Nocturnes (Satie) — Wikipédia

Nocturnes
Image illustrative de l’article Nocturnes (Satie)
Couverture de l'édition Demets (1920), mentionnant un sixième nocturne jamais achevé.

Genre Pièces pour piano
Nb. de mouvements 5
Musique Erik Satie
Durée approximative 10 min
Dates de composition 1919

Nocturnes est un ensemble de cinq pièces pour piano d'Erik Satie, composé en 1919.

Présentation[modifier | modifier le code]

Unis par un tempo lent, une mesure ternaire à
, une forme ternaire commune A-B-A où B change de tonalité, une mise entre parenthèses de l'humour caractéristique du compositeur, une « écriture linéaire [et une] inspiration secrète et mélancolique »[1], les cinq Nocturnes sont composés entre août et novembre 1919 et sont publiés en deux cahiers, le premier chez Rouart-Lerolle en 1919 regroupant les numéros un à trois, les quatrième et cinquième étant édités chez Demets en 1920[1].

Structure[modifier | modifier le code]

L'ensemble complet, d'une durée d'exécution de dix minutes environ[2], comprend cinq numéros, « pénétrés d'un égal caractère de mélancolie contemplative »[3]:

  1. Premier Nocturne — Doux et calme, dédié à Mme Marcelle Meyer
  2. Deuxième Nocturne — Simplement, dédié à André Salomon
  3. Troisième Nocturne — Un peu mouvementé, dédié à Mme Jean Hugo (Valentine Hugo)
  4. Quatrième Nocturne — croche = 92, dédié à Mme la Comtesse Étienne de Beaumont
  5. Cinquième Nocturne — noire pointée = 60, dédié à Mme Georges Cocteau[note 1]

Analyse[modifier | modifier le code]

« Je suis à un tournant de mon état d'âme et je ne m'amuse pas »[1], écrit Satie à Valentine Hugo à l'époque de composition des Nocturnes[note 2].

Malgré une teinte générale commune, chaque nocturne possède son climat propre[1]. Guy Sacre note l'abondance d'intervalles conjoints dans le premier, en majeur, et son caractère paisible à l'exception d'un choral vigoureux dans sa partie centrale. Pour le deuxième, dans la même tonalité, « plus court et moins lisse », il souligne sa « basse ourlée » et sa « mélodie sinueuse ». Toujours en majeur, le troisième Nocturne est construit autour de la quarte et est « le seul à quitter un instant son
 : le trio (en sol majeur, calme) est à
, à trois et quatre parties très chantantes »[1].

Le quatrième Nocturne est qualifié par Sacre de « plus émouvant de la série », en si dorien, et explore les quintes. Quant au cinquième, en mineur/fa majeur, il est le plus chromatique de tous[4]. Alfred Cortot retient en préférences ce dernier morceau, « pour la distinction d'une réalisation sonore dont tous les détails [...] sont traités avec la plus séduisante ingéniosité », ainsi que le premier, « pour le caractère insinuant et rêveur de son thème principal, la franchise quasi rustique de son intermède »[5].

Sixième nocturne[modifier | modifier le code]

Satie a laissé un brouillon de composition d'un sixième nocturne, complété et réalisé par le musicologue Robert Orledge, publié chez Max Eschig en 1994[6].

Discographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La mère de Jean Cocteau.
  2. Lettre du 21 août 1919.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Guy Sacre 1998, p. 2401.
  2. (en) John Keillor, « Nocturnes (5) for piano | Details », sur AllMusic (consulté le )
  3. Alfred Cortot 1981, p. 734.
  4. Guy Sacre 1998, p. 2402.
  5. Alfred Cortot 1981, p. 735.
  6. Guy Sacre 1998, p. 2410.
  7. Camille De Joyeuse, « Tout Satie !… en 10 cd », sur classiquenews.com, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]