectivité-connectique.

Au passage du siècle, le bug de l'an 2000 d'une mathématique appliquée vue trop en restriction historique de sa durée de mise en place se passe sans dommages collatéraux, aussi bien pour la mémoire électromagnétique de la société que ses actions-processus automatisés, ce qui précède du reste le futur bug de l'an 2038 de même nature.

Conduction électrique

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Au XXe siècle, pour la science expérimentale, le siècle débute par la création dans l'esprit scientifique de l'entité magnétique duale de l' « électron ». Pour la théorisation de 1905 de l'atome, le « magnéton » existe[88]. Pour les physiciens de la science appliquée l'électricité s'avère être un flux d'électrons (une sorte de gaz parfait pour les chercheurs au début du siècle) ou une sorte de « flux » de trous d'électron[L2 1]. Cette modélisation[note 9] avec le « tout se passe comme si » fabrique la nouvelle invention pratique de la quasi-particule. Elle poursuit le thème ancien de l'« électricité positive », bien que les recherches avancent sur les raisons du déséquilibre dans le cosmos des répartitions des éléments portant une charge électrique, un « problème » de « déséquilibre » ou de « dissymétrie » des masses électriques déjà perçu dans le premier tiers du XIXe siècle[89].

Pour la Terre et les atomes qui lui sont propres mais aussi dans le reste des planètes on trouve (on voit) de nombreuses particules élémentaires chargées électriquement négativement et pérennes et peu de particules élémentaires apparentes chargées positivement et par ailleurs très éphémères[82],[L22 1].

La vitesse de l'électron qui est donnée par sa trace dans les milieux sans matière cohérente n'est pas confondue avec la vitesse de l'électricité dans des corps solides ou liquides qui constituent la Physique de la matière condensée. Ces conductions se font par grain d'énergie indivisible particulaire depuis les travaux avec des tubes cathodiques dans les milieux « vides » à partir de 1897 (Joseph John Thomson). Mais la conduction utile dans la matière pour le courant électrique qui provient de la variation de champ magnétique, de champ électrique ou de la différence de potentiel se fait selon qu'il est continu[extrait 10] ou alternatif.

Avec les possibilités techniques développées au XIXe siècle, les chercheurs affinent les conditions de l'expérimentation en laboratoire au XXe siècle, dès le début de ce dernier : précision de l'usinage des bâtis et des éléments utiles, maîtrise de la température (chaleur traditionnelle et froid nouveau par l'usage d'installations de froid industrialisé et froid expérimental). La résistance ohmique est étudiée en fonction de la température ambiante de l'élément considéré en fonction de son usage.

(Photo du magazine Radio and television News, , prise chez Raytheon, États-Unis). Pour sa constitution de réseau cristallin selon le Procédé de Czochralski de 1916, un barreau de silicium monocristal est montré. Il est en formation à partir d'un germe pour fabriquer en 1956 des transistors. Il est tenu dans une tige qui se lève doucement pour la vitrification, ici au début de l'opération. Le creuset à chauffage par induction dont on voit la bobine fixe fait fondre à 1 455 °C des grains de silicium et la partie émergente de la fonte. Les grains à fondre ont été obtenus chimiquement à partir de poudre de quartz pur dont on enlève l'oxygène. L'opératrice mesure la température de la coulée avec un pyromètre optique à comparaison de couleurs tenu à la main gauche pour la visée et réglé à la main droite pour la température du filament résistif sous loi d'Ohm. Le bouton affiche la température repérée.

La conduction électrique donnée par la loi d'Ohm est étudiée au début du siècle par exemple pour l'élaboration des ampoules à incandescence à filament, effets de chaleur recherchés de l'électricité, ou les effets parasites de chaleur constituant des inconvénients, afin de mieux maîtriser les circuits électriques en conditions extrêmes. Ce fut déjà ce deuxième cas vu au XIXe siècle de destruction par une surtension : en 1858 celle de la liaison États-Unis - Angleterre de télégraphe par câble sous-marin où sur des très grandes distances l'information véhiculée par des créneaux d'électricité fut complètement déformée et son traitement mauvais[V 1].

La suppression du désordre de la conversion énergie électrique en chaleur rayonnante non voulue par l'intermédiaire de la résistivité aboutit en « électricité pratique » à la « supraconductivité conventionnelle » située près du « zéro absolu » datée des années 1900, (aucune « perte en ligne »). La mécanique quantique établie à partir des années 1930 « démonte » ultérieurement le côté ressenti d'utopie apparemment atteinte du « mouvement perpétuel » parfait philosophiquement, obtenu avec le froid.

Pour la constitution de circuits à semi-conducteurs parfaits, la supraconductivité a été étudiée avec l'aide de la physico-chimie des cristaux[90] dans la deuxième partie du XXe siècle. Par l'excitation thermique donnée par l'électricité au niveau de l'atome sous « champ électrique » (les bandes d'énergie), le rendement nécessaire est atteint : cette supraconductivité trouve un usage dans les ambiances ordinaires non utopiques, et utilise les nanotechnologies.

Pour la chaleur obtenue avec profit par l'électricité, les recherches industrielles dépassent la simple « résistance électrique » des radiateurs de chauffage et des « serpentins », « plaques » ou « tables » de cuisson. Cela avait commencé à petite échelle avec le four à arc dès 1890 et poursuivi industriellement depuis 1900[91].

À partir de 1922 la conduction électrique des solutions chimiques pour l'étude de la chimie est mise à profit avec l'analyseur polarographe[L15 4]. La chimie de « l'électricité animale » étudiée par l'électrophysiologie est une conduction différée légèrement par des transmetteurs organiques rapides[L20 2].

Après les travaux de recherche de 1920-1930, la conduction par ondes est établie[extrait 7].

Pour ce qui concerne l'effet de champ électromagnétique comme énergie chauffante, les recherches aboutissent depuis 1923 à la construction de fours à Haute Fréquence[L4 1] , avec une théorisation de l'induction électromagnétique[R 2]. (Cette énergie est utilisée très communément[91] depuis pour le recyclage des ferrailles et pour le forgeage de pièces serties électro-refoulées).

Dans les années 1960, le développement de la recherche appliquée issue de la théorie ondulatoire/particulaire sur la résistivité liée à la lumière des semi-conducteur aboutit[L2 2]. Elle permit la première étape du développement de conversion d'énergie de la lumière dans des capteurs physiques (essentiellement pour l'ordinaire utile dans la photographie). La deuxième étape, celle que la technique installe dans le monde développé industriel comme source d'énergie, est la conversion pure de l'énergie de la lumière solaire en énergie électrique[L2 1]. Elle aboutit aux panneaux solaires, engins utiles aux satellites en 1960, aux sites terrestres isolés en 1970, aux sites terrestres raccordables au réseau en France en échange-transfert alterné de courants dans les années 1990. Le sigle « énergie nouvelle » apparaît dans les usages commerciaux et il comprend l'électricité qui est faite d'électrons de cette origine valorisée.

La non conduction utile à l'isolation de circuits électriques a été donnée pour les matériaux rigides par la découverte de la bakélite en 1910 suivie par celle de la mélamine en 1930 et suivie par celle du polyéthylène en 1933. Les résines alkydes sont vendues dès 1926 pour isoler les fils conducteurs des bobines électromagnétiques. Les huiles minérales sont isolantes électriques mais conductrices thermiques et refroidissent les transformateurs. Les huiles PCB sans combustibilité apparaissent en 1930 et sont utilisées jusqu'en 1970 dans les transformateurs, supprimées pour toxicité. La non conduction du PVC inventé dans les années 1950 a donné le matériau souple gainant les matériaux conducteurs.

Applications des propriétés de l'électron

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Les applications qui découlent des propriétés des électrons sont :

Production et distribution d'électricité

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Réseau simplifié de la Nouvelle-Zélande dont l'origine est le besoin énergétique dans les mines.
L'interconnexion entre les iles est construite entre 1961 et 1965.

Au XXe siècle l'électricité est devenue une marchandise qui fait pleinement partie du quotidien après la première guerre mondiale. Les caractéristiques physiques du courant électrique en font un produit qui le fait se situer sur la limite entre le secteur marchand des objets et le secteur des services.

Cette production utilise le territoire de façon plus marquante dans le paysage des pays que les autres secteurs des plans de développement industriel, excepté le secteur du transport. Les barrages de basse chute qui font reformuler la physionomie des cours d'eau sont complétés par les centrales thermiques et leurs cheminées signaux aussi visibles que symboliques de puissance.

La première guerre mondiale 1914-1918 pose les marques de la dépossession moderne par la force armée moderne, où l'électricité a été très utile pour les communications et les techniques[extrait 11]. Dans ce contexte, les sources énergétiques que l'on peut transporter pour se déplacer et communiquer prennent toute leur importance dans la « reconstruction » de la guerre finie.

