Massacre de Sabra et Chatila — Wikipédia

Massacre de Sabra et Chatila
Image illustrative de l’article Massacre de Sabra et Chatila
Mémorial du massacre à Sabra.

Date -
Lieu Sabra et Chatila, Beyrouth-Ouest, au Liban
Victimes Civils palestiniens
Morts 700 à 3 500[1]
Auteurs Phalanges libanaises
Ordonné par Elie Hobeika
Motif Représailles à l'assassinat de Bachir Gemayel
Participants Samir Geagea
Guerre Guerre du Liban
Coordonnées 33° 51′ 46″ nord, 35° 29′ 54″ est
Géolocalisation sur la carte : Liban
(Voir situation sur carte : Liban)
Massacre de Sabra et Chatila

Le massacre de Sabra et Chatila est perpétré, du au , envers des Palestiniens du quartier de Sabra et du camp de réfugiés palestiniens de Chatila, situés à Beyrouth-Ouest, par les milices chrétiennes des phalangistes, lors de la guerre civile libanaise et l'intervention israélienne au Liban. Le massacre aurait fait entre 700 et 3 500 victimes, si on considère l'estimation basse israélienne et les valeurs hautes des sources indépendantes.

Les milices chrétiennes des phalangistes lancent leurs opérations sur ordre d'Elie Hobeika dans les zones occupées par l'armée israélienne, en visant à éliminer de Sabra et de Chatila les combattants palestiniens de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP)[2],[3],[4]. Elles y pénètrent sans résistance et y commettent le massacre de la population civile durant approximativement 38 heures. Le massacre est justifié par une vengeance de l'assassinat de leur dirigeant, le président libanais Bachir Gemayel quelques jours plus tôt[5].

Le massacre s'inscrit dans un cycle de violence entre les chrétiens et les musulmans depuis 1976[6]. La famille et la fiancée d'Hobeika sont tuées par des miliciens palestiniens et leurs alliés libanais durant le massacre de Damour en 1976 (lui-même en représailles du massacre de Karantina)[7],[8],[9]. Hobeika devient par la suite parlementaire et occupe des fonctions ministérielles[10]. Entre 300 et 400 miliciens de diverses factions prennent part au massacre[11]

Une commission d'enquête, la commission Kahane, est chargée par le gouvernement de l'État d'Israël d'enquêter sur le massacre. Elle conclut à la responsabilité directe des phalangistes et à la responsabilité indirecte de plusieurs dirigeants israéliens lors de la conduite de cette opération, parce qu'ils n'ont pas suffisamment tenu compte du risque d'un massacre ni tenté de le prévenir[12],[13]. En 1982, une commission menée par Sean McBride considère que, en tant que puissance occupante contrôlant les accès à la zone des massacres, Israël porte une responsabilité quant aux violences[14],[15].

Contexte[modifier | modifier le code]

Guerre civile libanaise[modifier | modifier le code]

De 1975 à 1990, des factions armées issues des composantes politiques, religieuses ou ethniques de la société libanaise se sont livrées à des affrontements sanglants durant la guerre civile libanaise. Les luttes intestines et les massacres entre ces groupes ont engendré plusieurs dizaines de milliers de victimes. À partir de 1981, les Phalanges libanaises chrétiennes (Kataëb), dirigées par Bachir Gemayel, cherchent à se rapprocher d'Israël, qui fournit à la milice armement et formation pour combattre les factions de l'Organisation de libération de la Palestine soutenue par la Syrie[16]. Israël soutient également l'Armée du Liban sud, organisation laïque dirigée par Saad Haddad depuis 1978. L'OLP est soutenue et armée par la Syrie qui l'appuie militairement par des contingents palestiniens de l'armée syrienne comme l'Armée de libération de la Palestine, les commandos d'As-Saiqa, la brigade Yarmouk. Les principaux massacres perpétrés durant cette période sont le massacre de Karantina commis par des miliciens des Phalanges libanaises contre des réfugiés palestiniens et des musulmans chiites libanais qui a fait entre 1 000 et 1 500 morts selon les estimations[17], le massacre de Damour contre des maronites commis par des unités de l'Organisation de libération de la Palestine appuyées par des éléments palestiniens pro-syriens d'As-Saiqa qui a fait entre 300 et 582 morts[18] et le massacre de Tel al-Zaatar entrepris par des factions chrétiennes sous le commandement du général Michel Aoun qui s’est soldé par plus de 2 000 morts dans ce camp de réfugiés[19]. Le bilan des différents combats, massacres et exactions qui ont marqué la guerre civile libanaise serait d'au moins 150 000 morts[20],[21].

Présence palestinienne au Liban Sud[modifier | modifier le code]

Des camps de réfugiés palestiniens sont installés au Liban depuis la fin de la Première Guerre israélo-arabe en 1949, notamment les deux camps contigus de Sabra et de Chatila dans une banlieue de Beyrouth-Ouest. La population pauvre de ces deux quartiers s'accroît avec l'arrivée de Palestiniens et de chiites fuyant les combats au sud. En 1970, l'Organisation de libération de la Palestine s'implante au Liban à la suite du massacre de Septembre noir qui a poussé ses dirigeants à quitter la Jordanie. L'OLP utilise le Sud du Liban comme base pour mener des attaques contre Israël qui répond en bombardant des positions de l'OLP au Liban du Sud. La première attaque palestinienne contre les Phalanges libanaises a lieu en  : des Palestiniens tentent d'assassiner Pierre Gemayel alors qu'il inaugure une église à Ayin-el-Remmaneh dans la banlieue de Beyrouth. Les tensions ne cessent d'augmenter entre musulmans et chrétiens jusqu'à l'attentat du qui tue Bachir Gemayel (fils de Pierre Gemayel), président élu du Liban. Habib Tanious Chartouni, militant chrétien pro-syrien du Parti social nationaliste syrien (PSNS), est accusé de l'assassinat et emprisonné[22].

