Référendum irlandais sur l'adhésion aux Communautés européennes — Wikipédia

Le référendum irlandais sur l'adhésion aux communautés européennes a lieu le afin d'adopter le Troisième Amendement de la Constitution de l'Irlande[1] et dans le but de permettre l'adhésion du pays aux communautés européennes[2]. L'amendement porte sur la possibilité pour le droit européen d'avoir une préséance sur la Constitution de 1937 de l'Irlande et entre en vigueur dans la loi du de la même année.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'adhésion aux Communautés européennes accorde des pouvoirs aux institutions européennes que la Constitution irlandaise de 1937 ne reconnait qu'à l'Oireachtas (l'ensemble du corps législatif irlandais[3]) et au gouvernement. Il était également possible que de nombreuses dispositions de la Constitution pourraient être jugées incompatibles avec le droit européen. Pour ces raisons, le troisième amendement introduit une disposition autorisant expressément l'adhésion aux Communautés et indiquant en termes généraux que le droit européen a la suprématie sur la constitution.

Il a été introduit par le gouvernement Fianna Fáil de Jack Lynch, mais aussi soutenu par le Fine Gael, le principal parti d'opposition. Toutefois, le Parti travailliste irlandais, le Sinn Féin et les syndicats s'y sont opposés[2].

Référendum[modifier | modifier le code]

Le taux de participation est de 70,88 % avec 1 264 278 votants pour un corps électoral de 1 783 604 personnes. 63,3 % des votants ont répondu favorablement à la question posée soit 1 041 890 personnes. 16,9 % des votants n'ont pas souhaité cette adhésion soit 211 891 personnes.

À la suite de ce résultat, l’Irlande signe le traité de Bruxelles en 1972 et intègre les communautés européennes le , lors du premier élargissement de la Communauté économique européenne.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Selon l'article 29.4.3 qui est voté[4], les lois européennes ont préséance sur les dispositions de la Constitution en cas de conflit. La Cour Suprême a décidé que tout traité européen, qui modifie substantiellement le caractère de la CEE, puis de l'UE, doit être approuvé par un amendement constitutionnel[2]. Pour cette raison, il a fallu à chaque fois une nouvelle disposition de l'article 29 pour permettre à l'État irlandais de ratifier l'Acte unique européen, le traité de Maastricht, le traité d'Amsterdam, le traité de Nice et le traité de Lisbonne.

L'État d'Irlande peut devenir membre de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) (établie par le traité signé à Paris le ), de la Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA) (toutes deux établies par le traité signé à Rome le )[1].

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Lois de révision de la Constitution de l'Irlande », sur le site de l'Université de Perpignan.
  2. a b et c [PDF] Brigid Laffan, « Irlande et Europe : continuité et changement », sur le site de l'Institut Jacques Delors, .
  3. L'Oireachtas désigne l'ensemble du corps législatif irlandais : il comprend la présidence et les deux chambres législatives : le Dáil Éireann (littéralement : « Assemblée d'Irlande ») et le Seanad Éireann (« Sénat d'Irlande »).
  4. « L'État peut devenir membre de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (établie par le traité signé à Paris le 18 avril 1951), de la Communauté économique européenne (établie par le traité signé à Rome le 25 mars 1957) et de la Communauté européenne de l'énergie atomique (établie par le traité signé à Rome le 25 mars 1957). »

    — article 29.4.3 de la Constitution de la république d'Irlande.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francesca Astengo, L'Irlande et l'intégration européenne, vol. 49, Revue internationale de droit comparé (no 3), (lire en ligne), p. 657-677
  • Guy Scoffoni, John Bell, Jean-Eric Callon et Claude Klein, Revue française de droit constitutionnel, Presses universitaires de France (no 47), (ISBN 978-2-13-052300-0, lire en ligne)
  • (en) David Coombes, Ireland and the European Communities : Ten Years of Membership, Gill & Macmillan, , 202 p. (ISBN 978-0-7171-1326-2)
  • (en) Brigid Laffan et Jane O'Mahony, Ireland and the European Union, Palgrave Macmillan, , 284 p. (ISBN 978-1-137-04835-6, lire en ligne)
  • Francesca Astengo, « L'Irlande et l'intégration européenne », Revue internationale de droit comparé, vol. 49, no 3,‎ , p. 657-677 (lire en ligne)

Compléments[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]