L'Union soviétique à cette période déclare le plan en 1921 de faire accéder tout le peuple à l'électricité par la NEP du passage du « capitalisme exclusivement d'état » à « un peu de capitalisme pour tous »[78]. Le plan de relance économique des États-Unis libéraux après le krach de 1929 a inclus comme exemple la construction de barrages du Tennessee Valley Authority pour faire accéder chacun à cette richesse en anticipant l'effet démocratique de la consommation de tous.

L'ensemble des pays a planifié l'accès aux diverses ressources énergétiques pondéreuses ou non avant la deuxième guerre mondiale et a qualifié l'ensemble de leurs accès possibles entre l'Est et l'Ouest industrialisés. (Et a causé en cela pour une large part le conflit).

La sortie de la guerre de 1939-1945 fait réorganiser les structures économiques[note 10]. Liée à la géographie des territoires, l'électricité classique hydraulique a été un enjeu local après la deuxième guerre mondiale qui a nécessité des déplacements de population, des déplacements d'activité, des révisions géographiques profondes dans chaque pays du même ordre que la percée des canaux de navigation depuis le XVIIe siècle. Par pays occidental industrialisé cette possibilité aboutit à son terme dans le troisième tiers du siècle. Le parc fournissant l'électricité thermique classique est constitué dans tout pays pour suivre la progression de l'activité industrielle et les besoins des ménages. L' « atome de la paix » a fourni après guerre une possibilité de ressource énergétique mise place des réacteurs nucléaires dans le contexte de la guerre froide.

En Europe continentale, la « mise en commun » des problèmes après la constitution de l'Europe politique en 1959 a globalement abouti à l'accord sur la « répartition » des ressources. Cette production particulière d'une marchandise volatile particulière fait partie en France de l'indice INSEE des prix pour la consommation des ménages par produit depuis 1959.

Après l'effondrement du mur de Berlin et son « effet domino », les accès à l'énergie électrique sont de fait considérés comme accès impératifs dans les phases de transition de restructuration des Pays de l'Est de l'Europe.

En distinction complète des relativement peu nombreuses prises de position religieuses établies[note 4] au moment de la mise en service pratique du vecteur énergie électricité, en Europe de l'Ouest, à partir des années 1970 une opposition populaire se marque distinctement selon le pays. Cette contestation est différenciée, elle va de la composition du parc de production, à l'abus de positionnement de ce vecteur d'énergie dans l'habitat, à l'abus de position économique en oligopole de fournisseur d'une consommation industrielle, à la contestation anti-nucléaire. Une partie de la réponse des gouvernements sera appelée la « Politique des énergies renouvelables » mettant en œuvre des moyens « propres » utilisables dans une perspective de relocalisation-régionalisation après le centralisme des années d'après-guerre. La production-autoconsommation avec la « biomasse » est aussi un projet de la fin de siècle.

Avec l'extension de l'Europe économique à l'Europe territoire à partir de 1980, sur les bases du « droit à la concurrence » sur un même continent, le réseau local est rendu accessible en réseau commun de distribution, et on dissocie production et distribution comme métiers-activités avec la mise aux normes par directives européennes des caractéristiques fournissant la compatibilité et qualité du courant. Mais on dissocie en même temps la structuration territoriale aussi bien en matière d'investissements que de biens structurels construits. L'électricité thermique à gaz permet partout dans le monde d'« effacer les pointes de consommation ». Les techniques dites nouvelles (celles des panneaux solaires et des éoliennes ou courants marins) ont commencé à établir une structure de parcs dans le troisième tiers du siècle pour les pays stables.

Dans les pays instables du Moyen-Orient dans les années 1980 les usines électriques à implanter par exportation des puissances de l'Ouest ou de l'Est font l'objet de contestation-blocus et de tractations d'état à état, de « bloc politique » à « bloc politique ».

Dans les pays nouvelles puissances industrielles dans le dernier tiers du siècle, la construction des centrales électriques suit l'essor industriel et constitue pour l'ouest industrialisé un moyen d'exportation des équipements, qui est contractuellement suivi du transfert de technologie.

Globalement l'utilisation de l'électricité comme vecteur d'énergie aboutit à la constitution d'une « empreinte carbone » pour les gaz rejetés par le parc électrique thermique charbon ou hydrocarbure nouveau qui correspond à la demande croissante.

Aux États-Unis dans les années 1990 le Nuclear Energy Institute[92] (premières bases de l'institution en 1953) impulse l'extension au niveau mondial du parc des centrales nucléaires dans le schéma de la « globalisation » économique mondiale.

Les infrastructures des sociétés marchandes pour l'électricité sur tous les continents ont vu s'élaborer des montages dont l'horizon vu en 1990 s'est de fait déplacé lors du passage du siècle avec les constats écologiques vus ou « prévisibles », la technique de sûreté d'activité industrielle s'étant affinée. L'électricité est passée d'un secteur économique considéré comme d'infrastructure essentielle, secteur considéré en milieu du siècle comme rentable d'un point de vue économique et/ou d'un point de vue de facteur de croissance, et présentant finalement des risques trop élevés politiquement. C'est un secteur qualifié comme nécessitant des investissements trop lourds financièrement en dépendance avec la législation suivie, incertains dans leur rentabilité qui n'est qu'au-delà de plusieurs décennies suivant la politique énergétique.

Développement des réseaux longue distance

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Alimentation de deux consommateurs d'électricité au Canada : système de circuit avec retour à la terre[note 11] de l'électricité monophasée au transformateur.

L'interconnexion internationale des réseaux à échelle continentale se met progressivement en place en Europe de l'Ouest, puis de l'Est. Elle est moins avancée sur le continent américain : inexistante sur la dorsale sud-américaine, elle reste peu importante pour les États-Unis entre les régions Est et Ouest. Elle n'existe pas non plus en Chine entre les régions.

  • 1911 : Première ligne 110 kV, de Lauchhammer à Riesa en Allemagne.
  • 1923 : Une ligne aérienne à 220 kV est mise en service pour la première fois aux États-Unis.
  • 1924 : Début de la construction d'une ligne aérienne nord-sud à 110 kV reliant les centrales à charbon en Allemagne situées près du Rhin aux centrales hydrauliques alpines. Le premier tronçon de Neuenahr à Rheinau est prévu pour être alimenté en 380 kV ce qui permet une augmentation ultérieure de la puissance disponible (mise en service partielle en 1929 avec 110 kV et en 1930 avec 220 kV).
  • 1932 : Première ligne 287 kV, aux États-Unis de Boulder Dam à Los Angeles.
  • 1937 : Le premier turbo-alternateur refroidi à l'hydrogène est mis en service aux États-Unis (puissance de 100 MW).
  • 1946 : Nationalisation en France de l'électricité et du gaz. Naissance d'EDF et GDF.
  • 1952 : Première ligne 380 kV, en Suède de Harsprånget à Hallsberg.
  • 1960 : Première ligne 525 kV en URSS, de Moscou à Volgograd.
  • 1965 : Première ligne 735 kV, au Québec, de Montréal à Manicouagan.
  • 1967 : Raccordement au réseau de la première centrale marémotrice du monde (240 MW) située sur l'estuaire de la Rance France.
  • 1967 : Les réseaux à très haute tension (380 kV) de la France, de la République fédérale d'Allemagne et de la Suisse sont interconnectés pour la première fois à Laufenburg.
  • 1983 : Mise en service de la première grande installation éolienne à Growian près de Brunsbüttel Allemagne (rotor de 100 m de diamètre ; arrêt en 1986 à la suite de problèmes de matériau).
  • 1989 : Une ligne très haute tension de 1 150 kV relie l’Oural et la Silésie[L24 1].

La géothermie

  • 1904 : première fabrication d'électricité avec la géothermie en Italie, sans suite.
  • années 1960 : début du développement industriel sur les sites appropriés[93].
  • années 1990 : électricité énergie majoritairement géothermique en Islande[R 3].

L'électronucléaire, une production thermique nouvelle au XXe siècle :

  • 1951 : Le est mise en service la première centrale nucléaire du monde. Il s'agit de l'Experimental Breeder Reactor I (EBR-I), construit au laboratoire national de l'Idaho aux États-Unis. Sa puissance est de quelques centaines de watts.
  • 1955 : En Angleterre, mise en exploitation commerciale de la première centrale nucléaire d'Europe (9 MW) à Calder Hall.
  • 1974 : En France deux tranches PWR (900 MW) par an sont construites à la suite du choc pétrolier de 1974[L7 1]. Elles succèdent à l'UNGG des années 1950-60 et précèdent l'EPR de 1990-2000.