Opération Paix en Galilée[modifier | modifier le code]

Le , l'ambassadeur israélien à Londres Shlomo Argov est grièvement blessé dans une tentative d'assassinat. L'OLP nie toute responsabilité, et malgré les éléments indiquant la responsabilité du groupe palestinien Abou Nidal, dissident de l'OLP, Ariel Sharon (ministre de la Défense) ordonne le bombardement des bases de l'OLP à Beyrouth, auquel l'organisation palestinienne répond par une recrudescence des tirs de roquettes contre le nord d'Israël. L'enchaînement de ces événements fournit à Israël un casus belli qui donne lieu à l'opération « Paix en Galilée » : le 6 juin, Israël envahit le Liban avec pour objectif immédiat de mettre les roquettes de l'OLP hors de portée d'Israël, et les objectifs plus généraux de repousser l'armée syrienne du Liban (notamment les missiles syriens positionnés dans la vallée de la Bekaa)[23], ainsi que s'allier aux milices chrétiennes à Beyrouth pour en chasser l'OLP[24]. Cette invasion est condamnée par la résolution 509 du Conseil de sécurité de l'ONU[25].

Cessez-le-feu[modifier | modifier le code]

Après plusieurs semaines de siège de Beyrouth, encerclée par les Israéliens et dans laquelle sont retranchés plus de 15 000 combattants palestiniens, un plan est proposé le par le diplomate américain Philip Habib, qui prévoit le retrait de l'armée israélienne, l'évacuation des combattants de l'OLP, et le déploiement d'une force internationale des Nations unies (la FINUL) destinée à protéger les civils palestiniens[26].

Le , Bachir Gemayel, chef des phalangistes, est élu président du Liban par l'Assemblée nationale. Israël le perçoit comme un contrepoids à l'OLP, soutenue par la Syrie.

Le , le Premier ministre israélien Menahem Begin s'entretient avec Bachir Gemayel à Nahariya (en Israël) et propose la signature d'un traité de paix. Gemayel remet la signature de cet accord à plus tard, arguant qu'il a besoin de temps pour convaincre les forces en présence et les pays arabes[27] et propose un pacte de non-agression.

À la demande des Américains, les Palestiniens hâtent leur départ, achevé le 1er septembre. Le surlendemain, considérant que des combattants de l'OLP restent retranchés dans Beyrouth, Israël enfreint les accords de cessez-le-feu et se déploie autour des camps de réfugiés. Les forces internationales franco-italo-américaines, qui surveillaient le départ de l'OLP, et garantes de la sécurité des populations civiles des zones évacuées, se retirent le 11 septembre.

Le , Ariel Sharon communique l'estimation de l'armée israélienne selon laquelle il resterait 2 000 combattants de l'OLP à Beyrouth. L'armée israélienne s'en plaint à l'administration américaine, qui répond que la plupart des Palestiniens affiliés à l'OLP restés à Beyrouth font partie de la mission diplomatique reconnue par le gouvernement libanais, restée pour assister les familles et superviser le désarmement[28].

Précipitation des événements[modifier | modifier le code]

Le , Bachir Gemayel est assassiné lors d'un attentat à la bombe qui détruit la totalité de ses bureaux. Le soupçon se porte sur Habib Tanious Chartouni, qui s'avèrera plus tard être un membre du Parti social nationaliste syrien[29],[30]. Les Palestiniens et les dirigeants musulmans démentent toute implication[31]. L'armée israélienne répond à l'assassinat de leur allié en investissant Beyrouth-Ouest dès le lendemain, contrairement à son accord[32] avec les Américains qui s'étaient engagés par écrit à protéger les musulmans de l'Ouest de la ville. 88 morts et 254 blessés sont dénombrés dans ces affrontements[33]. Israël justifie ce redéploiement pour maintenir l'ordre et la stabilité après le décès du président libanais. Toutefois, Ariel Sharon déclarera plusieurs jours plus tard à la Knesset : « notre entrée dans Beyrouth-Ouest était destinée à détruire l'infrastructure laissée par les terroristes »[réf. nécessaire].

Chronologie des événements[modifier | modifier le code]

Avant le massacre[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du 14 au , Rafaël Eitan (alors chef d'état-major israélien) s'envole pour Beyrouth, il se rend au siège des Phalanges libanaises et donne l'instruction au commandement phalangiste de mobiliser ses troupes et être prêt pour faire partie de l'attaque contre Beyrouth-Ouest à venir. Les phalangistes répondent qu'ils ont besoin d'un délai de 24 heures pour pouvoir s'organiser[34]. Il est prévu qu'un officier de liaison phalangiste soit présent au quartier général de l'armée. Selon tous les témoins qui visitèrent les lieux des positions avancées israéliennes interrogés par la Commission Kahane, la situation offre une bonne vue générale sur les camps, mais ne permet pas de voir ce qui se passe dans les ruelles, même à la jumelle. Eitan rapportera plus tard avoir eu des contacts avec des miliciens Mourabitoun la nuit du 14, lui disant à quel point ils redoutaient d'être tous tués par les Phalangistes.

Le au matin, l'armée israélienne commence à attaquer Beyrouth-Ouest. Passé l'effet de surprise, des combats interviennent à divers endroits, faisant 3 morts et 100 blessés parmi les soldats. Des tirs nourris provenant du camp de Chatila font un mort et 20 blessés dans l'armée israélienne. Ariel Sharon, venu sur place, informe Menahem Begin que la situation est sous contrôle. Ce dernier, lors d'une conférence avec l'ambassadeur des États-Unis, lui confirme que l'armée israélienne contrôle Beyrouth-Ouest, et qu'il fait confiance aux phalangistes. Pendant les journées du 15 et du 16, plusieurs réunions ont lieu entre responsables de l'armée, du Mossad, et des Phalanges. Affirmant qu'il n'était « pas à l'aise » avec l'idée d'envoyer les Phalanges dans les camps, Drori témoignera du fait qu'il a tenté de persuader le commandement de l'armée libanaise de se substituer aux Phalanges ; en vain. L'ordre d'entrée dans les camps est confirmé.[réf. nécessaire]

Déroulement[modifier | modifier le code]

Selon la Commission d'enquête israëlienne Kahane, les faits et la chronologie sont les suivants [35].

