Karl Nehammer — Wikipédia

Karl Nehammer
Illustration.
Karl Nehammer en .
Fonctions
Chancelier fédéral d'Autriche
En fonction depuis le
(2 ans, 4 mois et 19 jours)
Président fédéral Alexander Van der Bellen
Gouvernement Nehammer
Législature XXVIIe
Coalition ÖVP-Grünen
Prédécesseur Alexander Schallenberg
Président fédéral du Parti populaire autrichien
En fonction depuis le [a]
(2 ans, 4 mois et 22 jours)
Élection
Prédécesseur Sebastian Kurz
Ministre fédéral de l'Intérieur

(1 an, 10 mois et 29 jours)
Chancelier Sebastian Kurz
Alexander Schallenberg
Gouvernement Kurz II
Schallenberg
Prédécesseur Wolfgang Peschorn (de)
Successeur Gerhard Karner
Secrétaire général du Parti populaire autrichien

(1 an, 11 mois et 14 jours)
Président fédéral Sebastian Kurz
Prédécesseur Stefan Steiner
Successeur Axel Melchior
Député au Conseil national

(2 ans, 1 mois et 29 jours)
Élection 17 octobre 2017
Réélection 29 septembre 2019
Successeur Rudolf Taschner
Biographie
Date de naissance (51 ans)
Lieu de naissance Vienne (Autriche)
Nationalité Autrichienne
Parti politique ÖVP
Syndicat ÖAAB
Profession Militaire

Karl Nehammer
Chanceliers fédéraux de l'Autriche

Karl Nehammer (/kaʁl ˈneːhamɐ/[b]), né le à Vienne, est un homme politique autrichien, membre du Parti populaire autrichien (ÖVP). Il est chancelier fédéral depuis le .

Militaire de profession, il intègre la direction du syndicat ÖAAB au milieu des années 2010. Il devient ensuite cadre du Parti populaire, en tant que vice-président puis comme secrétaire général. Il est élu député fédéral en .

Il est nommé en ministre fédéral de l'Intérieur, appuyant la ligne dure sur la question de l'immigration défendue par le chancelier fédéral Sebastian Kurz. En , il succède à ce dernier à la présidence de l'ÖVP avant d'être investi à la chancellerie en remplacement d'Alexander Schallenberg.

Vie privée et jeunesse[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Karl Nehammer naît le à Vienne[1].

Son beau-père est l'ancien présentateur de l'ORF, Peter Nidetzky[2],[3].

Il est marié avec Katharina Nehammer. Elle a notamment été porte-parole de Wolfgang Sobotka au ministère fédéral de l'Intérieur puis à la présidence du Conseil national, avant de devenir directrice adjointe du cabinet de la ministre fédérale de la Défense, Klaudia Tanner, au début de 2020[4],[5],[6]. En , elle passe dans le secteur privé[7]. Le couple a deux enfants[8].

Adolescence[modifier | modifier le code]

Karl Nehammer accomplit ses études secondaires au Kollegium Kalksburg[9] et au Mariahilfer Gymnasium, où il obtient en 1992 son baccalauréat (Matura en Autriche)[1],[10],[11].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Ensuite, Karl Nehammer s'engage pendant un an dans le Bundesheer avec périodes de réserve jusqu'en 1996. En 1997, il est nommé lieutenant. Il travaille par la suite comme formateur pour les officiers de renseignement pour le ministère fédéral de la Défense nationale et formateur pour la communication stratégique dans différentes institutions comme l'Institut de formation professionnelle (Berufsförderungsinstitut, BFI) et l'Académie politique du Parti populaire autrichien (Politische Akademie der ÖVP).

En , il est diplômé de l'université du Danube de Krems an der Donau en communication politique auprès de Peter Filzmaier ; il obtient en 2014 une maîtrise en science en communication politique en formation continue.

Engagements[modifier | modifier le code]

Il est membre de la KÖStV Sonnberg Perchtoldsdorf, corporation étudiante catholique au sein de la Mittelschüler-Kartell-Verband (MKV)[1]. En , Karl Nehammer est nommé secrétaire général-administrateur adjoint et fédéral du Syndicat des travailleurs autrichiens (Österreichischer Arbeitnehmerinnen- und Arbeitnehmerbund, ÖAAB). De 2016 à , il est secrétaire général de l'ÖAAB succédant à August Wöginger. En , il est élu président régional de l'ÖAAB de Vienne.