Incidents et accidents

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  • 1965 : « Black-out » : le , New York États-Unis est restée 13 heures sans électricité après que la foudre fut tombée sur une ligne à 345 kV.
  • 1978 : un grave incident survient dans la centrale nucléaire de Three Mile Island près de Harrisburg États-Unis (sans conséquences pour l'environnement).
  • 1986 : un grave accident survient dans la centrale nucléaire de Tchernobyl République d'Ukraine.
  • 1998 : un grave incident de réseau électrique 1998 en Nouvelle-Zélande survient dans la liaison Ile du Nord et Ile du Sud en Nouvelle-Zélande par le vieillissement des câbles, privant d'électricité pendant 66 jours Auckland.
  • 1999 : En France et en Allemagne la tempête Lothar en décembre endommage le réseau de distribution, la tempête Martin qui lui succède ravage le reste de la France (au Sud) et la Suisse[note 12].

Plus de trois millions de Français sont privés d'électricité[L24 1].

Applications générales de l'électricité

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Généralisation de l'usage de l'électricité

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Borne d'appel police et pompiers eiserner Schutzmann, (« homme d'acier qui protège »), en 1956 en Allemagne.

L'ingénierie sur la base de l'électricité se développe au XXe siècle :

  • 1887 : François Borel, ingénieur constructeur Suisse, conçoit le premier compteur à induction à courant triphasé.
  • 1893 : première ligne de transport triphasé aux États-Unis en Californie, 12 km, sous 2,3 kV.
  • 1907 : « Rectigraph », société américaine commercialise la première photocopieuse[94].
  • 1908 : Édouard Belin invente le bélinographe de transmission de photographies à distance, en 1920 s'opère sa transmission par radio.
  • années 1920 : forte expansion électrique, qui permet un maillage du territoire dans les grands pays industriels.
  • années 1930 : généralisation des clôtures électriques qui ont été utilisées pour contrôler le bétail aux États-Unis avec les brevets de David H. Wilson en 1886 - 1891 (la première clôture électrique en tant que telle exista en 1888 dans le Texas).
L'électricité hydraulique commence à partir de 1932 à être produite par des conduites forcées de "haute chute"[95] qui s'ajoutent à celle du turbinage du fil de l'eau comme dans la tradition.
À partir de 1930 les redresseurs de courant alternatif remplacent les « dynamos » de courant continu[96] pour des questions de rendement des lignes, d'implantation des réseaux.
En France, en 1935 est mise en place une obligation de réunir les carcasses métalliques des machines électriques à « la terre » pour les tensions supérieures à 150 volts.
  • années 1970 : généralisation des robots sur les lignes de fabrication, après l'essai en 1961 de Unimate chez G.M. États-Unis[97].

L'usage de l'électricité pour autre chose que de l'ingénierie :

  • 1960 : usage du code-barre pour le comptage de wagons aux États-Unis[98] ;
  • années 1970 usage dans la grande distribution[98].

Électricité pénétrant dans les bâtiments

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Après l'eau et le gaz, l'immeuble reçoit l'électricité à tous les étages. Les entreprises de construction se diversifient. Elles installent les circuits électriques[note 13] et utilisent peu à peu pour produire les bâtiments des moyens électriques au cours du XXe siècle.

Après l'usage basique de l'éclairage électrique dans les bâtiments en remplacement du gaz explosif[note 14] à partir de 1880, la « force électromotrice » et les « courants domestiques » continus ou alternatifs, de tensions diverses sont amenés aux usines et aux ateliers d'artisans[L6 3] ainsi qu'aux immeubles de bureaux et d'habitation dans les pays occidentaux. Les tarifs d'époque des sociétés d'électricité tiennent compte du marché et y intègrent la force contre-électromotrice.

Le câblage électrique des immeubles est fait essentiellement en parties apparentes sur les murs et plafonds, et au départ le circuit ne comporte que des manettes, des « contacteurs de puissance » (interrupteurs[La 10]) et des coupe-circuit « fusibles ». Les câbles utilisés depuis la décennie 1900 sont isolés avec du textile enrobé de caoutchouc et goudron, ils peuvent être torsadés. Un bon nombre de courroies de transmission de force aux machines dans les usines sont supprimées par l'introduction des moteurs électriques. En plus de l'usage luxueux du téléphone pour les conversations à distance, la « force électrique » s'utilise dans les habitations. La « prise » de courant murale apparaît vers 1910. Le tournant 1930 de la conception moderne fait apparaître le « tableau électrique » dans l'habitat alors qu'il était de fait présent dans des ateliers[L4 2] depuis le début du siècle. On distingue alors ce qui fait partie du circuit électrique qui est de la compétence des électriciens, de ce qui est du ressort de l'occupant des lieux[La 11]. Les « années folles » sont historiquement le symbole de la forte croissance économique avec le début d'un art de vivre qui est en rupture avec le passé des « fioritures ». L'architecture des bâtiments nouveaux tient compte à partir de cette époque des différents éléments de confort apportés par l'énergie électrique.

En 1926 l'« Habitat social » allemand avec la cuisine laboratoire démarre pour la première fois l'intégration à l'architecture construite[V 7] du mobilier (socle bétonné des éléments bas). Les gratte-ciels imposent des pompes pour la remontée d'eau et des ascenseurs électriques.

L'électricité fait dès lors partie des « sujétions électriques » dans les plans d'ouvrages élaborés avec les « métrés » du bâtiment.

Les espaces sont définis par leur usage. Les chemins de câblage ne sont plus apparents dans l'habitat.

À partir de 1960, la mise en place de la cybernétique fait apparaître le « faux-plancher » et les contraintes des salles propres particulières aux ordinateurs qui ne supportent pas poussières et fumées. Ces espaces se déclineront en salles blanches industrielles.

La « maison tout-électrique » avec son chauffage à radiateurs électriques apparaît en France à partir des années 1970, notamment après le premier choc pétrolier : son déploiement accompagne la montée en puissance du parc de centrales nucléaires. Diverses variantes de ce type de chauffage apparaissent ensuite, comme les dalles chauffantes dans les immeubles, puis, plus récemment, les pompes à chaleur ou encore les climatiseurs réversibles.
L'hygiène dans les hôpitaux impose l'usage de la climatisation en flux d'air poussé.

À partir des années 1975, en Europe, les « ventilations mécaniques contrôlées » prennent place dans les immeubles d'habitation ; les appareils remplacent les extractions naturelles des cuisines et salles de bains avec gaines et boisseaux (des extracteurs de fumée étaient utilisés dans les ateliers respectant les normes d'hygiène au travail).

À partir des années 1980, en Europe, la climatisation est un confort "offert" (disponible suivant les plans de promotion immobilière) pour l'habitat ; des « pompes à chaleur » sont aussi mises en place.

En fin de siècle les pompes de relevage d'eau pour les sous-sols sont une alternative possible à l'obligation traditionnelle de la construction en zone naturellement jamais inondable : des zones sont déclarées urbanisables[100] avec cette technique.

Les instances territoriales normatives définissent les capacités des personnes à faire[note 15] et incitent à agir selon leurs plans[note 16]. Dans les pays industrialisés sont définis les nouveaux métiers de l'électricité. Les commissions internationales négocient les normes, elles sont faites dans la perspective de la production en série d'éléments avec des matériaux assortis de procédure d'une sûreté d'emploi ; ceci correspond localement aux contraintes sociales existantes[101] différentes par pays. Les Commissions électrotechniques internationales existent depuis 1906 ; elles tentent de rendre les pratiques locales utilisables économiquement pour le plus grand nombre (compatibles). En Europe depuis 1950 le câblage d'immeuble est déclaré « conforme » (recevable selon les prescriptions[note 13] et en France le système de production du bâti comporte les DTU concernant l'électricité.

La Fée électricité entre dans les foyers

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Gravure de la « Cuisine toute électrique[extrait 3] » en 1893 à l'exposition mondiale de Chicago proposée par Friedrich Wilhelm Schindler (de) industriel autrichien fabricant de l'hydro-électricité.
Publicité de la "Société pour le développement des applications de l'électricité pour l'usage domestique de l'électricité" parue dans l'Almanach de l'Agriculteur français (1932), éditions La Terre nationale.
  • 1888 : Friedrich Wilhelm Schindler résidant en Autriche conçoit le premier fer à repasser électrique.
  • 1893 : Friedrich Wilhelm Schindler présente la première cuisinière électrique à l'exposition mondiale de Chicago.
  • 1896 : les entreprises électriques installent les premiers compteurs à tarif unique chez leurs clients.
  • 1903 : la firme Landis & Gyr fabrique le premier compteur à double tarif.
  • 1906 : le premier aspirateur électrique est commercialisé sous le nom de « pompe à dépoussiérage »[102].
  • 1911 : un moulin à café électrique est proposé par Allgemeine Elektricitäts-Gesellschaft, l'ensemble dessiné par Peter Behrens a un moteur électrique dans un volume séparé qui est muni d'une poignée de transport[103].
  • 1920 : les machines à laver sont équipées d'un moteur électrique.
  • années 1930 : Le réfrigérateur domestique fonctionnel classique est industrialisé. (En 1929 aux États-Unis, un brevet par Clarence Birdseye porte sur la technique de surgélation[104]).
  • Années 1950 : l'électroménager s'installe[La 12] dans le paysage français[L7 2].
  • Années 1980 :
    • l'Ordinateur personnel (PC) est une facilité de vie « merveilleuse » : le Web passionne[105],[106], qui permet d'être tout le temps « chez soi » (avant l'enthousiasme suscité par le téléphone portable),
    • le four à micro-ondes est d'usage devenu courant en France, d'abord dans les restaurants puis au foyer familial.