Les premières exactions commencent le soir du jeudi 16 septembre. Le camp est éclairé à l'aide de tirs de mortiers et d'un avion. À 19 heures, un lieutenant israélien qui assiste aux conversations par radio entre Élie Hobeika, présent au Q.G., et ses troupes, comprend que celui-ci ordonne le meurtre de 50 femmes et enfants, et présente un rapport au général Yaron, présent sur le toit de l'immeuble. À 20 heures, les phalangistes rencontrent une riposte armée, et font état de blessés qu'ils doivent évacuer. L'armée israélienne interrompt provisoirement l'éclairage. À la même heure, un autre rapport fait état de 300 Palestiniens tués, civils et militants confondus. À 20 h 40, lors d'un point enregistré avec le général Yaron, un officier de renseignement fait état de la situation. Il indique que les phalangistes ont eu deux blessés, qu'il semble ne pas y avoir de « terroristes » dans le camp, et que les phalangistes ont rassemblé des femmes, des enfants et des vieillards. Il commence à indiquer que, selon lui, s'il est toujours possible que les phalangistes amènent ces personnes hors du camp, il est au courant du rapport présageant de la volonté de tuer des civils. Il est interrompu par le général Yaron qui réfute l'hypothèse, et indique qu'aucun mal ne sera fait à ces civils. Plus tard dans la nuit, un phalangiste fait état de deux morts dans leur milice, et se plaint au lieutenant-colonel Treiber que le camp n'est pas assez éclairé. Celui-ci répond qu'il est au courant de la mort des 300 personnes, et qu'il ne souhaite pas les aider. Le vendredi matin, un officier israélien présent dans le camp prévient que les massacres ne se sont pas arrêtés. Un autre insiste pour savoir si le rapport concernant les 300 exécutions de la nuit a bien été envoyé aux plus hauts responsables, et insiste pour qu'il le soit. Un journaliste, informé des massacres, prend contact avec le ministre Zipori, pour le convaincre d'agir.

Dans la journée du vendredi, dès l'aube, plusieurs soldats et officiers sont témoins de meurtres de civils aux alentours du camp. L'un d'entre eux souhaite faire un rapport à ses autorités, mais en est dissuadé par ses camarades, qui lui indiquent que le fait a déjà été signalé et que la réponse a été faite de ne pas interférer. Dans l'après-midi, les témoignages oraux sont de plus en plus nombreux. À 16 heures, le commandant en chef de Tsahal, Rafaël Eytan, tient une réunion avec les phalangistes, qu'il félicite. Ceux-ci indiquent avoir fini leur opération. Il en ressort qu'à la suite de pressions américaines, il est nécessaire qu'ils évacuent le camp le lendemain à 5 heures du matin au plus tard. Les phalangistes demandent l'autorisation de faire entrer des troupes supplémentaires, ce qui leur est refusé, et qu'on mette à leur disposition des tracteurs, « afin de détruire des constructions illégales », ce qui leur est accordé.[réf. nécessaire]

Entre 18 heures et 20 heures, les personnels des ministères des Affaires étrangères, tant libanais qu'israélien, reçoivent différents communiqués des forces américaines indiquant que des phalangistes ont été vus dans les camps et que leur présence pourrait aboutir à des résultats indésirables, et d'autre part que des plaintes auraient été reçues sur les actions de soldats israéliens dans l'hôpital de Beyrouth. Cela est démenti.

Le samedi matin, entre 6 heures 30 et 7 heures, un groupe de 15 médecins et infirmières de l'hôpital Gaza (à proximité du camp de Sabra) est emmené de force par les phalangistes, et libéré par des soldats israéliens. Ils témoignent qu'ils ont vu, en traversant Sabra, des bulldozers en action et, outre de nombreux corps, des groupes de personnes rassemblées sous la menace des armes des miliciens.

Le général israélien Yaron exige alors du chef des phalangistes chrétiens qu'il retire ses hommes. Les phalangistes obéissent, et les derniers d'entre eux quittent les camps à huit heures du matin. Femmes et enfants ont été rassemblés dans un stade voisin, tandis que les hommes étaient exécutés sur place ou emportés en camion. On découvre alors que les phalangistes ont tué, outre des combattants palestiniens, des civils en grand nombre. Des employés de la Croix-Rouge et des journalistes arrivent sur place et informent le monde entier. Quand Ariel Sharon et Rafael Eitan annoncent que les tueries ont cessé et que les phalangistes ont été expulsés des camps, il est trop tard. Il y aurait eu 900 réfugiés palestiniens tués. Les chiffres de morts et de disparus demeurent dans le plus grand flou. Ils varient en février 1983, selon les estimations du Rapport Kahane, de 500 à 5 000, un nombre indéterminé de cadavres ayant été emportés par camion par les phalangistes lors de leur retrait des camps. Cette fourchette sera revue ultérieurement entre 700 et 3500 victimes.

Réactions internationales[modifier | modifier le code]

Dès le massacre connu, les réactions internationales dans la presse sont unanimes pour le condamner.