Au cours de l'élection présidentielle de 2016, il dirige la campagne du candidat de l'ÖVP, Andreas Khol[12]. Ce dernier se classe cinquième du premier tour, le scrutin étant remporté par le candidat écologiste Alexander Van der Bellen.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Ascension au sein de l'ÖVP[modifier | modifier le code]

En , Karl Nehammer devient président du Parti populaire autrichien (ÖVP) pour le district de Vienne-Hietzing.

Aux élections législatives de 2017, il est candidat pour la circonscription régionale de Vienne. Le , il est élu vice-président de l'ÖVP[13]. Au sein du groupe parlementaire ÖVP, il est porte-parole pour les médias. En , il succède à Efgani Dönmez en tant que porte-parole pour l'intégration et les migrations[14].

Cadre du parti et ministre fédéral[modifier | modifier le code]

Entretemps, il devient le secrétaire général de l'ÖVP. Aux élections législatives de 2019, il est candidat en cinquième position sur la liste dans la circonscription de Vienne[15] et à la onzième place sur la liste fédérale. Au cours des négociations de la coalition en 2019, il s'occupe des thèmes de l'Europe, des migrations, de l'intégration et de la sécurité.

Bien que n'étant pas un proche du chancelier Sebastian Kurz[8], il est nommé ministre fédéral de l'Intérieur le , succédant à Wolfgang Peschorn[16]. C'est lui qui prend en charge la coordination des forces de police avec l'armée au cours des attentats islamistes du à Vienne[8]. À l'instar du chancelier fédéral[17], il défend une position ferme sur la question du droit d'asile et a fait l'objet de critiques pour sa volonté d'expulser des Afghans juste avant la prise de Kaboul par les Talibans et pour avoir fait expulser des enfants en pleine nuit[8],[18].

Chancelier fédéral[modifier | modifier le code]

Président fédéral de l'ÖVP[modifier | modifier le code]

Le , Karl Nehammer annonce que la direction du Parti populaire l'a désigné à l'unanimité comme nouveau président et candidat au poste de chancelier fédéral d'Autriche, au lendemain de l'annonce de la démission du retrait de la vie politique du président de l'ÖVP Sebastian Kurz et du renoncement du chancelier Alexander Schallenberg à sa charge, deux mois seulement après y avoir accédé en remplacement de Sebastian Kurz, mis en cause dans une affaire de détournement de fonds publics. À cette occasion, Karl Nehammer annonce sa volonté de remanier profondément le gouvernement, Alexander Schallenberg devant retrouver son précédent poste de ministre fédéral des Affaires étrangères[19].

Il est élu président du Parti populaire lors du congrès du parti tenu le 14 mai suivant. Il recueille alors 100 % des voix[20].

Prise de fonction et premières mesures[modifier | modifier le code]

Karl Nehammer prête serment devant le président fédéral Alexander Van der Bellen le [21]. Il entame ainsi le cinquième mandat de chancelier depuis [19]. Issu de la vieille garde l'ÖVP, sa désignation est considérée comme étant celle d'un homme de consensus au sein de son parti, alors que celui-ci se retrouve à la seconde place dans les sondages, derrière le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ). Nehammer doit en outre gérer le déconfinement, prévu pour la fin de sa première semaine au pouvoir, par son prédécesseur Schallenberg[17].

Il présente le le projet de loi permettant d'instaurer une obligation vaccinale contre la Covid-19 à partir du début du mois de — une première en Europe — pour les personnes de 18 ans et plus, avec une période de transition jusqu'au , après quoi des contrôles seront mis en place. Les Autrichiens non-vaccinés seront punis d'une amende de 600 , portée à 3 600  en cas de récidive. La vaccination obligatoire des mineurs entre 14 et 17 ans est en revanche abandonnée[22]. Selon un sondage du magazine profil, 51 % des personnes interrogées sont contre l'instauration d'une vaccination obligatoire, 45 % y étant favorables. Concernant la politique générale du gouvernement en matière de pandémie : seulement 4 % des personnes interrogées considèrent que la gestion de la pandémie du Covid-19 est « très bonne », 32 % « plutôt bonne ». En revanche, 30 % des personnes interrogées perçoivent la performance du gouvernement comme « plutôt mauvaise » et 29 % comme « très mauvaise »[23],[24].