Électricité et Santé

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Au début du XXe siècle le rapport avantages-inconvénients de l'usage de l’électricité sur la Santé ne pouvait qu'être « hors-normes » puisque les références normalisatrices n'existaient pas. Les évidences de la dangerosité de l'électricité étaient pour la population dans la succession de la peur antique de la foudre qui n'avait été étudiée fin du XIXe siècle que par ses effets sur les animaux (fulguration) et avait été utilisée dans « guerre des courants » démarrée alors. Cet aspect des effets de l'électricité foudroyante dans la nature n'a été repris en spécialité de médecine qu'à la fin du XXe siècle. Mais par cette mise en problème de ce vecteur d'énergie créé par l'homme, l'accès plus général à l'électricité a permis de définir selon les pays les conventions de sécurité concernant l'électricité et l'effet des appareils électriques[note 13]. On normalise la constructibilité des édifices à proximité des lignes haute-tension, l'usage de la haute et basse tension, la mise à la masse et la mise à la terre des objets connectés. On a établi l'interdiction d'utiliser les machines à rayons X dans le commerce à partir du milieu du siècle. Vers ce milieu du siècle déjà, les « pièces humides » des bâtiments seront construites avec des périmètres de sécurité électrique définies par des normes et seront définies les « prises rasoir » isolées.

Depuis la mise en place des systèmes de « sécurité sociale » dans les pays occidentaux hors du libéralisme économique pur, « la santé ne se compte pas » est un slogan établi dans une période longue. Le confort au quotidien des personnes est aussi un facteur pris en compte avec des éléments commercialisés en milieu de siècle. Dans la psychologie de la société de consommation, à l'époque du « tout plastique », on « libère » des contraintes le grand public y compris par l'usage d'objets comportant l'électricité et l'électronique, etc.[L7 2]

À partir de la fin de siècle l'appréhension du public face aux effets des rayonnements électro-magnétiques est pris en compte généralement : aussi bien dans les espaces hospitaliers pour les patients traités et leur entourage que dans le quotidien avec l'étude des effets de l'usage intensif des téléphones portables[107] par exemple. L'usage de l'électricité dans la société a particulièrement perturbé le corps par la lumière électrique à volonté (usage dans les élevages d'animaux), par la possibilité du travail de nuit pour l'homme en société industrielle.

Par la capacité à mesurer en fin de siècle avec des outils de la statistique de la santé et des outils de détermination des rythmes de l'organisme, en Occident une « norme » préventive de santé s'établit pour la vie (aussi bien pour les périodes d'éveil que de sommeil). Et en même temps une comparaison est faite des apports entre les différentes médecines (selon les cultures : une approche en continuation de la « philosophie de l'esprit et du psychosomatique ».

Au cours de tout le XXe siècle, la médecine occidentale effectue une mutation profonde de sa science. La détermination des désordres de santé est augmentée par l'imagerie médicale, une perception de la visibilité du « désordre » chez le « patient » ayant été commencée au XIXe siècle par des médecins utilisant de la lumière intense[note 17].

L'électricité est une ressource qui va être employée pour le diagnostic, celui-ci est devenu globalement une technique moins invasive avec les nouvelles façons d'examiner. Les signaux qui sont électriques sont mesurés, ils fournissent des quantités évaluées dans des références qui s'établissent au cours du temps et permettent « le bon jugement » humain. Ou bien ils fournissent par synthèse (processus mathématique) des images interprétables avec les fausses couleurs. L'électricité « physiologique » est étudiée aussi bien pour les mouvements que les sensations[L1d 2],[L20 2]. L'électricité est utilisée dans la technique curative soit directement sur le corps et son système nerveux, rejoignant ainsi l' « électricité animale », soit par son usage dans des machines implantées et des appareils curatifs externes.

Fin de siècle : début de l'utilisation de la « virtualisation » par les machines informatiques pour l'apprentissage des gestes médicaux en formation initiale aux nouveaux matériels ou en formation complémentaire.

Épopée de l'électronique

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Un des premiers tubes électroniques inventés par Lee De Forest en 1906 pour la modulation de la fréquence en ondes radioélectriques.

Le mot « électronique » est créé dans les années 1920 pour se différencier dans la pratique[note 7] et dans la théorie du concept usuel simple d'« électrique »[La 13], c'est-à-dire « ayant rapport avec l'électricité ».

L'adjectif « électronique » désigne en général ce qui est « en rapport avec l'électron » et ses interactions au niveau atomique et leurs forces d'attraction intrinsèques. Dans l'usage, le « circuit électronique » ne peut se séparer du « circuit électrique » que parce que l'électronique, — au départ une théorie scientifique et qui est devenue une industrie de fabrication — fournit des "sorties" de courant régulé et/ou de tension électrique régulée dans la "maille du circuit" par rapport au simple circuit électrique d'électricité caractérisée par une tension plus ou moins constante voire « alternative ». Les circuits électroniques sont des circuits où « circule » l'électricité continue ou aussi alternative et dont les configurations sont avec le temps dans une fabrication d'une taille géométrique de plus en plus poussée vers la petitesse, associée à une « taille de logique »[note 18] de plus en plus grande, prédominante en fin de siècle. (l'Amplificateur opérationnel a permis à la mathématique « électrifiée » d'exister dans les calculateurs).

Ces circuits sont étudiés suivant l'électrocinétique dont la première loi est celle qu'établit mathématiquement Georg Ohm en 1827. Le pont de Wheatstone de 1833 dans ce sens est un des premiers circuits électroniques.

En 1817, l'abbé René Just Haüy, découvre l'effet piézoélectrique. Il fut suivi en 1880 par Pierre et Jacques Curie qui font la première démonstration en laboratoire de l' « effet piézoélectrique direct » (la déformation du matériau fournit une charge électrique).

L'effet photoélectrique fut noté en 1839 par l'effet de la lumière sur une électrolyse par Antoine Becquerel. En 1887, Heinrich Hertz, avec une lampe à arc et deux objets métalliques sous tension[La 1] électrique, voit se produire des étincelles. En 1899, Joseph John Thomson, prix Nobel, traduit l'effet photoélectrique par une « émission d'électrons »[119], autrement dit une « émission électronique »[La 14].

Des cristaux semi-conducteurs sont découverts en 1874 par Karl Ferdinand Braun prix Nobel et il en fait un usage pratique ne nécessitant pas d'autre alimentation électrique dans le premier récepteur radio à galène en 1906. Le cristal convertit de l'énergie radioélectrique selon les lois de Maxwell et Herz en énergie électrique, elle-même transformée en énergie mécanique et finalement restituée en énergie sonore.

Le prélude des découvertes concernant l'électronique pratique peut être daté en 1873, lorsque Frederick Guthrie découvre la thermoélectricité et plus précisément l'émission thermoionique. Cet effet est confirmé par différents travaux J.W.Hittorf, Thomas Edison, Owen Richardson et mis en application par John Ambrose Fleming avec l'invention de la diode thermoionique, le premier tube électronique en 1904. Changement de dimension d'usage par Lee de Forest en 1906 par l'introduction de la lampe « amplificatrice de courant », la triode avec grille métallique.

La diode thermoïonique fut le début d'un foisonnement d'inventions et d'améliorations, avec de nouveaux tubes électroniques. Ils sont souvent nommés trivialement « tubes à vide », ou simplement « lampes », tous ces objets facilitèrent pendant toute la première moitié du XXe siècle la création d'applications pratiques de certains phénomènes électriques, comme les ondes radioélectriques.

Parmi les dérivés du « tube électronique », on se doit de citer le tube cathodique, qui est à l'origine de la télévision en 1925. Il est préalablement étudié dans l'oscilloscope en remplacement des systèmes optiques à balayage de lumière classique, ainsi que pour de nombreux appareils de mesure et de surveillance des signaux électriques et électroniques oscilloscopes, moniteurs, terminaux d'ordinateur, etc. Et de manière générale l'électronique permit le traitement ainsi que l'affichage des signaux électriques et électromagnétiques.