Réactions en Israël[modifier | modifier le code]

Les réactions les plus virulentes proviennent d'Israël. À la Knesset, des députés interpellent Ariel Sharon sur la responsabilité d'Israël. Le mouvement extra-parlementaire de gauche, La paix maintenant, appelle à manifester. Dix jours après, 400 000 citoyens[36] révoltés par la politique du gouvernement, soit 8 % de la population, rejoignent ce mouvement qui aboutit à la plus grande manifestation qu'Israël ait jamais connue. Leurs revendications, réclamant une solution pacifique au conflit israëlo-palestinien, aboutiront à la création d'une commission d'enquête, la Commission Kahane[37].

Résolution de l'Assemblée générale des Nations unies[modifier | modifier le code]

Le , lors de la 108e réunion, l'Assemblée générale des Nations unies qualifie les évènements de « massacre à grande échelle » et « acte de génocide »[38],[39] par 123 voix pour, 0 contre et 22 abstentions[40]. Bien que tous les délégués qui prennent part au débat soient d'accord sur le fait qu'un massacre s'est bien produit, son caractère génocidaire, ou les compétences de l'Assemblée pour caractériser un événement comme tel, auraient été remis en question par plusieurs d'entre eux selon William Schabas, pour qui « le terme génocide (…) a à l'évidence été choisi pour embarrasser Israël plutôt que par véritable souci de précisions légales[41] ». Un autre auteur, Leo Kuper, considère que la qualification de génocide prête à controverse[42].

Responsabilités libanaises[modifier | modifier le code]

Elie Hobeika et Phalanges libanaises[modifier | modifier le code]

Elie Hobeika était le responsable des services secrets libanais[43]. Son rôle de dirigeant et de responsable direct des massacres est unanimement reconnu. Selon Alain Ménargues la milice chrétienne Les Jeunes avait été choisie par Hobeika pour commettre le massacre[44].

La réponse qu'il a donnée à ses troupes sur le sort à réserver à cinquante femmes et enfants, « This is the last time you're going to ask me a question like that, you know exactly what to do » (« C'est la dernière fois que vous allez me poser une question comme celle-là, vous savez exactement quoi faire »), en présence d'officiers israéliens, a clairement été interprétée par eux comme un ordre de meurtre des populations civiles[45].

Elie Hobeika poursuivra par la suite une carrière politique au Liban, à une époque où le pays est placé sous le strict contrôle de la Syrie[46]. Il sera notamment membre du parlement libanais, et membre du gouvernement. Il ne sera jamais interrogé par la justice libanaise[47].

Le , Elie Hobeika meurt dans un attentat à la voiture piégée devant son domicile de Beyrouth. Il devait témoigner deux jours plus tard à Bruxelles, à l'occasion d'une plainte déposée contre Ariel Sharon à Bruxelles par des survivants des massacres[48],[49]. Les Palestiniens accusent Israël, qui nie toute implication.

Dans un article publié en 2007 dans le quotidien israélien Haaretz, Tom Segev rapporte le témoignage de deux hommes politiques belges, Josy Dubié et Vincent Van Quickenborne, qui affirment avoir secrètement rencontré Elie Hobeika quelques heures avant sa mort. Selon Dubié, Hobeika était disposé à se rendre à Bruxelles, promettant de fournir les preuves de son innocence, accusant implicitement l'Armée du Liban Sud, soutenue par Israël[50]. Dans ce témoignage, Josy Dubié confirme ses déclarations faites lors d'un entretien avec le quotidien belge Le Soir le , selon lequel « Le crime profite à ceux qu'Hobeika allait tenter de « mouiller » ». L'article mentionne les intérêts israéliens à la disparition d'Hobeika, ainsi que la thèse de l'ancien garde du corps d'Hobeika, Robert Hatem, mettant en cause la Syrie. L'article conclut par « Mais tout est possible. Elie Hobeika s'était fait trop d'ennemis »[51].

Le général Haddad et l'Armée du Liban Sud[modifier | modifier le code]

La participation de l'Armée du Liban Sud, alors stationnée au sud du fleuve Litani, est évoquée. Toutefois, les circonstances dans lesquelles ces troupes ont rejoint Beyrouth n'ont pas été élucidées. De la même façon, il n'a pas été possible de dire si ces troupes étaient intervenues de façon indépendante ou non et, dans ce dernier cas, sous commandement phalangiste ou sous commandement de leur responsable, le général Haddad[28].

Loi d'amnistie[modifier | modifier le code]

Le , le nouveau président Amine Gemayel demande à Assad Germanos, le procureur du tribunal militaire libanais, de mener une enquête afin d'établir les responsabilités[52]. La commission d'enquête libanaise conclut à la responsabilité légale d'Israël, et suggère, sous le terme d'« éléments frontaliers », que les troupes de l'Armée du Liban Sud, sous les ordres du général Saad Haddad, ont pu commettre les meurtres. A contrario, évoquant l'absence de preuves flagrantes que leurs dirigeants aient eu connaissance avancée[pas clair] des évènements ou qu'ils aient donné des ordres, elle exonère les phalangistes et les forces libanaises. Toutefois, dans un article publié en 1985, le professeur de droit Linda Malone relève que le procureur Germanos était un sympathisant phalangiste, et que la commission était elle-même très proche du gouvernement et du parti phalangiste[53].

Le , par une loi d'amnistie générale, le parlement libanais exempte rétroactivement de toute responsabilité pénale les miliciens de toutes les factions libanaises impliquées dans les crimes et massacres commis au Liban, y compris ceux de Sabra et Chatila, à l'exception de ceux impliqués dans l'assassinat ou la tentative d'assassinat de personnalités religieuses ou politiques et de diplomates arabes ou étrangers[54].

Responsabilités israéliennes[modifier | modifier le code]

La commission McBride[modifier | modifier le code]

Cette commission internationale indépendante[De qui ?] organisée[Par qui ?] dès 1982 et dirigée par Seán MacBride, cofondateur d'Amnesty International, met en cause la responsabilité d'Israël sans toutefois parvenir à établir une version irréfutable des faits en parlant à la fois de responsabilités directes et indirectes de l’armée israélienne[14]. Elle évoque néanmoins l'autorisation donnée par l'armée israélienne aux phalangistes d'entrer dans le camp et l'éclairage aux fusées éclairantes du camp par des soldats israéliens pendant l'incursion phalangiste qui se révèle être un massacre par la suite.

