La Jeunesse d'Hercule — Wikipédia

La Jeunesse d'Hercule
op. 50 (R 172)
Page du manuscrit.
Première page du manuscrit autographe.

Genre Poème symphonique
Nb. de mouvements 1
Musique Camille Saint-Saëns
Effectif orchestre symphonique
Durée approximative 17 min
Dates de composition 1876-1877
Dédicataire Henri Duparc
Création
Théâtre du Châtelet (Paris)
Interprètes Concerts Colonne, Édouard Colonne (dir.)

La Jeunesse d'Hercule, op. 50, est un poème symphonique de Camille Saint-Saëns composé en 1876-1877.

Présentation[modifier | modifier le code]

Après Le Rouet d'Omphale, Phaéton et la Danse macabre, La Jeunesse d'Hercule est le dernier poème symphonique de Saint-Saëns, et, à l'instar du Rouet d'Omphale, la partition file de nouveau le thème mythologique d'Hercule[1],[2].

La composition de la pièce est achevée le [3],[2].

La Jeunesse d'Hercule, dédié à Henri Duparc, est créé quelques jours plus tard, le au théâtre du Châtelet, par les Concerts Colonne, sous la direction d'Édouard Colonne[4],[1].

Structure[modifier | modifier le code]

L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de dix-sept minutes environ[1], comprend un mouvement de 509 mesures, constitué de plusieurs sections[3] : Andante sostenuto (noire = 72), à
, puis Allegro moderato (noire = 108), puis Andantino (noire pointée = 63), à
, puis Allegro (blanche = 112), à 2/2[3].

La Jeunesse d'Hercule porte le numéro d'opus 50 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Sabina Teller Ratner, le numéro 172[3].

Instrumentation[modifier | modifier le code]

Fichier audio
Camille Saint-Saëns, La Jeunesse d'Hercule
noicon
Orchestre national de la Radiodiffusion française,
dir. Louis Fourestier (1953).

L'instrumentation requiert[3] :

Instrumentation de La Jeunesse d'Hercule
Bois
1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons
Cuivres
4 cors (dont 2 cors naturels), petit bugle, 2 cornets à pistons,
2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba
Percussions
timbales, triangle, tambour de basque,
tambour, cymbales, grosse caisse
Claviers / cordes pincées
harpe
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos,
violoncelles, contrebasses

La partition est publiée par Durand en 1877[5].

Sont également éditées des transcriptions pour piano seul, par Victor Staub (1910), pour piano à quatre mains par Ernest Guiraud (1877), pour deux pianos, par le compositeur en personne (1877), pour piano à quatre mains avec violon et violoncelle ad libitum par Léon Roques (1902), pour trio avec piano (violon, violoncelle et piano) avec contrebasse et clarinette ad libitum (et partie supplémentaire d'harmonium ad libitum) par Roger Branga (1928), pour harmonie militaire par Julien Koszul (1908), pour petit orchestre par Hubert Mouton (1911) et pour orchestre avec harmonium ad libitum par Hubert Mouton (1914)[5].

Analyse[modifier | modifier le code]

Argument[modifier | modifier le code]

L'argument du poème symphonique est exposé en liminaire de la partition[3],[1],[6] :

« La fable raconte qu'à son entrée dans la vie, Hercule vit s'ouvrir devant lui deux routes : celle du plaisir et celle de la vertu.

Insensible aux séductions des Nymphes et des Bacchantes, le héros s'engage dans la voie des luttes et des combats, au bout de laquelle il entrevoit, à travers les flammes du bûcher, la récompense de l'immortalité. »

Traduction musicale[modifier | modifier le code]

Musicalement, vice et vertu sont ainsi représentés par deux thèmes distincts, qui s'affrontent[1] ; « celui de la vertu qui sollicite principalement le violon, et celui du vice, qui fait appel aux vents, dichotomie héritée de cette antiquité à laquelle le compositeur est si passionnément attaché. Après une introduction tout en douceur, andante sostenuto, le très beau premier thème s'élève, allegro moderato, chanté par les cordes, le second thème usant d'une dynamique bien plus puissante et rapide[7] ». Ensuite, « un étrange épisode orientalisant caractérise toute la partie centrale de l'œuvre. Le retour des deux motifs principaux conduit ensuite à une vaste coda[7] », « glorieuse péroraison[1] » et « véhément dénouement traduisant la résolution d'Hercule, résolution qui le mène à l'immortalité[8] ».

Le philosophe et musicologue Vladimir Jankélévitch rapproche volontiers les poèmes symphoniques de Saint-Saëns et ceux de Liszt, Orphée ou Prométhée, pour leur « humanisme. En fait l'humain, c'est à la fois l'archange terrassant le dragon et Apollon terrassant le serpent Python, saint Georges, comme dans le tableau de Raphaël, et le chevalier Bellérophon, et le robuste Héraclès ; les monstres domptés, les routes purgées de leurs brigands, les forêts de leurs géants et les mers de leurs pirates, l'inhumain partout demandant grâce[9] ».

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Tranchefort 1996, p. 667.
  2. a et b « Jeunesse d'Hercule, La (Camille Saint-Saëns) », sur Bru Zane Mediabase (consulté le )
  3. a b c d e et f Ratner 2002, p. 297.
  4. Ratner 2002, p. 297-298.
  5. a et b Ratner 2002, p. 298.
  6. Caron et Denizeau 2014, p. 20.
  7. a et b Caron et Denizeau 2014, p. 21.
  8. de Place 2003, p. 635.
  9. Vladimir Jankélévitch, Liszt, rhapsodie et improvisation, Paris, Flammarion, , 173 p. (ISBN 2-08-067686-5), p. 66-67
  10. (en-GB) Andrew Clements, « Saint-Saëns: Symphonic Poems CD review – immaculate miniatures played with deft charm », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  11. Pierre Jean Tribot, « Saint-Saëns en édition », sur Crescendo Magazine,

Liens externes[modifier | modifier le code]