Le premier usage réel de la piézoélectricité découverte fin XIXe siècle fut le sonar développé par Paul Langevin et ses collaborateurs pendant la Première Guerre mondiale 1914-1918. Depuis cet effet n'a cessé d'être étudié ainsi que l' « effet piézoélectrique inverse » (la charge électrique appliquée au matériau le déforme). Cela a donné de multiples applications dans les capteurs et les transducteurs. Mais essentiellement pour l'électronique avec logique intégrée cela a fourni les "horloges"[120] à partir de 1950 (résonateurs) des séquenceurs, y compris ceux en microprogrammation apparus dans la décennie 1970 après l'invention des circuits intégrés de transistors électroniques.

Historique de l'électronique à faible consommation d'énergie du milieu du XXe siècle

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Le « Radionette » un premier modèle de poste de radio portatif en 1958 produit par le fabricant norvégien Radionette : un transistor.
Mouvement à Quartz synthétique de la Seiko Astron 35SQ, 1969, première montre à quartz, japonaise.

Des travaux sur les semi-conducteurs donnent la fabrication de matière en structure de « cristal dopé » par des impuretés, ce lui fait présenter des jonctions électroniques ; elles font du cristal un conducteur dissymétrique. À la suite de cela le transistor a été inventé le par les Américains John Bardeen, William Shockley et Walter Brattain, chercheurs de la compagnie Bell Téléphone. Ces chercheurs ont reçu pour cette invention le prix Nobel de physique en 1956. En 1958 est inventé le circuit intégré monolithique[121]. Les premiers postes récepteurs de radio diffusion portatifs sont même, par amalgame, appelés des postes à transistors puis simplement des « transistors ».

Dès les années 1970, les transistors sont devenus des composants électroniques qui ont quasi totalement supplanté les tubes électroniques, sauf pour des applications très particulières. Dans la même période les condensateurs deviennent des « capacités » électrochimiques[47] et facilitent l'implantation des « composants discrets » (discontinus monofonction) sur des « cartes électroniques ».

L'usage des semi-conducteurs à partir de 1950 en fit une filière de production (les composants électroniques) avec des pôles de haute technologie aux États-Unis, au Japon puis après 1980 une répartition dans le monde industriel. L'autre filière de production fut la « connectique » qui par les standards utilisés pour les connecteurs et les courants fut un des moyens d'« assurer » la croissance économique de chaque pôle industriel de l'électronique.

En un demi-siècle, les « cartes électroniques » sont devenues des « modules électroniques ». Car la « carte électronique » change de signification avec la carte à mémoire microprocesseur de Roland Moreno en 1974, devenue en 1977 par Jürgen Dethloff la carte mémoire qui augure de la « carte SIM » de la téléphonie mobile (GSM) en 1987 et aussi de la « carte bancaire » généralisée en 1992.

Après 1980 « électronique » s'applique en adaptation de sens à ce qui contient de l'« information numérisée ».

Dans le mouvement technique débuté en 1958 des « ordinateurs pour tous » à transistors[122] on appelle « électronique » l'annuaire qui existe depuis 1983 en France[123] par le biais de l'électricité.

Grandes évolutions

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Les évolutions du transistor d'origine qui part du traitement du signal se fait avec la technologie numérique. La diversité de puissance demandée donne des formulations très variées, de même que sa mise en circuit avec une logique d'automate. Cela conduira au cours de la deuxième moitié du XXe siècle à deux aspects :

  • une miniaturisation et une intégration toujours plus poussée comprenant jusqu'à sa logique de commande numérisée interne, lesquelles permettront des prouesses du point de vue de la puissance de calcul et de la capacité de communication des appareils électroniques ; cela modélisera le passage au XXIe siècle comme l'époque de la communication sans limites, donnant le siècle de l'abondance d'information[124] ;
  • une capacité à traiter l'électricité servant de vecteur d'énergie (les courants forts) sans intermédiaire électromécanique, comme ceux inventés au XIXe siècle : des électroaimants ou éléments à effet Joule (créés par les bilames et les rhéostats). La mécanique de commande est remplacée par l'électronique de puissance qui permet toutes les fonctions pour l'objet mécanique.

Domaines applicatifs

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L'électrotechnique s'applique dans l'univers des transports et du quotidien environnant pour l'homme à partir de capteurs et sondes électroniques modulant la force de l'électricité.

L'électrochimie produit des appareils électroniques de contrôle de processus électronique de courant faible ou courant fort à la place des tables traçantes[125] à mouvements électrodynamiques.

L'électronique commence à s'associer au biologique par son étude « transversale » des effets électromagnétiques (ce qui donnera les cristaux liquides base de certains afficheurs électroniques à partir de 1975).

À partir de 1990 les écrans tactiles sont présents dans les usines et les gares et les écrans à plasma ultérieurs sont qualifiés de « haute définition (d'image) » avec leur modélisation nouvelle du pixel qui l'emporte y compris dans l'art numérique, l'art plastique contemporain mondialisé[126].

Même l'espace interplanétaire a été conquis à partir de 1959 avec l'électronique moderne. Une cohorte de satellites civils et militaires flotte au-dessus de nos têtes assurant en 2016 de multiples services : radiocommunication sans frontière, diffusion de programmes télévisuels, système de positionnement précis (GPS), surveillance et observation de notre planète, expérimentation en situation d'apesanteur et même observation de notre Univers sans le filtre de l'atmosphère.

Et à l'opposé dans le changement de dimension par rapport à l'être humain et à son univers perceptible, à la même époque, à partir des années 1950, l'infiniment petit est étudié au niveau électronique avec l'aide de l'électronique (microscope électronique). L'application des propriétés physico-chimiques de l'atome et d'électrons qu'on impose ou qu'on arrache à la matière fournit des produits divers, des fabrications diverses, et aussi des explications diverses sur la composition et l'âge du réel observé.

Phare à l'embouchure de la Weser, Allemagne, 1964. Il abrite une lampe à arc remplacée en 1974 par une lampe au Xénon de 2 000 watts.

L'incandescence va rester la technologie la plus utilisée dans l'éclairage par lampes électriques pendant tout le XXe siècle[52] après les lampes à combustible du siècle précédent. Selon la puissance demandée, elle remplace la lampe à arc électrique trop forte. La lampe à incandescence est inventée par Edison et Swan. Le brevet est racheté pour son exploitation en Europe par AEG pour faire de Berlin une mégapole (de surnom « Elektropolis[127] ») à partir de 1882[128] et disposer du premier réseau urbain d'éclairage au monde en taille et en qualité[V 3]. Cette lampe à incandescence est déclinée au cours du XXe siècle en d’innombrables versions pour l'éclairage aussi bien individuel, industriel, automobile, portatif que public.

Le tube fluorescent est issu de l'étude du rayonnement au début du siècle et de leur effet sur des sels, cette « lumière froide » à partir des années 1930 parvient à détrôner les lampes à incandescence pour les usages d'éclairage de locaux industriels, commerciaux ou de bureau à partir de l'étude de l'éclairage et de son coût. Il commence à être utilisé pour l'éclairage public des locaux et dans les sociétés industrielles, le « tube fluo » présentant l'avantage d'un rendement supérieur et d'une très longue vie et l'inconvénient d'une esthétique plutôt moyenne des vasques, d'un mauvais spectre visible, d'un clignotement stroboscopique et d'un bruit électromagnétique résiduel. Ces défauts lui posent une difficulté d'intégration dans les espaces confortables.

À partir des années 1930[52], la technologie des lampes à décharge haute pression arrive à maturité et, grâce à son rendement supérieur, les lampes à décharge sont employées massivement à partir de 1970 pour l'éclairage public et les très grands espaces (stades, monuments).

Zone des caisses en grande distribution à partir fin de XXe siècle.

Depuis les années 1970, une autre technologie, la diode électroluminescente[52] fournit de petites sources d'éclairage ponctuelles et multicolores. Les diodes électroluminescentes seront au XXe siècle surtout utilisées pour la signalisation des automatismes et machines. (À partir des années 1980, leurs trames constituent des panneaux publicitaires à images animées, la base des grands "écrans vidéos" extérieurs intégrés ensuite un peu partout sur le modèle de modernité des capitales mondiales marquées qui possédaient de la publicité et des journaux déroulants lumineux).

À partir de 1975, après les débuts des années 1930 correspondant à la suite de l'hygiénisme[129] la lumière artificielle éclairant un espace devient une science chiffrable étudiée par des ingénieurs urbanistes et les sociétés fournisseuses[130],[131] puis des ingénieurs du bâtiment sur délégation des architectes, essentiellement pour des commerces (particulièrement les centres commerciaux). Enfin, à partir de 1980, les décorateurs dans l'architecture reprennent la main.

Les années 1980 sont l'époque de la miniaturisation des tubes fluorescents[52] rendus à la taille des lampes à incandescence, les lampes fluorescentes compactes. Elles permettent ainsi la « conquête » économique partielle des logements des particuliers suivant les plans organisationnels des états européens pour l'écologie-économie d'énergie.

À partir de 1990 apparaît le métier d'éclairagiste pour le « cadre quotidien »[Quoi ?].