La commission Kahane[modifier | modifier le code]

À la suite de ces événements et sous la pression de l'opinion, le gouvernement israélien nomme une commission officielle d'enquête dirigée par Yitzhak Kahane, juge à la Cour suprême. Elle entend d'abord en audience publique Ariel Sharon, qui reconnaît avoir envoyé les phalanges dans les camps, n'avoir pas informé Menahem Begin, et avoir autorisé Rafael Eitan à reporter au lendemain le départ des phalanges, une fois connu le carnage[55].

Le , la commission confirme la culpabilité des milices chrétiennes libanaises, et reconnaît Ariel Sharon indirectement responsable[56] pour n'avoir pas prévu la tragédie qui résulterait de l'entrée des phalangistes dans les deux camps palestiniens[12].

Pour les mêmes raisons, la commission blâme d'autres responsables israéliens qui auraient dû, selon elle, prévoir les conséquences meurtrières d'une entrée des phalanges dans les camps palestiniens, et qui de ce fait portent eux aussi une part de « responsabilité indirecte » dans les massacres (la « responsabilité directe » étant, souligne la commission, exclusivement celle des auteurs du crime, c'est-à-dire les membres des Phalanges chrétiennes libanaises). Sont ainsi blâmés par la commission, à des degrés divers, outre le ministre de la Défense Ariel Sharon : le Premier ministre Menahem Begin, le ministre des Affaires étrangères Itzhak Shamir, le commandant en chef de Tsahal Rafael Eitan, le chef des renseignements militaires Yehoshoua Saguy, le commandant de la région nord Amir Drori, et le général Amos Yaron. La recommandation la plus sévère est celle visant Ariel Sharon, qui doit quitter ses fonctions.

La commission indique que, selon son enquête, d'autres parties pourraient être mises en cause, notamment les dirigeants libanais qui ont refusé (malgré la demande expresse des militaires israéliens) de faire entrer l'armée libanaise dans les camps. Mais, puisqu'il s'agit d'une enquête israélienne, seuls les manquements des Israéliens sont pris en compte dans le rapport de la commission.

Dans sa conclusion, la Commission Kahane évoque l'argument selon lequel « des massacres ont eu lieu auparavant au Liban, avec des victimes beaucoup plus nombreuses qu'à Sabra et Chatila, mais l'opinion publique mondiale ne s'en est pas émue et aucune commission d'enquête n'a été établie ». Elle rejette cet argument, soulignant que l'objectif de son enquête était de préserver « l'intégrité morale d'Israël, et son fonctionnement en tant qu'État démocratique adhérant scrupuleusement aux principes fondamentaux du monde civilisé ». Et elle ajoute : « Nous ne nous berçons pas de l'illusion que les résultats de notre enquête suffiront à convaincre ou à satisfaire les gens nourris de préjugés et les consciences sélectives. Mais notre enquête ne leur était pas destinée[57]. »

Allégations contre l'armée israélienne[modifier | modifier le code]

Plusieurs allégations controversées font état de la présence de soldats israéliens dans les camps pendant ou avant les massacres.

Deux femmes rescapées, affirment vingt ans après dans un témoignage recueilli par le journaliste Pierre Péan, avoir vu dans le camp des soldats israéliens agir aux côtés des phalangistes pendant le massacre[58].

Toujours dans le même article, Pierre Péan attribue à un autre journaliste israélien Amir Oren, une analyse selon laquelle, dans un article de Davar du « les massacres faisaient partie d'un plan décidé entre M. Ariel Sharon et Béchir Gemayel, qui utilisèrent les services secrets israéliens, dirigés alors par Abraham Shalom, qui avait reçu l'ordre d'exterminer tous les terroristes. Les milices libanaises n'étaient rien moins que des agents dans la ligne de commandement qui conduisait, via les services, aux autorités israéliennes. » Cette analyse est démentie dix ans après par le mensuel « L'Arche ». La rédaction du Monde diplomatique reconnaîtra l'erreur, dans un rectificatif ajouté à la version de l'article de Pierre Péan publiée sur son site Internet, et citera la traduction des propos exacts d'Amir Oren, qui font apparaître une connaissance par Sharon des intentions des phalangistes de s'attaquer aux combattants palestiniens, mais qui précise « il n'y a rien dans cela qui démontre un lien avec le massacre des bébés, des femmes et des civils dans cet événement spécifique. »

Le journaliste Alain Ménargues, dans son livre Les Secrets de la guerre du Liban, dont la parution a été décalée à 2004 dans le but avoué de protéger ses sources, invoque des éléments nouveaux faisant état d'une incursion préalable de commandos d'élite israéliens de la Sayeret Matkal dans les camps palestiniens où ils se seraient livrés à des exécutions sommaires de cadres de l'OLP[59]. Cependant, Alain Ménargues ne publie aucun document à l'appui de ses dires et son livre donne lieu à controverse[réf. nécessaire].

Dans son documentaire animé Valse avec Bashir, Ari Folman témoigne avoir participé en tant que membre de l'armée israélienne à l'utilisation de fusées éclairantes, permettant la perpétuation du massacre de nuit. Il témoigne aussi que de nombreux soldats ont rapporté avoir constaté que des civils étaient exécutés, que le commandement en avait été informé, et que de toute façon ce dernier était présent dans un immeuble à proximité du camp, avec vue plongeante sur ce dernier, ne pouvant ignorer le massacre. Ari Folman accuse donc l'armée israélienne d'avoir participé au massacre, par son laisser-faire, et par un soutien logistique.

