Peinture sous verre du Sénégal — Wikipédia

Fixé représentant une scène du commerce des esclaves[1]

La peinture sous verre (suweer ou souwèr en wolof) est une technique artistique particulièrement populaire au Sénégal, même si on la trouve aussi dans quelques autres pays d'Afrique.

Histoire[modifier | modifier le code]

La technique est connue en Occident depuis l'Antiquité. Au Moyen Âge on l'utilisait notamment pour les crucifix et les reliquaires. Art savant sous la Renaissance, à Venise et Murano, la peinture sous verre devient un art populaire dans l'Europe du XVIIIe siècle.

À travers l'Italie et le Moyen-Orient (Turquie), elle est introduite vers 1890 au Maghreb, puis de là, au début du XXe siècle, au Sénégal, par l'intermédiaire des marchands arabes et berbères, des marabouts et des lettrés musulmans sénégalais.

Technique[modifier | modifier le code]

Cette technique consiste à représenter les motifs sur du verre à vitre dans l'ordre inverse par rapport au projet de départ. On commence ainsi par la signature et les détails avant d'aborder les fonds qui sont traités en deux étapes : les contours sont peints en premier à l'aide d'une gouache, les surfaces ainsi délimitées sont brossées ensuite.

La vitre protège la peinture et lui donne son aspect lisse et brillant caractéristique.

Thématique[modifier | modifier le code]

Al-Buraq[2]

Ces tableaux – parfois désignés sous le nom de « fixés » – illustrent des scènes de la vie quotidienne, mais abordent aussi des sujets religieux tels que la vie du fondateur du mouridisme, Cheikh Amadou Bamba.

Artistes[modifier | modifier le code]

Ils sont souvent exécutés par des artisans dans la rue et vendus sur les marchés, mais quelques artistes ont acquis une véritable notoriété. C'est le cas de Moussa Sakho, Serigne Ndiaye, Fallou Dolly, Gora Mbengue, Mor Gueye, M'Bida, Lo Bâ, Alexis N'Gom, Sea Diallo, Is Fall's ou Anta Germaine Gaye.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Anne-Marie Bouttiaux-Ndiaye, Senegal behind glass : images of religious and daily life, Prestel, Munich, New York, 1994, 167 p. (ISBN 3-7913-1424-6)
  • (en) Allen F. Roberts et Mary Nooter Roberts, A Saint in the City : Sufi arts of urban Senegal, Los Angeles, UCLA Fowler Museum of Cultural History, 2003, 284 p. (ISBN 0930741935)
  • (fr) Frédéric Axt et El Hadj Moussa Sy, Anthologie des arts plastiques contemporains au Sénégal, Francfort-sur-le-Main, 1989, 278 p.
  • (fr) Michèle Baj Strobel et Michel Renaudeau, Peinture sous verre du Sénégal, Éditions Fernand Nathan, Paris, 1984, 107 p. (ISBN 2091687146) (d'après une thèse de 3e cycle)
  • (fr) Marie-Hélène Boisdur De Toffol, Contacts de civilisation au Sénégal. Le phénomène de la peinture sous verre, Paris, Université de Paris I, 1982 (Thèse de 3e cycle)
  • (fr) Sophie Courteille, Léopold Sédar Senghor et l'art vivant au Sénégal, L'Harmattan, Paris, 2006, p. 58-59 (ISBN 2296019005)
  • (fr) Mamadou Diouf, « Islam : peinture sous verre et idéologie populaire », dans Art pictural zaïrois, Septentrion, Sillery, Québec, 1992, p. 29-40 (ISBN 2921114682) (actes publiés sous la direction de B. Jewsiewicki)
  • (fr) Eugène Goudiaby, La Peinture sous verre, Image et Histoire, Université de Dakar, 1991, 98 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • (fr) Abdou Sylla, Pratique et théorie de la création dans les arts plastiques sénégalais contemporains, Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne, 1994, 1 010 p. (Thèse de doctorat)
  • (fr) Abdou Sylla, Arts plastiques et État au Sénégal, Dakar, IFAN-CAD, 1988, 167 p.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]