Schéma des lignes des transports électrifiés par rail à Osaka en 1930.

Transport guidé, Transport en commun et autres

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Un tramway en arrêt et son agent de conduite appelant au téléphone de service dans la rue. (Photo extraite de l'ouvrage de Rankin Kannedy, « Electrical installations of electric light, power, traction and industrial electrical machinery », Londres, 1903.)
Central de signalisation de trafic des chemins de fer anglais Southern Railways, 120 commutateurs électriques en 1926.

À la fin XIXe siècle, début du XXe siècle les grandes métropoles Paris, Londres, New York et bien d'autres, ont un grand besoin de transports en commun fiables et rapides. Les ingénieurs et financiers se lancent dans la fabrication de lignes de métro souvent souterraines, parfois aériennes (chemin de fer métropolitain). Là, la traction des moteurs électriques associée à l'éclairage électrique et la signalisation électrique assure un service public, que d'autres sources d'énergie comme le charbon et le gaz sont bien incapables de réaliser sans d'énormes inconvénients.

En surface, « lorsqu'on ne peut creuser pour diverses raisons », des lignes de tramways électriques voire de trolleybus plus maniables, pour les zones d'accès délicat assurent des services de transport de masse grâce à l'électricité énergie acheminée le long de câbles tendus au-dessus de la chaussée des rues des villes.

Entre les villes, le chemin de fer, mû exclusivement par la machine à vapeur initialement dans la plupart des cas dans les pays industrialisés, passe lui aussi à l'électricité dans ces mêmes pays. Grâce au rapport poids - puissance inédit des locomotives électriques et à la relative facilité d'ajouter des lignes de transport d'électricité dans l'infrastructure existante.
À la fin de ce siècle les Trains à Grande Vitesse TGV avec des vitesses de croisière d'environ 300 km/h seront en mesure de concurrencer les lignes aériennes court courrier.

Dans les bâtiments et les grandes infrastructures s'est développé un usage localisé du transport motorisé par l'électricité: les trottoirs et tapis roulants, les escalators et ascenseurs qui ont un bâti fixe. Certains des chariots de manutention en usine, où se trouvent aussi les ponts roulants, sont guidés.
À noter d'autres chariots qui sont des véhicules non guidés : en gare pour manipulation de bagage, en marché-gare et usine pour manutention de palettes.
Ce transport sur les très courtes distances constitue une « niche de marché ».

Transport sur route

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Malgré des percées remarquables dans les transports en commun guidés, l’électricité n'a pas supplanté toutes les autres sources d'énergie, faute d'avancées suffisantes dans les systèmes de stockage de l’électricité et de réseau de distribution de l'énergie électrique.

Les accumulateurs ou batteries sont l'objet des recherches incessantes tout au long des deux derniers siècles, ils n'ont relativement au stockage de charge par des condensateurs pas changé d'échelle de grandeur. Les dernières technologies de fin de siècle à base de lithium bien qu'ayant des rapports capacité poids et volume fortement plus intéressants utilisent des métaux rares disponibles en quantités limitées.

L'électricité a été une condition nécessaire à l'existence du moteur à allumage commandé, elle a fourni un confort accru par le « démarreur », une certaine sécurité avec les « clignotants » et l'éclairage avec les « phares » dès le début du siècle dans le transport automobile. L'électricité en tant qu'énergie de traction prend une petite place dans le transport sur route, individuel ou collectif, principalement avec les véhicules hybrides (moteur à explosion, moteur électrique) sur la fin de siècle.

Les véhicules pour particuliers « tout électrique » ou « rechargeables » sont cantonnés aux petits déplacements, avec plusieurs avantages : très peu de pollution directe, coût de fonctionnement très bas et souplesse d'utilisation en ville. Mais les désavantages du poids, du coût des batteries d'accumulateurs à l'achat jusqu'à la fin du XXe siècle ainsi qu'à leur changement obligatoire (quelques années de durée de vie[réf. souhaitée]), sans parler de la nécessité de recharge quasi quotidienne rapide (donc obligation de disposer d'un point de recharge au lieu de remisage), sont des contraintes qui rebutent bien des acheteurs potentiels au XXe siècle.

Des flottes captives d'entreprise véhicules de ramassage d'ordure au début du siècle et les camions de livraison de lait en Angleterre.

Malgré les excellents rendements des moteurs électriques entre 80 et 95 %, le déplacement des véhicules réclame une quantité d'énergie hors de proportion avec le besoin de déplacement exprimé. Il est comparé habituellement au besoin de chauffage dans l'habitat. L'électrification des moyens de transport non guidés, pour particuliers et entreprises au XXe siècle n'a pas eu lieu ; elle est subordonnée à une infrastructure alimentation en continu fiable (transport guidé) ou du même ordre que celle de l'alimentation en carburants développée dans le courant du XXe siècle ; celle-ci fut préférée aussi bien pour des raisons économiques que de stratégie d'« indépendance » militaire et de développement économique des états[132][réf. non conforme] concernés.

Véhicules électriques

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  • Période 1900 : une voiture sur trois est électrique, dont des taxis[63].
  • 1910 premier téléphérique par la Société du Funiculaire Aérien de l'Aiguille du Midi-Mont Blanc[133] (français).
  • 1917 premiers chariots élévateurs Yale et Clark aux États-Unis.
  • 1918 Yale-Fenwick en France[134].
  • période 1920 abandon des recherches sur les voitures électriques à l'Office national des recherches scientifiques, industrielles, agricoles et des inventions en France[135].
  • période 1930 à Paris, les premières bennes électriques collectent les ordures[136].
  • 1950 premier fauteuil roulant électrique (Canada), par Dr George Johann Klein[137].
  • 1955 premier sous-marin nucléaire Nautilus (américain).
  • 1957 premier brise-glace civil Lénine (russe).
  • 1962 premier porte-avion nucléaire Enterprise (américain)[138].
  • 1999 premier porte-avion nucléaire français, le Charles De Gaulle[V 8]).

Communications

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1905 : Le premier émetteur de radio-Morse bidirectionnel[139] construit par le canadien Reginald Fessenden aux États-Unis. Avec cet émetteur, en 1906, l'échange est fait avec une station identique en Écosse. L’émetteur rotatif à étincelles était propulsé par un moteur à vapeur de 40 CV.
Le transformateur de sortie du circuit émetteur à lampes de la radio du gouvernement allemand en 1920. La station utilise sept émetteurs d’ondes courtes qui couvrent l’ensemble du globe.
Réparation en 1940 par un membre du Civilian Conservation Corps d'un câble de téléphone dans une des Réserves Naturelles aux États-Unis.

Au début du XXe siècle la communication téléphonique se développe en optimisant les réseaux : l'emploi du Réseau téléphonique commuté électromécanique automatique en France à Nice en 1913[140] remplace les demoiselles du téléphone de ce central téléphonique. Les centraux dans le monde entier seront automatiques, avec une rapidité de transformation variable.

Le transport de données informatiques se fait par le réseau téléphonique électrique à partir des années 1960. La Commutation de paquets qui commence à remplacer les télex de 1946 à transfert de caractères écrits (codés, non photographiés) en 1972 s'appelle ARPANET, début effectif d'Internet.

À partir de 1975 en France les centraux électromécaniques seront transformés en centraux semi-électroniques puis électroniques (et les locaux réutilisés).

Dès les années 1980, la concurrence à l'électricité arrive dans le transport d'informations « voix-images-données » à longue distance : la fibre optique utilise la lumière pour transmettre avec un débit bien supérieur aux câbles en cuivre parcourus par des courants électriques. Les développements ultérieurs de cette technologie ne feront que confirmer cette supériorité. Tous les câbles de transport sous-marin et souterrain de données numériques à longue distance seront désormais constitués de fibres optiques au lieu de fils en matériaux conducteurs d'électricité.

En début de siècle, de nombreux chercheurs et ingénieurs Édouard Branly, Guglielmo Marconi, Camille Tissot, Gustave Ferrié et bien d'autres étudieront les ondes électromagnétiques découvertes par Hertz. Ils inventeront et développeront des appareils d'émission et de réception radio toujours plus performants tout au long du XXe siècle.

Les ondes électromagnétiques sont la base du télégraphe sans fil, de la radiophonie, de la télévision et bien sûr de la téléphonie mobile actuelle.

À la fin du XXe siècle le télégraphe, ainsi que la radiophonie analogique sont tombés en désuétude, seuls les radios amateurs et les marins amateurs qui utilisent encore les systèmes de radiophonie classique, un émetteur-récepteur analogique est encore présent sur les navires, mais en radio de secours. Pour des impératifs de confidentialité des communications, ils ont été supplantés par leurs équivalents numériques, qui bien qu'utilisant toujours les ondes radioélectriques ont été sécurisés et fiabilisés.