Tribunaux américains et israéliens[modifier | modifier le code]

Ariel Sharon poursuit en justice le magazine Time pour diffamation devant les tribunaux américains et israéliens dans une action en diffamation de 50 millions de dollars, après que Time a publié un article dans son numéro du , laissant entendre que Sharon aurait discuté de la nécessité pour les phalangistes de se venger. Le jury trouve l'article faux et diffamatoire, mais dans le tribunal américain la défense n'a pas réussi à établir que les rédacteurs en chef et les écrivains du magazine avaient « agi par malveillance », comme l'exige la loi américaine sur la diffamation.

La plainte en Belgique[modifier | modifier le code]

En Belgique, une plainte visant Ariel Sharon, Amos Yaron et d'autres responsables israéliens[60] est engagée par 23 rescapés des tueries en vertu de la loi dite « de Compétence universelle » adoptée en 1993 et étendue en 1999 dans ce pays pour permettre la poursuite d'auteurs de crimes contre l'humanité, quelle que soit leur nationalité ou le lieu où les faits ont été commis. En 2002, une décision de justice qualifie la plainte d'irrecevable au vu des immunités dont bénéficiaient les accusés. Mais, le , la Cour de cassation, plus haute instance judiciaire belge, rouvre la voie à des poursuites[61]. Cet épisode judiciaire belge fut un incident diplomatique avec l'État d'Israël, et fut vivement critiqué dans la presse israélienne[62]. Ariel Sharon ne sera pas jugé par la Belgique, la loi de Compétence universelle étant vidée de sa substance le avant la fin de ses fonctions de ministre.

La plainte ne mentionnait pas le rôle de Hobeika ou des phalangistes dans les massacres de Sabra et Chatila, « pour des raisons techniques » selon les juristes chargés du dossier[réf. nécessaire]. Celui-ci se disait prêt à témoigner en Belgique et disposant de « preuves irréfutables » permettant de l'innocenter mais il meurt assassiné par une explosion quelques jours avant sa déposition (cf. supra).

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Prix FIPRESCI, Festival de Berlin 2005, section « Panorama ».
Prix SRG idée suisse, compétition internationale, visions du réel, Nyon 2005.
Mention spéciale, prix premier, Festival international du documentaire, Marseille 2005.
Prix du documentaire d'investigation, Lisbonne 2005.
  • 2008 : Valse avec Bashir (ואלס עם באשיר) d'Ari Folman; Film autobiographique d'animation israélo-franco-allemand, Valse avec Bachir, réalisé en 2008 par le cinéaste Ari Folman, retrace l'histoire d'un soldat israélien, incapable de se rappeler le moindre souvenir de son expérience pendant l'opération « Paix en Galilée ». Il mêle animation et images réelles. Le film est unanimement loué pour ses qualités esthétiques, et nommé ou récompensé par de multiples prix ; mais il est jugé partial par plusieurs Libanais, car reflétant uniquement la position israélienne[63], et a été critiqué en Israël par le journaliste Gideon Lévy pour son aspect propagandiste, « Antiwar' film “Waltz with Bashir” is nothing but charade »[64].
Golden Globe du meilleur film étranger 2009
César du meilleur film étranger 2009

Littérature[modifier | modifier le code]

Musique[modifier | modifier le code]