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se rend le à Moscou pour y rencontrer Vladimir Poutine afin d’obtenir la sécurisation de corridors humanitaires. Il est le premier chef d'exécutif européen à se rendre au Kremlin depuis le début de l’invasion russe[25].

En septembre 2022, dans un contexte marqué par la plus forte crise migratoire depuis 2015, il juge l'Autriche « lourdement accablée par l'immigration clandestine », estimant que « la contribution de solidarité que nous apportons en Europe est disproportionnée. » Critiquant vivement l'Union européenne, le chancelier autrichien estime que « la politique d'asile a échoué. Il n'y a toujours pas de protection solide aux frontières extérieures de l'UE et la réalité du problème est ignorée »[26]. Lors d'une rencontre avec le président de la République serbe Aleksandar Vučić et le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, il souligne la nécessité d'un « nouveau système d'asile européen » afin de faire cesser une « mauvaise politique migratoire »[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par intérim jusqu'au .
  2. Prononciation en allemand standard retranscrite selon la norme API.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (de) « Karl Nehammer, MSc », sur meineabgeordneten.at (consulté le ).
  2. (de) « Ein Stahlhelm für die Herrengasse: Innenminister Karl Nehammer im Porträt », Nachrichten,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (de) « Karl Nehammers delikate Mission », Die Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (de) « Die türkisen Seilschaften », Die Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (de) « Nehammers Ehefrau », ÖRF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (de) « Ehefrau von Karl Nehammer », Der Standard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (de) « Nehammer wechselt vom Verteidigungsministerium in die PR », Die Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a b c et d « L'Autriche désigne le ministre de l'Intérieur chancelier et tourne la page Kurz », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (de) Dimitry Bose, « Neun Monate - echte Veränderung? Bilanz und Perspektiven », Altkalksburger,‎ , p. 4 à 6 (lire en ligne, consulté le ) [PDF].
  10. (de) Ministère fédéral de l'Intérieur, « Lebenslauf Karl Nehammer », sur bmi.gv.at (consulté le ).
  11. (de) « Karl Nehammer, MSc », sur parlament.gv.at (consulté le ).
  12. « Politique. Karl Nehammer, nouveau chancelier autrichien », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (de) « NR-Präsidium: Kurz verteidigte Entscheidung für Köstinger », ÖRF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (de) « Nehammer folgt Dönmez als ÖVP-Integrationssprecher », ÖRF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (de) « Neue Volkspartei Wien: Gernot Blümel ist Spitzenkandidat für Wien », ÖTS,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (de) « Karl Nehammer: Von der Parteizentrale ins Innenministerium », ÖRF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. a et b « Autriche - Karl Nehammer prend les rênes d’un pays chahuté », Le Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Autriche : le ministre de l'Intérieur choisi pour devenir nouveau chancelier », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. a et b Agence France-Presse et Reuters, « Autriche : le ministre de l’intérieur, Karl Nehammer, désigné pour devenir le prochain chancelier », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Le chancelier autrichien Karl Nehammer élu chef du Parti populaire Access to the comments », sur Euronews.com.
  21. « Autriche : le nouveau chancelier Nehammer officiellement investi », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Agence France-Presse, « L’Autriche rend la vaccination obligatoire pour tous les adultes », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (de) « Mehrheit der Österreicher gegen Impfpflicht ab Februar », Heute,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (cs) « Vídeň se v povinném očkování odvolává na Čechy », Seznam Zprávy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. Agence France-Presse, « Ukraine : face à Poutine, le chancelier autrichien va tenter d’obtenir des corridors humanitaires », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. a et b (de) Christoph Budin, Nehammer: „Die Asylpolitik der EU ist gescheitert“, krone.at, 30 septembre 2022

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]