Production industrielle

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L'électricité concerne les secteurs suivants (en dehors des fabrications concernant les lignes électriques et les appareils et engins électriques qui concernent les domaines de l'éclairage, de l'énergie, et de la communication) :

Mécanisation par l'Électricité de la production industrielle

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Photos de machine électrique retirant une billette métallique chauffée à blanc d'un four de recuisson dans une usine de sidérurgie entre 1895 et 1921.

À partir de 1600 dans l'histoire des techniques la mécanisation prend place dans les manufactures où sont les métiers de la mécanique. Elles sont transformées en usines dans la technique du XIXe siècle. Leur énergie est d'abord l'eau avec les turbines remplaçant les roues, ensuite la vapeur et le système de Watt. Mais les moyens employés pour amener la force ont été les circuits hydrauliques, les circuits d'air comprimé puis les circuits hydropneumatiques et oléo-pneumatiques autant que les circuits électriques dans l'histoire des techniques au XXe siècle. La mécanisation avec le moyen de l'électricité[L39 1] sur les machines est effective depuis le début du XXe siècle[R 4].

La mécanisation[La 9]-automatisation est dans la deuxième partie du siècle déclarée être une « nécessité économique » de la mise en système de la production[R 4],[note 19].

  • 1900 machines-outils et bancs de production pour les productions à base de métal avec enlèvement de matière ou apport de matière par machines dites « à étincelles[R 4] » (électriques) ou encore machines pratiquant la déformation mécanique chaude ou froide.
  • 1922 visseuse électrique, outil d'ouvrier spécialisé.
  • 1924 début du système des machines transfert à fonctions d'usinage varié complexe à régler par un ouvrier professionnel (dit « hautement qualifié » en France).
  • 1950 système à bande de programmation électrotechnique pour la machine-outil avec ouvrier ayant pour consigne de respecter le cycle de production. Notamment sur la machine-outil de fabrication à l'unité par électro-érosion de pièces métalliques à forme précise.
  • 1961 Unimate automate sur une chaîne de production chez G.M. États-Unis[97] incluant l'électronique établie par l'ingénierie des méthodes.
  • Années 1970 : Début des automates de ligne de production à imitation (anglicisme : émulation) des gestes humains.
  • 1980 machine-outil à commande numérique avec système à ordinateur et opérateur.
  • années 1980 robotisation des stocks d'usine en « flux tendu » d'approvisionnement des lignes de montage puis ultérieurement des stocks des vendeurs de produits finis.
  • années 1990 usage industriel en ligne de production du laser pour la découpe ou la soudure précises de matières molles ou rigides, métalliques ou organiques stratifiées, antérieurement minces puis épaisses utilisant l'électronique de puissance.
  • années 2000 robot d'emballage de production avec reconnaissance du produit dans les entreprises à flux continu de production variée (y compris artisanales).

Électricité dans l'Art

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Bretagne, Centrale électrique hydroélectrique Pont Rolland, architecte Yves Hémar, 1936 (Historiscisme du plan d'église[style à revoir] avec tour ronde escalier hors-œuvre[pas clair]). (Voir galerie images des Centrales électriques architecturées).
Canada, la centrale rivière St-Maurice, 1946.
Le "Golden Nugget" et le "Pioneer Club" bordant la "Fremont Street" en 1952 à Las Vegas.
Statue de Prométhée du barrage Vidraru en Roumanie, œuvre de Constantin Popovici (ro) en 1965.

Architecture et urbanisme

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Dès les années 1880, l'architecture des villes poursuit avec l'électricité ce qui avait été commencé au Siècle des Lumières avec les « pot à feu » et les « galeries » : les Salons s'éclairent, qu'ils soient d'exposition ou de démonstration, ludiques ou scientifiques[V 1]. Dans les commodités « Bonheur et Abondance[E 1] » de la « Belle Époque » l'éclairage électrique n'est plus réservé aux extérieurs par sa production par l'arc électrique, il est intégré dans l'architecture aussi bien extérieure qu'intérieure par l'ampoule électrique, il aboutit à la fois à ses aspects de chalandise commerciale pour les Grands magasins, les hôtels de luxe, son côté utile-hygiéniste dans les lieux de vie et à son côté artistique banal ou ostentatoire.

Dans la période d'installation des usines de production d'électricité, les « centrales électriques » (terme né dans les années 1930), l'architecture a été peu un objet d'attention des producteurs pour leurs ouvrages en dehors de l'architecture vernaculaire. En Autriche, Allemagne, États-Unis qui furent les états promoteurs de cette énergie, on trouve des usines allant de l'expression architecturale connue néo-classique (frontons et statues et plan-masse) à l'expression architecturale art-déco et art-nouveau avec des éléments simples. Du fait de l'ingénierie, une internationalisation de la forme et des éléments architecturaux de construction des usines de production d'électricité s'opère mondialement.

Le design en début du XXe siècle impulsé entre autres par la Deutscher Werkbund[143] intègre pour les appareils électriques comme pour les autres la formulation esthétique de leur enveloppe. Cela concerne aussi bien les lampes et lampadaires que les moulins à café et mixers.

Ainsi au XXe siècle la lumière des néons est une composante de l'art moderne entre deux-guerres et ses décennies fondatrices 20 et 30, mais elle côtoie vers 1970 la lumière « électronique » des diodes rouges électroluminescentes économiques en énergie et disponibles chez le commerçant de « composants électroniques » de la ville, puis les « leds », diodes émettant toutes les couleurs en fin de siècle qui vont constituer une partie de l'art vernaculaire que construit la « fête ».

L'art patrimonial et l'électricité

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L'hydroélectricité est passée des barrages de basse chute à la retenue d'eau plus importante au cours du XXe siècle. Cela eut comme contrepartie la perte d'édifices car peu ont été déplacés[note 20].

En France le premier spectacle du patrimoine architectural en Son et lumière est le château de Chambord en 1952. Cet intérêt pour les marques spectaculaires de la lumière n'est pas nouveau, mais il aboutira à la suite du Plan Malraux à la considération pour l'esthétique des façades et de leurs alignements et on procède à partir de 1970 à l'enlèvement des lignes électriques et téléphoniques formant le réseau aérien dans les rues des villes. Dans les années 1980 en France commencera la distribution souterraine traversant les sites dignes d'intérêt (sites classés) en dehors de la Haute Tension déjà installée.

Dans l'émergence d'une « culture de l'industrie »[note 21] en fin de XXe siècle, on conserve à destination d'autres usages (musée, lieux scéniques, habitation etc.) les locaux remarquables industriels dont les « centrales électriques ».

Au XXe siècle la restauration des œuvres d'art emploie comme moyen l'électricité comme moyen direct[L23 7] ou moyen indirect pour la conservation du patrimoine culturel[extrait 12], en retrouvant son histoire, en le consolidant et en enlevant ses "gangues".

Théâtre, danse, musique

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En usage plus moderne encore que pour le cinéma généralement populaire, le théâtre et la danse parfois plus « savants » avec une lumière mieux maîtrisée, l'électricité vient s'intégrer à la musique avec l'enregistrement de la voix et sa reproduction amplifiée et les instruments électroniques : le premier « synthétiseur de son » est réalisé en 1928, l'orgue électromécanique est créé vers 1930. La « guitare électrique » a son succès en 1950. Après 1970 d'autres instruments se succèdent, le "Synthétiseur", puis l'Orgue numérique, ensembles entièrement électroniques. La numérisation de la commande l'orgue instrument classique restauré se fait à partir des années 1990 en sous-ensemble liant le clavier physique aux tuyaux d'orgue par l'électronique, et en les dissociant parfois sur la scène. L'orgue et le vibraphone sont les instruments notables utilisant les moteurs électriques.

La musique instrumentale « classique » est augmentée des sons de l'électroacoustique dès 1960 avec la radiophonie (par le Groupe de recherches musicales[V 9]).

Dans la dernière partie du siècle est établie en usage répandu une création de dispositifs sonores scénographiques sur tous les lieux traditionnels d'expression artistique, musées, théâtres, auditoriums, ou encore piscines[144][réf. incomplète].

Peinture et sculpture

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Dans la « peinture expression d'art », essentiellement dans la première moitié du XXe siècle, l'électricité est un thème de modernité figurative ou un thème symbolique ou encore un thème « abstrait »[E 1]. L'expressionnisme est une formulation de l'inquiétude ambiante qui comprend dans sa vision tourmentée de la réalité le côté « irraisonnable » de la société des nouvelles techniques « incalculables » (dont l'électricité) ajouté aux nouveaux savoirs scientifiques sur le fonctionnement émotif de l'être humain.

La sculpture accentue encore son caractère théâtral par une mise en mouvement la plupart du temps au moyen de l'électricité[145] depuis l' « époque dada » (qui établit son principe de « déraison » après la première guerre mondiale).