  • Sabra O Chatila de Nass El Ghiwane, Album Double Best 1973-1984

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Remembering Sabra & Shatila: The death of their world », sur english.ahram.org.eg, (consulté le ).
  2. Cf. Rapport Kahane : « (...)the terrorists did not fulfill their obligation to evacuate all their forces from West Beirut and hand their weapons over to the Lebanese army but left in West Beirut, according to various estimates, approximately 2,000 fighters (...) This coordination between Brigadier-General Yaron and the Phalangist commanders would take place on Thursday afternoon at the forward command post. It was likewise agreed at that meeting that a company of 150 fighters from the Phalangist force would enter the camps and that they would do so from south to north and from west to east. Brigadier-General Yaron spoke with the Phalangists about the places where the terrorists were located in the camps and also warned them not to harm the civilian population. He had mentioned that, he stated, because he knew that the Phalangists' norms of conduct are not like those of the I.D.F. and he had had arguments with the Phalangists over this issue in the past, Brigadier-General Yaron set up lookout posts on the roof of the forward command post and on a nearby roof even though he knew that it was impossible to see very much of what was going on in the camps from these lookouts An order was also issued regarding an additional precautionary measure whose purpose was to ascertain the actions of the Phalangist forces during their operation in the camps (this measure is cited in section 5, Appendix B) »
  3. Cf. Rapport Kahane : « Only one element, and that is the I.D.F., shall command the forces in the area. For the operation in the camps the Phalangists should be sent in. » Compte rendu du ministère de la Défense, rédigé le par Avi Dudai, concernant des instructions données par Ariel Sharon le 15 septembre. Exhibit 34.
  4. van Creveld, 2002, p. 298
  5. Friedman, New York Times, 20, 21, 26, 27 September 1982.
  6. Martin Gilbert, Routledge Atlas of the Arab-Israeli Conflict, , p. 125
  7. Trevor Mostyn, « Obituary: Elie Hobeika », sur The Guardian, guardian.co.uk, (consulté le ).
  8. Friedman, The New York Times, 20, 21, 26, 27 September 1982.
  9. William W. Harris, The New Face of Lebanon : History's Revenge, Markus Wiener Publishers, , 350 p. (ISBN 978-1-55876-392-0, lire en ligne), p. 162.
  10. Maher Hassan, « Politics and war of Elie Hobeika », sur Egypt Independent, .
  11. Bulloch, John (1983) Final Conflict. The War in Lebanon. Century London. (ISBN 0-7126-0171-6). p.231
  12. a et b Rapport de la commission d'enquête - 8 février 1983 Conclusion : « Mr. Begin was found responsible for not exercising greater involvement and awareness in the matter of introducing the Phalangists into the camps. Mr. Sharon was found responsible for ignoring the danger of bloodshed and revenge when he approved the entry of the Phalangists into the camps as well as not taking appropriate measures to prevent bloodshed. Mr. Shamir erred by not taking action after being alerted by communications Minister Zippori. Chief of Staff Eitan did not give the appropriate orders to prevent the massacre. The Commission recommended that the Defense Minister resign, that the Director of Military Intelligence not continue in his post and other senior officers be removed »
  13. Commission Kahane, Knesset, 2002.
  14. a et b (en) Seán MacBride et A. K. Asmal, B. Bercusson, R. A. Falk, G. de la Pradelle, S. Wild, Israel in Lebanon : The Report of International Commission to enquire into reported violations of International Law by Israel during its invasion of the Lebanon, Londres, Ithaca Press, , 1re éd., poche (ISBN 978-0-903729-96-3, LCCN 83178899), p. 191–2.
  15. (en) Philip Mattar, Encyclopedia of the Palestinians, Infobase Publishing, , p. 47.
  16. van Creveld, 2002, p. 288
  17. (en) William W. Harris, Faces of Lebanon: sects, wars, and global extensions, page 162.
  18. Tucker, 2010, vol. 1, p. 727
  19. (en) Cobban, Helena (1984), The Palestinian Liberation Organisation: People, Power, and Politics, Cambridge University Press, (ISBN 0521272165), p. 73.
  20. (en) When will there be justice for Lebanon's war dead?, Mohanad Hage Ali, guardian.co.uk, publié le 22 décembre 2010.
  21. Citations de différentes estimations.
  22. ´La justice se penche sur l'affaire Bachir Gemayel, blog publié sur francetv.fr, le 16 janvier 2007.
  23. Tucker, 2010, vol. 1, p. 731
  24. van Creveld, 2002, p. 290
  25. Texte de la résolution 509 du Conseil de sécurité des Nations unies [1]
  26. Tucker, Roberts et al., p. 732
  27. (en) Bachir Gemayel, The leader, the Président.
  28. a et b (en) Thomas Friedman, « Sabra and Shatila Massacre: The Four Days », The New-York Times,‎ (lire en ligne)
  29. Politique Internationale, La Revue no 13.
  30. Le Parti social nationaliste syrien, malgré son nom, est un parti libanais pro-syrien, dont l'un des objectifs est la reconstruction du Grand-Liban intégrant Liban et Syrie. Ses adhérents sont essentiellement des maronites chrétiens.
  31. (en) Walid Harb, Snake Eat Snake, The Nation, .
  32. Panorama : « The Accused », diffusé par la BBC, le  ; (en) transcription.
  33. (en) World Socialist Web Site Sharon's war crimes in Lebanon: the record Part three, Jean Shaoul, .
  34. Kahan, Yitzhak, Barak, Aharon, Efrat, Yona (1983) The Commission of Inquiry into events at the refugee camps in Beirut 1983 FINAL REPORT p.14
  35. Tous les éléments de cette section proviennent, sauf référence spécifique, du rapport Kahane.
  36. selon les chiffres officiels
  37. Manifestation à Tel Aviv JTA2, Institut national de l'audiovisuel, 26 septembre 1982
  38. Voir section D.
  39. (en) U.N. General Assembly, Resolution 37/123, adopted between 16 and 20 December 1982[PDF].
  40. Voting Summary U.N. General Assembly Resolution 37/123D
  41. (en) William Schabas, Genocide in International Law. The Crimes of Crimes,p. 455
  42. (en) Leo Kuper, Theoretical Issues Relating to Genocide: Uses and Abuses, in George J. Andreopoulos, Genocide: Conceptual and Historical Dimensions, University of Pennsylvania Press, 1997, (ISBN 0-8122-1616-4), p. 37.
  43. Extrait du rapport de la Commission : (en)« at the head of the Phalangists' intelligence division was a commander by the name of Elie Hobeika »
  44. Menargues, Les secrets de la guerre du Liban, , Du coup d'état de Béchir Gémayel aux massacres des camps palestiniens, dernier chapitre
  45. Extrait du rapport de la Commission : (en)« According to Lt. Elul's testimony, while he was on the roof of the forward command post, next to the Phalangists' communications set, he heard a Phalangist officer from the force that had entered the camps tell Elie Hobeika (in Arabic) that there were 50 women and children, and what should he do. Elie Hobeika's reply over the radio was: "This is the last time you're going to ask me a question like that, you know exactly what to do;" and then raucous laughter broke out among the Phalangist personnel on the roof. Lieutenant Elul understood that what was involved was the murder of the women and children. »
  46. Lire l'article Politique du Liban.
  47. Indications biographiques sur Elie Hobeika
  48. Car clues sought in Hobeika murder BBC, 28 janvier 2002
  49. Justice pénale internationale-18 juin 2011 « Une plainte est déposée à Bruxelles à l'encontre d'Ariel Sharon pour génocide, crimes contre l'humanité, crimes de guerre et violations des Conventions de Genève pour les actes perpétrés dans les camps de Sabra et Chatila en septembre 1982 », La documentation française
  50. (en) Tom Segev, « Who remembers Sabra and Chatila ? », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  51. Joëlle Touma et Baudoin Loos, « Cible d'un attentat, le protégé de la Syrie impliqué dans le massacre de Sabra et Chatila s'est tu pour toujours Hobeika ne témoignera jamais à Bruxelles : Une guerre civile, une invasion, une tuerie et une plainte... «Il disait vouloir défendre son honneur» Un homme qui s'était fait trop d'ennemis », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  52. Elusive truth Time Magazine, 21 février 1983
  53. The Kahan Report, Ariel Sharon and the Sabra-Shatilla Massacres in Lebanon: Responsibility Under International Law for Massacres of Civilian Populations Linda A. Malone, College of William & Mary Law School, Utah law review, p 373, 1985 [PDF]
  54. Franck Mermier (dir.), Christpophe Varin (dir.) et al., Mémoires de guerres au Liban (1975-1990), Arles, Actes-Sud / Sindbad - Ifpo, 618 p. (ISBN 978-2-7427-8995-5, présentation en ligne)
  55. Le général Sharon s'est expliqué sur les massacres des camps de Sabra et Chatila Journal Télévisé Antenne 2, INA, 25 octobre 1982
  56. « Une commission officielle d'enquête (la Commission Kahane) le tient indirectement responsable des massacres perpétrés dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila en septembre 1982. Il démissionne de son poste à la Défense en 1983 mais reste ministre sans portefeuille jusqu'en 1984 » Site de MEDEA Institut Européen de Recherche sur la Coopération Méditerranéenne et Euro-Arabe Sharon, Ariel, mars 2006.
  57. [2] Ce qui s'est passé à Sabra et Chatila, Dan Galili.
  58. « Sabra et Chatila, retour sur un massacre , par Pierre Péan (Le Monde diplomatique) », sur web.archive.org, (consulté le ).
  59. « Une troisième équipe, par Pierre Péan (Le Monde diplomatique) », sur web.archive.org, (consulté le ).
  60. « CENTRE DE DROIT INTERNATIONAL », sur CENTRE DE DROIT INTERNATIONAL, (consulté le ).
  61. « Mais le 12 janvier dernier, la Cour de cassation a annulé cet arrêt. Elle considère que la plainte est valable et qu'Ariel Sharon pourra être poursuivi lorsqu'il ne sera plus protégé par son immunité de ministre. » Site du journal l'essentiel, Une loi pour faire la loi, Marc Vandermeir.
  62. AFP, « Belgique - Israël : le torchon brûle », sur La Libre.be, (consulté le ).
  63. Malgré le boycott, les Libanais valsent avec « Bachir », Isabelle Dellerba, Beyrouth 2009
  64. Une traduction française de l'article, paru sur le site israélien haaretz.com, est disponible sous le titre « Le film anti-guerre “Valse avec Bachir” n'est qu'une mascarade ».
  65. Fabienne Darge, « Brûlures de guerre et d'amour », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Documentation[modifier | modifier le code]

