Hyphy — Wikipédia

Hyphy
Origines stylistiques Rap West Coast, crunk, hip-hop, rebond, bounce, G-funk
Origines culturelles Fin des années 1990 ; Oakland, Californie, Drapeau des États-Unis États-Unis
Instruments typiques Échantillonneur, basse, batterie, clavier, turntablism, console de mixage, rap

Genres dérivés

Hyphy norteño

Hyphy (prononcé [ˈhaɪfiː]) est un genre musical et une danse généralement associés à la culture hip-hop de la région de la baie de San Francisco, plus particulièrement Oakland, en Californie.

Histoire[modifier | modifier le code]

Apparu au début des années 2000 chez certains rappeurs de la région en réponse à un hip-hop jugé commercial qui selon eux a oublié de reconnaître l'influence de la Baie sur les tendances de l'industrie du hip-hop[1],[2]. Même si le « mouvement hyphy » est seulement récemment arrivé sur le devant de la scène médiatique aux États-Unis, c'est une culture très vivace depuis plusieurs années dans la région de la Baie.

Le rappeur Keak da Sneak est généralement reconnu comme l'inventeur de l'expression[3], dérivée de l'anglais hyper, signifiant « excité » ou « énervé ». Le rappeur E-40 est souvent considéré dans la région de la Baie comme celui qui a ouvert la porte du mouvement sur le reste du monde. La sortie de l'album The Outsider de DJ Shadow, en , a également contribué à la mise en avant de la scène hyphy au niveau national et international. Le disque, qui détonne par rapport à la production jusqu'ici très hip-hop expérimental du producteur vivant à Mill Valley, près de San Francisco, fait la part belle au son hyphy et mixe notamment des performances des rappeurs locaux Keak da Sneak, E-40, Mistah F.A.B. et Turf Talk.

Le , le mouvement hyphy perd un de ses pionniers : Traxamillion, producteur notamment d'un des premiers tubes du genre, Super Hyphy, interprété par Keak da Sneak. Le producteur de 42 ans est décédé à la suite d'un cancer[4].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le son hyphy est caractérisé par des rythmes rugueux et puissants, qui lui valent parfois d'être comparé au crunk du Sud américain, mais le style musical n'a que peu de similarités avec le crunk, car il se distingue par des beats plus rapides. Une personne peut être qualifiée de « hyphy » lorsqu'elle danse de façon exagérée ou ridicule.

Culture[modifier | modifier le code]

L'une des particularités de la culture hyphy de la Baie sont les rodéos (sideshows, en anglais) souvent associés au mouvement, où un ou plusieurs conducteurs démontrent leur habilité à effecteur des donuts, ou s'amusent à faire du ghostriding, une pratique consistant à danser à côté ou sur une voiture avançant (ou reculant) sans conducteur (l'hymne de cette dernière pratique est certainement le morceau Tell Me When to Go de E-40).

Le hyphy est caractérisé par les fêtes improvisées et la danse spontanée, et tout un jargon appelant notamment à se laisser aller (get stupid, go dumb : « faire le débile »). La culture hyphy est aussi souvent associée à l'usage des drogues. Les protagonistes du mouvement hyphy sont souvent adeptes du cannabis et de l'ecstasy (appelé aussi thizz pills) en particulier. La marque de chaussures Vans a longtemps été populaire parmi les adeptes du hyphy et du turf (autre mouvement musical et culturel dans la baie de San Francisco).

Influence[modifier | modifier le code]

La culture hyphy (notamment son aspect lié à la consommation de drogues) influence un genre de musique norteña, le hyphy norteño[3].

Artistes et interprètes[modifier | modifier le code]

Parmi les interprètes et artistes hip-hop de la baie de San Francisco considéré comme faisant partie du mouvement hyphy, on retrouve notamment : E-40, Luniz, Mac Dre, Too $hort, et Yukmouth.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Entretien avec USA Today », , Toutes les maisons de disques nous voulaient à cette époque, mais on a mal joué, raconte E-40, dont My Ghetto Report Card est entré dans le classement albums Billboard à la troisième place en mars. Je me suis accroché comme une jante dans la file de gauche avec quelques autres rappeurs, et c'est à nouveau notre tour. On a eu une traversée du désert pendant dix ans où elles sont allées [les maisons de disques] dans d'autres régions et elles nous ont contournés comme un pontage coronarien. Mais on est des faiseurs de tendance, et le rap sans la région de la Baie, c'est comme des vieux sans leur loto.
  2. D'après ses commentaires dans le numéro de de Vibe, le rappeur Mac Dre a été le premier à utiliser l'expression hyphy sur un disque, dans le morceau Stackin' Chips de 3X Krazy en 1997. Dans l'émission My Block: The Bay sur MTV, il explique que le mot a évolué à partir de hyper (en anglais « énervé », « excité »).
  3. a et b (en) Josh Langhoff, « Pronounced “Jai-Fi”: The Rise and Fall of Hyphy Norteño », Maura Magazine,‎ (lire en ligne Accès libre)
  4. (en-US) Condé Nast, « Traxamillion, Bay Area Hyphy Producer, Dies at 42 », sur Pitchfork, (consulté le ).