Dans les Arts plastiques l'« Art cinétique » l'« Art cybernétique » l'« Art numérique » démarrent dans la période 1955-1965. Cela comprend la nouvelle sculpture animée ou bien encore exprime la déformation figée du matériau à la façon d'un instantané photographique. On note pour ce dernier cas l' hologramme connu depuis 1950 et mis en place de façon artistique spatiale avec des lasers en 1960[146] , une lumière électrique qui crée un volume apparent. C'est une mise en scène la plupart du temps d'objets constituant une réalité figée et immortalisée.

Arts plastiques et cyberculture

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En France a lieu l'exposition « Lumière et mouvement » de 1967 au Musée d'Art moderne de Paris[L7 4]. Puis en 1984 au même endroit a lieu l'exposition « Electra, l'électricité et l'électronique dans l'art au XXe siècle » et s'y joint « Modélectricité » qui présente le vêtement et l'électricité organisée par le Musée de la Mode et du Costume[L7 5],[147].

Dans l'art qui se constitue en Occident dans la deuxième moitié du XXe siècle l'aspect contestataire[148] est donné en marge du mouvement Pop art multifonctionnel utilisant le « cliché » de l'acte de consommation, une «propension » qui se changera en démarche de consommation positive dans le dernier tiers de siècle. Ces arts peuvent procéder d'une démarche d'Artiste individu ou de groupe créatif multi-têtes.

Dans ses principes voulus en général en avant-garde de liberté de création hors de canons de proportions et de principes de beaux-arts[E 2], on re-trouve parfois l'idée que l'œuvre ne doit être jamais être terminée et doit être « participative » sur place ou hors place. Cela est fait grâce aux moyens de communication contemporains devenus électriques pouvant fournir la réunion-conférence à distance (visioconférence) par l'intermédiaire du web à la jonction du XXIe siècle. Les œuvres en trois dimensions se servent de sources de lumières, d'images et de sons nouveaux. Les œuvres en deux dimensions -écran succédant à la toile peinte- produisent et se servent de la base des images nouvelles entièrement synthétiques et se servent de tonalités nouvelles (telles que les clusters apparus en 1930). Cette période « contemporaine » est celle des « nouvelles technologies ».

Après l'époque de la littérature de science-fiction, l'hyperréalité électrique succède aux mouvements d'art connexes de 1970 : de l'hyperréalisme, à Supports/Surfaces, etc. qui n'avaient pas besoin d'électricité ou de l'inclusion du spectateur comme personnage dans l'œuvre (mais parfois seulement de l'inclusion de l'artiste).

Sabre-laser en scoubidou, une petite sculpture faite en loisir créatif.

La mise en scène des objets dans les Arts plastiques s'intègre dans la culture de la population occidentale du troisième quart de siècle qui vit un quotidien ou presque tout est en couplage avec de l'électricité. La vision des choses s'est déclinée en art commun avec les fictions de science des films (archétype Star Wars années 1980[pas clair]) qui reprendront cette idée symbolique d'immense énergie lumineuse-électrique fulgurante de l'hologramme des sculptures des années 1970 et la mettront en mouvements décidés et maîtrisés par l'homme.

Les installations sonores et visuelles de l'art contemporain qui captent physiquement par de l'électronique la présence humaine pour se programmer-dérouler en happening façon des années 1980 parfois ultérieurement « aspirent à "incarner" toutes les données informatiques par nature impalpables dont notre quotidien est fait[V 10] ».

Les enregistrements de son « laser » sont utilisés vers 1980 en technique usuelle. La « lumière cohérente » sert de façon directement visible à la mise en scène, des « shows » à « ambiance électrique » sont utilisés en fin de siècle pour tout sujet.

Le code-barres de l'Union Européenne proposé en 2002 par Rem Koolhaas.

La cyberculture[V 11] émerge dans les années 1990[L41 1], elle intègre le cyberespace qui fournit un nouveau référentiel pour définir la valeur (concept de la mode à l'art, concept de l'archivage et de la reproduction quantifiée qui succède au « problème » connu avec la lithographie, concept de « déjà vu » copier-coller/à-la-façon-de). Le nouveau référentiel définit aussi la méthode de création (la technique assimilée, l'idée et le geste, l'ouvrage-œuvre qui peut être corrigé(e), la sponsorisation/mécénat...).

XXIe siècle

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Évolutions sociétales et constats philosophiques

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Les pays importants économiquement ont adopté le protocole de Kyoto et le principe d'évaluation de l'énergie ; l'usage de l'électricité, qui est nécessaire pour la vie en société, fait depuis partie de la problématique environnementale planétaire.

Cependant le stockage des combustibles nucléaires des pays producteurs d'électricité, en plus du recyclage des matériaux et sources ponctuelles (transformateurs, accumulateurs et piles, appareils) à échelle mondiale montrent le problème du modèle économique et politique. Il s'agissait à l'origine de la mise en commun de l'accessibilité à un produit qui ne serait qu'un des vecteurs énergétiques, l'électricité. Celle-ci présente une disparité due à de multiples facteurs historiques[L23 8] et méthodiques sur les espaces administrés. Ce qui la rend par l'implantation de ses sources, et donc la forme donnée, semblable aux autres énergies primaires (hydrocarbure et charbon).

Banalisation totale

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Dans cette période, dans la vie courante même, on constate que les besoins du public et de l'industrie en énergie ne décroissent pas et modulent de façon nouvelle la formulation dans le temps et dans l'espace géographique du vecteur électricité réel.

Dans les faits explicatifs on trouve principalement la « climatisation » due en dehors des faits climatiques au changement de confort attendu et constitue un faire valoir de la modernité. Cela est ajouté à la formule de l'urbanisation de la période, avec un besoin énergétique plus fort l'été que l'hiver.

Mais aussi on trouve le changement complet de mode de vie au sens où l'individu par le biais de l'électricité se distingue avec la génération « Y » ou « Z » par rapport aux générations après la « Génération silencieuse », celle qui a connu dans la deuxième moitié du siècle diverses banalisations des objets et services dont la banalisation de l'électricité. On constate sociologiquement, depuis qu'existe cette facilité d'usage, que l'individu pense faire partie d'un groupe méta-individu « communicant » : une micro-société coexistant avec d'autres micro-sociétés parfois sans "frontières", avec des transmetteurs électrotechnique de la pensée par le langage et de l'affect individuel ou de groupe. Et la formulation du besoin de nomadisme de l'individu en restant en contact voix et vue pour les groupes de la population poursuit l'accroissement de l'usage des services nécessitant de l'électricité au-delà de la mobilité des personnes. Il prend une formulation de produit indispensable à la « survie » de l'individu selon la mentalité de la population et la structure industrielle présente dans le pays.

L'électricité est devenue une des composantes pour faire fonctionner le mobilier urbain des villes et faire fonctionner les réseaux de routes et les véhicules qui les parcourent, des appareils à domicile, plus aussi être à disposition par des bornes de recharge de "carburant" dans des "stations" et par des prises pour les multiples formes d'appareils électroniques.

Une forme d'intelligence électronique que procure l'objet[note 22] à la place de l'homme met en place une virtualité : elle est admise et utilisée dans les systèmes éducatifs.

Dans l'art contemporain, l'électricité n'est plus seulement un moyen mais aussi un thème en soi, dégagé de l'aspect historique de l'« utopie électricité ».

Le XXIe siècle continue le précédent dans l'acceptation par des populations de la place de l'électricité dans la société. La question de la place de l'électricité dans la construction de sociétés (ou même d'individus[149]) et la question de la crédibilité du choix de cette place prennent place dans la « nouvelle crise » de la « modernité », « crise » qui n'est pas « éphémère ».

Conduction électrique

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La recherche sur la résistance des matériaux à l'échelle microscopique a été démarrée dans la deuxième moitié du XXe siècle, elle se fait conjointement avec la recherche sur les structures minces donnant les semi-conducteurs à l'échelle nanométrique. Cela aboutit à une application hors des laboratoires au XXIe siècle (Nanoparticules, nanomatériaux et applications commercialisées)[R 5]. La conduction électrique est dépendante de la constitution cristalline du matériau : suivant la forme de la maille physique de la spirale, le carbone peut être métallique ou semi-conducteur (et les caractéristiques mécaniques sont dépendantes de l'homogénéité). On y découvre aussi que le courant électrique n’est plus constitué d’un flux continu d’électrons mais qu’il est par « paquets d'électrons» dans certaines structures de circuit.

En 2005 un premier prototype d'écran à partir de nanotubes est fabriqué[R 6]. La conduction électrique des nano-réseaux cristalins souples en carbone est déjà mise à profit à partir de 2016 pour faire les toiles souples photovoltaïques[150]. (C'est l'espoir de l'autonomie pour le « nomadisme des loisirs », et une participation possible à la « gouvernance énergétique » des immeubles).

Électricité dans le cadre de vie

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