Ouvrages principaux utilisés comme sources[modifier | modifier le code]

  • Amnon Kapeliouk, Enquête sur un massacre, Seuil, 1982 (ISBN 2-02-006391-3) L'ouvrage présente les événements au jour le jour entre les 14 et 20 septembre. Il est souvent utilisé comme source pour les événements et est téléchargeable en anglais depuis le site www.geocities.com.
  • Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions complexe, 2003 (ISBN 2-87027-938-8) Lire en particulier le chap. IX - « La guerre du Liban (1982-1985) », p. 537-607.
  • Pierre Razoux, Tsahal : Nouvelle histoire de l'armée israélienne, [détail de l’édition] Lire en particulier le chap. 12 - « Le bourbier libanais », p. 368-399.
  • Robert Maroun Hatem, From Israel to Damascus, Vanderblumen Publications, 1999 (ISBN 0-9644304-3-6) Lire en particulier le chap. 7 - « The Massacres at Sabra and Shatilla » qui donne quelques informations venant du garde du corps d'Elie Hobeika à l'époque des faits et qui est accessible en ligne sur le site www.aceviper.net.
  • Noam Chomsky, Israël, Palestine, États-Unis : le triangle fatidique, Écosociété, 2006 (ISBN 2-923165-19-5) L'ouvrage présente une enquête détaillée à charge à l'encontre d'Israël et consultable en anglais sur le site google.books. Lire en particulier le chap. 6 - « L'après-guerre », p. 423-502.
  • Mitchell Bard, Myths and Facts : a guide to the Arab-Israeli Conflict, AICE, 2002, (ISBN 0-9712945-1-8) L'ouvrage présente certains éléments à décharge pour Israël et est téléchargeable en français sur le site de la Jewish Virtual Library[PDF]. Lire en particulier la réponse au « mythe » « Israel was responsible for the massacre of thousands of innocent Palestinian refugees at Sabra and Shatila », p. 98-99.
  • Luc Rosenzweig, Ariel Sharon, Perrin, 2006, (ISBN 2-262-02411-1) Lire en particulier le chap. 17 - « La malédiction de Sabra et Shatila », p. 292-301.
  • Daniel Haïk, Sharon. Un destin inachevé, l'Archipel, 2006, (ISBN 2-84187-770-1) Lire en particulier le chap. 14 - « L'anathème de Sabra et Shatila (1982) », p. 191-206.
  • (en) Martin van Creveld, The sword and the olive : a critical history of the Israeli defense force, PublicAffairs, , 448 p. (ISBN 1-58648-155-X)
  • (en) Spencer Tucker, Priscilla Mary Roberts et al., The encyclopedia of the Arab-Israeli conflict : a political, social, and military history, ABC-CLIO, , 1553 p. (ISBN 978-1-85109-841-5 et 1-85109-841-0)
  • (en) Spencer Tucker et al., The encyclopedia of Middle-East wars, ABC-CLIO, , 1887 p. (ISBN 978-1-85109-947-4 et 1-85109-947-6)

Autres ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en) Thomas Friedman, « Sabra and Shatila Massacre: The Four Days », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  • (en) Zakaria al-Shaikh, « Sabra and Shatila 1982: Resisting the massacre », Journal of Palestine Studies, vol. 14, no 1 (automne 1984), p. 57-90 consultable sur le site www.jstor.org.

Documents officiels[modifier | modifier le code]

Articles en ligne[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]